The Gates Of Slumber - The Gates of Slumber
Chronique
The Gates Of Slumber The Gates of Slumber
Il ne t’aura pas échappé que cette année, on aura été gâté en doom divers et varié, surtout du meilleur tonneau. Alors je ne vais pas te dire qu’on tombe aujourd’hui sur une nourriture avariée parce que, de nouveau, c’est un mets de choix que je propose à ta bouche délicate.
Je ne te ferai pas l’injure – tu le sais bien – de te dire qui est The Gates of Slumber. Actifs depuis près de 30 ans, les ricains officient dans un doom trad’ qui se classe aux côtés des grands Reverend Bizarre, Saint Vitus, Pentagram ou d’autres pointures du genre, soit un heavy doom de très haute volée. Même si ma préférence va d’assez loin au somptueux The Wretch, le reste de la discographie du groupe, grosse et grasse comme un big mac 5XL, n’a pas à rougir de la comparaison. Que dire alors de l’éponyme qui se présente à nous, 13 ans après The Wretch ? Rappelons en effet que le groupe a été durement secoué par le décès de son bassiste, ayant d’ailleurs annoncé son split dans la foulée. Leur retour après tant d’années, armés d’un visuel pour le moins épuré et décevant par rapport aux précédentes fournées, pouvait laisser à penser qu’une page s’était tournée et pas nécessairement pour le meilleur. Pourtant, ce retour sur le devant de la scène est plus qu’intéressant. Pas sans faille, mais tout de même affublé d’une volonté d’en découdre et de reprendre une place que le combo ricain n’aurait pas dû quitter.
The Gates of Slumber a donc attendu son 6ème album longue durée et 30 ans de carrière pour sortir son album éponyme. 36 minutes, 6 titres, pas d’excès de graisse, du concentré. Dès l’ouverture, les riffs gras s’étalent sur toute la longueur de la structure, pour accoucher d’un départ ultra rampant. Embrace the Lie pue la charogne, l’odeur de la chaleur étouffante qui se reflète sur le goudron, celle du sable brûlant et de la nicotine froide. At Dawn, qui ouvre la seconde partie de l’album, en fera de même, comme un rappel. Le rock n’roll est partout, le groove aussi, la rondeur encore. We are Perdition et Full Moon Forever dégoulinent de riffs gras qui explosent en gerbes comme les flammèches d’un barbecue la nuit tombée. Les structures se trainent, reptent, avancent au gré de solis magnifiques comme autant de rais lumineux. La basse est ultra lourde, ouatée au possible, confortable et rassurante (le départ et la base constante de We are Perdition ; son apport autonome, détaché de la rythmique, à la structure de The Fog). La durée ramassée des morceaux ajoute une intensité qui ne serait pas celle-ci s’ils étaient plus longs, plus étirés.
Les arrangements sur la batterie sont également appréciables, qui s’entend parfaitement avec la basse pour composer une rythmique qui flirte tantôt avec le heavy, tantôt avec le sludge, tantôt encore avec des phrasés purement blues du meilleur effet (We are Perdition, le solo bluesy sur Full Moon Forever). La puissance qui s’en dégage est réelle, la musique étant littéralement dopée par un son ample et chaud, très rock n’roll encore une fois (le départ ultra rythmé de Full Moon Forever). On pourra toujours dire que cette production très propre, moins roots que sur les albums précédents, enlève au combo une part de son aura. On pourra aussi considérer qu’elle ne change rien à un talent de compositeur évident, ce qui restera ma religion sur cet album.
Ainsi, The Fog et The Plague qui clôturent l’album sont bien dotés d’un son clean mais pour autant, cela n’enlève rien à leur caractère rampant, au groove qui s’en dégage et à l’ambiance qu’ils propagent. La basse grondante répand sa chaleur partout, en arrière-plan, en sous-tendant la structure, la rythmique ou, comme je l’ai souligné avant, de manière autonome, en jouant sa propre partition (surtout sur The Fog, pièce maitresse de l’album).
Cet album est une vraie réussite. Les compos sont variées, pleine de reliefs, de la rythmique rock n’roll aux morceaux plus rampants et plus lourds mais tous ont en commun d’être assis sur des structures solides et une science de la composition évidente. Un beau retour.
| Raziel 30 Novembre 2024 - 442 lectures |
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