Normalement, je n’aurais jamais dû assister au
Winter Rising Fest 2022, initialement programmé sur deux jours à Bessancourt. L’affiche faisait pourtant rêver mais, ne serait-ce que pour des questions purement logistiques, m’y rendre était impossible. Sauf que, et j’utiliserai donc le conditionnel pour tous les propos qui suivent, il semblerait qu’il y ait eu des pressions antifas sur ce festival du fait de la présence de
FORGOTTEN TOMB, qui traînerait derrière lui une vieille accusation d’un magazine allemand d’être un groupe nazi, cela plus d’autres griefs : des partages d’affiches avec des groupes douteux, des Guest avec qui il n’aurait pas fallu, des conversations récupérées sur des forums où des Internautes les affilient à la mouvance NSBM… Cela mériterait d’être débattu, ou pas selon votre position sur le sujet, j’imagine que l’annulation m’aurait rendu dingue si j’avais eu ma place mais le malheur des uns faisant, hélas, le bonheur des autres, je me retrouve en possession d’un billet pour la première des trois soirées réorganisées au Klub afin de me régaler les oreilles avec
EGGS OF GOMORRH,
SKELETHAL et le trop rare
OUTRE-TOMBE. Par conséquent une nuit, ou plutôt une fin d’après-midi compte-tenu des horaires, placée sous le signe de la finesse et de la douceur de vivre.
A peine le temps de prendre une canette de Cloudwater chez
Bières Cultes qu’il est déjà 18h20.
EGGS OF GOMORRH fait tomber la foudre. J’avais sincèrement adoré l’album
« Wombspreader » (paru en juin de cette année), littéralement soufflé par la violence et la technique du
black death metal des Suisses. Et à la différence de mes petits camarades présents, j’ai encore plus apprécié la prestation délivrée sur la scène du
Klub. Déjà, le son était étonnamment bien équilibré, on a donc échappé à la vieille purée qui pénalise trop souvent les formations les plus extrêmes, mais surtout on a pu se rendre compte que le boulot fait en studio n’est pas de l’esbrouffe : le batteur est vraiment impressionnant, le chant hyper vénère, très agressif, et que ce soit du côté de la basse ou de la guitare, ça tricotte sec des riffs chargés de poudre à canon. Grosse impression donc me concernant, même si je reconnais bien volontiers que c’est encore pour le moment de la deuxième division et que l’on sent peut-être encore trop les influences d’un
ANGELCORPSE mais j’étais tout guilleret à l’idée de voir ce groupe et je n’ai absolument pas été déçu. Ce vendredi débute fort, sous les meilleurs auspices (ou hospices, après tout ne sommes-nous pas là pour communier, comme aiment à le dire les journalistes en mal d’inspiration ayant toujours une formule toute fait dans la poche ?). Quoi qu’il en soit, je m’offre le t-shirt orné de la pochette du dernier album, sublime, avec en plus la joie de découvrir qu’il est décoré d’un back tout aussi somptueux, les quinze balles les mieux investis de la soirée assurément.
Setlist :
1. Impotent Rebirth
2. Shrine of Disgust
3. Disciples of Terror
4. Beyond Filth
5. Hateraped Oblivion
6. Wombspreader
7. Flail of Obedience
8. Eggomorph
J’avais déjà pu voir les Lillois de
SKELETHAL en juillet pour leur concert avec
CONVULSE, également au
Klub, et les Français avaient clairement volé la vedette à la tête d’affiche. Allait-il en être de même ce soir ? Je ne suis pas seul à penser que oui. En ce moment, rien que sur le territoire, j’ai du mal à citer une formation qui délivre un
death metal old school qui soit au moins aussi bon que celui-là. Ces quatre gars ont pigé un truc, ils ont su digérer leurs influences suédoises (le trio gagnant
DISMEMBER,
GRAVE,
ENTOMBED) pour régurgiter un
death hyper efficace, exécuté de main de maître, à la fois brutal et groovy, épais mais audible voire mélodique lors des incursions solos. En un mot, c’est du très bel ouvrage ! Encore une prestation impeccable pour
SKELETHAL, que j’aimerais à présent voir sur une scène un peu plus grande. Quoi qu’il en soit, le prochain album risque de faire très mal, ça sent les podiums de classement de fin d’année.
Comme nos compatriotes ont participé à un split en octobre avec
OUTRE-TOMBE, quoi de plus normal que de retrouver les Canadiens en tête d’affiche ? Après trois albums («
Répurgation »,
« Nécrovortex »,
« Abysse mortifère »), le groupe a conquis le cœur des francophones (il faut dire que le
death chanté en français est peu commun) mais pas que, les qualités de la formation s’étendant au-delà du simple maniement de la langue. Elle aussi pioche allègrement dans l’héritage suédois mais certains passages plus « guerriers » évoquent sans problème un bon vieux
BOLT THROWER, le tout étant en définitive aussi rustre que classique.
Il reste que les titres les plus anciens passent quand même mieux que ceux d’«
Abysse mortifère », d’autant que comme la formation évolue sur le même registre que
SKELETHAL, la comparaison est quasiment obligatoire. Et à ce jeu, comme dit précédemment, les Français l’emportent, j’ai trouvé leur prestation vraiment au-dessus, moins linéaire même si peut-être moins puissante (quoi que, cela resterait à démontrer) avec notamment des solos plus enlevés. C’était quand même l’occasion inespérée de découvrir
OUTRE-TOMBE en live, dans une salle que j’adore, évidemment que ce fut le chic moment pour tout le monde.
Setlist :
1. Abysse mortifère
2. Aberration
3. Coupe-gorge
4. La crypte
5. Sacrilège
6. Tombeau de glace
7. Cenobytes
8. Exsangue
9. Nécrovortex
10. Répurgation
11. Nécrophage
12. L’antre de l’horreur
Je ne participerai pas aux autres journées mais ceux qui y seront auront bien raison :
VARATHRON le samedi, ça pèse un maximum et le petit prodige turc
PERSECUTORY le dimanche démontrera certainement que le label
Godz Ov War Productions est à la pointe des groupes extrêmes.
Encore merci au
Klub pour avoir accueilli ce festival, on regrettera juste la rupture de stock de l’Aero Pale en pression ainsi que des Brewdog en bouteilles. Ils sifflent définitivement trop ces métalleux !
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