Pas moins de quatre bonnes raisons m’ont poussée à me rendre au Gibus en ce dimanche 23 février 2020 :
- découvrir pour la première fois sur scène DREAD SOVEREIGN, l’une des autres formations d’Alan Averill, aka Nemtheanga de PRIMORDIAL,
- revoir encore WOLVENNEST pour confirmer (ou infirmer, je l’espérais) mon opinion mitigée sur leurs performances live,
- revoir encore SATURNALIA TEMPLE pour me reprendre une bonne fessée (et accessoirement prendre ma revanche suite à l’annulation de leur date en juin 2019),
- reprendre la plume pour mon premier live-report de l’année 2020 après des semaines sans un concert (potable) à me mettre sous la dent.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne se bouscule pas au portillon devant le Gibus à mon arrivée et lorsque je descends dans la salle, à peine quelques dizaines de personnes déambulent nonchalamment entre le bar, le stand de merch et le devant de la scène. Qu’importe ! Les Irlandais de
DREAD SOVEREIGN prennent possession des planches à l’heure convenue et ouvrent les hostilités devant un parterre vraiment clairsemé. Alan Averill, charismatique front-man de PRIMORDIAL, certainement plus accoutumé à des salles combles et une ferveur autrement plus manifeste lorsqu’il s’agit de son groupe phare, ne semble pas décontenancé pour autant. Débarrassé de son make-up et de sa panoplie capuche-colifichets, basse en main, ce qui entrave malgré tout sa fougue habituelle, il en impose toujours autant, car avec lui tout passe par le regard (oui, oui, je frissonne toujours quand j’ai l’outrecuidance de penser que ses yeux se posent sur moi !). Mais, mais, mais … DREAD SOVEREIGN, c’est aussi Bones, cet incroyable guitariste, qui m’avait fait forte impression l’an dernier à Bruxelles, lors du festival A THOUSAND LOST CIVILIZATIONS, avec DIKASTERION, TERRIFIANT, mais aussi SATURNALIA TEMPLE, trois groupes à qui il avait prêté main forte pour l’occasion. C’est qu’avec ses quarante kilos tout mouillé, sa tignasse emmêlée, il lui volerait presque la vedette, le bougre ! Véritable guitar-hero, au jeu fluide et passionné, ce gars a un rapport limite charnel avec sa guitare et c’est un plaisir infini de le voir danser, flirter avec son instrument, qu’il caresse avec brio ! Musicalement, rien de très exceptionnel ni de très novateur, mais c’est suffisamment bien foutu et joué avec assez de conviction pour offrir un chouette set de Doom, d’une facture plus qu’honorable. Alan Averill aura l’occasion de nous faire la démonstration de la large palette de ses prouesses vocales, entre tirades larmoyantes et envolées hargneuses, sans oublier le chant nasillard à la Ozzy, puisque la setlist mettra à l’honneur deux grandes figures tutélaires du Metal extrême avec la cover du titre
Black Sabbath et celle de
Live Like an Angel (Die Like a Devil) de VENOM (dont il arbore justement un t-shirt) au rythme plus endiablé, bien appréciable, sans pour autant casser l’ambiance homogène de la prestation. Quelques problèmes de son, avec un persistant problème de larsen sur la basse d’Alan, viendront perturber le début de set, sans que la performance n’en pâtisse de trop et sans que ce dernier ne s’en formalise plus que ça. Ce n’était certes pas le concert de l’année, cependant, j’ai passé un fort agréable moment avec DREAD SOVEREIGN : j’ai découvert une autre facette d’Alan Averill, en musicien appliqué et à l’attitude humble, ce qui est tout à son honneur, et pris toute la mesure du talent de son excellent guitariste en la personne de Bones.
