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Old Grave IV - 2ème Jour

Live report

Old Grave IV - 2ème Jour Agressor + Darkened Nocturn Slaughtercult + Dead Congregation + Obliteration + Pyre + Slaughtbbath + Turbocharged + Violentor
Le 10 Octobre 2015 à Bucarest, Roumanie (Club Fabrica)
La deuxième et déjà dernière journée du Old Grave IV s'annonçait plus chargée que la première avec huit groupes. Du coup, les hostilités commençaient dès 16h30, toujours dans cette sympathique salle du Club Fabrica.


TURBOCHARGED (16h30-17h15)

Tiens, comme on se retrouve! J'avais en effet déjà croisé les Suédois au Brixia Deathfest. Plutôt une bonne surprise d'ailleurs. Effet de surprise qui ne tient plus à Bucarest et du coup, j'ai été moins captivé par la prestation de TURBOCHARGED. Son death 'n roll simple, direct et groovy garde toute son efficacité sur scène mais les Scandinaves ont joué trop longtemps (plus de trois quarts d'heure) pour le genre pratiqué. Une demi-heure, celait aurait suffit largement! En plus, le trio n'est pas des plus remuants sur scène!





SLAUGHTBBATH (17h45-18h15)

Tiens, comme on se retrouve aussi! Ah bah non en fait! J'ai préféré aller manger et comme le service était lent, je suis arrivé juste quand les Chiliens saluaient le public. Tant pis, de toute façon je n'avais pas accroché plus que ça au black thrashy bestial du groupe de l'artiste Daniel Desecrator, trop bordélique et répétitif pour moi. Je vais quand même saluer le sympathique batteur avec lequel j'avais discuté en Italie de la scène death metal chilienne, pleine de gourmandises.




PYRE (18h35-19h15)

Encore peu connus dans nos contrées, les Russes avaient reçu de bonnes critiques sur leur premier full-length Human Hecatomb sorti l'année dernière sur le label mexicain Chaos Records. Je n'avais toutefois pas fait l'effort d'écouter. Je découvrais donc le jeune quatuor de Saint-Pétersbourg. Rien d'original, PYRE s'adonne à un death metal old-school à la suédoise entre two-beats endiablés et mid-tempos bien gras et/ou headbangants mais sans les leads mélodiques typiques. Tout ce qu'il y a de plus classique malgré tout. Mais l'enthousiasme des musiciens, l'énergie dégagée et les compositions de qualité correcte en dépit de leur côté générique font que l'on passe un bon moment à taper du pied et secouer la tête. Et puis pour une fois qu'un groupe russe ne fait pas de pagan à la con, on ne va pas s'en plaindre!




VIOLENTOR (19h40-20h25)

Tiens, comme on se retrouve, troisième partie! Le dernier des trois groupes que j'avais déjà vus au Brixia Deathfest. Et cette fois je n'y échapperai pas. Pas un problème car les Italiens qui avaient ouvert le bal chez eux m'avaient plutôt convaincu. Ils ont récidivé au Old Grave, de façon moins sensible toutefois. Car, un peu comme leurs compagnons de tournée TURBOCHARGED, leur set a duré trop longtemps pour le style. Trois quarts d'heure de thrash/speed punky, c'est trop! Du coup l'efficacité a tendance à baisser au fil des minutes les vingt premières passées. Ce fut cela dit un bon show de la part de VIOLENTOR qui nous aura quand même fourni ce qu'il faut (bons riffs, tchouka-tchouka, agressivité, rock 'n roll) pour passer un sympathique moment.




OBLITERATION (20h50-21h50)

