Neurotic Deathfest 2011
Live report
Neurotic Deathfest 2011 Premier Jour
Le 29 Avril 2011 à Tilburg, Pays-Bas (013)
Et de trois. 3ème fois que je fais le voyage à Tilburg pour cette 8ème édition du Neurotic Deathfest, qui est pratiquement devenu une tradition annuelle. Cette année, pas moins de 42 groupes étaient prévus sur quatre scènes. Oui, quatre, vous avez bien lu! Pour la 1ère fois, une partie du NDF se déroulait en dehors de cette salle géniale du 013, plus précisément au Midi Theatre situé à quelques pas du sanctuaire principal. Je dois vous avouer qu'à l'annonce de cette scène supplémentaire, j'ai été tout sauf emballé. Si le plus grand festival indoor de death metal a bien un défaut, ce sont les chevauchements de groupes qui obligent les fans à d'incessants allers-retours et des concerts tronqués! Une quatrième scène semblait dès lors suicidaire. L'affiche m'aguichant moins cette année, avec des groupes que j'avais déjà vus ou qui ne m'intéressaient carrément pas du tout, j'ai donc décidé de limiter mes allers et venus en me concentrant sur moins de groupes mais en assistant à l'intégralité des concerts.
INCANTATION (16h-16h30, Main Stage)
La légende Incantation qui ouvre le festival sur la grande scène pour seulement une demi-heure de set?! Vous aussi ça vous semble incroyable? C'est pourtant bien à cette place indigne que la bande de McEntee va blasphémer. Après une pauvre demi-heure à feu-la Locomotive en 2005, je n'ai décidément pas de chance avec ce groupe! J'ai en plus trouvé le combo un peu hors du coup, surtout au début, en raison notamment d'un son brouillon gavé de basse. Les conditions vont s'améliorer par la suite mais je ne suis jamais entré dans le concert des Américains, peut-être pris à froid un peu comme un footballeur qui doit entrer en cours de match sans avoir pu s'entraîner. John McEntee est content d'être là et ne cessera de remercier la foule déjà conséquente mais le bonhomme a du mal à reprendre son souffle entre les morceaux, lui qui met tout son cœur dans ses growls caverneux qui ne vaudront jamais ceux de Craig Pillard mais qui font bien le boulot. Je suis heureux et surpris de voir derrière les fûts le crâne chauve de Kyle Severn qui cogne toujours aussi fort. Quant aux autres membres, ça ne bouge pas beaucoup et je me demande même qui ils sont avant de me rappeler que le deuxième guitariste n'est autre qu'Alex Bouks de Goreaphobia. Me voilà en tout cas bien déçu par cette performance statique, qui a manqué d'étincelles et surtout, bien trop courte. Les fans d'evil death metal auront quand même apprécié l'alternance entre passages blastés brutaux et séquences doomy pachydermiques qu'Incantation maîtrise parfaitement. Quant à la tracklist, du lourd également avec entre autre l'incontournable "The Ibex Moon", "Impending Diabolical Conquest", "Blasphemous Crematrion" en final et une reprise de "Scream Bloody Gore" sévèrement burnée mais à laquelle on aurait préféré une compo originale. J'espère quand même voir un jour le groupe donner un vrai concert...
BENEATH (16h30-17h, Small Hall)
Les Islandais ont déjà commencé leur 1er show en terre batave depuis quelques minutes quand j'arrive dans la salle peu remplie. Il faut dire que le groupe, malgré sa récente signature chez Unique Leader, n'est pas encore très connu. Moi-même je ne me basais que sur des commentaires élogieux à propos de son MCD Hollow Empty Void lus ici ou là sur le Net, et c'est par curiosité que je venais assister à la performance du combo. Et puis, les formations islandaises ne sont pas légion après tout. Qui se souvient de Sororicide? Il y a bien aussi les prometteurs Severed Crotch mais ça s'arrête là...Quoiqu'il en soit Beneath m'a fait de l'effet, notamment son jeune batteur Ragnar Sverrisson impressionnant de vitesse et même plutôt inventif sur ses fills, ce malgré des problèmes techniques récurrents. Le groupe propose un brutal death moderne véloce et assez technique (basse 6 cordes!) mais qui n'oublie pas non plus le groove. Difficile par contre de s'y retrouver dans ce déluge de blasts, de changements de rythme et de solos ultra rapides quand comme moi on ne connaît pas les morceaux, surtout avec un son un peu brouillon. Alors forcément, c'est fouillis, avec un chant growlé monotone trop basique, mais le talent est bien là. Quelques passages moins pied au plancher nous aident toutefois à reprendre notre souffle. Il faut vraiment que je me procure leur MCD pour confirmer tout ça!
