Ahab + High Fighter + Mammoth Storm
Live report
Ahab + High Fighter + Mammoth Storm Le 03 Novembre 2015 à Nantes, France (Ferrailleur)
Il semblerait qu'Ahab commence à être de plus en plus apprécié en France, à tel point que pour leur tournée en tête d'affiche, les Allemands ont fait trois escales dans l'hexagone. Ayant été déçu par le dernier opus en date du quatuor mais jamais par leurs prestations scéniques, je me suis donc rendu au Ferrailleur de Nantes afin de découvrir comment les nouvelles pistes passeront le cap de la scène. Le groupe est accompagné par High Fighter et Mammoth Storm, de jeunes formations quasiment inconnues qui vont défendre leurs œuvres parues récemment.
C'est dans un registre bien différent de la tête d'affiche qu'officie High Fighter, qui ouvre la soirée. Rien dans leurs morceaux n'approche le funeral doom, ce qui donne un certain décalage dans la programmation. Substituez tout cela par une musique franchement inspirée (peut-être même trop) par Down, dans un registre stoner énergique, et vous avez la recette du set présenté à nos esgourdes pendant quarante minutes. Force est de constater que les compositions du quintette allemand sont efficaces et se prêtent bien au live, les jeunes musiciens ne manquant pas d'énergie et se montrant plutôt mobiles sur scène. Le chant de Mona ne démérite pas lui non plus, oscillant entre un registre extrême puissant et sacrément bien maîtrisé, et une voix rauque assez particulière qui ne plaira pas à tout le monde. La chanteuse n'hésite d'ailleurs pas à haranguer un public plutôt clairsemé et à faire son possible pour motiver la foule, qui répondra présente. Dommage cependant que les titres interprétés manquent autant d'originalité, et qu'une certaine redondance commence à s'installer au fur et à mesure du set.
Malgré ces quelques remarques négatives, les Allemands n'ont aucunement démérité et repartent de la scène le sourire aux lèvres après une prestation plutôt agréable. Une bonne mise en jambe avant la déferlante doom de…
Mammoth Storm. Changement de direction musicale : terminé le stoner, place à des influences doom bien plus marquées, et cette fois-ci, le maître Electric Wizard est mis à contribution. Les Suédois, qui comptent d'ailleurs dans leurs rangs des membres du réputé Draconian, disposent d'un temps de set équivalent à celui du groupe précédent pour mettre le public dans sa poche, dans un genre plus proche de ce que la tête d'affiche de la soirée propose. Malheureusement, le manque de personnalité évident se fait là aussi ressentir. Dans ce créneau du doom écrasant, de nombreuses formations se sont déjà illustrées (Conan, Monolord ou encore Windhand), ce qui donne la désagréable impression que Mammoth Storm arrive après la guerre, sans apporter quoi que ce soit de plus que les autres groupes officiant dans le même style de musique. Ces critiques mises à part, les pistes n'ont rien de rédhibitoires et on se prête au jeu des Scandinaves, qui mettent du cœur à l'ouvrage et proposent quelques passages franchement réussis. Le chant est d'ailleurs très bien interprété, et s'intègre parfaitement dans la musique du combo. Le groupe va sortir dès demain son premier album, la majorité des compositions interprétées ce soir provenant de ce disque. A voir comment tout cela sonne en format studio, mais le concert de ce soir, sans être particulièrement marquant, nous aura fait passer un plutôt bon moment.
C'est enfin au tour de la tête d'affiche de monter sur les planches et de démarrer le concert. Et l'occasion pour moi de découvrir si les nouvelles pièces se prêtent à la scène. Et de ce côté là, je suis plutôt satisfait : « The Weedmen », qui ne m'avait franchement pas emballé sur album, me met une première claque d'entrée de jeu. Il faut croire que ces morceaux sont taillés pour le live. Ahab n'oublie pas qu'il possède une discographie longue de quatre albums, et enchaîne avec l'excellente « The Divinity of Oceans », qui met tout le monde d'accord. Les pistes des Allemands prennent vraiment une autre dimension en concert, entraînant l'auditoire au fond de l'océan. Les spectateurs semblent d'ailleurs véritablement happés par les compositions du groupe. Si l'ambiance est déjà leur point fort en format physique, celle-ci est décuplée sur scène. Présentant son nouveau disque, The Boats of the Glen Carrig, Ahab interprétera trois titres issus de cet album. Et si « Red Foam (The Storm) » se montre puissante et tranche avec le registre habituel d'Ahab en déchaînant les océans, « To Mourn Job » sera au contraire le seul faux pas de cette soirée. Ce titre ne parvient décidément pas à m'emporter et se révèle à mon goût trop plat et sans conviction. Pourtant, Daniel Droste et ses compères sont pleinement investis dans la prestation et le chanteur se montre parfaitement en voix, capable d'émouvoir par sa voix claire, aussi bien que d'assombrir le ciel avec ses grunts, notamment sur l'excellente « The Hunt », titre désormais culte du groupe. Quittant la scène après six titres (d'une dizaine de minutes tout de même, rappelons nous qu'il s'agit de doom / funeral), les musiciens reviennent en interprétant « Antarctica the Polymorphess », comblant ainsi le manque de pistes provenant de l'album The Giant. Une conclusion idéale pour ce concert magistral, qui nous aura emporté vraiment très loin durant sept pièces parfaitement interprétées.
Petite dédicace au type ivre mort qui s'amusait à beugler pendant les passages calmes : si ça t'intéresse pas tu peux toujours aller voir ailleurs. Bisous.
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