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Fall Of Summer 2016 - 1er Jour

Live report

Fall Of Summer 2016 - 1er Jour Abigail + ADX + Die Hard + Hexecutor + Manilla Road + Merrimack + Oranssi Pazuzu + Paradise Lost + Revenge + Riot V + Samael + Whiplash
Le 02 Septembre 2016 à Torcy, France (Base de Plein-Air Vaires-Torcy)
Après deux rendez-vous manqués, il était temps que je mette les pieds à Torcy afin d’assister à l’un des festivals Metal français les plus intéressants de ces dernières années. Il faut dire que les organisateurs du Fall Of Summer ont toujours eu à cœur de rendre leurs affiches particulièrement alléchantes, mélangeant ainsi depuis trois années consécutives nouvelle garde et vieux briscards issus, dans les deux cas, des scènes Black, Death et Heavy Metal.
Cette année, l’affiche n’avait rien à envier à celles des deux précédentes éditions et révélait encore et toujours cette même envie de surprendre à travers la présence de quelques groupes relativement inédits par chez nous (EXCITER, RIOT, SKEPTICISM, ABIGAIL, MANILLA ROAD...) ainsi qu’un happening ayant de quoi susciter l’intérêt de tous les amateurs de Death Metal made in France (Massacra Tribute). Bref, en dépit de quelques noms qui ne me faisaient ni chaud ni froid, cette troisième édition s’annonçait des plus intéressantes avec, j’en étais convaincu, quelques belles découvertes à la clef (ainsi que deux/trois déceptions de taille).

Situé à une trentaine de kilomètres de Paris, l’accès au site est des plus aisés si vous possédez un véhicule. A peine sortie de l’autoroute, vous voilà arrivé sur la base de loisirs de Vaires-Torcy. Etant à moto, je n’ai pas eu à galérer pour me stationner mais il semblerait que cela n’ait pas été aussi facile pour tout le monde. Quoi qu’il en soit, le parcours est relativement bien balisé, il y a des gens pour vous renseigner et vous (re)mettre sur le bon chemin. J’ai ainsi très vite pu récupérer mon bracelet me permettant l’accès à tout le festival et à ce site si agréable. Car l’un des attraits du Fall Of Summer c’est certainement cet emplacement relativement idyllique qui place d’emblée l’évènement parmi les plus accueillants du circuit estival. S’il est devenu totalement impossible de chiller pépouse au Hellfest et si la vue des champs du Motocultor présente relativement peu d’intérêt, la petite colline de Torcy bordée par cette plage de sable et ce petit lac en arrière-plan à tout du paradis. Evidemment, la Sanctuary Stage posée de l’autre côté sur ce parking goudronné pourra paraître tout de suite beaucoup moins sexy mais là encore il est possible de s’allonger dans l’herbe, à l’ombre d’un arbre, pour assister aux quelques concerts qui y sont programmés. Comme son nom l’indique, ce festival sent encore les vacances et c’est donc à la cool qu’il faut l’aborder. Sans pression, sans stress...
(AxGxB)


Ah enfin le voilà! Enfin le voilà ce fest francilien à l'affiche démente, la meilleure en Europe pour la deuxième année consécutive. Enfin le voilà ce Fall Of Summer attendu par tous les Français amoureux de metal traditionnel old-school qui n'auront pas besoin de franchir le Rhin pour voir leurs groupes préférés. Quel festival peut se targuer de proposer RIOT V et DEAD CONGREGATION sur la même affiche, moi qui vénère les deux? Ils nous avaient fait SATAN et SUFFOCATION en 2015, le niveau est tout aussi relevé cette année. Et ce n'est pas tout puisque sur les deux jours devaient aussi se produire rien moins que NIFELHEIM, WHIPLASH, GRIM REAPER, EXCITER, UNLEASHED, MANILLA ROAD, ADX, ABIGAIL ou encore un tribute-band à MASSACRA, sans oublier les têtes d'affiche PARADISE LOST et son Gothic en intégralité ou SATYRICON pour les 20 ans de Nemesis Divina! Autant dire qu'il était impensable de ne pas être présent en ce premier week-end de rentrée sur ce site qui plus est splendide de la base de loisirs de Vaires-Torcy dans l'est parisien, pour ce troisième Fall Of Summer qu'on espérait fortement ne pas être le dernier.

Quel plaisir donc de retrouver ces collines, ce lac et cette plage seine et marnaise qui accueillent le Fall Of Summer depuis 2014! Avant de pouvoir en profiter toutefois, il va falloir attendre que l'entrée s'ouvre, elle qui reste désespérément fermée alors que le premier groupe doit déjà commencer. Et puis feu vert, les premiers concerts seront juste décalés de 30 minutes avant de récupérer le retard petit à petit.
(Keyser)


HEXECUTOR (Blackwaters Stage) :

