Ascension + Necros Christos + Venenum
Live report
Ascension + Necros Christos + Venenum Le 07 Février 2019 à Paris, France (Backstage)
Il est écrit quelque part que mes soirées au Backstage seraient toutes précédées de journées de merde… le ciel s’acharnant d’autant plus sur moi que je sors invariablement du métro lorsqu’un crachin aussi soudain que glacial s’abat sur ma tête. Je ne suis donc pas très en avance - et accessoirement trempée - lorsque je pénètre dans le pub O’Sullivans et pour couronner le tout, VENENUM a démarré son set en avance sur le running-order annoncé…
Tandis qu’au même moment, le Zénith faisait le plein avec GHOST et CANDLEMASS, Garmonbozia se donnait des petits airs Kill-Towniens en proposant un plateau 100% cousins germains, avec deux groupes de Death Metal présents à Copenhague en 2018, NECROS CHRISTOS et VENENUM (tous deux issus de la même écurie Sepulchral Voice Records), auxquels se sont greffés les blackeux d’ASCENSION. Malgré ce combat inégal qui me faisait craindre la défection d’une partie du public parisien (je garde en mémoire cette même salle presque vide lors du concert de MOURNFUL CONGREGATION versus KREATOR & Cie en décembre dernier), l’appel du dernier concert de NECROS CHRISTOS à Paris a été entendu et il y a presque foule ce soir.
VENENUM avait donc commencé plus tôt que prévu, disais-je. Tant pis pour moi, j’ai tout de même grapillé les dernières notes du premier morceau, mais il n’y a pas de temps à perdre. Je convoque les spectres, les hallucinations et les visions de films d’épouvante et me laisse glisser au cœur d’un effroyable songe d’une nuit d’hiver. Rien de tel que l’enchaînement des trois Trance of Death pour être plongé dans l’univers poétique mais cauchemardesque de VENENUM grâce à des compositions ultra travaillées, alliant mélodie et brutalité, élégance et originalité. Sous des lumières majoritairement bleues, les Allemands n’usent d’aucun jeu de scène bien que les têtes chevelues s’agitent, mais les musiciens restent concentrés et ne communiquent pas du tout, à l’exception d’un timide poing levé en guise d’au revoir. Avec un très bon son (sans être exceptionnel non plus), VENENUM a délivré une belle prestation, mais cette dernière, en raison de conditions bien plus modestes, reste logiquement en deçà de celle de Copenhague où le show-light avait sublimé l’atmosphère onirique des merveilleuses compositions des Allemands.
Avec seulement un EP qui commence à dater (2011) et un album (2017), j’espère qu’ils reprendront bientôt le chemin des studios.
Setlist:
. Merging Nebular Drapes
. Lunar Tombfields
. Bewitched Craft
. Trance of Death, Part I: Reflections
. Trance of Death, Part II: Metanoia Journey
. Trance of Death, Part III: There Are Other Worlds...
Quand ASCENSION rime avec déception… Eux aussi ont eu la mauvaise idée de commencer en avance, mais finalement mon ennui n’en aura duré que moins longtemps. Peu convaincue par Under Ether à sa sortie, bien qu’il ne soit pas mauvais en soi, mais surtout très convenu, j’étais malgré tout curieuse de les revoir après leur passage au Fall of Summer en 2014. Première constatation, exit la jeune fille à la basse, remplacée par un grand échalas, poser comme pas deux, qui en fait des caisses, à grands renforts de ventilateur capillaire et de buste renversé en arrière – pas forcément aux moments appropriés en plus - ce qui a déjà le don de m’agacer. Mais c’était sans compter sur le talent inouï du chanteur à provoquer mon irritation : charisme d’une moule, headbanging même pas en rythme en mode Ozzy Osbourne, attitude penaude du gosse qui se fait gronder par sa maman pour être revenu avec son invariable t-shirt blanc dégueulasse et troué, bavardages incompréhensibles et, chose impardonnable, chant très approximatif : dès qu’il sort du growl linéaire, ça déraille, c’est pas juste et ça écorche l’oreille. Le son est parfois brouillon ou sont-ce les musiciens qui sont un peu à la ramasse ? Seul Grant Me Light, par affection, me sortira un tant soit peu de ma consternation. Je regarde autour de moi, ça taille le bout de gras, ça baille, ça vide des pintes et ça déserte même la salle. Les musiciens quittent la scène sous de timides applaudissements. Je ne dois pas être la seule à être déçue ce soir. Bon, elle est facile et un peu naze, mais je la fais quand même… je ne pense pas me déplacer à nouveau pour les voir sur scène, je me contenterais de me consoler en réécoutant…Consolamentum qui reste un excellent album.
Setlist :
. Ever Staring Eyes
. Fire and Faith
. Ecclesia
. Grant Me Light
. Dreaming in Death
. Thalassophobia
. Mortui Mundi
. Consolamentum
Je suis un brin émue à l'idée de voir NECROS CHRISTOS pour la dernière fois. Jusqu’à présent, je les ai toujours vus en festival où ils ont en permanence trusté les premières places de mes podiums (WOLF THRONE SUPPORT 2015, METAL MEAN FESTIVAL 2015, KILL-TOWN DEATH FEST 2018). Difficile de rester objective face à ce groupe pour lequel j’ai le plus grand respect et dont la discographie ne m’a jamais déçue. Je soupçonne même d’être ensorcelée depuis ma brève rencontre avec Mors Dalos Ra en 2015 au cours de laquelle ce type a forcément déposé de puissantes phéromones sur moi. Après cette dernière performance, le premier mot qui me vient à l’esprit, c’est la classe, la Grande Classe même. NECROS CHRISTOS a offert un magnifique set de Death Metal, teinté de Black, puissant, racé, élégant, servi par des musiciens talentueux et investis, au doigté précis. J’ai même l’impression que le chant rocailleux de Mors Dalos Ra, déjà très séduisant, a gagné en intensité (ah, ces petits « ugh » !!!). Quant au batteur, quel plaisir de suivre sa gestuelle ample et fluide ! Sans artifice, avec le meilleur son de la soirée et une setlist axée sur leur dernier album pour mon plus grand plaisir (dit-elle après avoir surkiffé Black Bone Crucifix et Necromantique Nun !) NECROS CHRISTOS m’a une fois de plus embarquée dans son univers. Quand tu as l’impression d’être dans une bulle et que le temps glisse sur toi…
Mors Dalos Ra, qui a définitivement abandonné la tunique brodée et arborait une veste à patchs (backpatch The Doors, quel homme de goût !) n’a pas omis de remercier plusieurs fois Paris d’être venu les voir.
NECROS CHRISTOS tire sa révérence de la plus belle des manières : en nous ayant offert en 2018 leur ultime album DOMEDON DOXOMEDON en guise d’œuvre testamentaire (un triptyque de près de deux heures, excusez du peu !) et en délivrant une dernière prestation parisienne conforme à son image : humble, mais efficace et sincère. Il convient de rendre hommage à ces musiciens à la carrière et l’attitude exemplaires, auteurs d’une œuvre solide et cohérente. Un parcours un peu discret, mais sans faute, s’achève aujourd’hui pour NECROS CHRISTOS.
Setlist :
. I Am Christ
. Tombstone Chapel
. He Doth Mourn in Hell
. Curse of the Necromantical Sabbath
. Daemonomantic Fog Lay Upon the Tombs of Succoth
. Black Bone Crucifix
. Va Koram Do Rex Satan
. The Guilt they Bore
. Exodos
. Necromantique Nun
. Baal of Ekron
| ERZEWYN 9 Février 2019 - 732 lectures |
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