Je suis largué, un vieux schnock. Je comprends de moins en moins les choix du public
metal. Alors que les semaines précédentes,
Le Klub (Paris) affichait salle comble pour la venue d’
OSSUARY (live report
« ici ») puis d’
ANATOMIA, ou peut-être surtout
DRUID LORD (live report
« ici »), je me demande si nous étions plus de cinquante pour la venue de la paire
OLKOTH /
DEVANGELIC. Il me semblait pourtant que l’on n’était pas vraiment dans la même catégorie, alors quoi ? Faisait-il trop chaud en ce mercredi soir de début septembre ? La rentrée des classes avait-elle fait des ravages dans les rangs des êtres sombres peuplant habituellement ce lieu ? Parce que certes il y avait quelques visages familiers, mon camarade Petit Louis me glissant malicieusement à l’oreille que même le gars qui ressemble au Pingouin dans Batman est présent, comme toujours, mais il y avait aussi plein de jeunes plein de fougue prêts à en découdre dans le mosh pit… C’est le grand remplacement, je ne vois pas d’autres explications possibles à une telle désertion car l’affiche était somme toute alléchante.
Ce soir-là, l’ouverture revenait à
NIHILANTH, une formation parisienne à la discographie encore peu fournie (un EP «
Graceless Planet » puis le LP du même nom parus en 2021) et qui évolue dans un registre
death metal vieille école que mon ami Coco rapproche de la scène française des années 90, les
LOUDBLAST et autres
NO RETURN. Je ne mentirais pas, je n’ai vu que deux titres mais même si le groupe est signé chez
Great Dane Records, ce que j’ai vu et entendu m’a paru encore un peu léger. Ce fut pourtant là qu’il y eut le plus de monde, la population s’amenuisant au fil des prestations. Je vous le redis, c’est à n’y rien comprendre ! Tout ça pour conclure sur le fait que je n’ai pas eu le sentiment d’avoir manqué grand-chose, même si le disque m’a fait plutôt bonne impression sur une (rapide) première écoute. A creuser, certainement, mais aussi à revoir dans un état d’esprit moins taquin.
Comme nous sommes au large entre les deux étages ouverts du
Klub, c’est assez facile d’aller pisser et de commander à boire, pas forcément dans cet ordre. Cela pourrait sembler insignifiant mais ma prostate ayant déjà certainement vécu ses plus belles années, il est appréciable de ne pas faire la queue pour aller se soulager la vessie. Un petit coup d’œil au merchandising me laisse miroiter l’achat d’un t-shirt d’
OLKOTH, la pochette d’
« At the Eye of Chaos » étant signée
Paolo Girardi. Evidemment, le niveau de violence, de maîtrise et de charisme grimpe de plusieurs crans lorsque les Américains investissent la scène. J’avoue n’avoir pas eu le temps d’écouter l’album avant, c’est donc une découverte totale en live et diable que ce projet est séduisant ! Les tempos jonglent entre du bon blast et quelques ralentissements musclés, l’alternance vocale, même si les deux chanteurs évoluent dans un registre guttural assez proche, fonctionne superbement, c’est juste que la sonorisation n’avait pas enlevé ses moufles. La prestation est fulgurante, la musique est ample mais le rendu me semble très brouillon. Ainsi, je vois bien que le bassiste tartine son manche comme un damné mais j’ai un mal fou à réellement entendre ce qu’il fait ! Par conséquent, si les mecs en imposent scéniquement du fait de leur puissance de feu, les aspects les plus techniques sont noyées dans la mélasse. Je retiens donc principalement la haute efficacité des instants les plus lents, tout en me gravant à même le corps d’absolument écouter le LP dans les jours qui viennent. Beau joueur, je m’offre donc un petit plaisir textile coupable, lance des «
have a good tour » ainsi qu’un joyeux «
thanks for the show, it was great » (j’étais d’humeur loquace) aux musiciens, bref, ce fut le chic moment, encore un excellent concert savouré au
Klub qui, décidemment, n’en finit pas d’avoir une programmation attractive.
Bon, en vrai de vrai comme ça se dit désormais, j’étais quand même venu pour voir
DEVANGELIC. J’adore ce groupe italien depuis «
Resurrection Denied » (2014) et même s’il est vrai que ces musiciens ne sont jamais passés en première division, ils font partie des très solides figures du
brutal death. Tout ce qu’on aime ! En plus, j’ai rarement été placé aussi près de la scène, sur le côté droit, premier rang, je m’en suis mis plein les mirettes du colosse
Alessio Pacifici, qui n’a pas l’air si pacifique que cela. Comme la musique est beaucoup plus rustre que le prédécesseur, le son passe mieux. Le fait de n’avoir qu’une seule guitare doit aussi aider. Ainsi, la formation a déroulé le tapis rouge aux rythmiques écrasantes, aux blasts de trépanés, avec un
Paolo Chiti toujours retranché derrière sa longue tignasse mais qui n’a pas été avare en meuglements divers, sa voix en imposant tout de même salement. Les Romains récitent donc leur set qui n’est au final qu’en enchaînement de parpaings dans la gueule, ce n’est ni malin ni original mais ça on le savait déjà avant de venir. Personnellement, je suis juste ravi de voir ce groupe, je ne suis vraisemblablement pas le seul puisque parmi les rares personnes qui sont restées nombreuses sont celles qui secouent crinière et pogotent allègrement, c’est clairement la bonne ambiance.
Alors pourquoi une salle aussi vide ? Je ne crois pas que le même soir il y eut une affiche concurrente,
OSSUARY, qui est subjectivement inintéressant, a fait sold out, j’aimerais comprendre. Ou alors ça y est ? On est bon pour la casse ? Inutile d’épiloguer, ce fut un chic concert, une chic soirée, comme toujours au
Klub, une salle que l’on ne peut qu’aimer. Désolé pour les minutieux, je n’ai pas de set list à proposer mais à un moment il y a eu un titre qui allait très vite. Allez, à la revoyure comme disent les vieux ringards !
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