Damnation Festival 2015
Live report
Damnation Festival 2015 40 Watt Sun + Altar Of Plagues + Amenra + Ghold + Maybeshewill + Mono + Oathbreaker + Ohhms + The Wounded Kings + Undersmile + Voices + Wiegedood + Witchsorrow
Le 07 Novembre 2015 à Leeds, Royaume-Uni (Leeds University)
« OH BON SANG CETTE AFFICHE! ». Voilà plus ou moins la façon dont j'ai réagi au moment de découvrir le line-up du Damnation Festival, à Leeds. Ni une ni deux, sans aucune organisation ou idée de savoir si je dispose des moyens nécessaires pour m'y rendre, le billet était dans la poche (à un prix plutôt raisonnable, soit dit en passant). Quelques mois plus tard, j'y étais enfin, heureux de pouvoir assister aux concerts de groupes qui me tiennent particulièrement à cœur pour certains.
Le Damnation Festival s'axe majoritairement sur trois genres musicaux bien distincts : la scène doom et assimilés, la scène post-rock / post-metal et la scène black metal. Est également présente une mainstage, où des groupes d'horizons différents s'y produisent. Cette année, des formations telles At the Gates, High on Fire ou encore Savage Messiah ont pu y jouer. Il faut également savoir qu'à chaque créneau, deux groupes se produisent. Une configuration qui force à faire des choix. Mais ça, ce sont aléas des festivals, on ne peut malheureusement pas tout voir.
Mon Damnation commence sur l'Electric Amphetamine Stage, une charmante petite salle nichée dans une cave au sous-sol. Avec ses avantages (une certaine proximité avec la scène, un placement facile) et ses inconvénients (le bar juste à côté, plutôt bruyant). La première formation à fouler les planches est Undersmile, dont Thrashocore a parlé récemment tant le petit cœur sensible de notre cher Ikea a fondu devant le dernier disque en date des Anglais, Anhedonia. Un album qui m'a réellement emballé également. J'étais donc impatient d'assister au set du combo, et je dois dire que je n'ai pas été pleinement satisfait par celui-ci. La faute incombe avant tout à des problèmes de son qui ne permettent pas de s'immerger à 100% dans les ambiances instaurées par les musicien-ne-s. Un souci qui n'est pas réellement de la faute des Britanniques, tant ce paramètre se révélera aléatoire durant le festival (mais j'en reparlerai plus en détail au moment voulu). J'ai également eu la sensation qu'Undersmile n'était pas complètement rodé non plus, manquant un peu de cohésion. L'aspect carré d'une prestation peut laisser un sentiment d'un show froid et impersonnel mais tomber dans le penchant inverse n'est pas forcément mieux, et Undersmile gagnerait à travailler cet élément. Si j'ai l'air particulièrement critique, c'est que mes attentes étaient très élevées. Mais n'allez pas croire un seul instant que ce concert était mauvais, bien au contraire : points fâcheux à part, le set s'est révélé très agréable. Les ambiances construites par le quatuor sur disque sont très bien retranscrites sur les planches, notamment par les voix tourmentées des deux frontwomen, Taz et Hel. Les deux femmes sont appliquées à la tâche et si leurs chants ne plairont pas à tout le monde car très particuliers (et pas toujours exemplaires en terme de justesse), ils ont le mérite de captiver et de s'intégrer parfaitement aux titres joués. Les moments lourds et pesants assènent un véritable coup de massue, et on ferme les yeux en se laissant guider par les quatre artistes. Seules trois pistes seront délivrées, pour trente minutes de concert, mais toutes passent le cap du live avec brio : que ce soit l'ouverture « Atacama Sunburn » ou les suivantes « Song of Stones » et « Sky Burial », on ne s'ennuie pas un instant. D'autant plus que les chanteuses n'hésitent pas à hurler aux moments opportuns et impressionnent dans ce registre. Classe. J'ai donc passé un moment agréable en compagnie d'Undersmile, que je souhaite revoir dans des conditions plus adaptées, et avec un jeu plus carré. Le combo a un énorme potentiel, ce qu'il prouve déjà sur disque, ne reste qu'à retravailler un peu la scène pour prétendre au panthéon des meilleures formations doom.
