Chaque année pour le metalhead, c'est le même dilemme : dans quel(s) festival(s) open air traîner ses rangers (ou ses baskets, c'est selon) et tester sa résistance au manque d'hygiène cet été ? L'offre en Europe est pléthorique, de la péninsule ibérique à la Scandinavie, en passant par l'incontournable voisine teutonne, du rassemblement de copains dans un champ de patates pour une affiche ciblée et confidentielle à la grosse machine de guerre fourre-tout disposant de millions d'euros de budget, que choisir ? Un véritable casse-tête où rentrent également en ligne de compte la distance, le budget, la durée, outre le fait que l'affiche proposée se doit de rester le critère fondamental. Cette année, je n'ai pas échappé à ce brainstorming. Après quatre superbes éditions au BRUTAL ASSAULT et au FALL OF SUMMER, je me suis un peu lassée des grands rassemblements et des inconvénients qui en découlent pour l'un, tandis que l'autre s'éclipse pour mieux nous revenir en 2019, je l'espère. Disposant de peu de jours de congés, de plus en plus désireuse de découvrir de plus petits fests, je m’étais donc fixée un cahier des charges extrêmement rigoureux : pas de grande roue, une densité inférieure à trois festivaliers par mètre carré, pas de hordes de polonais complètement torchés, bref un petit fest convivial avec une affiche originale, pas trop loin, pas trop long. Mon choix s'est rapidement porté sur le METAL MEAN FESTIVAL que je connais déjà bien et après d'excellents retours, sur le FOREST FEST.
Situé à l'écart du petit village de Chevenez, en Suisse, à quelques kilomètres de la frontière française, la Cabane Forestière abritait le week-end dernier la septième édition du FOREST FEST. Idyllique cadre sylvestre et champêtre pour un évènement Black Metal d'une jauge maximale de 400 personnes, où l'on circule entre le parking, le camping et le site en lui-même en quelques minutes. La zone de concerts est idéalement placée à l’abri du soleil, sous les frondaisons et dispose d’une scène unique, d’espaces bar et petite restauration et enfin, de quelques stands de merch. Tables et bancs en quantité complètent le décor. Les bénévoles sont tous souriants, agréables et disponibles. Je me permettrais un seul vrai reproche : l’ouverture du camping à seulement une heure du premier concert, ce qui laisse vraiment peu de temps pour s’installer.
VENDREDI :
SOLITUDO SOLEMNIS
Le démarrage est un peu poussif pour le premier titre du combo suisse. A partir du second morceau, le chanteur prend la double casquette de guitariste et chanteur et semble nettement plus à l’aise son instrument en main. Les musiciens trouvent ainsi leurs repères sur le titre
Scopolamine, véritable petit bijou issu de leur unique EP sorti en 2014. Dans l’ensemble, les compos sont équilibrées avec de judicieuses alternances entre passages lents et rapides pour un premier set de qualité au cours duquel on ne s’ennuie pas une minute. J’attends la suite de leur travail avec intérêt.
ANTZAAT
MGLA n'en finit pas de faire des émules. Les Belges surfent un peu sur la vague du Black Metal à capuche avec une musique plutôt easy listening, L'élève a bien appris sa leçon et la récite avec application, mais sans trop de personnalité. C’est un peu trop scolaire, trop jeune et trop propre, Ceci dit, ce n’est pas désagréable du tout, il y a par-ci par-là de très bons riffs, mais sans aucun jeu de scène ni d’ambiance lourde posée par des musiciens charismatiques pour briser la monotonie, ça devient vite tristounet. Avec un peu plus de vécu, d’expérience et d’audace, ils auraient malgré tout une belle marge de progression devant eux.
