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Ominous Doctrines over Europe 2011

Live report

Ominous Doctrines over Europe 2011 Inquisition + Revenge + Corpus Christii + The Stone
Le 20 Septembre 2011 à Paris, France (Glazart)
20 septembre 2011, c’est la rentrée pour Garmonbozia qui nous a concocté une bien belle affiche à se mettre sous la dent. Une soirée plutôt orientée black metal avec la présence de The Stone, Corpus Christii, Revenge et Inquisition. Autant dire que beaucoup ici au Glazart ont fait le déplacement pour ces deux derniers.

La soirée sensée commencer à 19h30 ne débutera finalement qu’aux alentours de 19h45. Ce sont les Serbes de The Stone qui ont la lourde tâche d’ouvrir les hostilités. Comme d’habitude il y a du monde déjà présent devant la salle mais comme d’habitude les groupes d’ouvertures on bien du mal à intéresser le clampin moyen qui préfère boire ses bières assis sur le trottoir en discutant avec ses potes. C’est donc devant un parterre plutôt clairsemé d’une trentaine de personnes que les Serbes joueront. Derrière ce patronyme plutôt générique de The Stone se cache cinq musiciens pratiquant un black metal tout aussi générique. Le groupe réussi à m’intéresser durant les trois ou quatre premiers titres mais je finis malheureusement par complètement lâcher prise. Le groupe se perd dans des plans sans queue ni tête qui ont du mal à accrocher le public et puis surtout leur prestation est bien trop longue à mon goût. 45 minutes s’écoulent faisant place successivement de l’excitation du début du soirée à un ennui plutôt relatif. Malgré son envie de bien faire et sa pléthore d’albums, The Stone restera un groupe de seconde zone qui aura bien du mal à décoller. Dommage car il y a du potentiel.

Corpus Christii prend ensuite le relai. Les portugais investissent la scène bien décidés à faire monter la température d’un cran. Déjà, le public est plus nombreux mais la salle est loin d’être pleine. Je n’ai jamais posé mes oreilles sur un album du groupe mais la prestation d’hier soir ne m’en a pas donné particulièrement envie non plus. Corpus Christii nous sert ici un black metal plutôt convenu qui n’a rien d’exceptionnel. Je rendrais d’ailleurs les armes au bout de deux titres, préférant aller écouter de loin, poser sur les banquettes du Glazart. Seul bon point, un titre en fin de parcours plutôt orienté mid-tempo avec une voix plus lourde et caverneuse. Un morceau aux relents death pas désagréable. Bref, Corpus Christii aura donc livré une prestation efficace mais dénuée de point fort. Un black metal faisant ce qu’on lui demande sans véritablement briller.

Avec Revenge on touche par contre le haut du panier. Exit le corpse paint et le black metal des deux premiers groupes, place ici à un war metal barbare de très grande facture. D’emblée Revenge place la barre très haut. Le trio n’y va pas avec le dos de la cuillère et la salle en prend plein la gueule dès les premières secondes. La prestation du groupe est d’une efficacité rare. La violence qui se dégage des compositions des canadiens n’a d’égale que la puissance et la haine avec lesquelles elles sont servit. Je n’avais encore jamais vu le groupe en live mais je suis absolument conquit d’entrée de jeu. On pourra peut-être critiquer les soli hyper bruyants qui font vraiment mal aux oreilles mais bon, c’est pour chipoter et finalement ils rendent plutôt bien dans ce chaos sonore. L’appui vocal d'Haasiophis donne aussi beaucoup de puissance et de lourdeur aux morceaux joués par Revenge. Cette voix grave et hyper profonde apporte un plus indéniable. Le public quant à lui semble aussi conquit que moi à en juger par le pit assez virulent qui s’est mis en place devant la scène. Le groupe jouera environ 45 minutes, juste ce qu’il faut pour ce genre de musique.

Après une petite pause salvatrice d’une 20aine de minutes, Inquisition rentre en scène. Le groupe a pris le temps d’installer un semblant de décors grâce à deux tentures représentants deux démons placés de chaque côté de la scène. Le groupe qui, rappelons-le, évolue sous la forme d’un duo (Dagon à la guitare et au chant et Incubus à la batterie) n’a pas à rougir de son infériorité numérique. Inquisition nous offrira un set absolument remarquable mais malheureusement entaché par quelques petites imperfections involontaires, à commencer par des soucis techniques un peu récurrents entre chacun des trois ou quatre premiers titres. Dommage car il ne faut pas longtemps au groupe pour convaincre un auditoire complètement dédié à la cause d’Inquisition. Effectivement, le côté "mystico-magique" de ses albums n’est peut-être pas aussi bien retranscris en live que sur CD mais le charme agit malgré tout. Personnellement j’aime beaucoup la voix de Dagon, un brin nasillarde qui me rappelle énormément celle du célèbre Abbath d’Immortal. Idem, les riffs sont excellents et donnent tout de suite l’irrépressible envie d’headbanger. Le public ne s’y trompe pas et semble heureux de partager ce moment avec les deux comparses.
Comme je le disais, l’infériorité numérique n’est en rien un problème pour Inquisition. Le groupe ne souffre absolument pas de l'absence physique d’un second guitariste ou d’un bassiste. Tout est géré informatiquement par Dagon et le rendu est vraiment très bon. A noter aussi un rappel qui n’a faillit par avoir lieu. 23h45, alors qu’Inquisition termine tout juste le dernier morceau de sa set list, voilà que les lumières du Glazart se rallument. La foule s’empresse d’exprimer son mécontentement et le groupe, un peu pris de court par cette fin brutale semble résigné à remballer son matos. Se passe alors deux/trois minutes d’incompréhension, Dagon nous renvoyant demander des comptes à la salle, le public râlant pour un rappel ne sachant pas trop ce qui se passe… Finalement la salle s’obscurcie à nouveau mais personne ne semble vouloir monter sur scène. Heureusement, le groupe finira par revenir jouer un dernier titre, le temps de dire au revoir proprement et de nous préparer à mettre fin à cette très bonne soirée.

Une très bonne soirée en effet. Je me serais bien volontiers passé des deux premiers groupes. Je dois me faire vieux maintenant et j’ai du mal à ne pas m’ennuyer face à des groupes qui n’ont rien de spécial à proposer et qui font juste le boulot. The Stone et Corpus Christii sont loin d’êtres de mauvais groupes mais ce soir ils n’ont pas réussi à me convaincre outre mesure. Je tenterai peut-être le coup sur CD. Par contre, les grands gagnants de soirée sont bien évidemment Revenge et Inquisition qui dans des styles différents nous ont offert hier deux prestations vraiment remarquables. J’espère pouvoir les revoir prochainement sur Paris ou ailleurs !

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