Only Ashes Remain European Tour
Live report
Only Ashes Remain European Tour Dead Congregation + Hell Militia + Temple Of Baal + Torture Throne + ZOM
Le 27 Décembre 2014 à Paris, France (Divan du Monde)
La fin de l’année approche désormais à grand pas. Afin de marquer le coup comme il se doit, l’association Wolf Throne Productions nous avait concocté une affiche particulièrement alléchante avec, dans l’ordre d’apparition TORTURE THRONE, ZOM, TEMPLE OF BAAL, HELL MILITIA et DEAD CONGREGATION. De quoi susciter pas mal d’intérêt parmi le public parisien, même en cette période de vacances de Noël. Et c’est au Divan du Monde, l’une des salles parisiennes que je préfère, qu’avait lieu cette ultime célébration. Que demander de plus?
Comme souvent au Divan du Monde, les horaires sont en général scrupuleusement respectés. C’est donc à 17h30 tapante (comme annoncé par les organisateurs) que les Français de TORTURE THRONE prennent possession de la scène. Néanmoins, il est probablement encore un peu trop tôt et c’est donc devant un parterre encore clairsemé que le groupe normand se présente à nous en ce samedi soir. Très peu porté sur la communication, TORTURE THRONE rentre alors tout de suite dans le vif du sujet avec son Death Metal old school empruntant principalement à l’école suédoise du début des années 90, notamment Grave avec qui le groupe partage pas mal d’affinités. Le son rugueux des guitares ne trompe pas sur la marchandise même si on regrettera toutefois une batterie trop en retrait, notamment sur les toms et la grosse caisse qu’on entendra finalement assez peu durant la prestation. Dommage, car sans briller par son originalité, le groupe connaît son sujet et c’est avec un certain plaisir que je me délecte des compositions de la formation normande. Entre ces franches accélérations menées pied au plancher et ces passages plus écrasants qui, pour le coup, empruntent davantage à un certain Incantation, TORTURE THRONE possède les bon arguments pour convaincre, surtout dans l’exercice du live. Le groupe enchaîne ainsi les titres devant un public convaincu mais encore trop timide pour laisser place à une quelconque manifestation physique digne de ce nom. Le groupe se fendra d’une très bonne reprise de Possessed avec le titre "Death Metal" dont le refrain sera naturellement entonné par une bonne partie de l’audience. TORTURE THRONE quitte la scène après plus de quarante minutes. Une première partie convaincante bien qu’un poil longuette en l’absence de communication et d’un véritable jeu de scène.
Après avoir pris l’air à l’extérieur de la salle et constaté qu’il faisait décidément très froid, ce sont les Irlandais de ZOM qui investissent les planches du Divan du Monde. Je gardais un bon souvenir de leur prestation au Kill-Town Death Fest en 2012, néanmoins gangrénée par un excès de réverb’ sur les voix qui, je l’espérais, serait bien plus mesurée en ce jour. Mon souhait a semble-t-il été partiellement exaucé puisque bien que toujours exagérément présente, cette fameuse réverb’ était ce soir bien plus "acceptable". De fait, cela ne semble pas avoir gêné plus que ça le public parisien qui s’est finalement pris au jeu très rapidement (une fois passé le petit souci technique de micro nous ayant ainsi privé de chant l’espace d’un titre en début de set). Il faut dire que passé cette surprise de taille, le trio irlandais excelle lorsqu’il s’agit de faire parler la poudre. Son Death Metal punkish à base de tchouka-tchouka, de d-beat ultra efficaces et de riffs crusty bas du front et hyper incisifs sait comment s’y prendre pour faire headbanger les foules. Qui plus est, ZOM fait preuve d’un véritable charisme en délivrant un set à l’énergie Punk incroyablement communicative. Car bien qu’assez stoïques, les membres de ZOM mettent énormément de cœur à l’ouvrage, les deux chanteurs s’arrachant littéralement les cordes vocales à en devenir presque cramoisis alors que le frêle batteur derrière ses fûts, ne cesse de cravacher dans tous les sens avec une frénésie impressionnante. Fort d’une discographie plutôt limitée (deux démos, un EP et un premier album tout juste paru sur Invictus Productions et Dark Descent Records), ZOM nous fera en l’espace de trente minutes un rapide tour du propriétaire. Là encore, très peu de temps mort (si ce n’est forcé) mais un set explosif et particulièrement convaincant qui me rappelle que je me dois de faire figurer dans le bilan de cette fin d’année le fort recommandable Flesh Assimilation que je me suis d’ailleurs empressé d’acheter en arrivant sur place. Après une très bonne mise en bouche grâce à TORTURE THRONE, place à la première grosse claque de la soirée. Raw as fuck!