SLAUGHTER MESSIAH
Lord Sabathan arrive Rickenbacker en main pour réveiller un public plutôt atone jusque-là. Les cuirs sont tannés, les clous un peu rouillés, le show peut donc commencer avec des hymnes aux refrains faciles à reprendre en chœur, tel l’ultra efficace
Black Speed Terror. C’est rapide, un peu cradingue et sans fioriture mais tellement sincère. Lord Sabathan rendra hommage à Quorthon en prononçant quelques mots avant de reprendre
Die in Fire de BATHORY. A la fin du morceau, il s'improvise cracheur de feu comme pour mieux illustrer son propos. Enfin, un peu gourmand, il ne veut plus quitter la scène et entame un dernier titre, mais le son est à moitié coupé, la dynamique est un peu stoppée dans son élan, mais ce n’est pas bien grave, on vient de passer un très bon (premier) moment de Black/Thrash.
MYRKVID
MYRKVID est composé d’un trio de deux guitaristes (dont l’un n’est autre que l’organisateur du festival) et d’un batteur. Ils proposent un Black Metal de belle facture, avec une ambiance sombre et sobre à la fois. Les titres du dernier EP,
Demons Are Inside, passent super bien en live, à l’instar d’un
Wish You Were Hell dont le rendu catchy/heavy ne manque pas de saveur. Parisiens, à vos agendas, ils seront au Klub cet automne.
ANUS MUNDI
Les parisiens nous entraînent dans un univers de dépravation et de dépression à la sauce PESTE NOIRE et DIAPSIQUIR. Vestal, le chanteur qui office également chez MERRIMACK, est là pour nous jeter à la figure son mal-être dans une mise en scène malsaine avec simulation d'égorgements ou de pendaison à l’aide du fil du micro et se frappe régulièrement la tête. A l’inverse, les musiciens jouent proprement et sobrement les titres de l’album
Les Heures Pâles dont j’apprécie surtout les plus lents, empreints de licencieuse mélancolie. Je repars agréablement surprise.
MALEVOLENTIA
Musicalement, il y a de très bons passages, bien amenés, à condition d'apprécier DIMMU BORGIR et CARACH ANGREN (même s’ils sont loin d’en égaler la technicité) mais, vraiment, le chant de la demoiselle m’est insupportable. Je la sens rapidement en difficulté, surtout lorsqu’elle s’aventure dangereusement dans les aigus. De surcroît, je les trouve un poil prétentieux dès lors qu’ils se posent en narrateur et gardien de l’Histoire Nationale, à grands renforts et drapeaux, de Marseillaise, le regard grave, loin vers l’horizon.
SARKOM
Trve black norvégien sans grande originalité musicale qui essaie de compenser à grands renforts de clous, de cuir, de sang et corpse paint. Le show est quand même assuré grâce à une excellente gestion de l'espace sur scène et l’investissement des musiciens, démontrant une maîtrise certaine de l’exercice. J’aurais apprécié plus de titres d’
Aggravation of Mind, leur premier album, qui reste à mon sens, leur meilleur opus. Le set est percutant si tant est que l'on apprécie le style.
SETH
Les retards se sont accumulés au fil de la journée. Les premières notes résonnent une heure et demie après l'heure annoncée sur le running-order. Les vétérans du Black Metal made in France sont venus célébrer les 20 ans de leur album
Les Blessures de l'Ame, qui comme chacun le sait, sont éternelles... Leur prestation est empreinte d'une grande élégance. Débarrassée de cette production un peu surannée, la version live ne manque pas de panache, l'avantage d'avoir gagné en maturité sans doute. L’émotion des musiciens était palpable, j’ai vraiment apprécié l’ambiance (j’ai bien souvent fermé les yeux) de ce dernier concert d’une journée bien remplie.
SAMEDI :
DESTRUKT
Promo sur la Ray-Ban Aviator, le style c’est important dans le Black/Thrash ! Ce jeune groupe français avait la lourde tâche de sortir les festivaliers de leur torpeur matinale (même s’il est déjà 13h00 mais bon). Le pari est totalement gagné avec notamment un batteur et un chanteur survoltés, mais les autres musiciens ne sont pas en reste, loin de là, pour une prestation à l’énergie folle, avec une succession de morceaux aussi véloces que puissants. Hommage très sympa à CELTIC FROST avec une cover de
Into the Crypts of Ray.