Pourtant, ce n’était pas gagné puisqu’avant de pouvoir rentrer sur le site, nous avons dû patienter plus de quarante-cinq minutes à l’extérieur de l’enceinte sans savoir ce qui se passait. Pourtant bien décidé à voir sur scène les Bretons d’HEXECUTOR, je me rends faire la queue une bonne demi-heure avant l’heure annoncée des hostilités. Il est 11h30 et la file d’attente s’étend déjà sur plusieurs dizaines de mètres. Devant, rien ne bouge alors que les minutes avancent inexorablement. Toujours dans le flou le plus total, nous entendons ce qui semble être un groupe sur scène. Des balances ? Oui, probablement... Sauf que ça dure et que personne n’est rentré sur le site. Finalement, les choses commencent à bouger après trois quart d’heure passé sous un soleil déjà bien agressif. Nous rentrons ainsi petit à petit sur le site et apprenons que finalement HEXECUTOR jouera à 12h30 et non pas 12h00, toujours sur la Black Water Stage. Me voilà soulagé…
Alors que les gens arrivent petit à petit devant la scène pour assister au premier concert de cette première journée, les Rennais d'HEXECUTOR prennent possession des lieux. Vêtus de cuir et de clous, les quatre chevelus vont m’infliger la première branlée de la journée grâce à un Thrash à l’ancienne joué dans l’urgence la plus totale. Très proche d’un Deathhammer dans l’esprit, le groupe breton ne s’embarrasse d’aucune fioriture et met ainsi tout son cœur à l’ouvrage, usant à bon escient des poncifs du genre : chant arraché et cris suraigus, riffs assassins et soli diaboliques, batterie survoltée, atmosphère déglinguée et urgence palpable à chaque instant. Les titres s’enchainent avec énergie et panache sans laisser le temps au public de reprendre son souffle lui qui déjà, malgré un soleil accablant, s’en donne à cœur joie sur cette plage de sable quelque peu déroutante quand on n’y a jamais mis les pieds auparavant. HEXECUTOR y va ainsi des titres de son EP Hangmen Of Roazhon ainsi que ceux de son split sorti cette année en compagnie de Manzer. Le groupe livrera également quelques extraits de son premier album intitulé « Poison, Lust And Damnation » avec les titres "Hardrockers City" ou bien encore "La Sorcière Du Marais" qui, comme son nom le suggère, est chanté en français. Après deux premières minutes placées sous le signe d’un mid-tempo entêtant, HEXECUTOR accélère la cadence et retrouve tout ce qui fait son style à travers un Thrash furieusement old school. A noter l’excellente performance du lead guitariste qui en plus de se rouler par terre ou d’exécuter des soli incroyables va réussir à taper un solo en équilibre sur une seule jambe suite à un problème de sangle. Pendant quarante-cinq minutes, HEXECUTOR a livré un set tout en intensité et permis d’ouvrir les festivités par un set enflammé. La journée s’annonce particulièrement bien.
(AxGxB)


Et ce premier groupe, c'est HEXECUTOR, ces Rennais qui m'avaient mis une belle baffe au Motocultor en 2015 puis au Black Thrash Attack quelques mois plus tard. Du coup j'étais paré à m'en prendre une nouvelle. Et ce fut le cas, en grand amateur de thrash old-school que je suis. Ces riffs tranchants à l'ancienne, ce tchouka-tchouka infernal, ces solos chaotico-mélodiques à toute berzingue, ces cris aigus arrachés à la old-Destruction, ces postures plus metal tu meurs, moi ça me rend dingue! Moins dingue par contre, le son. Une bouillie au début avant que je me recule vers la sono pour pouvoir discerner davantage les guitares. Voilà qui est mieux, à défaut d'être génial. Les gars ne réinventent rien, font du retro thrash comme c'est la mode depuis plusieurs années (quoique celle-ci commence à s'estomper j'ai l'impression) mais ils le font franchement bien. Du coup on se fait plaisir, les pieds dans le sable, face au lac et sous le soleil qui ne nous quittera pas des deux jours. Juste dommage qu'il n'y ait pas eu grand monde devant la formation française, la faute sans doute à l'ouverture tardive et à la longue queue pour fouille obligatoire. Vivement l'album en tout cas!
(Keyser)


DIE HARD (Sanctuary Stage) :

Comme je le disais, je suis friand de thrash. Mais des fois, j'ai envie de dire non. Et là ce sera non. Alors oui, le thrash du trio scandinave se fait plus bourrin que celui de HEXECUTOR avec des touches death/black et une voix bien arrachée. Oui le backdrop old-school aux couleurs suédoises pète grave. Mais ça ne fait pas pour autant de DIE HARD un bon groupe. J'ai trouvé la musique du combo affreusement banale, le même sentiment que j'avais eu quand j'avais écouté quelques morceaux sur album. Le son se fait en plus peu clément avec la formation, même près de la sono. Du coup, l'excitation est vite redescendue après HEXECUTOR qui eux savent riffer. Et ce n'est pas ce départ de scène comme des voleurs sans un mot ni un regard qui fera remonter la note.
(Keyser)


ADX (Blackwaters Stage) :

Même pas le temps de passer de la Sanctuary à la Blackwaters que les vétérans d'ADX ont déjà commencé leur set. C'est qu'il faut rattraper le retard du début! J'étais assez curieux de voir la formation, un des plus gros noms de la scène heavy française, que je n'avais jamais vue ni entendue. Ouais, trop la teuhon je sais! Difficile toutefois de se faire un jugement après cette prestation tant le son empêchait de distinguer les riffs et les mélodies de guitares et ainsi de profiter pleinement de la musique du combo parisien. Et ce, même près de la sono où il est censé être le meilleur. Du coup, impossible de rentrer dans le show. Pourtant, le heavy metal très speed du quintette, limite thrash parfois, envoie sacrément! Pour être honnête, je ne m'attendais pas à une telle vitesse d'exécution, ça fait plaisir! Le chant en français semble assez spécial par contre mais c'est ce qui faisait souvent le charme des vieux groupes français de heavy après tout. Il faudra donc plutôt écouter les albums d'ADX pour ce faire une idée car on n'a pas compris grand chose en ce début d'après-midi. Dommage, d'autant qu'il commence à y avoir un peu plus de monde sur la plage. À noter que pour rattraper le retard, le groupe s'est vu couper le jus sur son dernier morceau. Pas très classe!

Setlist:

"La Mort en Face"
"La Complainte du Demeter"
"Mémoire De L'Éternel"
"Red Cap"
"Déesse du Crime"
"Notre Dame De Paris"
"Division Blindée"
"Caligula"
(Keyser)


MERRIMACK (Sanctuary Stage) :

Encore un groupe français, mais de black metal cette fois. Comme je n'avais jamais vu ni écouté les Parisiens de MERRIMACK, c'était aussi une découverte. Malheureusement, comme pour ADX en un peu moins pire, le son médiocre restera un frein à l'appréciation éventuelle de la musique du quintette. Ici aussi pourtant, des aspects intéressants comme les nombreux blast-beats ou la performance habitée du chanteur auraient pu faire du set des Français une bonne surprise. Au lieu de cela, ce sera du sympa sans plus sous le soleil de plomb qui n'aide pas non plus à rester concentré. Le meilleur moment du show aura finalement lieu à la fin avec une reprise étonnante de "Ultimate Christ" avec en invité Manu de Ritualization. Un avant-goût de ce qui nous attend pour le prochain concert sur la Sanctuary, en espérant que le son ne vienne pas gâcher la fête parce que pour le moment, ce n'est vraiment pas terrible!