Direction la Terrorizer Stage, une immense salle sur deux niveaux, pour assister à la prestation des Belges de Wiegedood, membres du collectif Church of Ra. Ayant déjà eu l'occasion d'assister à un concert du trio, que j'ai trouvé correct sans réellement m'emballer, j'ai pris la décision de donner une nouvelle chance à cette formation dont l'album tourne encore régulièrement chez moi. Malheureusement, les soucis de son frapperont encore une fois, me gâchant littéralement le concert. Ce festival devrait sérieusement penser à se renommer le Malédiction Fest. Pour ainsi dire, je ne suis même pas parvenu à réellement reconnaître les compositions interprétées, tant le son était trop fort, avec un aspect brouillon et déséquilibré. Quant au chant, il se retrouvait souvent en arrière-plan, et son impact était ainsi considérablement réduit. Ce n'est donc pas cette fois-ci encore que j'arriverai à être emballé par un concert de ce combo, frappé par des problèmes de son persistants à chaque fois que j'ai l'occasion de les voir. Je passerai donc mon tour, en espérant que le set se termine au plus vite pour assister à celui du groupe suivant…
Retour vers la scène doom pour le concert d'Ohhms, combo britannique qui m'était totalement inconnu, alors que les thrasheux de Savage Messiah jouaient en même temps sur la Mainstage. Seulement, là encore ce ne sera pas une bonne surprise qui m'attendra. Le son, une fois de plus, n'est pas excellent (mais loin d'être aussi catastrophique que pour Wiegedood) et le set du quintette anglais ne me convainc pas réellement. Pourtant, la recette d'un stoner doom lourd et épais a fait ses preuves depuis une éternité mais les titres me semblent génériques et assez répétitifs, créant ainsi un effet redondant qui me fait bien rapidement décrocher. Les Anglais ne manquent pas de qualités, avec notamment un chanteur qui fait correctement le job, et surtout, qui est totalement surexcité sur scène, bougeant partout et haranguant la foule. Je reste tout de même froid devant cette débauche d'énergie et part peu avant la fin du set me positionner pour voir le groupe suivant.
Pour le moment, mon report paraît globalement bien mitigé et vous devez sûrement vous dire que j'ai passé un très mauvais festival. C'était plus ou moins le cas avant de prendre la première baffe de la journée, et celle-ci se nomme Voices. Alors que les Français de C R O W N se produisent sur l'Eyesore Merch Stage et que mes camarades décident unanimement d'assister à la prestation des Alsaciens, je me dirige vers la Terrorizer Stage pour ma dose de black metal. Pour les lecteurs et lectrices ne connaissant pas Voices, sachez que cette formation londonienne comprend dans ses rangs le bassiste et le batteur du défunt Akercocke, combo pour lequel j'ai beaucoup d'estime. Le quatuor monte sur scène durant une introduction très atmosphérique et se retrouve plongé dans la fumée au moment d'interpréter la première piste du concert, « The Actress ». Un morceau qui me place immédiatement dans l'ambiance, et se révèle d'une redoutable efficacité. Le black metal du groupe brasse diverses influences, tantôt progressives, tantôt death, donnant un côté déstructuré aux titres, qui parviennent tout de même à garder une réelle cohérence. De ce fait, l'auditoire n'est jamais totalement perdu en chemin et l'immédiateté des morceaux permet à Voices d'enchaîner les offensives sans jamais lasser. Les hurlements de Peter Benjamin sont à l'avenant, très puissants, et prennent aux tripes. Le quatuor propose également quelques passages en chant clair, moins marquants néanmoins mais permettant de judicieusement équilibrer l'ensemble. Si la majorité des titres interprétés proviennent du dernier disque en date London, leur premier opus n'est pas oublié avec la présence de « Unawareness of Human Emotion » et, surtout, de la captivante « Endless », dont les riffs m'ont tout simplement scotché. La conclusion « Last Train Victoria Line » permet d'achever ce concert de la meilleure des façons. Dommage qu'une coupure de son soit venue gâcher la fête en milieu de concert, forçant les musiciens à s'arrêter quelques instants. Décidément, aucune formation ne sera épargnée, et les suivants vont, eux aussi, méchamment en pâtir…
