Black Metal Is Rising VIII
Live report
Black Metal Is Rising VIII Mortuary Drape + Merrimack + Vorkreist + Medico Peste + Mind Asylum + Aborym + Mgla + Kadotus + Infestus + Regarde les hommes tomber + Chaos Invocation + Goat Torment + P.H.T.O.
Du 30 Novembre 2013 au 01 Décembre 2013 à Paris, France (Glazart)
Il fait un temps glacial en ce Samedi 30 novembre et ce n'est pas l'absence de supérette à proximité du Glazart qui nous réchauffera le cœur et l'estomac pour attaquer dignement cette huitième édition du Black Metal Is Rising. N'ayons pas peur des mots, le festival promettait une affiche qui ne me laissait pas indifférent. Outre l'exclusivité Aborym -groupe décidément bien trop peu présent sur scène- et la sensation Mgla, on pouvait aussi attendre le kitsch des italiens de Mortuary Drape et quelques gros noms de la scène française. Bref, tout annonce donc un événement que peu d'amateurs de Black Metal manquerait...
Samedi 30 Novembre 2013 :
Mind Asylum : Qu'on se le dise, faire Nancy-Paris en voiture, slalomer entre les routiers en grève puis enchaîner avec le RER prends du temps. Visiblement trop pour que l'on puisse espérer entrevoir Mind Asylum.
Medico Peste : C'est donc les polonais de Medico Peste qui ont la lourde tâche d'ouvrir cette édition. Si le son est plutôt bon et que les compositions semblent fidèles à l'album (en vérité, je n'en sais rien mais on me l'a confirmé...), le groupe est tellement générique qu'il pourrait figurer à la fin de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Il sera donc fort complexe d'y trouver un quelconque attrait car même si les musiciens savent jouer, on s'ennuie ferme. Le fumoir m'a paru nettement plus intéressant, étant donné qu'on peut y fumer (logique) et s'y asseoir. Next, s'il vous plaît.
Vorkreist : L'entité française est donc la troisième à faire son entrée sur la scène du Glaz'art. Si le son n'est pas loin du scandaleux, la foule se laisse néanmoins galvaniser par l'énergie du quintet et les allocutions de Saint-Vincent. D'ailleurs, on signalera également que les titres du dernier opus (tels que « Ecce Homo », « Dominus Illumination Mea » ou encore « Maledicte » joués ce soir-là) rendent particulièrement bien sur scène. Le groupe livre une set-list piochant dans toute leur discographie et au final, le manque de qualité lié à la sonorisation n'handicapera pas le groupe outre mesure puisqu'il offrira une atmosphère un peu sale servant plutôt bien les compositions. Vorkreist est donc tout à fait sympathique en ce début de soirée et confirme sa réputation de bon groupe live.
Setlist :
1. Maledicte
2. Onwards to the End
3. Thorn Torment the Impaled
4. Ecce Homo
5. Great Orders of Sterile Lunacy
6. Sodogma
7. Dominus Illuminatio Mea
8. Void of Grace
9. Torture Kult
10. Soldier of Satan's Wrath
Merrimack : Ne nous mentons pas plus longtemps, Merrimack a été ma plus grosse déception du festival. Entre la mise en scène si clichesque du genre qu'elle en devient amusante et les larsens ayant pourrit le set sur toute sa durée, je ne savais plus ou donner de la tête à part peut-être en direction du fumoir. En fait, je ne serais resté dans la salle que pendant « Arousing Wombs in Nine Angles Pleroma ». Ne désirant pas voir mes espoirs réduits à néant je suis sorti m'aérer en écoutant distraitement le groupe tout en conversant avec quelques acolytes. En fait, même de loin, il était presque impossible de discerner les titres, tellement la batterie et le chant étaient sur-mixés. Quand on pense que l'ingénieur du son n'est pas intervenu pour régler les problèmes, il y a de quoi se taper la tête contre les murs. Ceci explique d'ailleurs probablement le sang de cochon recouvrant le front-man du groupe. Bref, le potentiel de certains titres type « Gospel of the Void » a été complètement ruiné. Merci, au revoir.
