Harm's Way + Twitching Tongues + I Exist + Raw Justice

Alors que le soleil a finalement décidé de rester et que Paris commence petit à petit à se vider, voilà que débute la série des concerts estivaux. En ce lundi 8 juillet il nous était proposé une belle affiche réunissant pour l’occasion deux espoirs intéressants de la scène Hardcore Américaine : HARM'S WAY et son Hardcore metallique bas du front et TWITCHING TONGUES, fils adoptif de Only Living Witness, Life Of Agony et Type O Negative. En guise de première partie, les Australiens de I EXIST ainsi que les petits Frenchy de RAW JUSTICE.

Direction La Mécanique Ondulatoire dans la 11ème arrondissement de Paris pour ce qui s’annonce comme une soirée particulièrement chaude. L’ouverture des portes étaient initialement prévues pour 19h30 mais vous savez ce que c’est, les journées s’allongent, les apéros improvisés fleurissent à chaque terrasse de cafés, les jupes se raccourcissent, les hormones s’échauffent… Bref, les gens ne semblent pas pressés de s’enfermer en sous sol.

Ce sont les Nantais de RAW JUSTICE qui ouvrent les hostilités. Le groupe est actuellement en tournée et profite du passage des Américains à Paris pour se greffer à la soirée. Bonne initiative d’autant que le groupe à un nouveau EP à promouvoir. C’est donc dans une salle déjà bien remplie que RAW JUSTICE entame le début de son set. D’ailleurs, une partie du public semble déjà acquis à la cause des Nantais. Il faut dire que le groupe met rapidement du cœur à l’ouvrage, proposant un Hardcore Old School vif et énergique. Le temps de s’approprier une scène mouvante montée sur ressorts, les cinq gaziers de RAW JUSTICE enchainent les titres à toute vitesse, passant d’une reprise de Floorpunch à des morceaux de leur catalogue dont ceux de l’excellent We Don’t Need Your Friends. Ca mosh, déjà dur dans le public, il ne fait pas encore trop chaud et surtout l’ambiance est excellente. Les titres courts et plein d’énergie sont repris en cœur par le public alors que le temps file à une vitesse incroyable. Déjà la fin du set. Dommage car j’en aurais bien repris une lichette.

Le temps d’aller s’aérer à l’extérieur une quinzaine de minutes, voilà qu’I EXIST investit la scène à son tour. Je ne connais rien de la musique des Australiens mais dès les premières mesures, on sent que le groupe semble largement influencé par la scène Metal. Gros son et grosse guitare pour un set qui s’annonce d’ors et déjà musclé. Pourtant ce n’était pas gagné d’avance car beaucoup on préféré rester dehors. Malgré tout, la salle se remplie au fur et à mesure et c’est finalement devant un parterre attentif et curieux que I EXIST poursuivra son set. Bonne surprise donc puisque le groupe propose en effet un Hardcore bien metallique avec un chant assez profond bien que parfois peu compréhensible. Dommage car le chanteur, très proche du public puisque directement dans la fosse, semble des plus volontaires. Et si le groupe n’a rien inventé, je me suis étonné à voir poindre de nombreux riffs à fortes consonances Stoner Rock. L’appel du bush et de ses longues traversées motorisées... Une pointe d’originalité pas désagréable qui n’est pas sans apporter un peu de légèreté et de groove à l’ensemble. Le groupe s’en va sans oublier de remercier chaleureusement le public venu les découvrir laissant alors la place aux chouchous de la soirées, les très attendus TWITCHING TONGUES.

De retour de l’extérieur ou l’air est plus frais, il est facile de constater que nombreux sont ceux qui se sont déplacés pour le groupe Californien. Alors que les musiciens arborent fièrement des t-shirts de Merauder, Obituary ou Bolt Thrower, voilà que lors des balances résonnent les riffs de "Master Killer" (Merauder) et de "Heaven & Hell" (Kickback). Inutile de vous dire que déjà le public semble prêt à s’enflammer. Il ne faudra ainsi que quelques notes pour que TWITCHING TONGUESs ne se mette dans la poche un public acquis à leur cause. Alors situé juste en face de la scène sur la droite, je rage car je n’entend presque rien du chant pourtant incontournable de Colin Young. Après trois morceaux, je décide donc de me reculer afin de voir si le son s’améliore. En effet, au milieu de la salle on entend déjà un peu mieux le chant même si ce n’est pas la panacée. Dommage car l’atout du groupe réside essentiellement dans le chant. Heureusement, tout le monde connaît les morceaux dans le public et surtout Colin Young n’hésite pas à tendre généreusement son micro à qui le veut bien. Variée, la setlist reprend des morceaux de chaque sortie de TWITCHING TONGUES même si on regrettera que quelques tubes manquent malheureusement à l’appel comme "I Fell From Grace Feet First" ou "Distance Clause". Le groupe tire ainsi sa révérence après une petite demi-heure de show. Malgré un rappel, il semble évident que tout le monde aurait aimé en profiter quelques minutes supplémentaires. Dommage que le son n’est pas été tout à fait à la hauteur.

Alors que les groupes s’enchainaient jusque là sans trop de temps mort, voilà malheureusement que les minutes s’allongent alors qu’HARM'S WAY semble avoir du mal à se mettre en place pour je ne sais quelle raison. Après une bonne vingtaine (trentaine?) de minutes à patienter, le groupe de Chicago récemment signé sur Deathwish Inc., entame finalement son set avec l’excellent "Scrambled", premier titre d’Isolation. HARM'S WAY donne ainsi rapidement la mesure d’un set qui sera particulièrement musclé, tout comme son chanteur, l’impressionnant James Pligge. Que dire si ce n’est qu’il s’agit là d’un Hardcore metallique tout ce qu’il y a de plus classique mais également de plus efficace. Aucune finesse, tout en lourdeur et en mosh part. Le groupe offrira au public une prestation physique et intense certes sans surprise mais néanmoins de très bonne facture. Le son n’est d’ailleurs pas mauvais et du fond de la salle on comprend correctement chaque instrument. Probablement pas la prestation la plus inoubliable mais un bon moment malgré tout.

Une excellent soirée que l’on doit à une organisation souriante et compétente (merci Loïc). Chaque groupe s’est montré à la hauteur de mes attentes malgré quelques différences notables en matière de son. RAW JUSTICE et I EXIST méritent sincèrement que l’on se penche dessus alors que TWITCHING TONGUES et HARM'S WAY confirment aisément leurs statuts de "new comers" incontournables. Il est minuit passé, j’ai chaud, je rentre me coucher. Merci.