Oathbreaker est l'un des groupes que j'avais le plus envie de voir, tant j'ai apprécié les trois concerts des Belges que j'ai eu l'occasion de faire jusqu'ici. Et pourtant, ça démarrait très mal : « No Rest for the Weary » sonne comme un brouillon incompréhensible, et Caro fait son possible pour se faire entendre, avec peu de succès. La batterie est tellement écrasante qu'elle étouffe totalement les attaques de la guitare, qui n'ont ainsi aucune ampleur sur cette première piste. Un gâchis qui, heureusement, sera rattrapé au fur et à mesure de la prestation avec un son mieux équilibré, permettant ainsi de profiter des pistes d'Oathbreaker. Les Belges ne déméritent pas un instant et se donnent à fond pour combler les attentes du public. Le hardcore du quatuor se prête très bien à la scène, comme le démontre des titres tels « Origin » ou « Condor Tongue » qui mettent tout le monde d'accord. Le propos est également diversifié par la présence de « Glimpse of the Unseen » et de « The Abyss Looks Into Me », pièces plus longues qui instaurent une ambiance différente. De son côté, Caro est en voix et ses hurlements transcendent les titres. Son chant clair fonctionne d'ailleurs à merveille sur « The Abyss Looks Into Me » et la chanteuse convainc grâce à sa polyvalence qu'elle est une frontwoman accomplie, tenant la dragée haute à plus d'un-e autre vocaliste du genre. Son jeu de scène est toujours le même, totalement possédée par la musique de ses comparses et cachant son visage derrière sa longue chevelure. On adhère ou pas, mais la formation fait preuve d'une belle cohésion scénique qui démontre une réelle expérience de la scène. Après trente-cinq minutes sur la Jägermeister Stage (qui n'est autre que la plus grande scène du festival), Oathbreaker se retire après un très bon concert, qui aurait pu être encore meilleur avec un son digne de ce nom. J'espère sincèrement pour Sea Bastard, qui se produisait au même moment sur l'Electric Amphetamine Stage, qu'ils n'ont pas rencontré de tels soucis.
Pour le créneau suivant, j'avoue avoir été indécis jusqu'au dernier moment. Appréciant autant le black metal que le post-rock, je ne savais pas vraiment si j'allais voir Vreid ou Maybeshewill. Je décide finalement de suivre mes collègues Tabris et Merci Foule Fête du webzine Les Éternels vers l'Eyesore Merch Stage pour assister au concert des Anglais de Maybeshewill, qui jouera d'ailleurs à Leeds l'une de ses dernières prestations avant de se séparer. Et MIRACLE MERCI ENFIN C'EST PAS TROP TÔT, le son est plus que décent! Les Britanniques, qui se produisent devant une foule d'adeptes, peuvent interpréter leur set dans de bonnes conditions. Mais en dépit de cela, je ne suis qu'à moitié convaincu par le combo. Le post-rock des cinq anglais est plutôt calme et doux, agrémenté par quelques passages electro, ou encore par des samples de dialogues sur certaines pistes. On note également de bonnes idées, des plans intéressants, une bonne maîtrise de la part des musiciens et des titres plutôt agréables qui passent relativement bien. Seulement, ces morceaux n'ont rien de transcendant, la faute à une certaine monotonie dans les compositions. Jamais Maybeshewill ne parvient à trouver de véritable point d'orgue, d'apothéose qui impressionne et marque les esprits. Les pistes sont un peu trop sages et scolaires, et ne décollent jamais complètement, se cantonnant au rang de « sympa sans plus ». On passe donc les quarante minutes de concert sans réellement s'ennuyer, mais sans être transporté. Agréable mais pas mémorable, voilà ce que je retiens de Maybeshewill.
Encore un choix à faire : revoir The Ocean se produisant sur la Mainstage, qui m'a plu lors de leur concert parisien, ou tenter l'inconnu sur la scène doom avec Ghold? Ce sera la seconde option qui sera sélectionnée, avec, une fois de plus, une formation d'Angleterre. Pas foncièrement original, Ghold parvient cependant à me captiver grâce à son sludge franchement bien ficelé. Les pistes ne manquent pas d'énergie et le groupe se livre même à quelques fulgurances qui donnent un coup de fouet pas déplaisant du tout. La foule est d'ailleurs étonnamment nombreuse devant la scène, à tel point qu'il est difficile de se frayer un passage vers la scène ou de voir quoi que ce soit. A croire que les musiciens ont ramené tout un fan club qui acclame le combo comme il se doit. Combo qui nous fait donc passer un moment relativement agréable en sa compagnie. ET ENCORE UN SON CORRECT, CONTINUEZ SUR CETTE VOIE JE VOUS KIFFE.
… MAIS NON C'EST PAS POSSIBLE, QU'AVEZ-VOUS FAIT? JE VOUS HAIS ALLEZ JOUER DANS UN MIXEUR!