Setlist :
. Thirteen Clergy to the Flames
. This World Is Doomed
. Twelve Bells Toll in Salem
. Live Like an Angel (Die Like a Devil)
. Black Sabbath
. We Wield the Spear of Longinus
L’attente est un peu longuette pendant les balances de
WOLVENNEST. Faut dire qu’il y a du monde sur scène et un encombrant matos à installer, l’un des guitaristes se retrouve relégué dans un coin, à la limite du hors champ de la scène. Faut croire que ce sont les Belges qui ont rameuté le public ce soir, l’affluence sera à son maximum durant leur prestation. Hype, quand tu nous tiens ! Qu’on soit bien clair, j’aime beaucoup WOLVENNEST, mais vraiment, hein ! Immédiatement séduite à la sortie de VOID, quelle n’avait pas été ma partielle déception lors de leurs prestations à Bruxelles en mars 2019 et au Glazart, le mois suivant, en raison des défaillances patentes de Sharon Shazzula au chant : manque de justesse, manque de profondeur, mise en place hasardeuse. Hélas, mes réserves se sont une fois de plus confirmées : je constate les mêmes défauts, je soupçonne le groupe (ou l’ingé son ?) de vouloir cacher la misère derrière un maximum d’effets, écho et réverb’ en tête, j’ai l’impression d’assister à un mauvais play-back… J’en viens même à me demander si le choix des titres, avec le moins de chant possible, à l’exception de leur « tube »
Ritual Lovers, sur lequel il est difficile de faire l’impasse, n’est pas dicté dans le but inavoué d’éviter au maximum à Sharon ses écueils. La pauvre a, de surcroît, joué de malchance, avec un micro récalcitrant pendant de longues minutes, notamment sur
Unreal, s’ensuivit pour elle un grand moment de solitude et d’embarras très perceptible. Ça se gâte clairement, au détriment de l’ensemble du groupe, qui reste de marbre, au point que j’en oublie d’apprécier comme il se doit l’excellent travail de ces trois guitaristes, Mongolito en tête, dont j’affectionne particulièrement l’attitude détachée et le jeu tout en finesse. Car, côté instrumental, ça reste très solide, grâce à des musiciens appliqués, brillants créateurs d’ambiance. L’invitation au voyage était encore une fois plus que tentante, elle contenait de belles promesses, aériennes et voluptueuses, c’était le moment de
Partir, mais j’ai fait un méchant blocage : une fois que l’on me pousse à quai, j’ai beaucoup de mal à remonter dans le wagon…
Setlist:
. Partir
. Ritual Lovers
. Unreal
. Void
. Out of Darkness Deep
Tiens, tiens, une tête qui ne m’est pas inconnue ! Jeremie d’EMPTINESS prend les commandes de la console (c’était l’anecdote pseudo-croustillante Voici-Gala-MetalZone du jour !) avant l’arrivée sur scène du trio suédois de
SATURNALIA TEMPLE. J’étais très impatiente de les retrouver après leur concert dantesque de Bruxelles en mars 2019 et j’ai eu du mal à comprendre qu’une partie du public ait préféré rentrer dans ses pénates après WOLVENNEST, les absents ont toujours tort, tant pis pour eux ! Et tant pis pour moi, qui suis passée complètement à côté de la sortie, le 20 février, de leur troisième album intitulé
Gravity. Ma foi, ce fut l’occasion de le découvrir puisqu’il fut logiquement mis à l’honneur ce soir. On y retrouve bien évidemment la patte (d’éléphant – comme le futal de son batteur) Stoner/Doom des Suédois, à ceci près que ces derniers semblent avoir un peu laissé de côté l’ambiance sombre et occulte qui les caractérisait jusqu’alors, au profit d’une atmosphère plus légère et davantage psychédélique. On expérimente aussi, puisque Peter Karlsson usera d’un archet sur les cordes de sa basse. Lorsque Tommy Eriksson, personnage assez intimidant au demeurant, trouve un riff, il en fait bien sûr un morceau et l’use jusqu’à la corde (héhé), mais diantre, avec quelle efficacité ! Que dire de ses soli, moi qui n’en suis pas franchement friande ? Ils se savourent sans modération, d’autant qu’ils se font rare. SATURNALIA TEMPLE a le don remarquable de poser sans effort et d’entrée de jeu une ambiance délicieusement oppressante, à la limite de l’hypnose thérapeutique (ah, l’étonnante sensation de bien-être !) grâce notamment à une excellente reproduction de leur son ultra saturé, tel un ronronnement de chat et de leur rythme langoureusement linéaire, aux effets d’une berceuse. Sans égaler l’incroyable prestation lors de l’ATLC de Bruxelles, les Suédois m’ont une fois encore procurée un énorme plaisir et je vais vite me pencher sur le cas
Gravity, qui semble très prometteur. Un petit regret : je n’aurais pas craché sur
Crowned With Seven. Un tout petit bémol sur le son, globalement très satisfaisant : la voix de Tommy m’a semblée parfois trop en retrait, mais rien de rédhibitoire. Un petit coup de gueule car j’aime bien râler : le quatuor de gros relous qui avait décidé de camper devant moi pour taper bruyamment la discute. Par pitié, si ça ne vous intéresse pas, restez derrière ! Les Suédois ont quitté la scène sans un mot, mais avec de petites courbettes en guise de remerciements, avant de revenir interpréter un dernier morceau pour ma plus grande satisfaction.
Setlist:
. Saturnalia Temple
. Mount Meru Is Tall
. Gravity
. Between the Worlds
. To the Other
. Snow of Reason
. Rappel (inconnu)
Voilà un week-end qui se termine de la plus belle des manières ! Une très agréable soirée dans l’ensemble : une chouette première fois avec DREAD SOVEREIGN, une confirmation avec SATURNALIA TEMPLE, ces derniers me faisant presque oublier la semi-déception (sans trop de surprise) de WOLVENNEST. Un grand merci à P.N.A, qui avait organisé cette date en partenariat avec, ô surprise, A THOUSAND LOST CIVILIZATIONS.
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