One Man Army Tour 2015

Dans la catégorie "mots se terminant par -um", je voudrais trois groupes de Metal finlandais.

On peut croire ces critères trop contraignants pour organiser une soirée complète dans notre belle ville de Lugdunum, mais ce serait se méprendre. Ce dimanche 22 mars, l'association Sounds Like Hell a donc réunit Ensiferum, Insomnium et Omnium Gatherum dans l'auditorium du Ninkasi Kao. Et mes amis, je peux vous assurer que cette soirée a atteint le summum.

Surpris de ne point trouver de rhum au bar, j'eus tout juste le temps de jeter mon chewing-gum (dans une poubelle hein, je respecte l'environnement moi môssieur) que les très talentueux Omnium Gatherum lançaient les premières notes de leur set. Bon, je vous le dit d'entrée, j'adore ce groupe, qui est pour moi ce qui se fait de plus fin dans le genre Death-Mélodique. Difficile pour moi d'être objectif. Et puis très franchement, je n'ai pas à l'être. Bien que court, leur concert a été largement à la hauteur de mes attentes, avec une setlist basée exclusivement sur leurs deux derniers albums (un peu dommage certes, mais que voulez-vous faire avec 30 minutes…). Et quelle énergie ! On dira ce qu'on veut, même si on n'accroche pas forcément, une telle bonne humeur est si communicative qu'on ne peut que se prendre au jeu. En bon frontman toujours souriant, Jukka Pelkonen arpente la scène avec une aisance et une joie évidente, jouant avec le public. Comme quoi, nul besoin de théâtralité ou de bourrinage intempestif pour chauffer une salle à blanc. Le son un peu brouillon (prévisible vu leur horaire de passage) n'a pas été suffisant pour gâcher la subtilité mélodique si particulière de ce combo, et ce fut un réel plaisir que de voir le public aussi présent et réceptif.

Petite pause bière (comment ça vous n'avez que de la blonde et de l'ambrée ? Mais je veux une triple moi !!)… Le Kao a visiblement atteint sa jauge maximale, se transformant en véritable capharnaüm.

Vient ensuite le tour d'Insomnium. Le combo n'a clairement plus à faire ses preuves en live, et avec une musique aussi taillée pour la scène, il y a peu de doutes dans mon esprit. Et une fois encore, ça va défourailler sec ! Le son est déjà plus tranchant, malgré une voix légèrement en retrait. Avec une dizaine de titres, le groupe pioche dans toute sa discographie (à l'exception du premier album "In The Halls of Awaiting") pour nous offrir une prestation sans temps mort. Certes un peu moins enjoué que le groupe précédent (en même temps avec une musique pareille…), le travail de présence scénique est absolument remarquable. La foule, plus compacte et plus déchaînée (qui a dit "bourrée" ?) répond sans détour à la musique des Finlandais. Définitivement, Insomiun prend sa pleine mesure en live.
Mention spéciale au guitariste Marcus Vanhala, présent aussi au sein d'Omnium Gatherum, qui aura assuré deux sets d'affilé.

Nouvelle pause. Le kao est désormais plus plein qu'un prêtre polonais, on a désormais atteint le stade d'aquarium.

J'ai bien fait de faire le plein de magnésium, car maintenant c'est au tour du plat de résistance, les très attendus Ensiferum. Je vais être honnête, sur album ce groupe m'en touche une sans bouger l'autre (je parle des oreilles hein). Mais en live, c'est une autre histoire. Le côté festif de leur musique finira d'ébouillanter un public complètement électrisé. L'ambiance est désormais complètement folle. Un son aux petits oignons, un jeu de scène déjanté, de gros moments de bravoure, Ensiferum fait plus que remplir son contrat. L'aspect celtique est bien entendu mis en avant, avec ces cœurs masculins à vous retourner les tympans, ces kilts et ces maquillages guerriers. À tel point qu'on se croirait parfois dans un pub irlandais, une chope de stout à la main. Je me suis même surpris à danser la gigue par moment, c'est vous dire ! Il fait chaud, mes tympans commencent à fondre mais j'en redemande. Petri Lindroos tient son navire de main de maître, mais personne n'est mis en retrait. Avec en bonus non négligeable sur cette tournée, l'accordéoniste Netta Skog, dont le son et le sourire ont encore transcendé cette soirée. Amusant comme cet instrument peut être plus crispant qu'une craie sur un tableau noir lorsqu'il nous est imposé dans les transports en commun, mais si agréable lorsqu'il est joué par une charmante demoi… lorsqu'il vient servir une musique aussi riche et entraînante que celle d'Ensiferum. Hum…

Voilà, nous approchons de la fin. Le Kao se vide doucement, mais les yeux restent pleins d'étoiles. Aaaaah, quelle belle réussite que cet évènement. Trois excellents groupes au sommet de leur art, une organisation sans faille, une ambiance de folie furieuse, de la bière et de la sueur qui coulent à flot… Nombre de fois ai-je entendu le traditionnel "vous êtes le meilleur public de cette tournée", mais c'est bien la première fois que j'y décèle un semblant de vérité. Voilà les gars, c'est ça un concert ! Des mecs qui bossent, prennent du plaisir, et transmettent ce plaisir au public, sans chichis ni "beeeaauuuurg chui tellement ivol que tu me verras jamais sourire". Y'a pas à tortiller du scrotum, c'est tellement plus agréable quand ça se passe comme ça…


Setlists :

Omnium Gatherum : "Luoto" (intro) - "New Dynamic" - "Soul Journeys" - The Sonic Sign" - "The Unknowing" - "New World Shadows" - "Everfields".

Insomnium : "The Killjoy" - "While We Sleep" - "Every Hour Wounds" - "Daughter of the Moon" - "Black Heart Rebellion" - "Where The Last Wave Broke" - "The Promethean Song" - "Drawn to Black" - "Ephemeral" - "Weighed Down With Sorrow" - ""Decoherence" (outro).

Ensiferum : "March of War" (intro) - "Axe of Judgement" - "Heathen Horde" - "Into Battle" - "Little Dreamer" - "Warrior Without a War" - "Ahti" - "Smoking Ruins" - "Two of Spades" - "Unsung Heroes" - "Burning Leaves" - "One Man Army" - "Victory Song" - "Breaking the Law (Judas Priest cover) - "From Afar" - "Token of Time" - "Iron".