Horna + Blacklodge + Tortorum
Live report
Horna + Blacklodge + Tortorum Le 25 Septembre 2012 à Paris, France (Glazart)
Après Dying Fetus la veille, direction aujourd'hui la Porte de la Villette et le Glazart pour un concert radicalement différent puisqu'il s'agit ce soir de black metal. Pas du tout spécialiste du genre, plutôt amateur très occasionnel, c'est surtout par curiosité que je me suis déplacé. Le premier album de TORTORUM m'a bien accroché et le peu que je connais de HORNA me plaît bien. Alors pourquoi pas?
C'est avec trois quarts d'heure de retard que les portes de la salle ouvrent, une mauvaise habitude au Glazart. À peine le temps de rentrer que le premier groupe entame déjà son set. Tant mieux, il s'agit des "Norvégiens" de TORTORUM maquillés des corpse paints de rigueur. Si je mets Norvégiens entre parenthèses, c'est parce que le groupe ne comporte en fait qu'un seul Scandinave dans ses rangs, le guitariste Iscariah (ex-Immortal, Dead To Thus World), qui n'est en plus qu'un musicien de session pour le live, la place étant occupée sur album par Specter d'Aeternus. Quant au reste de la troupe, on a l'Anglais Barghest (Spearhead) au chant et à la basse, la mitrailleuse slave Stormblast (Infernal War, ex-Thunderbolt) derrière les fûts et le Polonais Skyggen à la guitare. Ce dernier joue également dans Dead To This World mais est surtout connu sous le pseudo de Paimon pour avoir fondé feu-Thunderbolt, groupe éminemment sympathique dont je vous conseille fortement l'ultime outrage Apocalyptic Doom. Et ça tombe bien parce que TORTORUM me fait penser à Thunderbolt. Le groupe n'invente rien mais son black metal d'obédience norvégienne fait mouche, autant sur album qu'en live, malgré un son brouillon à cause duquel on peinait à discerner les nombreuses mélodies de riffs en tremolo. Pas grave, le combo est bien en place, porté par son frontman Barghest vêtu d'une toge et bien allumé et le batteur Stormblast qui porte décidément bien son nom. Mais TORTORUM ce n'est pas non plus que du blast sur des tremolos rapides, c'est aussi du mid-tempo catchy plus simple et des passages lents dissonants et envoûtants. C'est d'ailleurs sur l'un d'entre eux que la formation débutera sa prestation, avant d'envoyer la sauce et d'alterner la vitesse de jeu pour éviter l'ennui. Les quarante minutes sont ainsi passées assez vite. On regrettera cependant ce son médiocre qui a dû rebuter ceux qui ne connaissaient pas les Norvégiens, ainsi qu'une affluence très faible. TORTORUM aura le bon goût de quitter les Parisiens sur une excellente cover de Bathory, "Call From The Grave", et son mid-tempo hypnotique génial. Une reprise fidèle à l'originale mais exécutée avec maîtrise et conviction par un groupe à suivre.
La suite de la soirée fut moins réjouissante. Je le savais avant de venir, BLACKLODGE risquait d'être le groupe auquel j'accrocherais le moins, étant réfractaire aux sonorités indus et cie. J'étais bien en-dessous de la vérité tant le gig du trio me parut insupportable. En cause: la boîte à rythme hardtek qui transforme le Glazart en rave party. Juste imbuvable! Le son est en plus brouillon encore une fois et les riffs, quand il y en a, ne me semblent pas très intéressants si ce n'est deux-trois mid-tempos pour taper du pied. Le logo avec des seringues en forme de pentagramme inversé me convainc une bonne fois pour toute que le black metal industriel de BLACKLODGE, ce n'est pas pour moi. En étant objectif pourtant, les trois musiciens remuent bien sur scène et se donnent à fond, notamment le leader Saint Vincent (Vorkreist), plutôt charismatique. Une partie du public semble même apprécier. Typiquement le genre de groupe qu'on adore ou déteste. Je tiens le temps de deux morceaux puis vais faire un tour au merch en attendant la fin du calvaire. J'achète le split Arghoslent/Martial Barriage puis prends mon courage à demain pour revenir vers la scène. Le temps ralentit comme en cours de français. J'ai l'impression d'être un teuffeur, mon pantalon s'abaisse et s'élargit, une casquette me pousse sur le crâne et mon QI descend sous la barre des 70. J'ai envie de vomir aussi, mais ça c'est le vrombissement des basses. Se retenir de sortir, se retenir d'aller s'en griller une. Puis, enfin, la délivrance. Vite, dehors!
