Converge + Toxic Holocaust + Rise And Fall + Birds In Row

C'est désormais une habitude, on peut compter sur Converge pour égayer nos étés parisiens puisque le groupe de Jacob Bannon à pris l'habitude de venir nous rendre visite à cette période de l'année. Le groupe de Boston était accompagné pour l'occasion de Rise And Fall, Birds In Row et plus étonnant, des thrashers de Toxic Holocaust. Une affiche surprenante mais pas dénuée de sex appeal, bien au contraire. Le RDV était pris pour le lundi 06/08 au Glazart pour ce qui s’annonçait comme la soirée la plus chaude de 2012.

Comme on pouvait s'en douter, il y a déjà foule pour assister aux premières parties. C'est à Birds In Row, groupe originaire de Laval, qu'est confié la tâche de débuter la soirée. Mon introduction avec le groupe c'est faite récemment puisque je les ais découverts lors de leur concert parisien en compagnie de Graf Orlock il y a tout juste quelques semaines. On remet donc le couvert aujourd'hui mais avec un éléments important qui va changer sérieusement la donne: le son. J'avais trouvé la prestation de Birds In Row à la Miroiterie intéressante mais pas non plus complètement dingue. C'était déjà plutôt bien fait et bien exécuté mais il manquait un petit quelque chose pour véritablement me séduire. Les moyens ne sont clairement pas les mêmes et Birds In Row bénéficie ici d'un son plus en adéquation avec sa musique. Du coup, je rentre rapidement dans leur set et redécouvre avec plaisir ces morceaux de Hardcore moderne à la fois intenses et gorgés d'émotions. Les musiciens plutôt discrets, (le chanteur/guitariste se cache derrière sa mèche, le bassiste joue souvent de dos), réussissent très vite à séduire le public qui de son côté semble plutôt réceptif à la musique des lavallois. Entre explosion de rage et moments plus en retenus, Birds In Row réussi à rendre son voyage intéressant du début à la fin grâce à une setlist tout en relief. Sa musique, un Hardcore émotionnel peut sembler cliché mais les apparences sont trompeuses et derrière ces jeunes garçons se cache un groupe au fort potentiel dont on à hâte d'entendre le premier véritable album qui devrait voir le jour prochainement sur Deathwish Inc.. Et oui, rien que ça.

Il fait déjà très chaud dans la salle, un petit tour dehors s'impose en attendant la mise en place de Rise And Fall. Une mise en place plutôt rapide puisque les Belges investissent la scène du Glazart après une quinzaine de minutes seulement. Le set débute d'ailleurs très vite alors que la salle est encore baignée par les lumières au plafond. Après seulement quelques minutes, j'en viens à la conclusion que les Belges sont un peu en mode pilotage automatique. Je ne sais pas si cela est du au fait de les avoir beaucoup vu en l'espace de peu de temps mais toujours est-il que je trouve leur prestation moins folle qu'auparavant. On retrouve ainsi une setlist identique à celle de leur concert du 15 avril dernier au Batofar et donc évidemment peu de surprise. Cette setlist s'oriente sur les trois derniers albums, piochant évidemment pas mal de titres du nouvel album Faith. Malgré cette constatation, on ne peut pas dire que les musiciens ne soient pas sans mettre leurs tripes sur la table. Ça joue bien, le bassiste est toujours aussi énervé et s'amuse à cracher au plafond sans arrêt alors que Bjorn tient toujours aussi bien son rôle de frontman. Les morceaux s'enchainent sans temps mort et le public, bien qu'encore un peu endormi, répond tout de même présent aux sollicitations de Rise And Fall. On pourra dire ce que l'on veut mais les Belges représentent tout de même le haut du panier Européen en matière de Blackened Hardcore. Pourtant, oui pourtant, difficile de s'enthousiasmer outre mesure pour leur prestation. C'était bien mais vraiment pas fou. Peut-être les ais-je vu trop de fois en trop peu de temps...

