Mercyless + Affliction Gate + Necroblood + Aäzylium
Live report
Mercyless + Affliction Gate + Necroblood + Aäzylium Le 19 Février 2012 à Paris, France (Combustibles)
Affiche 100% française ce soir qui marquait le grand retour d'une vieille gloire de la scène death metal nationale des années 1990, MERCYLESS. Les Alsaciens étaient accompagnés de trois jeunes formations prêtes à montrer la vaillance de la scène actuelle. Arrivé vers 19h sur les lieux, je découvre pour la première fois les Combustibles, un bar/restaurant/salle de concert sympathique près de la Gare de Lyon, pouvant contenir à vue d'œil 150-200 personnes. Une salle intimiste donc, à l'image de la scène microscopique à peine surélevée. Les zicos vont devoir se serrer!
Et ça commence par AÄZYLIUM qui foule les planches avec plus de 20 minutes de retard. On nous annonçait un rapprochement avec Massacra mais ce n'est pas vraiment ce que j'ai entendu. Les Franciliens pratiquent plutôt un death metal qui flirte avec le brutal death américain. Les passages mid-tempo gras et headbangants m'ont d'ailleurs fait penser à Cannibal Corpse. Mais honnêtement, je n'ai pas été convaincu par le quintette. Trop plat, trop répétitif et trop générique malgré une dose de brutalité conséquente. Seule originalité du groupe, compter deux gauchers dans ses rangs! Le son des guitares se fait en plus assez brouillon, avec une basse (tenu par un membre des plus connus Psychobolia) trop mise en avant. Difficile donc de discerner les riffs les plus rapides dont certains avaient pourtant l'air un peu plus travaillés. Le public, qui remplit déjà bien la salle, n'a pas l'air plus satisfait que moi vu le manque de motivation, ce dont se plaindra plusieurs fois le remuant chanteur qui viendra même brièvement lancer un pogo dans la fosse. En parlant du chanteur, son chant growlé puissant est convaincant, au contraire des quelques pig squeals aussi ridicules qu'inutiles. Bref, une prestation peu concluante de AÄZYLIUM, minée en plus par quelques soucis techniques au niveau de la basse, que l'on justifiera par la jeunesse et le manque d'expérience live.
Le retard s'accumule le temps que NECROBLOOD fasse les derniers réglages. La foule s'épaissit, on sent que les Parisiens jouent à domicile, eux qui se sont vus allouer un quart d'heure de plus que les autres premières parties. Après une intro bien evil (Hail Satan!), le quatuor démarre sur du mid-tempo bien gras. Mais ce seront surtout des rythmiques rapides que les ex-Evynkar vont nous balancer à la gueule, avec un son plus net que pour AÄZYLIUM. On rangera NECROBLOOD dans la case black/death occulte et bestial qui m'a fait penser à toute cette vague de groupes avec "goat" dans leur nom. La musique du quatuor évoque tour à tour Archgoat, Vasaeleth et un peu Grave Miasma pour les riffs les plus sinistres. Trop répétitif et simpliste pour moi (ça joue presque toujours sur la même corde), le combo en impose toutefois, et a su mettre l'ambiance pour réveiller des spectateurs amorphes quelques minutes plus tôt. On assiste donc aux premiers pogos, ça commence à chauffer dans le pit! Il faut dire que le côté monolithique de NECROBLOOD a quelque chose d'envoûtant, notamment les parties de blast-beats répétitives du batteur Rimmon (ex-Seigneur Voland et Kristallnacht) et le double chant ultra caverneux assuré par le bassiste et l'un des gratteux. Rien d'original mais ça fait son petit effet. Plus surprenant par contre, la reprise énergique de "Violence & Force" de Exciter sur laquelle NECROBLOOD terminera son set. D'après ce qu'on m'avait dit, je m'attendais plus à une cover de Beherit ou Blasphemy. Pas ce que j'écouterai tous les jours donc mais plutôt efficace en live!
