Celeste + Deafheaven + Hierophant + Donkey Punch

Il y a des jours comme ça ou le sort semble s'acharner sur nous, sans raison. Pourtant la soirée était vraiment bien partie puisqu'était annoncé sur l'affiche quatre groupes, tous plus enthousiasmants les uns que les autres. En ce vendredi 24 février étaient en effet réunis à la Miroiterie Donkey Punch, Hierophant, Celeste et Deafheaven. Une belle affiche pleine de promesses dont celle de passer une excellente soirée mais aussi l'occasion (quasi) concrétisée de voir enfin les Lyonnais de Celeste que j'ai tant de fois loupé malgré leurs nombreux passages sur la capitale.

Annoncé sur les forums comme débutant à 19h30 tapante, j'arrive donc un petit quart d'heure avant l'heure. Devant l'entrée de la Miroiterie se masse une bonne dizaine de personnes attendant de pouvoir rentrer. Pourtant, je sais de source sûre qu'on peut déjà pénétrer les lieux. Alors que font ces gens à poireauter devant les portes de ce squat parisien? Et bien ils assistent, un peu ébahit, à une baston entre une nana armée d'un bâton et un mec légèrement éméché avec un couteau (replié) dans les mains. Propre... Bon finalement l'histoire se règle sans heurt, nous laissant enfin la possibilité de pénétrer les lieux.

Le temps de serrer quelques mains, voilà déjà que Donkey Punch investit les planches de fortune de la Miroiterie. Le public plutôt nombreux, se masse alors rapidement à l'intérieur de la salle. Et c'est sans préambule que les parisiens nous assènent ce hardcore furibard et intense qu'on leur connait, celui de l'excellent EP Middle Class sorti l'année dernière. Décidément bien à son aise, le chanteur met tout le monde dans l'ambiance grâce à un prestation énergique, les autres membres étant nettement plus réservés. Il n'hésite d'ailleurs pas à bousculer un peu le public pour le faire réagir. Ce dernier, encore un peu timide n'en est pas moins séduit par la prestation des Parisiens et son hardcore bien vénère qui renvoi autant à Cursed qu'à Trash Talk. Mélange de titres furieux et intenses et de titres plus ambiancés, le set de Donkey Punch à constitué une entrée en matière parfaite pour cette soirée qui s'annonçait d'ors et déjà chaotique et étouffante.

Ce sont les Italiens de Hierophant qui prennent ensuite le relai. J'attendais de les voir avec impatience car leur premier album m'avait vraiment bien secoué dans un registre pourtant sans surprise et même plutôt à la mode ces derniers temps. La mise en place est rapide et c'est tant mieux car la salle de la Miroiterie commence à se remplir encore davantage. Hierophant lance alors les premières notes de son set. Des notes menaçantes placées sous le signe de la lourdeur et de la démence. Le chanteur s'échauffe à l'aide de violents coups de micro sur le crâne alors que sifflent les premiers larsens. Son mélange de crust/hardcore metallique et de sludge fait rapidement mouche. On retrouve l'essentiel des titres du premier album chroniqué ici même, partageant ainsi la setlist entre titres intenses à l'urgence palpable et titres sludge/doom écrasants et éprouvants. Si dans le même registre, leurs compatriotes de The Secret m'avaient vraiment déçu, Hierophant relève sérieusement le niveau. Une prestation excellente à tout points de vue, aussi bien en terme d'ambiance que de compositions jouées ou de qualité de jeu. Bref, probablement l'un des groupes de la soirée.

Toujours aussi rapidement, ce sont finalement les Californiens de Deafheaven qui investissent la petite scène de la Miroiterie. Pourquoi ce changement dans l'affiche? Aucune idée. Toujours est-il que je n'aurai pas du sortir prendre l'air car lorsque retentissent les premières notes du show, il devient vraiment compliqué de rentrer dans la salle. Certains devront d'ailleurs en faire leur deuil et se contenter d'écouter ça de l'extérieur. Pour ma part, Deafheaven était probablement le groupe qui m'intéressait le moins ce soir. Ce mélange de post hardcore et de black metal est sympa mais je trouve personnellement que cette intellectualisation tend à rendre le propos trop propre, trop lisse et finalement moins passionnant et intense malgré la qualité évidente de l'exécution et des compositions. Car Deafheaven à délivrer un set irréprochable. Le son était vraiment bon, notamment les guitares et la batterie d'une clarté et d'une précision incroyable. Je n'ai fait que survoler les deux sorties du groupe de San Francisco. Je ne sais donc pas ce qui a été joué exactement. Je sais seulement que nous avons eu le droit à trois longs morceaux suivi d'un rappel bienvenu pour un set d'un peu plus d'une demi-heure. Ceci étant, je pense que je vais tout de même donner un autre chance aux disques de ce groupe car leur prestation a vraiment été sans faille.

Malgré l'atmosphère étouffante et tous ces neuneus qui se sentent obliger de fumer à l'intérieur parce que la Miroiterie n'est qu'un squat moisi, je préfère rester à l'intérieur et assurer ma place. Alors que tous les groupes ont du mettre dix à quinze minutes grand maximum pour prendre possession de la scène, Celeste en prend facilement le double, soit une bonne demi-heure à poireauter dans la moiteur et la fumée de cigarette/bédot. De quoi sérieusement m'agacer. Puis le groupe se décide enfin à ouvrir les hostilités. Merci. Les lumières s'éteignent, Celeste fait tourner un premier riff lourd, le public commence à dodeliner de la tête et à taper du pied. On se prépare à rentrer dans l'ambiance et puis... Stop. Le groupe s'arrête, les lumières s'allument... What the fuck? comme on dit. Ça commence à devenir plus que pénible. Quelques secondes plus tard, les lumières s'éteignent de nouveau, et le groupe peut reprendre les choses dès le début. Mais tout juste avons nous le droit à deux excellents morceaux que l'électricité décide de faire des siennes. Il semblerait que cela provienne du générateur qui se coupe automatiquement à 22h30. Ok, génial mais on fait quoi maintenant? Bah rien. Je prends finalement la sortie car quitte à poireauter, autant être dehors à prendre l'air avec les copains. Alors c'est à cet instant que tous comprenons que l'espoir de voir Celeste reprendre son set s'amenuise à mesure que le temps passe. Les gars de la Miroiterie tentent pourtant de rétablir le courant en faisant courir une rallonge non sans la laisser dans une flaque d'eau mais rien à faire, on en restera là pour ce soir. Mort né!

Hormis les galères concernant Celeste (vais-je réussir à voir ce groupe une fois dans ma vie?), la soirée a vraiment été excellente. Par contre, une vrai salle la prochaine fois serait vraiment le bienvenu. J'aime beaucoup la Miroiterie mais dès que c'est blindé, ça devient vraiment vite hyper pénible d'autant que ça laisse pas mal de monde sur le carreau. Bref.