Prepare For Hell Tour Europe
Live report
Prepare For Hell Tour Europe Slipknot + King 810
Le 02 Février 2015 à Esch-Sur-Alzette, Luxembourg (Rockhal)
La question a du vous tarauder un minimum l'esprit, chers lecteurs, en particulier si vous comptez participer aux festivals de l'été ou si vous avez un budget concert important et que vous êtes du genre à aller voir beaucoup de groupes... Aller ou ne pas aller voir Slipknot en 2015 ? Vaste problématique dans laquelle on peut facilement lister le Pour et le Contre :
Pour :
- Corey Taylor est sympathique.
- Leur dernier album n'est pas mauvais.
- Une quantité de hits Metal par set-list impressionnante.
- Y.O.L.O.
- Revivre son adolescence pendant deux heures en compagnie de types qui revivent leur adolescence.
- Répondre à cette question existentielle : Quel est le public de Slipknot en 2015 ?
- Le jeu de scène des américains et l'ambiance de leurs concerts restent des moments forts.
Contre :
- De fortes probabilités que l'expérience soit entaché par le changement de line-up et les années.
- Corey Taylor n'est pas connu pour être le meilleur vocaliste de la galaxie.
- Le prix des billet prohibitif.
- Assumer en société de voir Slipknot en concert à 25 ans...
Comme vous le voyez, la liste Pour/Contre a tendance à balancer du côté du Pour. Hier, nous avons donc pris la route pour le Luxembourg et la petite ville d'Esch-Sur-Alzette. Ah la Rockhal, salle perdue entre des buildings d'affaires avec Skydeck, des centres commerciaux gigantesques et des friches industrielles revalorisées comme pour coller à la longue histoire de la vallée des Anges. Du Metal avec un grand « M » au milieu des restes d'usines Arcelor-Mittal, vous admettrez qu'on a poussé le concept au bout du bout... Une sorte de New-York-City en pleine cambrousse néanmoins très utile pour se restaurer et tuer le temps au vu de la file d'attente franchement faramineuse déjà agglutinée devant la salle à dix-sept-heures-trente.
King 810 :
FoS : Nous pénétrons donc dans la grande salle de la Rockhal qui semble faire à peu près la taille d'un petit Zénith. À vu de nez, je dirais que nous sommes à peu près 5000 à avoir fait le déplacement ce soir. King 810, inconnu au bataillon, a donc la charge d'ouvrir pour Slipknot en ce Lundi 2 Février. Et ce que l'on peut dire, c'est qu'hormis une introduction de Trap franchement cool (avec des basses mon dieu, la salle en tremblait) et quelques infra-basses sur certains breakdown, on ne retiendra pas grand chose de cette formation du Michigan. Du néo un poil saucé au Hardcore, quelques bidouillages électroniques et un chanteur complètement à la rue, voilà qui résume le groupe qui peinera considérablement à remuer quelques têtes. D'ailleurs, pas mal de nos voisins de fosse ont préféré aller faire un tour ailleurs.
Mat : Et je les comprends très bien. J'avais aussi envie de m'en aller. Un groupe de personne à côté de moi n'arrêtait pas de dire « C'est nul ! A quand Slipknot ? ». La première partie a duré vraiment longtemps avec des morceaux répétitifs qui se ressemblaient tous entre eux. En fin de compte, la seule chose qui m'a intrigué était trois types avec des masques à l'arrière. Un était derrière la batterie et les deux autres étaient derrière quelque chose. Au fil du concert (comme je suis petite), j'ai enfin compris qu'ils se chargeaient des parties électroniques avec une console. Quand cet énigme fut résolue, j'étais à la rue en train de plisser les yeux à cause des stroboscopes à attendre patiemment que King 810 termine.
Slipknot :
FoS : Si on avait pas mal attendu le début de la première partie, le changement aura été rapide pour Slipknot. On sort fumer une clope, le temps ensuite de remonter un peu dans la fosse et voilà que « XIX » l'introduction du dernier album « 5. The Gray Chapter » démarre. Je suis franchement étonné de l'enthousiasme de la population qui reprend les paroles en parfaite synchronisation avec la bande sonore. Que Slipknot ait du succès, c'est un fait mais à ce point-là, c'est étonnant. D'ailleurs, amusant aussi de voir que le public est presque celui de Tintin, tant il va de l'enfant de douze ans au retraité, en passant par le père de famille et le jeune adulte de ma tranche d'âge. Fédérateur... Et encore, ce n'est que le début...