Setlist :
1. Seraphic Conspiracy
2. Arousing Wombs In Nine Angles Pleroma
3. Redeem Restless Souls
4. Horns Defeat Thorns
5. Beati Estis Cum Maledixerint Vobis
6. Ashes of Putrefaction
7. Gospel of the Void
8. By the Grace
Mortuary Drape : N'étant pas aficionados du combo, j'ai eu la folle espérance de croire que ce concert allait me faire changer d'avis. Volontairement discount, Mortuary Drape se place dans un Black/Thrash old school saupoudré d'une atmosphère kitsch au possible. Pourquoi pas après tout ? Seulement, le réglage du son (encore une fois...) approximatif et les problèmes techniques (le guitariste lead restant débranché pendant trois morceaux et toujours sans intervention de l'équipe technique... Non mais sérieusement...) gâchent la fête. Je renonce au bout de la moitié du set et nous allons poursuivre la soirée dans une atmosphère bien différente que je tairais par pudeur pour moi-même.
Dimanche 1er Décembre 2013 :
P.H.T.O. : Il faut savoir qu'entre un groupe qui se taille sur scène et un Big Tasty, le choix est très vite fait pour ma part...
Goat Torment : Devinez quoi ? J'ai pris un café au MacDo.
Chaos Invocation : Le set est presque fini quand j'arrive. Les deux ou trois titres entendus ne me donne pas envie de véritablement creuser le groupe qui semble assez quelconque. Du point de vue technique, le tout semble cependant au point. À revoir en essayant de se plonger dans l'ambiance peut-être...
Regarde les hommes tomber : Alors que nous nous délectons de toutes les blagues potaches qu'il est possible de faire avec un groupe au patronyme aussi imaginatif (« Regarde les hommes faire les balances », « Regarde le chanteur tomber »...), l'atmosphère commence à se mettre en place. Pour le coup, il n'y a pas grand chose à dire car même si les lumières et certains plans musicaux semblent tout droit pompés de groupes déjà connus (stroboscopes à la Celeste, monocordes à la Amenra, etc...), le groupe a le mérite de proposer un set construit, uniforme et bien réglé. C'est ça de venir avec son propre ingénieur du son puisqu'il n'y avait rien à redire sur ce point. En dépit du côté un peu « facile » et peu original des compositions, moi et mes camarades du jour furent plutôt enthousiasmés par cette performance qui fut certainement la première a être intégralement réussie. En d'autres termes, si je n'ai pas couru acheter le CD en sortant, Regarde les hommes tomber a assuré sa prestation. Bon point donc.
Infestus : Comme pour Merrimack, Infestus fut un déception. Alors que j'adore les accents mélancoliques du sieur Andras sur album (« Ex | Ist » ayant été un de mes albums de chevet en 2011), la trop mauvaise qualité du son et le guitariste christique multipliant les pains ont pénalisé lourdement l'ambiance. Bien sûr, les titres les plus forts du groupe, tels que « Down Spiral Depersonnification » et son final ô combien efficace ont apportés un léger frisson en live mais le tout était quand même loin du compte. C'est rageant de constater qu'un groupe avec autant de potentiel dans ses titres puisse être piétiné de la sorte.
Kadotus : Les finlandais proposant un Black mélodique dans la plus pure tradition de leur pays ont le mérite d'attaquer plutôt fort. Le son est une fois de plus décevant mais connaissant le caractère naturellement « raw » de ce type de musique , nous ne sommes pas choqués. Néanmoins, le groupe amputera son set à cause de médiocrité des ingénieurs du son. Tant mieux car les compositions commençaient à devenir redondantes. Kadotus aura été agréable pendant deux titres mais n'aura pas véritablement enflammer le public. Dommage car on aurait pu vivre un bon moment de Black Metal.
Mgla : Il était temps ! Si l'on veut être honnête les polonais nous ont donné l'impression d'être le premier groupe de black metal du festival... Derrière une sobriété très honorable, le quartet aura livré un Black Metal imparable et émouvant. Avec un set-list bien dosée (« Further Down The Nest I », « Mdolsci I » et « Mdolsci II », ainsi que de nombreux extraits de leur excellent dernier disque : « With Hearts Toward None ») et une mise en scène simple mais efficace façon cagoules/cuir, le groupe aura véritablement emporté toute la salle. En plus d'un réglage parfait, servant au mieux les morceaux, le côté carré des musiciens aura permis au groupe de sublimer ses meilleurs titres et de les adapter au live de la meilleur façon qui soit. Chapeau donc !
