Finntroll + Tyr

En guise d’échauffement avant une affiche monstrueuse d’ici un petit mois (Hypocrisy / Dying Fetus…ah oui y’aura aussi Heaven Shall Burn…une première partie surement), je profitais de la venue d’une tournée plus « cool » que celles à venir pour m’échauffer sérieusement les cervicales. Le Ninkasi KAO, salle qui a l’énorme avantage d’être accolée à la brasserie de bière du même nom, raison de certains dommages éthyliques sur lesquels je ne m’étendrai pas plus, était remplie jusqu’à sa quasi pleine capacité alors même que j’arrivai durant le set de TYR. Une telle affluence n’est pas étonnante dans la mesure où FINNTROLL, la tête d’affiche, nous gratifiait à priori de sa toute première venue dans la capitale des Gaules, et que le public métal lyonnais est plutôt porté de façon générale vers les sonorités heavy que vers les rivages lointains de l’extrême (souvenir d’un concert de NILE devant 35 personnes à tout casser) .

Bref, TYR est dans son élément du coup ce soir, car bien que s’affiliant dans sa promo au mouvement Folk / Viking, ce n’est pour moi que du heavy déguisé sous des gimmicks d’une autre scène. Légitime sans doute d’un point de vue culturel et géographique (ils sont originaires des Iles Féroé), mais musicalement rien à voir avec un Manegarm, Moonsorrow ou autre référence absolue du genre. En tout cas, quelques irréductibles étaient visiblement là pour eux et se faisaient vigoureusement entendre, je vous avoue que ce set ne m’a pour ma part procuré que le plus profond ennui…j’ai fait l’effort d’écouter plusieurs de leurs productions et rien ne m’a jamais accroché l’oreille, je laissai donc aux autres la joie de les voir se produire ce soir là. A leur décharge, malgré un son hésitant, la performance est bonne, classique au possible (le soliste qui en fait des tonnes, les zicos torse nu,…), et je n’ai pas d’inquiétudes pour les fans du combo qui ont du eu fortement apprécié cette première venue par chez nous. Finissant leur set par un efficace « Shadow of the Swatiska », introduit en nuançant bien ce symbole ancestral et sa réappropriation par le régime nazi, je resterai sur une image positive de TYR, mais sans plus.

Place aux choses sérieuses..avec une pinte de bière ambrée. Ah oui, et un concert de FINNTROLL qui démarre sous les meilleurs auspices lorsque le groupe entame « Blodsvetp », titre éponyme de leur dernier album. Je ne l’ai pas encore chroniqué, mais leur dernière production est vraiment excellente, et est en grande partie la raison pour laquelle j’étais présent ce soir. Ca, et le fait d’avoir headbangué des heures quand j’étais lycéen sur « Jaktens Tid » lors de ces soirées arrosées où les voisins apprennent à l’insu de leur plein gré tout le répertoire des groupes de métal en vogue à ce moment là. Contrairement à TYR, qui avait un son un poil brouillon, de là ou j’étais situé (derrière la table de mixage) le son de FINNTROLL était puissant sans être assourdissant, ce qui vu la taille de la salle était un réel exploit. Le gimmick visuel des oreilles et nez de troll est bien évidemment là, mais le groupe n’exagère pas cet aspect là de son univers, et a quand même de sacrées compos de « humpa métal » à jouer ce soir là. Sachant tenir une scène, les zicos assurent très correctement le show sans en faire des tonnes pour autant, la taille de la scène ne permettant pas toutes les folies de toute façon. Il est drôle de voir Trollhorn ici, colossal chevelu déguisé qui anime les chansons de Finntroll avec ses mélodies toutes guillerettes au clavier, quand on sait que le monsieur est également frontman et compositeur principal de Moonsorrow, dans un tout autre genre. Ah ça rigole moins d’un coup ! En tout cas, le public est ravi et réserve un gros accueil aux Finlandais, avec une setlist qui passe en revue tous les albums du groupe, malgré une grosse présence des morceaux de « Blodsvept », actualité oblige. Après une heure et quart de show passé comme une lettre à la poste (quand elle ne fait pas grève), et une ambiance vraiment bon enfant (comment pourrait-il en être autrement avec un groupe aussi dansant ?), les lumières s’éteignent…mais bien sur, le rappel s’impose vite, avec en conclusion le titre ultime des Trolls, celui qui a fait beaucoup pour la carrière du groupe même si le morceau en soi n’est pas leur plus élaboré, le mythique « Trollhammaren ». Explosion de joie dans la salle, et que ça se bouge en rythme le postérieur ou headbangue au BPM de ce titre entrainant et catchy au possible ! Couvre feu oblige, sur les coups de 22h30, le groupe quitte définitivement la scène mais sous les sincères acclamations du public, et de serrer des mains à n’en plus finir…Magie de l’Internet 2.0, le lendemain le groupe remerciait sur sa page facebook le public lyonnais pour son enthousiasme, preuve qu’à défaut d’avoir des résultats sportifs satisfaisants en ce moment, au moins Lyon sait accueillir dignement les musiciens qui le méritent.