Rise And Fall laisse donc sa place aux thrashers de Toxic Holocaust. Le groupe n'étant pas associé à la tournée Européenne de Converge, Rise And Fall et Birds In Row, on se demande bien ce qu'il faisait là. J'étais au départ plutôt convaincu que Joel Grind et sa bande peineraient à convaincre un public présent uniquement pour Converge. Et bien, force est de constaté que j'ai eu tord. On a bien trouvé quelques metalleux venus soutenir Toxic Holocaust mais l'essentiel du public n'était clairement pas là pour eux. Et pourtant, ça n'a pas empêché Toxic Holocaust de mettre le Glazart en ébullition. Et oui, à ce petit jeu là, les Canadiens ont surpassés de loin Birds in Row et Rise And Fall. Le public à rapidement répondu présent aux riffs Thrash agressifs de Joel et à sa voix arrachée et haineuse. Est-ce la simplicité et le côté hyper direct et dynamique de cette musique qui a su séduire le public? Toujours est-il que la fosse commence à sérieusement s'échauffer à coup de circle pit et autres joyeusetés du genre. Toxic Holocaust enchaîne ainsi les tubes Thrash avec une fougue incroyable. Pour ma part, j'ai le sourire aux lèvres et dodeline de la tête non sans un certain plaisir. Un peu frustré par la durée de leur précédent concert avec The Secret il y a quelques mois, j'ai eu l'impression que le groupe avait allongé un peu son set. Même si la setlist m'a semblé identique, je n'ai pas ressenti cette frustration. Et peu importe si les riffs de Toxic Holocaust sont basiques, peu importe si le groupe n'apporte rien au genre, peu importe toutes ses imperfections, car ici Toxic Holocaust à convaincu et à su faire souffler un vent de simplicité et d'énergie. Définitivement un groupe que j'affectionne.

Après avoir profiter de la température extérieure plus clémente que celle de la salle, c'est au tour de Converge d'investir la scène du Glazart. Le groupe de Boston ouvre le bal avec le titre "Jane Doe". Du mid tempo que Converge prend le temps de développer. Une entrée en matière finalement pleine de sens car comme cela a déjà été dit à droite à gauche, il s'agissait probablement du set le moins furieux de Converge auquel on ait pu assister. Ça n'empêchera pas le Glazart de devenir un véritable four. On transpire sans même bouger... C'est dur et l'envie de sortir n'est jamais loin. Pourtant, Converge fait bien les choses. Jacob Bannon n'a jamais été aussi affable, souriant au public, applaudissant la foule, tendant généreusement le micro à qui veut, laissant les gens slammer... Bref, un vrai partage qui fait plaisir à voir même si le bonhomme n'a pas toujours l'air très sympathique. Derrière, ça joue terriblement bien. Que ce soit Ben Koller, ce batteur tentaculaire ou Kurt Ballou et ces riffs incroyables, Converge est une véritable usine à gaz qui tourne au poils. Malgré une setlist qu'on regrette de voir uniquement tournée autour de Jane Doe et des albums qui ont suivit, on ne pourra pas reprocher à Converge son manque d'engagement sur scène. Et malgré pas mal de morceaux mid tempo, on ne peut pas dire que la prestation des Américains manque d'intensité. Bien au contraire, on transpire, on s'échauffe, on trépigne, on se bouscule... On a également le droit à plusieurs nouveaux titres dont un court mais hargneux "No Light Escapes" tiré du split avec Napalm Death. Ces nouveaux titres restent dans la veine des précédents albums. A priori, peu de chance pour que nous soyons surpris donc. Le groupe terminera la soirée par un "Concubine" mené pied au plancher avant de tirer définitivement sa révérence.

Moi qui m'attendait à voir un peu moins de monde en ce mois d’août, finalement je crois n'avoir jamais eu aussi chaud dans une salle de concert. Peut-être que ces messieurs du Glazart devrait investir dans un semblant de climatisation car c'était vraiment rude de supporter une telle châleur. M'enfin sans chaleur, pas de consommation, donc pas d'argent... Bref, une bonne soirée sans surprise pour Rise And Fall et Converge. Content d'avoir pu apprécier le set de Birds In Row dans d'autres conditions que celles de La Miroiterie. Quant à Toxic Holocaust, toujours un plaisir de les voir. A l'année prochaine donc.