Après cette expérience traumatisante, beaucoup seraient rentrés chez eux. C'est d'ailleurs ce que certains ont dû faire car la salle semble s'être vidée pour HORNA. Déjà qu'elle n'était pas bien remplie! Pas grave, les absents ont eu tort. Retour à un black metal plus traditionnel avec les Finlandais, ouf! Corpse paints, croix renversée autour des cous, chanteur qui a piqué la tenue de la Faucheuse pour se mettre dans la peau d'un prêtre sataniste portant son pentagramme inversé au bout d'un collier qu'il tient comme si c'était son âme, le décor est planté. Spellgoth est carrément possédé et son chant écorché en finnois a quelque chose de transcendant qui prend aux tripes (j'adore cette langue, c'est pas humain!). Toute l'attention est braquée sur lui. Les autres musiciens ne s'en offusquent pas et, même s'ils restent assez statiques, font le boulot, entre les deux guitaristes rasés (dont l'un est le chanteur de Sotajumala) qui balancent de très bon riffs aux mélodies intéressantes (dommage qu'à nouveau le son se soit montré capricieux) et le batteur qui ne rechignent pas à blaster. La musique de HORNA est d'ailleurs plus rapide et brutale que ce à quoi je m'attendais. Je ne vais pas m'en plaindre! De toute façon, les séquences plus lentes sont tout aussi efficaces et la musique des Finlandais hypnotise et instaure une ambiance délectable. On aura même le droit à quelques rythmiques punk entraînantes qui ont fait leur petit effet dans la fosse. Toujours aussi peu de monde mais ça bouge plutôt bien. Tout le monde est content en plus, HORNA a pioché dans toute sa discographie pour offrir à ses fans une setlist en forme de best-of, un excellent moyen pour découvrir le groupe et donner envie aux non connaisseurs comme moi d'approfondir la chose. Objectif atteint en ce qui me concerne puisqu'il n'y a que les backing vocals en chant clair des guitaristes sur un morceau qui sont mal passés. Le reste était tout à fait à mon goût. Il y avait des albums du combo au merch mais ne sachant pas lequel prendre, je me suis abstenu. Le premier, Kohti Yhdeksän Nousua, est peut-être celui qui m'a le plus convaincu et les Finlandais ont d'ailleurs terminé leur show sur le morceau d'ouverture "Örkkivuorilta". Dommage que j'ai dû partir avant la fin pour pouvoir choper un train et ne pas rentrer à 1h du matin chez moi...
Setlit HORNA:
Intro
Synkän Muiston Äärellä
Noidanloitsu
Rautamyrsky
Sanojesi Äärelle
Mustan Sydämeni Laulu
Kuoleva Lupaus
Kun Lyömme Jumalan Kodin Liekkeihin
Ikuisuuden Pimeyden Varjoihin
Merkuriana
Örkkivuorilta
J'étais venu juste par curiosité n'étant pas friand de black metal mais je n'ai pas regretté le déplacement en zone hostile (quel coin de merde franchement!). Le all-star band TORTORUM a confirmé sur scène la qualité de son premier disque, ressuscitant un peu l'esprit de Thunderbolt, et les vétérans de HORNA ont été à la hauteur de leur réputation et ont su faire jouer leur expérience. Je passe sur le cas BLACKLODGE qui n'était tout simplement pas pour moi. Une deuxième bonne soirée de suite malgré le son déplorable et une affluence très faible. En espérant que l'orga s'y soit quand même retrouvée...
| Keyser 1 Octobre 2012 - 1430 lectures |
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