La première partie de cette deuxième journée s'est passée tranquillement mais sans folie. Il était donc temps de passer aux choses sérieuses. Et c'est OBLITERATION qui va se charger de faire grimper l'ambiance de quelques crans. Mission réussie pour les Norvégiens chez qui on retrouve avec plaisir le grand Sindre Solem qui avait déjà été adoubé par le public roumain la veille dans NEKROMANTHEON lors d'un show d'une intensité jouissive. Pas de thrash ici par contre. Plutôt du death metal old-school sombre et rugueux qui avoine comme il faut. Si je n'ai pas trop apprécié le dernier album des Scandinaves, Black Death Horizon, car un peu trop halluciné et atmosphérique et pas assez rentre-dedans par rapport à leurs débuts davantage tapageurs, les morceaux prennent du muscle sur scène. Plus brutal, plus frontal, plus primitif, le death metal d'OBLITERATION me convainc bien mieux dans ce cadre. L'ambiance dans le public, toujours bien remuant et concerné, y fait aussi pour beaucoup. Même les passages moins speed, plus "ambiancés", me font un sacré effet alors qu'ils me laissent froid sur album. Le son est en plus très correct une nouvelle fois et Sindre Solem reste un des meilleurs frontmen de la nouvelle scène, transcendé et à fond dans son truc. Bref, toutes les conditions étaient réunies pour prendre un maximum de plaisir ce dont mes collègues roumains d'un week-end et moi-même ne se sont pas privés.




DARKENED NOCTURN SLAUGHTERCULT (22h25-23h25)

Si je m'attendais à ça! Je ne connaissais le groupe que de nom et savais bien que leur brutal black pourrait me plaire. Mais recevoir une telle mandale dans la tronche, non ça, je ne l'avais pas vu venir! Le décor est planté dès l'arrivée des Allemands sur scène, grimés et cloutés comme il se doit. L'attention se porte tout de suite sur la frontwoman Onielar (je ne me suis aperçu qu'il s'agissait d'une femme qu'au bout du troisième morceau...) vêtue d'une robe de mariée blanche en piteux état, arborant une sorte de voile malsain (qu'elle retirera plus tard car pas très pratique pour voir) et portant autour du coup une croix renversée. La tenue de scène me fait penser à une version beaucoup plus malsaine du film REC 3, d'autant que la Polonaise prendra régulièrement plaisir à boire du faux sang dans une calice, à s'en foutre plein la tronche et ses vêtements et à le cracher sur le public qui semblait sortir d'un âpre combat après la fin du concert. Mais Onielar ne suscite pas l'intérêt uniquement par sa tenue et son appartenance au sexe féminin. Elle est avant tout une frontwoman d'exception qui captive son auditoire, en particulier grâce à son chant déchirant et possédé. Une performance incroyable qui m'a scotché du début à la fin! Musicalement aussi, DARKENED NOCTURN SLAUGHTERCULT est une putain de boucherie, une véritable machine de guerre qui invoque les pires démons et transforme le public en fanatique ensorcelé. Satan est dans la place! À grand coup de blast-beats perpétuels (ça ne s'arrête quasiment jamais!) de riffs haineux froids et épiques (que l'on avait toutefois un peu de mal à discerner, ce genre aussi radical étant toujours difficile à rendre clair surtout quand comme moi on ne connait pas les morceaux) et de cris torturés, le quatuor va imposer sa loi et faire de son gig LA grosse surprise du Old Grave IV. Une heure de show des plus intenses qui m'a convaincu de me pencher sur la discographie du combo d'Outre-Rhin. Je repartirai d'ailleurs avec Hora Nocturna au hasard et ne fus pas déçu de mon choix une fois l'album écouté au calme. DARKENED NOCTURN SLAUGHTERCULT, ça ne rigole pas du tout!

Setlist:

Omnis Immundus Spiritus
Tempestous Sermonizers Of Forthcoming Death
Slaughtercult
Coronated Spheres Of Adversity
Das All-Eine
Bearer Of Blackest Might
Primordial Sapphirine Driplets
Thanatos
The Eviscerator
Follow The Calls For Battle
Nocturnal March




DEAD CONGREGATION (00h00-01h00)