On entend ensuite les gens hurler « Sarcastrophe » signe du début du concert. C'est donc sur ces quelques notes en clair issues de la première chanson du dernier disque des neufs de l'Iowa que débute le live. Première surprise, la mise en scène est assez impressionnante. J'avais déjà vu Slipknot aux Eurockéennes de 2009 et aujourd'hui, la différence est de taille. Une statue, des lance-flammes, un écran, des percussions et des consoles de samples sur vérins hydrauliques : je saisis donc le pourquoi du comment concernant le prix assez élevé des billets. Slipknot a donc prévu de nous faire le show et à l'américaine ! Si la foule est déjà un tantinet remuante sur « Sarcastrophe », que dire de « The Heretic Anthem » qui déboule juste après et provoque un immense bordel dans le pit. On perd nos potes, on a du pogo à droite, du saut-sur-place à gauche et des types qui tentent de filmer le concert avant de renoncer bien vite...
Premier constat, le son est impeccable pour ne pas dire qu'on en prend plein la gueule. Grosse puissance dans les guitares, dans la basse - ce qui est somme toute logique - mais aussi dans les samples et les percussions qui sont bien audibles et apportent un petit plus au concert. Deuxio, Corey Taylor a fait de sacré progrès. Il a retrouvé du punch sur les parties criées et ne massacre plus du tout le chant clair, même sur la version live de « Wait And Bleed » d'habitude si décriée. Je suis également agréablement surpris par les chansons du dernier disque qui passent franchement bien en concert. Entre un « The Devil in I » tubesque à souhait et un « Custer » débile mais fédérateur, il y a de quoi avoir son ratio de « Jump, Jump ! ». D'ailleurs, j'ai toujours ce putain de « Cut, Cut, Cut Me Up And Fuck, Fuck, Fuck Me Up » en tête...
Mat : J'ai rarement fait un concert en salle avec autant d'ambiance. Corey voulait sans arrêt communiquer avec le public en hurlant « Come On Fucking Luxembourg », « Thank You My Friends » ou encore « Lose Your Fucking Mind, Crazy Motherfuckers ». Puis, cette fameuse demande qui revient sans arrêt « Make noise ! ». Résultat, après le concert tu n'as plus de jambes et plus de voix. Sur le breaks de « Eyeless » on saute et tout le monde s'assoit sur « Spit It Out » jusqu'à ce que Corey dise « Jump the Fuck up ». Un grand classique toujours aussi efficace.
Et Boum ! Tous debout et nous sautons sur place tous en même temps ! Pour ma part, c'était la première fois que j'allais voir Slipknot -ô mon rêve d'adolescente est enfin réalisé-. Je faisais donc partie de ceux qui attendaient les tubes parce que le dernier album, je m'en moque un peu même s'il donne plutôt bien en concert. « The Heretic Anthem » a réellement ouvert le concert. Au refrain, tout le monde hurlait et les effets pyrotechniques donnaient un coup en plus sur les « Six six six ». Par contre, comme l'a dit FoS, on avait quand même un peu peur du chant clair. Si « Wait and Bleed » était vraiment parfaite, que dire de «Vermilion » ? Pour tout vous dire, je ne m'y attendais pas du tout. Avant le concert dans la voiture, on se disait « Ils ne la feront pas, ils ne la font jamais ». Et si ! On y a eu droit. Cette fosse qui chantait encore le refrain tous ensemble, c'était presque émouvant.
C'était déjà le gros bordel dans la fosse et il a fallu que « (Sic) » déboule avec un « Here comes the pain! » déclamé tous ensemble en levant les bras. Les riffs tabassaient vraiment, le son était encore vraiment parfait. D'ailleurs, c'est un des morceaux que j'attendais en priorité puisque c'est le premier que j'ai écouté du groupe. Évidemment ce sera la même ambiance sur « People = Shit » où tout le monde sautera encore et encore. Le concert se termine sur « Surfacing » avec les parties de guitare électrique stridentes et des élans de pogos à côté de nous. J'avoue que j'aurais aimé un nouveau rappel. On en voulait encore plus, c'est passé vraiment vite ce qui prouve qu'on était loin de s'ennuyer.
Set-List :
XIX
Sarcastrophe
The Heretic Anthem
My Plague
The Devil in I
Psychosocial
The Negative One
Three Nil
Eyeless
Vermilion
Before I Forget
Duality
Wait and Bleed
Spit It Out
Custer
Encore:
742617000027
(sic)
People = Shit
Surfacing
En fin de compte, la première partie du concert est passée à la trappe (sans faire de mauvais jeu de mot). La mise en bouche n'était pas au rendez-vous même si l'intro nous a un peu enjoué, elle était sûrement un peu trop prometteuse parce que la suite du concert n'a pas suivi à tel point qu'il n'y avait aucune ambiance. La fosse s'impatientait. Et là, Slipknot arrive et on oublie ce moment d'ennui. Le décor, le son, les effets, tout y était. En plus, des concerts avec autant d'ambiance sont assez rares, Corey était avec nous et a foutu le gros bordel. Aucun regret à propos de la setlist, on a eu les morceaux qu'on voulait et même « Vermilion ». Quand le concert était terminé, on avait juste une envie : qu'ils reviennent en faire encore une dernière.
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