Alors que je m’attendais à voir débarquer sur scène HELL MILITIA, c’est finalement TEMPLE OF BAAL qui investira les planches. Encore marqué par leur impressionnante prestation du Wolf Throne Festival l’année dernière, j’attendais avec impatience le retour sur scène de cet excellent groupe parisien dont le dernier album en date, le redoutable Verses Of Fire, tourne encore régulièrement. A l’instar de ZOM, il n’a pas fallu plus de temps à TEMPLE OF BAAL pour mettre le public du Divan du Monde à genoux. Ce dernier, probablement mis en jambe par la prestation tout en urgence des Irlandais, a très vite manifesté son intérêt pour le Black/Death thrashisant particulièrement agressif et véhément des quatre franciliens a priori heureux d’être là. Comme ZOM précédemment, TEMPLE OF BAAL s’est fait un point d’honneur de mettre du cœur à l’ouvrage. Si Arkdaemon, bassiste arborant fièrement un chouette t-shirt Repugnant, est probablement le plus expressif, invectivant ainsi le public à faire encore davantage de bordel, ses collègues ne sont pas en reste à commencer par Amduscias, leader généreux et efficace qui en signe de rassemblement, joindra les mains dans un geste quasi religieux avant chaque punition auditive. Punitions auditives concrétisées sous la forme de titres empruntés à l’ensemble de la discographie de TEMPLE OF BAAL puisque l’on retrouve les excellents "Slaves To The Beast, "Hate Is My Name", "Golden Wings Of Azazel", "Traitors To Mankind", "Flames Of Baal", "The 10th Aethyr" ainsi qu’un nouveau morceau tout à fait prometteur qui figurera sur le prochain album du groupe à paraître en septembre 2015 si tout va bien. Bref, TEMPLE OF BAAL a démontré une fois de plus qu’il était un excellent groupe de scène, délivrant une prestation remarquable, aussi bien par la qualité de ses morceaux résolument taillés pour la scène que par le charisme qu’il dégage.
Le temps d’aller prendre un truc à grignoter (des Granolas si vous voulez tout savoir), rencontrant sur mon chemin une pluie fine et sournoise venue tenir compagnie au vent glacial et au froid mordant, voilà qu’HELL MILITIA est déjà sur scène, entamant ce qui doit être le premier titre de son set. Pour être tout à fait honnête avec vous, je connais très mal cette autre formation parisienne sur laquelle je n’ai posé qu’une seule fois mes oreilles avec l’album Last Station On The Road To Death. Je n’en gardais d’ailleurs pas un souvenir mémorable et n’était donc pas spécialement pressé d’assister à leur prestation. Et bien contre toute attente, j’ai trouvé leur set particulièrement convaincant dans son genre. Le groupe, qui partage un membre en commun avec TEMPLE OF BAAL (Arkdaemon, ici à la guitare), pratique un Black Metal orthodoxe des plus sombres dont le tempo oscille entre séquences soutenues et passages plus en retenue avec un je-ne-sais-quoi de dissonant et martial. Et force est de constater que cela fonctionne plutôt bien, me donnant ainsi l’envie de retenter le coup sur disque pour voir si je m’étais simplement fourvoyé. RSDX, grande tige pâle à l’allure nonchalante, mène la messe alors qu’à sa droite Arkdaemon continue de mettre toujours autant d’énergie, délivrant au passage ses riffs perfides et noirs avec un plaisir non dissimulé. C’est finalement sur une reprise de GG. Allin qu’HELL MILITIA conclura sa prestation. Une reprise sur laquelle se joindra Amduscias et Saroth de TEMPLE OF BAAL venus ainsi prêter main-forte au chant et à la guitare (un Amdusias possédé qui ne s’arrêtera pas de crier, les yeux plissés, le bras tendu, la main aux doigts recroquevillés). Il faut dire que "Shoot, Knife, Strangle, Beat & Crucify" se prête plutôt bien à l’exercice avec son refrain fédérateur ("We Are The Real Rock’n’Roll Underground") entonné par tous. Une conclusion décalée en opposition au Black Metal servi auparavant mais qui colle bien à l’image d’HELL MIMITIA et qui n’est pas sans apporter un brin de fraîcheur sur cette soirée.