Ahem. Bon, on garde son calme pour vous expliquer le cas de figure qu'est le suivant, j'ai nommé Altar of Plagues, formation irlandaise que j'affectionne beaucoup mais qui joue l'un de ses derniers concerts (enfin ça fait longtemps qu'ils disent ça…). J'étais donc tout excité à l'idée d'assister au show du trio. Qui ne se passera pas comme prévu, bien loin de là. Vous trouvez la basse inaudible dans le metal? C'est que vous n'avez pas vu le concert d'Altar of Plagues au Damnation Festival 2015. La basse samplée est tellement forte qu'elle couvre tout. A tel point qu'il est difficile de distinguer les autres instruments. Les musiciens se battent pour se faire entendre, en vain dans les moments plus extrêmes. Un paramètre qui n'a pas l'air de déranger le moins du monde l'ingénieur du son, peu concerné par les événements chaotiques qui se déroulent sous ses yeux. Bref… un beau gâchis, comme vous l'imaginez bien. Bon, malgré tout, j'ai tout de même été content de voir Altar of Plagues, j'ai apprécié d'entendre de nombreuses pistes de Teethed Glory & Injury sur scène, et le fait de déjà bien connaître les compositions m'a sûrement aidé à rentrer dans le set, ce qui n'a pas été le cas pour tout le monde, ce que je comprends parfaitement tant les conditions étaient absentes pour apprécier la prestation à sa juste valeur. Mais je suis bon public et entendre un « Twelve Was Ruin » ou « Scald Scar of Water » m'a fait bien plaisir. Dommage que je ne puisse certainement pas remettre ça, vu que les Irlandais vont sûrement splitter. Pour les spectateur-ices qui espéraient assister à un dernier show digne de ce nom, c'est raté… Là encore, j'espère pour Keep of Kalessin qui se produisait en même temps que le concert ne fut pas aussi approximatif.
Après cette déconvenue, on retourne vers la scène doom, non pas par conviction mais surtout pour éviter Sólstafir sur la Mainstage. C'est donc Witchsorrow qui se produit au même moment, et je ne vais pas vous refaire un monologue sur le son pourri, je crois que vous avez déjà compris. Ce paramètre mis à part, Witchsorrow évolue dans un doom traditionnel plutôt bien exécuté mais sans grand éclat, qui n'est pas hyper captivant en dépit d'une volonté de bien faire des musicien-ne-s. Le chanteur et guitariste Necroskull se démerde correctement, la bassiste Emily Witch maîtrise bien également et le batteur David Wilbrahammer est lui aussi compétent, mais les morceaux ont un côté linéaire qui termine par agacer. Pas mauvais, pas spécialement bon non plus, Witchsorrow ne m'a pas captivé et je décide de partir avant la fin histoire de faire un petit tour au merch.
Alors qu'Asphyx et Amenra se produisent en même temps, en bon adepte du culte, c'est vers le second que je me dirige. Ayant déjà vu la formation la veille, je savais bien à quoi m'attendre et je n'ai, une fois de plus, pas été déçu par les Belges. Sauf, évidemment, par le son. Et par le public, qui trouve ça amusant de causer hyper fort pendant qu'un groupe est sur scène et de potentiellement gâcher le spectacle pour les personnes autour. Ces deux éléments font que je n'ai pas pu entrer aussi bien dans l'ambiance que lors de la prestation de Nottingham, relativement similaire, la setlist étant la même. Cependant, l'implication sincère des Belges, le chant captivant de Colin H. Van Eeckhout et des compositions avec effet rouleau compresseur fédèrent et entraînent la foule dans la communion. Des titres comme « Razoreater » ou « Silver Needle. Golden Nail » broieront plus d'une nuque et ne laissent que peu de spectateur-ices indemnes. L'une des prestations les plus convaincantes de ce festival, démontrant encore la valeur d'Amenra sur les planches.
Après la claque administrée par les Belges, c'est à nouveau l'heure du dilemme. Celui-ci était plutôt ardu pour moi, et aurait certainement meurtri l'âme d'Ikea : High on Fire, ou The Wounded Kings? Les deux formations m'ayant convaincu scéniquement lors du Hellfest 2015, le choix était difficile pour moi. C'est finalement vers les saveurs locales que je me dirige, et je retourne ainsi vers l'Electric Amphetamine Stage pour le show des rois blessés. Premier constat : peu de public. Probablement l'un des sets les moins remplis de tout le festival, ce qui est bien triste pour The Wounded Kings. Les absents ont-ils eu tort? La réponse est oui. Cette impression positive provient en grande partie d'un George Birch particulièrement en forme, et qui semble ravi d'être sur scène. Le frontman bouge énormément, le sourire aux lèvres, et chante parfaitement bien. Le vocaliste est réellement le point fort du concert mais les autres musiciens ne sont pas en reste, et immergent la foule dans un doom à la fois fascinant et hypnotique. On tombe sous le charme des morceaux pendant l'heure accordée à The Wounded Kings, et on repart comblé par l'une des meilleures prestations de la journée.