Setlist:

"Seraphic Conspiracy"
"Redeem Restless Souls"
"Sights in the Abysmal Lure"
"Melancholia Balneam Diaboli"
"Horns Defeat Thorns"
"Vanguard"
"Ultimate Antichrist" (reprise Massacra)
(Keyser)


ABIGAIL (Blackwaters Stage) :

Je ferais ensuite l’impasse sur DIE HARD, ADX et MERRIMACK parce que les copains et les discussions à l’ombre c’est cool aussi. J’aurai bien vu le set de MERRIMACK qui avait l’air plutôt pas mal de là où j’étais mais bon, ce sera pour une prochaine fois.
Reprise des choses sérieuses avec les Japonais d’ABIGAIL que j’avais plus ou moins boudé au Netherlands Deathfest un peu plus tôt cette année. Sans méchanceté aucune, les asiatiques me feront toujours marrer avec leur accent anglais. Pas que le mien soit particulièrement meilleur mais leur intonation si spéciale et finalement presque incompréhensible me fera toujours autant sourire. De fait, hormis les "Fuck", "Satan", "Metal", "Bitch" ou "Hell", j’ai bien du mal à comprendre le reste des quelques mots anglais balancés par ABIGAIL. Pour ce qui est de la musique, pas de surprise, le groupe toujours aussi sympathique continue de balancer ce même Black/Thrash certes efficace mais toujours aussi bancal et approximatif. Du coup, je me laisse porter par les compositions rapides et tranchantes du trio survolté sans pour autant trouver tout cela exceptionnel (trop répétitif et parfois un peu criard à mon goût). Certes, l’esprit foutraque et Rock’n’Roll du combo a définitivement quelque chose de plaisant qui fonctionne très bien chez moi mais on ne peut pas dire que cette prestation m’ait laissé un souvenir impérissable. Bref, un bon moment toujours très agréable sur l’instant mais qui ne m’aura pas donné envie de pousser davantage l’expérience avec ces Japonais.
(AxGxB)


Ça, c'est une chose qu'on n'a pas souvent l'occasion de voir, surtout en France! Il s'agit sans doute d'ailleurs du premier concert de ABIGAIL dans nos contrées. J'avais vu les Japonais au Netherlands Deathfest en début d'année et les gars avaient fait souffler un vent d'air frais avec leur black/thrash old-school tantôt rock 'n roll tantôt plus bourrin. Bien sûr au Fall Of Summer, les Tokyoïtes font moins "intrus". Ce qui ne les a pas empêché de mettre l'ambiance malgré un son à nouveau mauvais et un public peu fourni. Les musiciens n'ont pas l'air de s'en soucier et balancent leur metal à l'ancienne et à l'arrache aux thématiques sexe/Satan avec cette bonne humeur typique des Japonais qui fait qu'on leur passe volontiers certains défauts comme la répétitivité de leurs morceaux, le chant braillé vite irritant ou le fait qu'on ne comprenne pas grand chose à ce qu'ils nous disent entre les morceaux. Si ce ne fut donc pas le concert de l'année vu les conditions, ABIGAIL garde chez moi un gros capital sympathie.
(Keyser)


MASSACRA TRIBUTE (Sanctuary Stage) :

Comme je vous le disais un peu plus haut, les organisateurs du Fall Of Summer nous avait réservé pour cette troisième édition une belle surprise avec un tribute à MASSACRA réunissant quelques acteurs bien connus de la scène hexagonale. Sur le papier tout cela avait de quoi convaincre avec la présence d’Alex Colin-Tocquaine (Agressor) à la guitare et au chant, Frédéric Leclercq (Dragonforce, Sinsaenum) à la guitare et au chant, Stéphane Buriez (Loudblast, Sinsaenum) à la basse et au chant, Kevin Paradis (Agressor, Melechesh) à la batterie ainsi que plusieurs invités de marques restés jusque-là secrets. Malheureusement, on ne peut pas dire que cela ait été aussi convaincant qu’escompté.
En effet, passé le plaisir d’entendre sur scène des morceaux de Massacra particulièrement bien exécutés dans leur ensemble (avec pour débuter une belle triplette constituée des titres "Enjoy The Violence", "Ultimate Antichrist" et "Gods Of Hate"), j’avoue que le soufflet est tout de même très vite retombé. Car si l’idée de faire participer plusieurs invités semblait relativement bonne (mention particulière pour le featuring de Chris Palengat, batteur de MASSACRA sur les deux premiers albums, pour le titre "Apocalyptic Warrior"), cela n’a malheureusement pas aidé au rythme qui s’en est retrouvé plombé par ces entrées/sorties à répétition. Qui plus est, certaines de ces participations manquait à mon avis de pertinence. Difficile en effet de s’enthousiasmer devant les prestations des chanteurs de Phazm et Destinity dont les voix ne servent franchement pas vraiment les titres de MASSACRA. Ensuite, on ne peut pas dire que les "Faites du bruit pour MASSACRA" et autres interjections pour adolescents lancées par le leader de Loudblast aient été du meilleur effet. Enfin, sans se mentir, on a parfois eu l’impression d’assister à un concert de vielles « gloires » sur le retour (notamment lors du passage de Philippe Courtois de Misanthrope pour sa gestuelle et ses discours quelque peu embarrassants). Heureusement, d’autres protagonistes s’en sont beaucoup mieux sorti à l’image d’Alex Colin-Tocquaine qui a fait preuve d’une sobriété et d’une efficacité exemplaire sur le redoutable « Gods Of Hate » et dans une moindre mesure Crass de Crusher qui a plutôt bien fait le boulot malgré un jeu de scène pas forcément très adapté à la situation. Au final, on ne peut pas dire que ce MASSACRA TRIBUTE ait été particulièrement convaincant faisant ainsi bien vite oublier l’excitation des débuts pour laisser place à une certaine gêne doublée d’un réel ennui. Dommage car l’idée de départ était vraiment bonne...
(AxGxB)