GOATSLAVE
Lord Angelslayer, sors de ce corps ! J’ai bien cru que c’était lui qui montait sur scène à l’arrivée de
GOATSLAVE et même s’Ils marchent dans les pas des Finlandais de ARCHGOAT, ils réussissent le tour de force de se départir de leur modèle, de prendre des chemins de traverse, où la linéarité binaire n'est plus le maître mot musical pour un résultat d'une redoutable et bestiale efficacité. Ce groupe a tout pour devenir kvlt de chez occulte. La scène bretonne n'en finit pas de faire émerger des pépites, question de climat ? De régime alimentaire ? Je ne sais pas, mais j’ai hâte d’en entendre davantage (en attendant je me repais de leur premier album
Procession of Doom) et de les revoir sur scène. Au passage, magnifique travail de Chris Moyen que l’on peut admirer sur le backdrop (ils sont beaux les logos de Chris Moyen, n’est-ce pas ?).
VOLCANIC
Ça démarre sur les chapeaux de roues avec
VOLCANIC et son Black/Thrash teuton rapide et violent. Décidément, ce genre se savoure pleinement en live et ils nous en font la démonstration. Ils ont beau être jeunes et avoir une discographie peu fournie, on les sent totalement à l'aise avec une bonne occupation de l'espace et une impressionnante maîtrise instrumentale. C’est sincère et fougueux (Deutsche Qualität, vous me direz), on frise le sans faute, en somme, pour un des meilleurs concerts du week-end.
PANYCHIDA
On a tous nos petits plaisirs coupables, n'est-ce pas ? Le mien, ce sont les tchèques qui vont me le procurer. Découverts au Brutal Assault 2014, j'avais un peu zappé la sortie de leur album
Haereticalia en 2016 alors que ce dernier (résolument plus heavy) joue le coude à coude avec
Moon, Forest, Blinding Snow dans la setlist. Vlčák, le chanteur, s'amuse presque de la défection du public en ce début d'après-midi, qu'importe, il conserve un large sourire, ne ménage pas ses efforts pour occuper la scène et communique beaucoup entre les morceaux. J'ai eu beaucoup de plaisir à entendre le titre
Moon, Forest, Blinding Snow ou encore le très beau
Ryhope qui clôture un set rafraîchissant et fait office de joyeuse parenthèse tantôt folk/pagan, tantôt heavy duquel je repars avec le même sourire que Vlčák.
KULT
Il est décidément difficile d'échapper à Gionata Potenti cette année, après les prestations de DARVAZA et FIDES INVERSA en avril au NORTH OF THE WALL.
KULT n’est pas ma formation favorite du bonhomme, cependant, ce groupe n'est jamais aussi bon que lorsqu'il puise aux sources punk du Black pour dégager une ambiance martiale comme avec le titre
Seven Blades (of the Reaper) servi presque d'entrée de jeu. Hélas, la suite se révèle pour moi plutôt linéaire et monotone (bien que l'investissement des musiciens et l'énergie du chanteur soient sans faille) et aura raison de ma patience. Ce sera le seul concert que j'abandonnerai en cours de route.
CHAOS INVOCATION
On conserve le même batteur, qui enchaîne quand même deux sets avec une facilité déconcertante, tandis que le chanteur de
KULT s'empare cette fois d'une basse. Décorum résolument plus occulte puisque les bougies et l'encens s'invitent sur scène. En plus du classique corpse paint noir et blanc, les musiciens sont recouverts d'hémoglobine poisseuse. Les regards sont noirs, les visages grimaçants, les corps sous tension, ils sont affreux, sales et méchants et le chanteur éructe sa rage du fond de ses tripes... au sens littéral du terme. Trop d'efforts ? De chaleur ? D’alcool ? En tout cas, il finit par se soulager l'estomac devant les fûts de Potenti. Le public frémit lorsque le groupe entame
Under a Funeral Moon de DARKTHRONE alors que le chanteur déverse le contenu d'un calice de sang sur son visage. Mise en scène ou réelle souffrance, je ne sais pas, mais le chanteur, exténué, finit à genoux un véritable show, où la musique, certes redoutable et performante, n'en était qu'une composante.