L'avant-dernier choix du Damnation Festival n'en est pas un pour moi, tant ma décision était prise à l'avance. N'ayant jamais réussi à être emballé par Primordial (vous pouvez me huer), je vais, sans regrets, devant l'Eyesore Merch Stage pour assister au set de l'une des têtes d'affiche du festival : Mono. Le post-rock du groupe japonais m'avait bluffé deux jours plus tôt lors du concert parisien, et j'avais la crainte d'un concert en-dessous de mes attentes. Il n'en sera rien et c'est une véritable claque qui nous sera administrée. Dès les premières notes de « Recoil, Ignite », Mono vient nous chercher parmi la foule pour nous emmener très loin. On se laisse aller sans résistance, en fermant les yeux et en se laissant porter au gré des notes émises par les instruments. Chaque titre prend aux tripes, atteint sa cible sans aucune difficulté, du moment que l'on est réceptif aux ambiances déployées par les quatre japonais. Ce qui est étonnant, c'est que chaque crescendo est placé pile au bon moment, n'entraînant jamais la moindre longueur. Le combo évite de trop en faire, de tomber dans la démonstration technique inutile et trouver un dosage idéal. Les émotions communiquées parviennent de cette façon à complètement nous submerger. Et, cerise sur le gâteau, les Japonais interprètent un nouveau morceau : « Requiem from Hell ». Probablement l'une des meilleures compositions de la prestation, qui présage de belles choses pour le prochain album de la formation. Cette piste est captivante, et en particulier grâce à la mélodie de guitare qui retranscrit à merveille la montée en intensité. A tel point que la mélodie ne me quitte plus depuis des jours. Pour ce qui est de la setlist, elle est identique à celle du concert de Paris mais jamais la lassitude ne me gagne. Au contraire, c'est un plaisir d'entendre à nouveau ces pièces en concert, qui me subjuguent une fois de plus. Mention spéciale à « Ashes in the Snow » et à son final à vous en tirer des larmes. Inutile de s'étendre plus longtemps : Mono m'a, encore une fois, totalement séduit, et s'est montré au-dessus du lot. J'ai encore du mal à redescendre sur Terre.
Pour conclure le festival, le choix m'est offert entre la pointure qu'est At the Gates, et le groupe de doom 40 Watt Sun. On choisit donc le doom et je ne sais pas si j'ai fait le bon choix ou non mais qu'est-ce que je me suis ennuyé… autant la voix de Patrick Walker est belle, et bluffante de justesse, autant la prestation se révèle plate à souhait. J'avais l'impression d'avoir droit à une succession de ballades interminables, qui ne décollent jamais et, si dans un premier temps, on se laisse séduire, l'ennui pointe bien rapidement le bout de son nez. Et quand le frontman commence à sortir la guitare acoustique et à tomber encore plus dans la guimauve, il n'en faut pas plus pour m'achever. Au secours…
Les 5 meilleures prestations du festival par AtomicSchnitzel au bon goût ultime :
1- Mono
2- Voices
3- Amenra
4- The Wounded Kings
5- Oathbreaker
Voilà qui achève cette édition 2015 du Damnation Festival de Leeds. Bilan? Plutôt mitigé. Côté groupes, je retiendrai avant tout la splendide prestation de Mono, magistrale d'un bout à l'autre. Grosses mentions positives pour Amenra, Voices, The Wounded Kings et Oathbreaker, que j'ai eu plaisir à (re)voir. Côté organisation, en revanche, de nombreux progrès restent à faire. Au-delà d'une très belle affiche, d'un choix correct côté nourriture et merchandising et de prix franchement raisonnables, de nombreux éléments négatifs viennent assombrir le tableau. A commencer par ces récurrents soucis de son, mais également l'accès à certaines scènes qui n'était pas toujours évident. Ces points noirs ne me donnent pas franchement envie de retenter l'expérience l'année prochaine. Je me déciderai probablement sur le tard, selon le line-up, mais si je ne regrette pas d'être allé à ce festival, je ne regretterai pas non plus de ne pas en être la prochaine fois.
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