Voilà, c'est pour ça qu'on aime le Fall Of Summer! Pour ces exclusivités, ces groupes que l'on n'a pas l'occasion de croiser souvent, surtout par chez nous. Alors certes il ne s'agit pas du vrai MASSACRA, mais un groupe hommage trentième anniversaire à l'un des combos les plus marquants de l'histoire du death metal français, ça ne se refuse pas! Peu d'informations avaient filtré sur la composition si ce n'est la présence de Stéphane Buriez au chant et à la guitare. On est donc tout surpris de voir Alex Colin-Tocquaine (Agressor) à la seconde guitare, Frédéric Leclercq (Dragonforce) à la basse et Kevin Paradis à la batterie accompagner le leader de Loudblast. C'est du moins dans cette configuration et sur "Enjoy The Violence" que débute le show. Oui, parce qu'à l'instar de ce que fait Bubu dans Le Bal des Enragés, les musiciens vont tourner même si les quatre compères resteront l'ossature principale du tribute band. Ils vont ainsi non seulement changer de rôle (Alex délaissera sa guitare pour prendre le micro sur un morceau, Fred prendra aussi la parole, etc.) mais aussi échanger leur place au fur et à mesure du set avec d'autres musiciens comme Pierrick Valence (Phazm, ex-Agressor et Scarve), deux membres de No Return, Philippe Courtois (Misanthrope), Crass (Crusher) et même Chris Palengat, batteur sur les deux premiers albums de MASSACRA qui viendra tâter du fut sur le dernier titre "Apocalyptic Warrior". L'ambiance est à la fête cet après-midi sur la Sanctuary, la fête au death metal old-school, car il est bon de rappeler qu'on avait nous aussi quelques perles dans le genre à l'époque. On a ainsi le droit à tout un tas de classique du répertoire de MASSACRA piochés dans les trois premiers disques (excepté "Twisted Mind" de Sick), Enjoy The Violence restant le plus représenté avec quatre extraits. Personnellement, j'aurais préféré davantage de Signs Of The Decline, mon album préféré des Franciliens. Difficile toutefois de faire la fine bouche devant une telle boucherie. C'est que MASSACRA ne faisait pas dans la dentelle avec son death metal thrashy rageur et survitaminé qui sentait bon le début des années 1990. On pourra juste regretter la trop courte durée de l'opération qu'on aurait voulu voir prolongée pour une bonne heure tant on prend notre pied malgré un son à nouveau pas top au début mais qui heureusement finira par bien se caler et devenir vraiment bon pour le reste de la représentation. Clairement un des grands moments de ce Fall Of Summer troisième du nom!

Selist:

"Enjoy the Violence"
"Ultimate Antichrist"
"Gods Of Hate"
"Nearer From Death"
"Mortify Their Flesh"
"Revealing Cruelty"
"Twisted Mind"
"Evidence Of Abomination"
"Apocalyptic Warrior"
(Keyser)


ORANSSI PAZUZU (Blackwaters Stage) :

On ne peut pas dire que je sois vraiment familier de ces Finlandais ayant pourtant excellente réputation. Mais l’occasion était trop belle pour passer à côté de ce groupe dont on n’a pas arrêté de me vanter les mérites. Une chose est sure, vu le style pratiqué, j’aurai évidemment préféré les voir en salle plutôt que sous le dur cagnard de cette journée néanmoins magnifique. Malgré cela, il ne m’aura pas fallu bien longtemps pour me laisser embarquer par la prestation d’ORANSSI PAZUZU. Tout de noir vêtu, pieds nus pour certains, le groupe va livrer pendant plus de cinquante minutes une prestation hypnotique exclusivement tournée autour de son dernier album intitulé "Värähtelijä". Naturellement, il faut un peu de courage pour réussir à pénétrer l’univers d’ORANSSI PAZUZU. Il faut dire que son Black Metal psychédélique aux tournures excentriques et quelque peu alambiquées n’a rien d’aisé et il suffit de voir le public se réduire petit à petit pour comprendre que la formule ne semble pas faire l’unanimité parmi les festivaliers et même sur la plage où l’on peut apercevoir depuis leur baraquement en hauteur deux maitres-nageurs quelque peu dubitatifs. Peu importe, il suffit de fermer les yeux pour partir dans un voyage étrange et sombre aux confins de la galaxie. Vont ainsi se succéder les titres suivants "Saturaatio", "Lahja", "Hypnotisoitu Viharukous" et le très long "Vasemann Käden Hierarkia" (plus de dix-sept minutes) auquel va venir d’ailleurs s’ajouter une improvisation de près de quinze minutes ! Pourtant, en dépit de ces durées excessives, on ne s’ennuie jamais à l’écoute de ce Black Metal inventif et tout à fait original. ORANSSI PAZUZU aura ainsi livré une prestation magnétique et en même temps contemplative qui finira par me laisser sur les genoux, vidé de toute énergie.
(AxGxB)


MANILLA ROAD (Sanctuary Stage) :