Après les tornades OBLITERATION et DARKENED NOCTURN SLAUGHTERCULT qui ont lessivé tout le monde, il fallait vite reprendre des forces pour le groupe que j'attendais le plus de la journée, je veux bien sûr parler de DEAD CONGREGATION qui, show après show, me rend toujours plus dingue. 1h de retard sur le programme, la fatigue commence à se faire sentir. Mais dès que résonnent les premiers larsens puis le début tonitruant de "Morbid Paroxysm", nous voilà pris dedans pour n'en sortir qu'une heure plus tard, la satisfaction de s'en être pris une bonne sur tous les visages. Comme souvent, le son se fait approximatif au début mais va vite devenir meilleur. Et là on sait que l'on va assister à une nouvelle démonstration de death metal brutal et blasphématoire menée de main de maître par les nouveaux leaders du genre. Et ce n'est pas le petit problème de grosse caisse faisant perdre un peu de temps avant d'enchaîner sur "Quintessence Maligned" qui fera douter les spectateurs. Le set des Grecs au Brixia Deathfest deux semaines avant avait déjà marqué les esprits mais j'avais été légèrement déçu du batteur Vagelis qui m'avait semblé un peu juste sur les blasts. Pas de ça ici, le bonhomme se montre en grande forme et aligne les blast-beats avec son aisance habituelle. Putain que ça fait du bien! Non content de s'imposer comme le meilleur groupe de death metal à l'heure actuelle, DEAD CONGREGATION fait aussi figure de monstre sur scène. Encore plus dévastateur et sombre que sur disque! J'avais des frissons à chaque mélodie sinistre, chaque solo tourmenté, chaque changement de riff dark, chaque ralentissement écrasant de noirceur, chaque accélération blastée complètement jubilatoire, chaque parole d'un Anastasis au growl toujours aussi puissant. Puissant, voilà un mot qui décrit à merveille la performance des Hellènes, impériaux de bout en bout, qui vont alterner comme d'habitude entre leur premier album Graves Of The Archangels qui les avait propulsés sur le podium à l'époque, et leur petit dernier Promulgation Of The Fall qui les a confirmés tout en haut de la hiérarchie du death metal avec un grand D. Sans oublié le terrible EP Purifying Consecrated Ground déjà porteur de plein de promesses. L'enchaînement "Lucid Curse"/"Vomitchrist" a d'ailleurs fait bien mal. Ce sera ensuite au tour du triptyque d'ouverture de Promulgation Of The Fall (l'ultra brutal "Only Ashes Remain", "Promulgation Of The Fall" tout en feeling et ambiance et "Serpentskin" pour un retour à l'ouragan infernal) de me coller un sourire béat. "Vanishing Faith" ne fera pas redescendre la pression alors que le fantastique "Teeth Into Red" et son long break génial puis les samples de chants orthodoxes jouissivement violés annonce déjà la fin du concert. Heureusement, pas tout à fait car DEAD CONGREGATION reviendra sur scène sous les encouragements du public conquis avec un "Immaculate Poison" au riff d'intro groovy avant de blasphémer à mort entre violence gratuite et atmosphère hantée. "Thank you good night", là c'est bien la fin! Chapeau encore aux Grecs pour la leçon. Je sais que je me répète mais que dire d'autre sur un tel groupe qui partage ma vision du death metal, entre brutalité jouissive et ambiance sombre immersive. Si le set du Neurotic restera sans doute à jamais LE concert de DEAD CONGREGATION, la prestation roumaine de la formation au Old Grave atterrit sans problème dans le top 3. J'en aurais presque les larmes aux yeux!

Setlist:

Morbid Paroxysm
Quintessence Maligned
Schisma
Lucid Curse
Vomitchrist
Only Ashes Remain
Promulgation Of The Fall
Serpentskin
Vanishing Faith
Teeth Into Red
Immaculate Poison






AGRESSOR (01h30-02h40)

