Grand Magus - Wolf God
Chronique
Grand Magus Wolf God
Comme à mon habitude, je vais te faire confiance. Je ne te présenterai donc pas Grand Magus, groupe au long cours ayant largement arpenté les terres fertiles du doom fortement mâtiné de heavy. Wolf God est son déjà 9ème album. Parti sur les bases d’un doom finalement assez proche d’Electric Wizard et de Cathedral, le groupe suédois a petit à petit opéré sa mue pour se rapprocher d’un heavy burné, au son lourd et organique.
Gold and Glory ouvre par un instrumental épique digne de Tolkien avant que le titre éponyme n’enchaîne sur des tonalités plus nettement doom trad’. L’ambiance est posée dès ce second titre, où Grand Magus synthétise tout ce qui fait son savoir-faire : du riff heavy (Brother of the Storm et ses accents Maiden ; Dawn of Fire, Glory to the Brave ou Spear Thrower et leurs atours plus guerriers), des solis du même tonneau (A Hall Clad in Gold, Brother of the Storm, Spear of Thrower), un son assez massif, un propos dense et une voix chaude et profonde. Les refrains sont aussi de la partie, comme si chaque titre, on le reverra, devait être facilement mémorisable, ce d’autant que, dans l’ensemble, ils sont très courts (environ 3’30 de moyenne). A Hall Clad in Gold reprend d’ailleurs ces codes, en appuyant les aspects rock n’ roll du morceau même si, là encore, le groove est l’un des nombreux fils rouges de cet album (Brother of the Storm).
Grand Magus a avoué avoir procédé à un enregistrement live, tous ensemble, réunis dans la même pièce, 2/3 prises et c’est parti. Je dois dire que cela se ressent, notamment dans les variations de tempo, les différences de rythme, autant de petites « erreurs » qui donnent à l’album une couleur spéciale, organique et finalement très plaisante. Le son est également très chaud, je l’ai souligné, très brut, ce qui sied parfaitement aux compos du groupe. Ce caractère compact sert tout à la fois la voix – dont il souligne les aspérités – et les solis, qui tranchent l’ambiance comme un couteau par leurs aspects plus aiguisés. L’équilibre est intéressant car, comme je l’ai indiqué, la présence quasi systématique de refrain à la Maiden (Dawn of Fire par exemple, Brother of the Storm, Glory to the Brave, Untamed…) aère le propos et donne une impulsion particulière aux titres. Le soin apporté à la mémorisation des morceaux est indéniable, comme si le groupe souhaitait que ses fans puissent s’immerger parfaitement dans leur univers et, le cas échéant, participer à la communion en live en balançant leurs hymnes à l’unisson.
Le spectre de la NWOBHM a été parfaitement balayé car si le grand Maiden est souvent appelé en la cause, Judas Priest n’est pas non plus totalement ignoré (Spear of Thrower et son attaque presque thrash, He Sent Them All to Hel). Plus proche que jamais du heavy, Grand Magus s’éloigne donc à petits pas du doom trad’. Le groove qui parsème l’ensemble de ses titres rappelle d’ailleurs bien davantage le rock pur et dur que le metal. Pour autant, on décèle encore des traces de Candlemass (To live and die in solitude) et, notamment dans le son, une volonté de ne pas totalement couper les amarres avec le genre.
Sans être révolutionnaire, ce nouvel album de Grand Magus apporte son lot de bons moments, de solis torchés et épiques et de bon groove. Il reste à savoir si, en regard de la concurrence, cela suffira à les démarquer complètement. Sur ce point, on restera plus dubitatif tant ce dernier effort est, finalement, plutôt convenu car naviguant trop près de rivages connus. Dommage.
| Raziel 28 Avril 2019 - 1744 lectures |
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