Pourtant, pas le temps de niaiser car de l’autre côté se prépare quand même le concert des Américains de MANILLA ROAD, groupe de Heavy Metal né à la fin des années 70, qui jouit à juste titre d’un statut de groupe culte parmi les amateurs du genre. Quarante ans d’existence ou presque et près d’une vingtaine d’albums au compteur permettent de mieux comprendre l’intérêt porté à ce groupe qui jusqu’à aujourd’hui s’est fait plutôt rare dans nos contrées. Il était donc hors de question de passer à côté de ce concert même si je suis bien loin de maitriser l’ensemble de leur discographie. En dépit de ce statut amplement mérité, j’ai l’impression quand même que MANILLA ROAD n’était attendu que des connaisseurs et que ces derniers étaient bien moins nombreux que ce à quoi je m’attendais. C’est en effet un public relativement clairsemé qui occupe les abords de la Sanctuary Stage. De là à dire que l’horrible chemise de Bryan Patrick soit responsable de cette désertion, il n’y a qu’un pas que je n’hésite pas à franchir...
Blague à part, je dois tout de même vous avouer que j’ai été quelque peu déçu pour mon premier concert de MANILLA ROAD. La faute en premier lieu à un manque de puissance évident. Si la nécessité d’un deuxième guitariste sur album ne s’est jamais fait sentir, ce n’est vraiment pas le cas sur scène où celui-ci serait un atout évident pour le groupe. C’est d’autant plus dommage que Mark Shelton, du haut de ses cinquante-huit ans, fait un travail absolument formidable notamment grâce à des solos d’anthologie à vous hérisser le poil (je garde encore en mémoire ceux de "The Riddle Master" et "Crystal Logic" où ce moment où le grand grisonnant va taper un solo la guitare derrière la tête). Enfin, malgré toute la sympathique que dégage le souriant Bryan Patrick, j’ai trouvé qu’il manquait un peu de charisme. Son jeu de scène plutôt pépère mériterait à mon sens d’être un peu plus énergique.
Malgré ces quelques doléances, je ne peux pas dire que j’ai passé un mauvais moment. Il suffisait de regarder le public devant la scène pour avoir le sourire. Voir tous ces gens exulter et reprendre en chœur les refrains de MANILLA ROAD avait ce je-ne-sais-quoi de communicatif et de fédérateur (Lost in Necropolis, lost in Necropoliiiiiiiiis). Et puis malgré tout, Bryan Patrick et Mark Shelton font tous les deux du très bon boulot (basse et batterie étant bien plus discrets), le premier grâce à une voix mélodique pleinement maitrisée et le second grâce à un jeu limpide et toujours aussi redoutable. Bref, ça aurait probablement pu être meilleur mais pour une première rencontre, j’en garde tout de même un bon souvenir.
(AxGxB)


Comment ça, il n'y avait rien sur la Blackwaters?! Si, il y avait ORANSSI PAZUZU. Du black metal psychédélique. Donc aucun intérêt pour moi! Il fallait bien se reposer en retournant au camping après cet enchaînement de six groupes de toute façon. Par contre, hors de question de rater MANILLA ROAD! Pas que je sois un fan ultime des vétérans de Wichita (formés en 1977!), j'ai même toujours eu du mal avec le chant de Mark Shelton chaque fois que j'ai essayé de m'y mettre, mais MANILLA ROAD qui passe en France, ça ne se loupe pas! Enfin juste les premières minutes car le combo a déjà commencé quand je reviens sur le site pourtant à l'heure indiquée. Le reste, j'y ai assisté avec grand plaisir. MANILLA ROAD, c'est le genre de groupe qui n'a pas besoin de tatouages, de grand backdrop, de jeu de scène théâtral ou de décor pour dégager quelque chose. La musique parle d'elle-même. Si le heavy metal ultra épique des Américains n'est pas ce que je préfère, il arrive à transporter son auditeur et lui donner envie de lever le poing serré. Le frontman Bryan Patrick vit ses paroles et le guitariste-fondateur Mark Shelton (qui reprend le micro par moment), seul rescapé des années 1970, joue avec une classe folle ses riffs et ses solos malgré ses 95 ans (bon j'exagère mais il y a match avec papy Uli!). Le tout sous les coups de boutoir du batteur allemand Andreas Neuderth. Et comme le son se montre avenant, on peut savourer sans difficulté ce heavy/power ancestral typiquement américain, souvent calé en mode mid-tempo conquérant mais qui n'hésite pas parfois à appuyer sur la pédale pour se faire plus direct. Pas de problème avec le chant ici à mon grand étonnement, je trouve même Bryan Patrick très bon vocalement (il faut dire que ce n'est pas lui qui chante sur les vieux classiques comme Crystal Logic ou The Deluge, mais Shelton). Du coup, c'est une belle claque que nous administre MANILLA ROAD qui vient d'éclabousser les nombreux spectateurs de toute sa classe. Et pourtant, ce n'était pas près du lac!
(Keyser)


VADER (Blackwaters Stage) :

Voilà un groupe qui m'a mis sur le cul! Et pas parce que j'étais assis sur la colline pour les regarder de loin distraitement! C'était du moins l'idée au début avant que VADER m'en colle une bonne. Si les Polonais passent régulièrement par nos contrées et font depuis longtemps parties des "gros" du circuit, je connais finalement très mal la formation que je n'avais dû voir qu'une fois. Eh bien je ne me rappelais pas que VADER c'était aussi bon! Wow, quelle torgnole infligée par les Slaves! Du gros blast qui envoie, du riff bien tranchant et un gros feeling thrash old-school jouissif, le tout porté par la voix râpeuse de Peter, seul membre originel de ces vétérans du death metal, que demander de plus en ce début de soirée?! Un nouveau morceau? Ce sera fait avec le très thrash "Prayer To The God Of War" et son tchouka-tchouka entraînant et ses solos à l'ancienne. Rien de nouveau, on est même carrément dans un trip dégressif, mais difficile de nier l'efficacité de la chose. Et tout le concert sera comme ça, avec en prime un son tout à fait correct, une rareté sur la Blackwaters, qui a su mettre en valeur la puissance du death old-school thrashy de la formation. Comme quoi il faudrait peut-être que je me repenche sur la question VADER, d'autant que leur seul album que je connais, Litany, est une belle tuerie. Le combo a d'ailleurs ouvert son set sur l'énorme "Wings" histoire de se mettre le public dans la poche d'entrée de jeu. Les salauds!