Un groupe restait encore à se produire au Club Fabrica pour clôturer ce Old Grave de fort bonne tenue. Et pas des moindres puisqu'il s'agissait d'AGRESSOR. Honte à moi, je connais très mal la discographie du seul groupe français jouant au festival roumain, pourtant un des groupes cultes du death metal national. Je profitais donc de la visite des Sudistes à Bucarest pour découvrir plus en profondeur leur death/thrash plus ou moins old-school selon l'époque. Première chose, l'ambiance est clairement retombée après DEAD CONGREGATION. Le public, sans doute fatigué après l'enchaînement de claques, se fait moins nombreux et plus timide. Il faut dire que la musique d'AGRESSOR se fait moins bourrine que les deux-trois derniers combos montés sur scène. Elle reste relativement violente bien sûr mais elle s'accompagne souvent d'un côté technique et mélodique moins propice au déchaînement dans le pit. Je deviens d'ailleurs vite impressionné par le guitariste-chanteur Alex Colin-Tocquaine qui, non seulement force le respect par la fluidité et la maîtrise de son jeu, mais est aussi gaucher, un détail peut être insignifiant pour certains mais qui change beaucoup pour moi, rien que visuellement. Le bonhomme nous sortira notamment pas mal de solos de toute beauté. Il essaiera également de placer quelques blagues entre les morceaux qu'il prendra plaisir à présenter. Le bassiste Joel Guigou se montre plus sobre mais ne semble pas s'ennuyer pour autant à en juger par le sourire et la bonne humeur qu'il affichait sur sa bouille sympathique malgré ses origines marseillaises fâcheuses (la Marseillaise retentira d'ailleurs à un moment de la bouche d'une fan, comme quoi je n'étais pas le seul français présent dans le public!). À la batterie, j'ai la surprise de voir que c'est Julien Helwin de Withdrawn qui prend place, en tant que musicien live pour le combo d'Antibes. Le Bordelais délivrera une performance de choix et pas mal variée, avec du blast, du tchouka-tchouka et des séquences plus techniques. Seul reproche, une kick trop présent. Autre point d'achoppement, concernant tout le groupe cette fois, je trouve dommage qu'AGRESSOR accélère ses vieux morceaux, en particulier ceux de leur premier album Neverending Destiny (1990) qui sont pourtant déjà bien intenses (le morceau-titre servira d'ailleurs de tomber de rideau). S'ils restent excellents, coller des blasts les dénature un peu. Pas non plus de quoi gâcher le set du trio qui fera du très bon boulot malgré le niveau d'exigences imposé par ceux passés avant les Français, dans un registre un peu différents des autres, ce qui ne fut pas un mal. Je voulais découvrir AGRESSOR lors de ce concert et je n'ai pas été déçu. Le groupe a l'air d'avoir une discographie variée, des débuts death/thrash radicaux au death plus technique et moderne de la période récente en passant par du pur DM 90s. Malgré l'heure tardive et la fatigue, j'ai pu suivre avec attention la performance de la formation qui m'a facilement convaincu de me pencher au plus vite sur sa carrière car, si j'ai préféré les titres de Neverending Destiny que je connaissais déjà un peu, j'ai apprécié chacun des morceaux joués avec passion par ces vétérans qui dégagent une classe folle, bien aidé en plus par un son très propre qui permettait de savourer toutes les subtilités. Décidément, ce deuxième jour fut vraiment mémorable!




Malheureusement, si le fest a joué les prolongations avec plus d'une heure de retard sur le programme et une fin vers trois heures moins le quart du matin, il faut bien quitter la salle à un moment et rentrer à l'hôtel, la tête encore pleine de bons souvenirs de cette deuxième journée supérieure à la première déjà bien savoureuse. Le début fut sympathique sans plus mais les quatre derniers groupes OBLITERATION (et son death old-school bien tripant), DARKENED NOCTURN SLAUGHTERCULT (LA claque du Old Grave en ce qui me concerne), l'ogre DEAD CONGREGATION et AGRESSOR (gros respect!) ont assuré comme des bêtes, chacun dans un style différent. Le premier jour, certes un peu moins énorme, avait déjà vu quelques belles prestations, en particulier celles de TYRANT GOATGALDRAKONA (neuneu Satan!), BAPHOMET'S BLOOD (rock 'n roll Satan!), NEKROMANTHEON (uuugh!) et DESTRÖYER 666 (la classe ultime!). On rajoute à ça une ambiance excellente, un très bon esprit, un son très satisfaisant, de la bière pas chère et une salle très pratique qui ne crame pas (pensée aux victimes de la tragédie du Colectiv situé pas très loin du Club Fabrica, sans doute certains que j'ai croisés au Old Grave n'en sont jamais sortis...), et on tient là un festival des plus réussis. Du coup, aucun regret d'avoir fait le voyage jusque dans les Carpates. Grâce à un vol le dimanche soir, j'en ai même profité pour visiter davantage la charmante capitale roumaine le lendemain. L'édition 2016 est déjà annoncée avec Archgoat, Hellsodomy et Castle pour le moment, avant sans doute d'autres confirmations alléchantes. D'ici à ce que je retourne dans la Vieille Tombe l'année prochaine, il n'y a pas loin!

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