Après la claque que fût le concert de DEAD CONGREGATION au Kill-Town Death Fest en septembre dernier, j’avais hâte et en même temps très peur de revoir pour la quatrième fois les Grecs sur scène. Il faut dire que les problèmes de son accompagnent souvent Anastatis et sa bande (le plus récent souvenir remonte ainsi à leur prestation au Wolf Throne Festival). Aussi, après avoir installé un chouette backdrop reprenant la fameuse sentence "I Pray For Total Death", DEAD CONGREGATION a très rapidement fait voler en éclats mes réserves à l’égard du son. Sans être aussi puissant et clair que celui du Kill-Town, il n’en était pas moins très bon, permettant dès lors à toute l’assistance de s’immerger très vite dans le Death Metal sombre et terrible de DEAD CONGREGATION (quel plaisir de retrouver ses riffs ou ces leads démoniaques). Derrière le micro, Anastasis n’en fait jamais des tonnes. Pourtant, il tient toujours en plus grand respect toute l’audience assurément médusée par tant de force, de puissance et de haine. Le growl profond et massif du bonhomme n’y est certainement pas étranger en même temps que ces riffs noirs et blasphématoires. Pour cette deuxième rencontre parisienne, DEAD CONGREGATION nous avait ainsi concocté une setlist toujours très alléchante avec "Auguring An Eternal War", "Morbid Paroxysm", "Schisma", "Quintessence Maligned", "Hostis Humani Generis", "Immaculate Poison", "Vomichrist", le redoutable tryptique constitué de "Only Ashes Remain" (et ses blasts à profusion), "Promulgation Of The Fall" ainsi que "Serpentskin". Enfin, en guise de rappel, c’est un "Teeth Into Red" toujours aussi impérial avec notamment ce long passage tout en tension sur lequel résonnent ces chants orthodoxes suivi par cette séquence absolument brutale qui vient naturellement contraster avec cette retenue. Quel batteur! Celui-ci tient les passages blastés sans difficultés et impose son rythme en toute décontraction. De son côté, le public parisien semble occupé à retourner le Divan du Monde allant même jusqu’à échauffer certains esprits qu’il faudra séparer. Un excès de testostérone malheureux qui ne viendra cependant pas gâcher la célébration d’un DEAD CONGREGATION en terrain conquis.
Bien que la réussite de cette soirée n’était pas forcément assurée, il est heureux de voir qu’un grand nombre de personnes ait fait le déplacement, surtout entre ces deux fêtes que sont Noël et le jour de l’an. Ainsi, difficile d’imaginer meilleure soirée pour clôturer cette année 2014. Merci à Wolf Throne Productions d’avoir pris le risque d’une telle date et d’avoir fait de cette affiche une vraie réussite. Merci également aux groupes présents pour leur efficacité et leur professionnalisme sans faille qui ont permis d’en apprécier chaque instant. En espérant maintenant que 2015 soit blindée de soirées aussi qualitatives.
| AxGxB 29 Décembre 2014 - 880 lectures |
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