Setlist:

"Wings"
"Go to Hell"
"Come and See My Sacrifice"
"Reborn in Flames"
"Triumph Of Death"
"Prayer To The God Of War"
"Silent Empire"
"Sothis"
"Carnal"
"Dark Age"
"Parabellum"
"Cold Demons"
"Helleluyah!!! (God Is Dead)"
(Keyser)


RIOT V (Sanctuary Stage) :

Je connais RIOT depuis un paquet d’années. Pourtant, je me suis toujours refusé à y jeter une oreille parce qu’un phoque sur une pochette d’album c’est juste pas possible. Malgré tout, je suis de nature plutôt curieuse quand il s’agit de musique et c’était l’occasion parfaite de découvrir ce groupe tout aussi culte, si ce n’est plus, que MANILLA ROAD. Alors oui, il s’agit de RIOT V et non RIOT et non, il n’y aujourd’hui plus aucun membres fondateurs dans le groupe new-yorkais même si certains sont quand même là depuis les années 80. Toujours est-il que j’ai pris là l’une de mes plus grosses claques du festival.
En effet, derrière tous les clichés un peu désuets que peut porter en lui le Heavy Metal et donc RIOT V, les Américains font preuve d’un professionnalisme et d’une efficacité à toute épreuve. Pour commencer, le son était tout simplement incroyable. Clair et puissant à la fois, il ne pouvait que sublimer les compositions des New-Yorkais. Ensuite, la setlist (bien qu’il s’agissait d’une découverte à tous les niveaux me concernant) était constituée du meilleur de RIOT avec notamment un focus sur les albums Thundersteel, Narita et Unleash The Fire. Enfin, le groupe bénéficie de la présence d’un chanteur hors pair en la personne de Todd Michael Hall. Une voix absolument parfaite capable de monter bien haut dans les aigus couplée à une prestance et à un charisme aussi imposants que ses biscotos saillants. Si le public semblait à la messe avec MANILLA ROAD, ce n’est rien comparé à l’énergie déployée par ce même public à l’écoute de "Narita", "Fight Or Fall", "Johnny's Back", "Flight Of The Warrior", "Road Racin’", "Warrior", "Swords And Tequila" et autre "Thundersteel". De fait, on assiste à une véritable communion entre RIOT tout sourire et le public qui dès le début va se trouver électrisé par un show absolument imparable dont le seul défaut est de n’avoir duré que cinquante petites minutes. Je ne m’attendais pas à prendre une aussi grosse claque et pourtant c’est bien ce qui s’est passé en ce vendredi soir. Des copains, du Heavy Metal de patron, des riffs et des soli à vous donner la chair de poule, un chant ultra épique et une ambiance de folie... Il n’en fallait pas davantage pour que depuis je me plonge dans la discographie des New-Yorkais phoque ou pas phoque.
(AxGxB)


Inutile de vous dire à quel point j'avais hâte de retrouver RIOT V dans ma région, après les avoir vus deux fois en Allemagne et avoir été subjugué les deux coups. Certains ont beau dire qu'il ne s'agit que d'un groupe hommage à RIOT puisqu'il n'y a plus aucun membre d'origine suite au décès en 2012 de Mark Reale, guitariste-fondateur de la formation, je vois plutôt RIOT V comme une nouvelle incarnation plus qu'enthousiasmante du combo culte. Et les Américains l'ont à nouveau prouvé sur le sol de Torcy grâce à un concert remarquable en tout point. Enfin, quasiment en tout point puisqu'il y a eu ce "Narita" tronqué en ouverture, un petit couac de micro au début de "Ride Hard Live Free" nous empêchant d'entendre la voix de Todd Michael Hall, problème technique heureusement vite résolu, et la durée minimale du show (même pas une heure, snif!), ô combien frustrant au regard de la qualité de la prestation. Les membres restant ont vraiment trouvé le frontman idéal avec Todd. Que ce soit vocalement (un plaisir pour les oreilles dans un style proche de Tony Moore) ou scéniquement (charisme et prestance indéniables et on n'a vu plus moche!), le bonhomme en impose! De quoi mettre en valeur les superbes compositions hard/heavy/power/speed (selon les morceaux et les périodes) des New-Yorkais qui nous avaient concocté une setlist alléchante bien que très classique pour ceux les ayant déjà vus ces dernières années. Les titres seront bien équilibrés entre morceaux récents du dernier et excellent album Unleash The Fire ("Ride Hard Live Free", "Metal Warrior"), vieux classiques (le rock 'n roll "Road Racin", le génial précurseur "Warrior" et son refrain mémorable "Shine On", le hit "Swords And Tequila") et les extraits de Thundersteel (l'enchaînement "Fight Or Fall", "Johnny's Back" et la poignante "Bloodstreets" qui m'a collé des frissons, puis "Flight Of The Warrior" et bien sûr un énorme "Thundersteel" en clôture). J'aurais juste remplacé "Angel Eyes", pas mauvaise du tout mais issue de la période DiMeo que j'apprécie moins et connais mal, par un extrait du fantastique Immortal Soul, dernier disque avec le regretté Mark Reale. Mais peu importe car il y avait de quoi prendre un pied monstrueux ce soir! Le son est bon en plus et les musiciens, comme à leur habitude, distillent la bonne humeur. On sent les mecs contents d'être là et de jouer, à l'image du bassiste Don Van Stavern, toujours le sourire aux lèvres et du classieux guitariste Mike Flyntz qui régale avec ses solos magnifiques (quel feeling mélodique ce groupe!), secondé par le jeune Nick Lee qui ne doit toujours pas en revenir de jouer dans RIOT! Je ne parle pas du batteur Frank Gilchriest (Liege Lord) mais le bonhomme fait le job même si j'aurais adoré que l'impressionnant Bobby Jarzombek fasse toujours partie du groupe. Voilà, tout était réuni pour faire de ce concert de RIOT V un grand moment et c'est bien ce qu'il s'est passé. M'est avis que le groupe, injustement méconnu et qui aurait pu connaître une tout autre carrière si il n'avait pas joué d'autant de malchance, aura fait de nouveaux adeptes. Personnellement, je sais déjà qu'aucun groupe n'arrivera à la cheville du quintette ce week-end (oui même Dead Congregation!) même s'il y aura encore un paquet d'autres bons concerts. LA vraie tête d'affiche du festival pour moi!

