Il fait un temps réellement pourri en ce Vendredi 1er Novembre 2013. Pourtant, ce climat somme toute quasi-hivernal ne semble pas freiner les quelques deux-cents personnes ayant réussi à trouver la Maroquinerie (ce qui n'est pas finalement si évident que ça pour le non-parisien que je suis).
Faisons les choses bien et vidons quelques verres dans le froid histoire d'être un peu enjoué et de pouvoir nous balancer pieds et poings non-liés dans la fosse. La Maroquinerie offre un cadre plutôt sympathique : le bar, la petite cour pour les fumeurs, c'est plutôt chouette et ça permet d'éviter les aller-retours avec l'extérieur qui sont toujours une galère sans nom à l'entracte. Par contre, on ne peut pas dire que l'agencement de la salle est idéal pour du Hardcore puisque le pit est délimité par des escaliers particulièrement ennuyeux lorsqu'on se fait projeter d'un côté ou de l'autre. Ce point de détail se révélera amusant lorsque que pendant la première partie, quelques mosheurs ivres se battront et tomberont copieusement sur cette menuiserie plutôt incongrue dans une salle de concert...
La première partie (Lodges) a été loupée. On fait ce qu'on peut avec les transports en commun... Parlons donc de la seconde partie : Length of Time. Distrayant à défaut d'être réellement enthousiasmant, le quartet délivre un Hardcore très métallisé qui a le mérite de faire gentiment hocher la tête du chaland. Ce qui est plutôt de bonne augure, c'est que le son est très bon et que le groupe joue bien en place même s'il n'est réellement innovant que par ses quelques passages dissonants. Sympathique sans être marquant, Length of Time me laisse tout de même une impression plutôt positive d'un joyeux apéro hardcore-metal pré-Kickback...
Une petite cigarette rapide et je vais me positionner pour être aux premières loges afin d'observer les cinq parisiens nous balancer leur Hardcore négatif. Dès le premier titre, quelques bonhommes remuent déjà de partout. Vu que je fais partie des quelques bonhommes, je me dis que si ça commence comme ça, le concert risque d'être une jolie explosion de violence dans une fosse chauffée à blanc. Malheureusement, le plus gros défaut du concert sera le manque d'enthousiasme flagrant du public puisque sur une Maroquinerie pleine à ras-bord, le pit ne comptera jamais plus de quinze personnes actives... Chacun aura son avis sur la question, mais pour ma part je considère que si on ne bouge pas – au moins un peu - sur Kickback, on ne bouge sur rien d'autre...
Alors bien sur, quelques « hits » type « No Surrender » ou autres « Cavalcare la Tigre » sauront remuer un tantinet une assemblée décidément bien tiédasse. D'ailleurs, ce public semble gonfler le leader du combo puisqu'il ne cesse de haranguer la foule, tantôt d'une manière positive tantôt d'une manière plus Kickbackienne (comprenez plus insultante). On entendra donc une partie du public râler sur l'attitude du groupe (« Kickback pue ! » / « Bah viens le dire ici, salope ! »). Certes Kicback n'est pas très gentil mais c'est le jeu ma pauvre Lucette, on ne va pas les voir pour être correctement et gentiment flatté en tant que public. Personnellement, toute cette distraction me fait plutôt plaisir puisqu'au final, c'est le genre d'échanges rigolos que j'attends dans un concert du groupe.
Pour le reste, il n'y a pas grand chose à dire : le rendu sonore est très bon et l'on entend distinctement tout les instruments. Stephen bouffe quelques mots mais bon, je saute partout et j'en ai un peu rien à foutre. D'ailleurs, on aimera ou pas le style du monsieur mais il faut avouer qu'il n'hésite pas et se donne à fond. Lancé de micro, partage de chant avec le public, remue-ménage dans la fosse, distribution de pilules et autres « je rampe par terre et je cogne les retours » sont de la partie. D'ailleurs, les autres membres font aussi le boulot entre un Pascal survolté et un Toxik H. qui distribue des prières à chaque chanson. On pourrait d'ailleurs rajouter quelques effets d'annonces type : "Bande de petites putes, c'est le dernier concert de Kickback à Paris !". Info ou intox, à voir étant donné que le reste de la tournée a été annulé...
L'exécution musicale est impeccable et même si on regrettera un set un peu court (une heure quinze à vue de nez) et l’absence de quelques titres forts (« Ruining the Show » en tête), Kickback aura livré un bon concert ! Si l'accent était mis en grande partie sur le dernier opus qui n'est sûrement pas le plus adapté à la scène, les « Sorption », « Sideshow », « If I Die Tonight » ou autres « Et le diable rit avec nous » sont toujours de bons titres qu'on se plaît à vivre en live tout en remuant nos petits bras fébriles. Ce concert restera un bon moment passé en compagnie d'une entité culte du Hardcore français.
Les plus :
- Un son irréprochable.
- Le côté grand spectacle des membres du groupe.
- Bordel, c'est quand même Kickback...
- Le reste de la tournée est annulé, alors j'ai bien fait d'y aller.
- Une première partie correcte.
- Crier « No remorse, no surrender » comme un décérébré c'est quand même jouissif.
Les moins :
- Ça bougeait plus au concert de Justice...
- Un set un peu court.
- L'agencement de la fosse pas très adapté.
- Et « Ruining the Show » dans tout ça ?
Photo par Paname Et Circences
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