WORMED (17h-17h40, Main Stage)
Ce devait être Exhumed à cette heure, ce sera finalement les Espagnols de Wormed suite au remplacement de Necrophagia, bloqué à l'aéroport en raison des ouragans aux USA, par les adorateurs de Carcass. Tant mieux j'ai envie de dire vu la claque reçue! Car mise à part la même introduction de 2 minutes entre chaque morceau qui cassait complètement le rythme et l'absence totale de communication avec le public, le set de Wormed fut une pure tuerie! Un show complètement délirant avec changements de rythme d'épileptiques, gros blasts, riffs de schizo, et un son énorme, même si ce genre de brutal death paraît toujours brouillon quand on n'a pas l'habitude. Le plus jouissif restera les énormes slam parts ultra groovies qui ont fait danser toute la salle. J'ai beau détesté le chant de Phlegeton, trop porcin/yaourt à mon goût, mais le gnome aux cheveux loooooongs fait le show à lui tout seul et compense l'immobilité des autres membres occupés à éviter de faire trop de pains. Les Madrilènes ont en plus joué les deux titres de leur excellent single Quasineutrality ainsi qu'évidemment des morceaux du culte Planisphaerium. De quoi me rendre heureux. Le temps de jeu de 40 minutes était en plus parfait et le concert s'est arrêté juste avant de devenir répétitif. Pas besoin de retourner les voir demain pour leur vrai gig d'une heure, les Espagnols ont tout dit cet après-midi!
CENTURIAN (17h40-18h10, Small Hall)
Le concert de reformation des Néerlandais qui ont enterré Nox pour réanimer la bête. Bref, immanquable! Ça n'a toutefois pas été la tuerie annoncée, le groupe étant amputé d'une guitare et ayant donc dû faire l'impasse sur certaines parties de gratte (les solos en particulier) mais Centurian n'a pas besoin de ça pour faire le ménage. Ça joue vite, ça blaste, ça ne bouge pas beaucoup mais dans le genre radical, difficile de faire mieux! Quel plaisir ainsi d'entendre avec un son très correct les riffs sombres, véloces et inspirés de Liber Zar Zax. On n'en fait plus des comme ça! Les Bataves nous offriront en plus un nouveau morceau dans la droite lignée de l'album de 2002. Aucune concession à attendre! Pas mal de pogos dans la fosse, on sent que le groupe était attendu. Un bon défouloir à défaut d'avoir été ultime.
MASTER (19h-19h45, Midi Theatre)
Je rate malheureusement Blood Red Throne suite au chevauchement inopportun avec Centurian. Curieux de découvrir la nouvelle salle, je décide d'aller voir MASTER, combo culte de death metal que je ne connais pourtant absolument pas. Première bonne surprise, le Midi Theatre s'avère une salle parfaite, entre la grande et la moyenne scène du 013 en terme de capacité, avec balcon et places assises au dessus de la large fosse. Le son y est en plus très bon. L'autre surprise, c'est que le concert fut fort sympathique. Je m'attendais à m'emmerder (le peu que j'avais entendu du groupe ne m'avait pas emballé), j'ai finalement été conquis. La musique de Master, l'un des pionniers US du death metal, est peut-être très basique et répétitive (chuka-chuka et d-beat à volonté) mais en live la recette fonctionne, emportés qu'on est par des rythmiques thrashies entraînantes et un réel plaisir de jouer de la part de la bande à Paul Speckmann, le ZZ-Top du death metal. Niveau setlist, le trio a joué "True Color" tiré de son dernier album The Human Machine et "Slaves To The Society" de l'opus du même nom mais je ne pourrais pas vous en dire plus. Un concert efficace et bien accueilli par le public qui cachait en fait de graves tensions entre les membres du groupe puisque Speckman, qui réside désormais en République Tchèque, annonçait quelques jours plus tard le départ de ses deux "hired guns" et le split du combo tant que d'autres membres n'auront pas été trouvés...
SEPTYCAL GORGE (20h-20h40, Small Hall)
Les Italiens avaient clôturé le fest l'année dernière de façon magistrale, j'avais donc hâte de les retrouver, dans une salle plus grande qui plus est. Le set de Septycal Gorge fût moins déjanté que celui de 2010 mais le groupe a quand même marqué de son empreinte cette nouvelle édition. Entre Disgorge, Suffocation, Deeds Of Flesh et Devourment (le chanteur Mariano ressemble d'ailleurs à une version moins musclée de Majewski), le brutal death du combo turinois a mis tout le monde d'accord. C'est un peu répétitif sur 40 minutes car les plans sont un peu toujours les mêmes et le chant ultra guttural linéaire à mort mais ces enchaînements de blast-beats, de semi-blasts, de mid-tempos entraînants et de slam parts débilisantes, ça me fait toujours de l'effet. Une bonne balance entre brutalité, technicité et groove. Il serait juste temps que les Transalpins proposent de nouvelles compos car on commence à connaître celles de Erase The Insignificant par cœur! Le bassiste Claude De Rosa (a.k.a. Clod The Ripper) ne semble pas se laisser par contre et joue toujours à fond, vraiment le membre le plus charismatique de la bande (et quel magnifique tatouage dans le dos, wow!). Tout le monde est content d'être là de toute façon, que ce soit les musiciens où le public qui envahira la scène sur la demande du groupe pour un final dans une excellente ambiance. Bref, toujours un plaisir de voir ce groupe!