Setlist:

"Narita"
"Ride Hard Live Free"
"Fight Or Fall"
"Johnny's Back"
"Bloodstreets"
"Angel Eyes"
"Flight Of The Warrior"
"Metal Warrior"
"Road Racin'"
"Warrior"
"Swords And Tequila"
"Thundersteel"
(Keyser)


SAMAEL (Blackwaters Stage) :

Ça fait bien longtemps que j’ai décroché de SAMAEL, me contentant comme beaucoup des trois premiers albums et notamment de l’excellent Ceremony Of Opposites que j’avais découvert à sa sortie via un sampler Hard Rock magazine avec le titre "Baphomet’s Throne". La suite ne m’a jamais intéressé n’étant pas du tout versé dans le délire Metal Industriel. Du coup, ce concert tombait à pic puisque les Suisses avaient annoncé un set intégralement orienté autour de cet album paru en 1994. Je n’ai pas donc pas hésité un seul instant à me rendre face à la Black Water Stage pour un voyage dans le temps qui s’annonçait fort sympathique.
Quelle ne fût pas ma déception en voyant débarquer le groupe sur scène en sarouel et sans batteur. Enfin si, il y en avait un niché derrière un grand clavier étrange pour pousser quelques boutons ici et là. Tuez-moi... Et comme si cela ne suffisait pas, SAMAEL a trouvé judicieux de réinterpréter Ceremony Of Opposites dans une version 2.0 c’est-à-dire à la sauce Industriel à la manière de leurs récents albums... Tuez-moi... Debout sur la pelouse je n’ose m’approcher davantage. D’ailleurs, je saigne tellement des oreilles que je préfère m’en aller au bout de cinq minutes des plus douloureuses. Bonsoir tristesse.
(AxGxB)


REVENGE (Sanctuary Stage) :

Après l’énorme claque prise au Netherlands Deathfest, j’avais quelques appréhensions quant à la qualité de ce nouveau show de REVENGE. Surtout parce que celui-ci se déroulait à l’extérieur et que la dernière fois que j’ai vu les Canadiens dans cette configuration, lors de la précédente édition du Metal Mean en août 2015, le son était particulièrement brouillon. Finalement, j’ai été très agréablement surpris de constater que celui-ci était plutôt bon sur cette Sanctuary Stage. Un bon point quand on connaît un petit peu la musique de REVENGE et toutes les difficultés pour la cerner comme il se doit.
Comme à l’accoutumé, c’est donc sur "Us And Them (High Power)" et ses fameux glissés de manche que s’ouvre ce soir les hostilités devant un parterre d’aficionados évidemment prêt à en découdre. Parmi eux, toujours ces mêmes abrutis pris étrangement de crampes au bras droit. Nazi Punk Fuck Off ! Pour le reste, rien à signaler, une prestation de REVENGE pure et dure autour d’une setlist en tout point identique à celle du Netherlands Deathfest. La force de frappe des Canadiens reste toujours aussi impressionnante entre les assauts incessants d’un James Read impérial, les riffs chaotiques et dissonants d’un Vermin à la voix toujours aussi abrasive et la basse monstrueuse d’un Haasiophis toujours aussi imposant malgré des vocalises que j’ai trouvé moins profondes qu’auparavant. Les titres s’enchainent sans aucun temps mort voyant ainsi se succéder les redoutables "Mass Death Mass", "Desolation Insignia", "Wolf Slave Protocol (Choose Your Side)", "Blood Of My Blood" et cette fameuse reprise de Bathory ("Equimanthorn") avec, à la surprise générale, Niklas Kvarforth de Shining pour un featuring sans grand intérêt (et puis qu’est-ce que c’est que cette position de crapaud ?). Mais peu importe la présence insignifiante du Suédois sur scène, REVENGE est et restera une arme de destruction massive. De fait, les Canadiens continuent d’assoir leur suprématie sans aucun doute possible. La prestation la plus brutale et intransigeante du Fall Of Summer 2016. Sans discussion possible.
(AxGxB)


PARADISE LOST (Blackwaters Stage) :

Le temps de me remettre de mes émotions, voilà que débute le set des Anglais de PARADISE LOST. N’ayant jamais vu Nick Holmes et sa bande sur scène et étant plutôt bon client de leur Death/Doom mélancolique, je n’ai pas hésité un seul instant à prendre le chemin me menant jusqu’à la pelouse de la Black Water Stage afin d’assister à ce concert un petit peu particulier. En effet, celui-ci visait à célébrer les 25 ans de Gothic, deuxième album de PARADISE LOST sorti en 1991. Alors que je m’attendais à un simple track by track respectant scrupuleusement le tracklisting, Nick Holmes annonce avec son flegme et son humour légendaire que certains morceaux ont volontairement été omis ("Falling Forever", "Silent" et "Desolate") au profit d’autres titres piochés ici (Icon) et là (The Plague Within). Ça me va, d’autant que pour être honnête Gothic n’est pas l’album de PARADISE LOST que je préfère, celui-ci ayant moins bien vieillit que beaucoup d’autres disques de l’époque. Ceci étant dit et malgré le retour des Anglais vers une musique plus lourde et plus agressive depuis déjà quelques albums, cela m’a fait plaisir de les voir interpréter ces vieux morceaux qui leur ont permis de s’établir au début des années 90 comme l’une des valeurs sûres en matière de Death/Doom aux mélodies si mélancoliques.
Mais comme je le disais déjà un peu plus haut, tout n’est pas du meilleur effet à commencer par cette voix féminine aujourd’hui bien désuète et ultra cliché. Pour le coup, les Anglais ont joué la carte de la simplicité en faisant appel à de simples samples plutôt que de faire participer une vraie chanteuse à l’occasion de cette tournée anniversaire. Ensuite, le chant de Nick Holmes a évidemment perdu de sa superbe. Même si son arrivée chez Bloodbath l’a surement remis en selle, on sent que le garçon toujours plein d’humour n’a plus sa puissance d’antan. Enfin, et c’est vraiment pas de bol, j’ai été spolié à cause d’un problème technique du meilleur moment de "Embers Fire", à savoir le solo de Gregor Mackintosh. Quelle plaie alors que j’adore ce passage. D’ailleurs Holmes ne sera pas sans le signaler lui-même, toujours avec cet humour typiquement britannique.
Dans son ensemble, PARADISE LOST a donc livré une prestation plutôt pépère, sans véritables moments marquants, mais néanmoins agréable notamment après la violence d’un REVENGE quelques minutes auparavant. Difficile en effet de ne pas trouver son plaisir à l’écoute de titres tels que "As I Die", "Embers Fire", "Gothic", "Pity The Sadness", "No Hope In Sight" et autre "The Painless" exécutés d’une main de maitre et mis en avant grâce à un son sans défaut. Il n’y a plus qu’à espérer que le groupe répètera l’exercice pour les 25 ans d’Icon et Draconian Times !
(AxGxB)