DARKENHÖLD
Oula ! Ils ont sorti les chemises bouffantes à lacet et les capes, la réplique d'Excalibur n'était peut-être pas loin. Le black sympho à tendance médiévale des français me laisse totalement de marbre. J'avais fait l'effort d'écouter avant de les découvrir sur scène et je dois reconnaître que la version live permet de leur ôter le côté très franchouillard de la version studio, ce qui ne fait pas de mal. À ma grande surprise, le public leur réserve un accueil très chaleureux et c'est tant mieux car il en faut pour tous les goûts.
HERETIC
On ne va pas se mentir, on ne vient pas voir le trio néerlandais pour se délecter de compositions complexes et subtiles, mais pour se prendre du bon gros Black'n'Roll dans la tronche en sautillant un godet à la main. L'attaque est directe et frontale avec une entame sur
Black Metal Punks, hymne fédérateur s'il en est, qu'il est facile de reprendre en chœur. Le ronronnement de la Rickenbacker du bassiste fait vibrer nos cages thoraciques tandis que le chanteur/guitariste, à l'énergie contagieuse invite sans cesse le public à picoler. Les titres courts et punchy s'enchaînent dans une ambiance bon enfant de joyeux bordel et ce sera même le staff, dans un rare moment de relâchement pour eux, qui lancera un pogo ! En plein milieu d'un morceau, survient une coupure de courant, le groupe ne se laisse pas déstabiliser et continue, avec le sourire. Bon, on n'entend guère que la batterie, mais les fans sur le devant de la scène, dont les membres de
DESTRUKT, sont là pour hurler les paroles. Un peu dommage que le concert se termine plus tôt de cette façon, mais quel excellent moment, je les quitte à regret mais avec la banane !
DELETERE
Il aura fallu un petit moment pour rétablir la sono (ce qui m'aura permis de chaleureuses retrouvailles avec les deux guitaristes de
PANYCHIDA), les Québécois n'en sont que plus attendus. Il faut dire qu'ils n'usurpent pas leur statut de sensation Black Metal du moment après la sortie de l'excellent
De Horae Leprae. La nuit est enfin tombée, le public s'est massé devant la scène et les musiciens délivrent une prestation intense accueillie avec ferveur par des festivaliers conquis. Un set brise-nuques par excellence, au rythme des blasts incessants et des riffs incisifs de ce Metal noir car les titres s'enchaînent sans un instant de répit. La démonstration de
DELETERE, c'est de faire du neuf avec de l'ancien, la preuve que c'est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes, dès lors que l'on maîtrise son sujet. Un des moments forts du festival.
AURA NOIR
Loin de moi l'idée de ne pas reconnaître l'importance de ce groupe dans le paysage musical qui nous occupe, mais j'ai un problème avec eux : ils m'ennuient... Très rapidement en version studio, un peu moins en live, et encore, leur prestation au NETHERLANDS DEATHFEST 2018 m'avait carrément parue pénible. Le cadre et le format du FOREST FEST leur conviennent déjà bien mieux. Leur plaisir d'être là (ah cool, ils aiment quand même être sur scène) est rapidement communicatif, les poings sont levés et le public, jusque-là peu enclin à manifester son enthousiasme, semble prêt à rester jusqu'au bout de la nuit et ça a bien failli être le cas ! « Last song for tonight », « one more », j'ai arrêté de compter, ils ne voulaient plus partir, les bougres !