HAIL OF BULLETS (21h50-22h30, Midi Theater)
Je profite du trou dans mon planning pour me restaurer et reprendre des forces. Prochaine cible: le Midi Theater et les Bataves belliqueux de Hail Of Bullets que j'avais raté en 2009. Entre-temps, il y a eu un nouvel album, On Divine Winds, et à nouveau un concert d'éloges. Il était donc temps que je fasse plus ample connaissance avec la division blindée. Première fois également que je voyais la légende Martin Van Drunen. Le sourire aux lèvres tout le long du set, le géant au timbre old-school bien identifiable a délivré une performance de choix à l'ancienne (il joue avec le pied de micro) offrant charisme, puissance et communication avec le public. Toujours fringuant malgré ses 45 ans! L'ex-Pestilence aurait toutefois pu s'exprimer en anglais vu le nombre élevé d'étrangers. Le concert commence par l'intro "The Eve of Battle" et son sample d'avions de guerre, enchaîné logiquement par "Operation Z". Et pendant 40 minutes, le bombardement ne s'arrêtera pas, sauf pour Stephan Gebédi (qui arborait un beau t-shirt du Vengeance Ascending de Diabolic) qui a rencontré quelques problèmes techniques. Mais pas de quoi faire perdre la bataille à Hail Of Bullets qui porte décidément bien son nom. Les Néerlandais ne proposent rien de révolutionnaire mais leur death metal old-school aux thématiques militaires est exécuté de main de maître. D-beat et chuka-chuka entraînants, mid-tempos headbangants à souhait, séquences plus lentes et ambiancées avec leads sombres et mélodiques, la recette est connue mais fonctionne toujours quand elle est réalisée par des connaisseurs. Difficile en effet de se planter avec un tel line-up! La grosse surprise de la journée en ce qui me concerne (un avis partagé par beaucoup j'ai l'impression), une pure tuerie de death old-school!
Setlist:
01. The Eve of Battle
02. Operation Z
03. Advancing Once More
04. Kamikaze
05. Full Scale War
06. Red Wolves of Stalin
07. Tokyo Napalm Holocaust
08. General Winter
09. Ordered Eastward
AT THE GATES (22h30, 23h30, Main Stage)
Je crois que je l'ai assez répété, je déteste At The Gates, notamment à cause de son chanteur Tomas "Tompa" Lindberg à la voix criarde insupportable. Mais surtout parce que le groupe est l'instigateur de cette immonde scène death mélodique qui fera de l'ombre au vrai son suédois. Malgré mon aversion, j'avais décidé de zieuter un peu le set du groupe récemment reformé. Par curiosité et pour prendre quelques photos pour nos chers lecteurs que je sais friands de suédoiseries. Je suis donc resté un petit quart d'heure, le temps de m'apercevoir que si le chant avait été plus guttural, j'aurais presque pu apprécier la prestation. Il y a pas mal de bons riffs après tout et les mélodies ne sont pas vilaines, tout comme les solos. Lindberg, malgré son chant irritant, reste un excellent frontman très pro qui sait bouger, haranguer la foule et donner tout ce qu'il a. Contrairement à d'autres, cette reformation semble ne pas être qu'une histoire de pognon mais bien aussi de réelle envie de rejouer. Et quant aux jumeaux Björler, vu comment The Haunted a tourné, on se dit que c'est toujours mieux de les voir chez At The Gates! Mais le gros problème, qui va sans doute faire hurler les puristes/fans (et Satan sait qu'il y en a, la Main Stage était bondée!), c'est que pendant le split du groupe, la scène metalcore, très influencée par les Suédois, est passée par là. Du coup, j'ai l'impression d'entendre du metalcore! Ce qui, vous en conviendrez, ne m'a pas poussé à rester plus longtemps!
Setlist:
Blinded By Fear
Cold
The Swarm
Terminal Spirit Disease
Suicide Nation
Raped By the Light of Christ
Under a Serpent Sun
Windows
World of Lies
Unto Others
The Burning Darkness
Nausea
Need
Rappel:
Slaughter of the Soul
Kingdom Gone
C'est donc après une quinzaine de minutes que je regagne mon hôtel. Une première journée réussie avec une grosse surprise (Hail Of Bullets), une autre bonne mais un peu moins grosse (Master), deux tueries attendues (Wormed, Septycal Gorge), un concert prometteur (Beneath), un show bien extrême (Centurian) et une seule déception (Incantation). Il faut dire que j'avais fait mon planning en conséquence avec comme je l'ai dit des choix radicaux et donc peu de groupes vus, mais tous pratiquement en entier. Désolé pour les fans de Logic Of Denial (connais pas), Flayed Disciple (connais pas non plus), Aeon (là ça fait chier par contre!), Blood Red Throne (encore plus, pour une fois qu'ils n'annulent pas!), Exhumed (rien à foutre), Antropomorphia (moi pas connaître), Kraanium (rien à foutre), Misery Index (déjà vu 50 fois), Southwicked (connais pas mais ça sentait le Obituary réchauffé), Magrudergrind (dommage, ça aurait pu être sympa un peu de grind), Atheist (quelle horreur!), Cerebral Bore (qui semble squatter tous les fests alors que...) et Beheaded (trop tard, papy devait se coucher!).
| Keyser 12 Mai 2011 - 7167 lectures |
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