WHIPLASH (Sanctuary Stage) :

Après cet intermède tout en douceur en compagnie des vétérans Anglais, me voici revenu sur la Sanctuary Stage face à d’autres vétérans, cette fois-ci Américains et cette fois-ci beaucoup plus énervés puisqu’il s’agit des thrashers de WHIPLASH. J’étais bien déterminé à assister à leur prestation et ainsi me délecter du meilleur de Power And Pain, album culte et ultra efficace (Arghhhh, "War Monger" !) que j’aimerai d’ailleurs bien voir rééditer un de ces jours. Malheureusement on ne peut pas dire que les quelques titres entendu m’ai convaincu de rester. Je ne sais pas pourquoi mais le Thrash des Américain n’a pas du tout réussi à me convaincre. J’ai trouvé ça plat et sans intérêt avec un côté beauf vraiment peu engageant... Aussi finirai-je très vite par déserter les lieux quelque peu déçu par un WHIPLASH que j’attendais beaucoup plus incisif et convaincant. Dommage...
(AxGxB)


Comment passer après RIOT V? Ça tombe bien, le planning m'accordait un long retour pour picoler au camping puisque SAMAEL (même avec un set soit-disant old-school spécial Ceremony Of Opposites, les voir 5 minutes au Eindhoven Metal Meeting l'année dernière m'avait suffi), REVENGE (trop bruitiste et déjà vu trop de fois) et PARADISE LOST ne m'intéressait pas des masses. Je suis quand même revenu sur le site voir un peu PARADISE LOST jouer Gothic en intégralité par curiosité mais j'ai trouvé ça mou et plat, pas aidé par un son ultra faible. Je me suis donc vite enfui.

Le seul groupe digne de mon intérêt après la tempête RIOT V. La fatigue se fait sentir mais WHIPLASH m'avait mis une telle branlée au Metal Assault V qu'il était impensable que je ne retourne pas voir les Américains, menés par l'indéboulonnable Tony Portaro qui ne craint pas les années malgré ses cheveux et sa barbe plus que grisonnantes. Alors je ne sais pas si c'est la fatigue ou le son moyen mais je n'ai pas ressenti le même enthousiasme que lors de leur passage en Allemagne en 2015 où j'avais été happé par la violence et la brutalité de leur thrash sur scène, autant musicalement que scéniquement, bien aidé par un son cristallin. Ce gig du Fall Of Summer m'a paru plus statique et plus brouillon. Du coup, vu l'heure tardive, j'ai eu beaucoup de mal à tenir et suis retourné au camping au bout d'une vingtaine de minutes. Non sans regret car le thrash de WHIPLASH vaut tout de même le détour avec ces très bons riffs burnés et old-school reconnaissables (le groupe a vraiment une patte à lui), ces rythmiques efficaces (tchouka-tchouka!) et son groove indéniable. Dommage, il aurait fallu voir le trio du New-Jersey dans de meilleures conditions. Je n'aurais ainsi pas été contre un passage plus tôt avant les groupes qui ne m'intéressaient pas.
(Keyser)


Pour une première journée au Fall Of Summer, je dois dire que j’ai été agréablement surpris par les lieux et le côté posé de ce festival à la cool où les groupes s’enchainent tranquillement et où il est possible de se poser pour profiter sereinement de tous les concerts. Pour l’heure, il est temps de rentrer à la maison et se reposer afin de reprendre des forces pour la journée de demain qui s’annonçait tout aussi épuisante.
(AxGxB)


Bon, je me plains mais le premier jour de ce Fall Of Summer 2016 est terminé et on a malgré tout vécu une putain de bonne journée. Le seul vrai souci qui a gâché la fête reste le son, trop souvient médiocre. Ce n'était déjà pas terrible l'année dernière, c'est encore pire cette année. Heureusement que certains sont passés à travers les gouttes (MASSACRA TRIBUTE, MANILLA ROAD, VADER et RIOT V)! Pour le reste, tout a été amélioré. Plus de stands de nourritures et de bières, plus de toilettes et donc moins d'attente. Reste le prix relativement élevé mais on est à Paris et le stand de bières spéciales valait bien les deniers investis. Le temps y a également mis du sien puisque le soleil a brillé toute la journée. Quant à l'affiche, malgré certains gros noms en soirée qui ne me passionnaient pas (SAMEL, REVENGE et PARADISE LOST, ce fut une nouvelle fois du lourd, dès HEXECUTOR qui malgré son jeune âge a délivré une vraie leçon de thrash. Quel plaisir également d'avoir pu entendre des morceaux de MASSACRA en live joués par des grands noms de la scène metal française. MANILLA ROAD, la force tranquille, a aussi reçu les faveurs du public francilien. Sans oublier VADER qui m'a rappelé pourquoi ils faisaient partie des cadors, et surtout RIOT V, la classe incarnée, qui a volé très au-dessus de tout le monde. Ça ressemble à une conclusion? Ne vous inquiétez pas, il y a un deuxième jour!
(Keyser)

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