SAQRA'S CULT
Le Black Metal a usé jusqu'à la corde la thématique des légendes scandinaves, CULT OF FIRE s'est approprié le créneau de la mythologie indienne, les Belges de
SAQRA'S CULT nous emmènent vers d'autres contrées plus lointaines, l'Amérique précolombienne. Ceci dit, ne vous attendez pas à entendre jouer l'intro d'
El Condor Pasa à la flûte de Pan par des mecs affublés de bonnets en laine multicolore, faut pas déconner non plus ! Deux autels sont placés de part et d'autre de la batterie, des bougies éclairent statuette de divinité maligne et stèle rituelle, l'encens brûle à profusion. Personnellement, je ne suis pas prête d'oublier ces
Forgotten Rites, titre de l'excellent premier album sorti en 2017, bourré de riffs plus savoureux les uns que les autres (chapeau bas à l'unique gratteux qui gère grave), de blasts dévastateurs entrecoupés de breaks arrivant à point nommé. Que dire de l'imposante mais ténébreuse sobriété du chanteur à la prestance et à la voix impressionnantes ? Occulte à mort pour un des meilleurs concerts du week-end, si ce n’est le meilleur pour moi.
BILAN :
Un mot sur le son, c’est quand même sacrément important, hein ! Je l’ai trouvé de bon à très bon dans l’ensemble, pas grand-chose à reprocher de ce côté, bien que l’on ne soit jamais à l’abri de couacs par-ci par-là. Les show-lights sont simples mais comme la plupart des sets ont lieu en plein jour, ce n’est absolument pas dérangeant, d’autant que des efforts notables sont faits pour les concerts en nocturne.
Un coup de gueule car il en faut un, mais ça, l’orga n’y peut vraiment rien, c’est une partie du public qui reste une minorité, mais c’est celle, hélas, qui se fait le plus remarquer : ceux qui ne viennent que pour se torcher la gueule entre potes sur le camping et ont même l’audace de se vanter de n’avoir vu aucun concert ou presque. Pas le courage de se rendre devant les groupes, mais tout plein d’énergie lorsqu’il s’agit de brailler toute la nuit avec en point d’orgue des chants et/ou conversations aux paroles idéologiquement indésirables.
Je ne sais pas si le FOREST FEST deviendra un incontournable annuel pour moi, mais ce qui est sûr, c’est que je continuerai à surveiller ses affiches et à y revenir si elles m’intéressent. J’avais déjà eu grand plaisir à participer au SEQUANE FEST en 2015 et apprécié à sa juste valeur le travail abattu par LA HORDE SEQUANE dans la région. Je ne peux que saluer l’investissement de toute l’équipe pour rendre pérenne ce festival qui a l’immense mérite de proposer des groupes jeunes ou moins jeunes, prometteurs ou confirmés, rares en fests et encore plus en salle (je n’avais vu auparavant que deux groupes sur les dix-neuf de l’affiche), déployant toute la riche palette des sous-genres du Black Metal, du trve au sympho en passant par le Black/Thrash, qui à mon sens est le style qui a particulièrement brillé cette année. Le succès semble avoir été au rendez-vous au vu de la fréquentation, je leur souhaite la même réussite pour les éditions à venir.
Les pères fondateurs, souvent cités et honorés, parfois même repris par les musiciens sur scène, peuvent être fiers de la relève qui semble assurée : UNDER THE SIGN OF THE BLACK MARK !
7 COMMENTAIRE(S)
17/07/2018 16:47
17/07/2018 14:42
Mais non! Tu n'as pas fait une chose pareille??? Quel dommage...
En tout cas, c'était super cool de te rencontrer!
Merci à tous pour vos commentaires!
17/07/2018 12:20
17/07/2018 09:10
17/07/2018 09:03
Et coup de chapeau pour le cadre peu habituel et qui rend grace au genre !
17/07/2018 09:03
17/07/2018 08:53