AFFLICTION GATE enchaîne rapidement, sans doute pressé par le temps. Grosse surprise, les Sudistes jouent sans batteur avec des parties enregistrées alors que ce n'est normalement pas le cas me semble-t-il. Cela ne va cependant pas empêcher le groupe de délivrer un set crédible qui convertira sans peine le public. Enfin, ce qu'il en reste car celui-ci s'est dispersé après NECROBLOOD. Moi qui croyais que le combo bénéficiait d'une belle renommée par chez nous! Les absents ont eu tort car le death metal old-school à la Suédoise de AFFLICTION GATE est bien branlé. Pas original ni même génial mais clairement bien foutu avec cette alternance classique mais efficace d'accélérations et de parties rampantes. Le tout emballé dans une ambiance bien sombre et porté par la voix possédée du chanteur Herastratos qui a quelque années de plus que ses partenaires à en juger par la teinte grise de ses cheveux et de sa longue barbe, mais qui tient bien la baraque. Un show fort sympathique mais bien trop court.
Cela devait faire une bonne dizaine d'années que MERCYLESS n'avait pas donné de concert à Paris mais les Alsaciens se sont bien rattrapés ce soir. MERCYLESS a connu son heure de gloire au début des nineties, en plein essor du death metal. Quelques démos sous le nom de Merciless, désormais compilées sur In Memory Of Agrazabeth, que je me suis empressé de choper à la fin du gig, et surtout un premier full-length sauvage, Abject Offerings, vont faire connaître le groupe qui signera carrément sur Century Media pour la sortie en 1993 du plus raffiné mais néanmoins excellent Coloured Funeral. La formation va ensuite connaître une évolution similaire à Massacra, en s'éloignant du death relégué au placard pour se rapprocher de genres plus à la modes à l'époque. Fiasco et split en 2001 puis retour l'année dernière. Le groupe prépare même un nouvel album qui devrait voir le jour à la rentrée dixit le sympathique chanteur Max Otero. Sa voix n'est plus aussi jouissive qu'avant, sorte de croisement entre Schuldiner et van Drunen, mais le bonhomme se défend encore bien, tout comme le reste de la bande des Sans-Pitié qui vont enchaîner leurs classiques, centrés sur Abject Offerings, à une vitesse folle ("Abject Offerings", "Burned At The Stake", "Without Christ"...). Dont un "Message For All Those Who Died" dès le deuxième morceau. Me voilà déjà satisfait! Et je ne suis pas le seul étant donné le bordel devant la petite scène. Pogos, slams, difficile de bien voir le groupe si l'on n'est pas placé au premier rang. Mais le son s'avère plutôt correct et les gars sont contents d'être là, ravis de l'accueil chaleureux qui leur aura été réservé. Comment ne pas acclamer ce genre de death de toute façon, très marqué par la fine fleur de l'époque, les Death, Pestilence, Morgoth et autres Morbid Angel. Impossible de résister à la saveur old-school qui émane des compos, proposant surtout des attaques frontales mais aussi quelques mid-tempos histoire de travailler sa nuque. Efficace à mort pour une petite heure de death metal à l'ancienne qui va laisser des traces...
...tout comme les Delirium Tremens à seulement 5€ (pour Paris, c'est peu) responsables d'une vilaine gueule de bois le lendemain. Pas grave, j'ai passé une bonne soirée. La salle était un peu trop étroite mais ça a son charme, en particulier pour un concert de death metal underground. Et pour 10€ seulement, on ne va pas se plaindre. Certes AÄZYLIUM doit encore progresser et NECROBLOOD est un peu trop répétitif pour moi mais j'ai été conquis par AFFLICTION GATE et son atmosphère typiquement scandinave et surtout MERCYLESS qui nous offrait là un retour en grande forme. On attend donc ce nouvel album avec impatience, d'autant qu'on nous assure qu'il sera dans la veine d'Abject Offerings. Ça promet!
| Keyser 23 Février 2012 - 1774 lectures |
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