Setlist :
1. Further Down The Nest I
2. With Hearts Toward None IV
3. Mdlosci I
4. Mdlosci II
5. With Hearts Towards None I
6. Groza III
7. With Hearts Towards None VII
Aborym : C'était LA sensation et incontestablement le groupe exclusif qui m'avait motivé à me déplacer. Autant le dire tout de suite, les italiens auront divisé la salle ce soir-là. D'ailleurs, la fosse était bien plus dense pour Mgla que pour la tête d'affiche ce qui fût au final un peu cocasse. La première chose notable, c'est qu'Aborym n'a pas fait de balances et a attaqué directement son set. Malgré cette décision proche du n'importe quoi, il est amusant de constater que le groupe aura un meilleur son que tous les autres (excepté Mgla)... « N'importe quoi » aura été le mot-clef de cette prestation puisque nos romains de services auront véritablement perdus le public qui ne comprenait pas grand chose à ce qui se passait. Néanmoins traumatisé par ce qu'il voyait, l'assemblée aura montré un certain attrait pour cette petite boîte de nuit Black Metal rondement menée par ce personnage haut en couleur qu'est Fabban. On pourrait à la limite regretter la set-list un peu courte et quasi-exclusivement portée sur le dernier opus du groupe « Dirty » ne comprenant d'ailleurs aucun titre des albums « Generator » et « Psychogrotesque ». Les sonorités électroniques étaient par ailleurs un peu retrait, ce qui fut un poil dommage pour certaines chansons. Malgré ces quelques défauts, ce concert restera un moment très étrange et parfois très amusant. Notamment, avec les « Merci fuckin' Paris ! » scandés 10 fois entre chaque chanson, les bidouillages electro-breakcore entre les titres, ou le « Merci Paris » de fin, projeté en Powerpoint sur l'écran derrière la salle (rien que ça...). Bref, j'aurais rarement vu une foule aussi perdue à la fin d'un concert. Au registre des surprises on notera également, « Does not Compute », interlude électronique de l'album « With No Human Intervention » qui aura retourné le crâne de tous mes compagnons du jour ainsi qu'une imprévisible reprise du « Terrible Lie » de Nine Inch Nails.
Setlist :
1. A.T.W.A (Intro)
2. Dirty
3. Irreversible Crisis
4. Across the Universe
5. Bleedthrough
6. I don't know
7. Fire, Walk with us !
8. Terrible Lie (NIN Cover)
9. Does Not Compute
10. Roma Divina Urbs
11. Helter Skelter Youth
12. Outro
En conclusion, si Mgla aura été d'une manière objective le meilleur groupe de ce Black Metal Is Rising VIII, Aborym aura été mon coup de cœur personnel, notamment pour cette ambiance si spécifique. Hormis ces deux bonnes prestations, le festival aura été en grande partie décevant.
Les plus :
- La salle est plutôt bien agencée.
- Sobriété de certains mise en scènes (Mgla, Regarde les hommes tomber...)
- Un festival, c'est l'occasion de revoir des connaissances.
- Stands de merch plutôt chouettes.
- L'after entre copains, c'est toujours cool même si ça n'a rien à voir avec le sujet.
- Aborym en live, c'est quand même une sacré exclusivité qui justifiait à elle seule le déplacement.
Les moins :
- La sonorisation est une des plus scandaleuse qu'il m'ait été donnée de voir.
- L'équipe technique ne bouge pas pour régler les problèmes techniques des groupes, et ça aussi c'est scandaleux...
- Le public Black Metal me donne des boutons...
- Les tarifs des boissons et de la nourriture... Le choix de la nourriture aussi d'ailleurs. Qui mange des Haribos à 2€ le sachet au Black Metal is rising ?
- « Sortie définitive ». Oh si, vous allez en manger des Haribos...
- La mise en scène de certains groupes était vraiment ridicule.
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