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DVNE + Fange + Mudbath

Live report

DVNE + Fange + Mudbath Le 24 Octobre 2015 à Montpellier, France (The Black Sheep)
Arrivée sur place au Black Sheep, dans le centre ville de Montpellier, un peu avant 21h – en avance donc ! – je vais commander une pinte de bière brune avant de sortir bavarder avec Ikea et un groupe de connaissances. Passées les minutes, une personne crie depuis le bar afin d'avertir tout ce petit monde que le concert va commencer. Car oui, il faut toujours compter une bonne demi-heure de battement entre l'horaire annoncée et le début des lives. Je me dirige donc à l'intérieur et longe le comptoir pour rejoindre la salle de concert situé au sous-sol et voir le premier groupe ouvrant les hostilités ce soir, à savoir les Avignonnais de Mudbath.


Après m'être délestée de cinq euros auprès de l'organisateur – le gérant de Lost Pilgrim Records – je prends place dans une salle bien vide avec Ikea. Mais rien de grave, les musiciens ne sont de toute façon pas encore entrés sur scène. En tout cas, j'étais contente de retrouver le groupe une seconde fois au Black Sheep après leur première prestation donnée le 31 janvier pour la release party de Corrado Zeller. En effet, j'avais dû partir avant la fin pour ne pas rater le dernier tram. Qui plus est, leur set avait été émaillé par des soucis techniques, le système électrique ayant fait des siennes, plongeant pendant un bon moment la pièce dans le noir. Heureusement rien de tout cela n'arrivera durant cette soirée ! La musique de fond cesse, les lumières se font moins agressives et la formation foule enfin les planches, prête pour faire bouger l'assistance – encore clairsemée. Ce qui marque d'emblée c'est le regain de professionnalisme dont fait preuve le quatuor. Tout est cadré au millimètre près, que ce soit le jeu de lumière et de fumée très bien orchestré ou encore l’enchaînement des titres sans aucun réel temps mort. Mudbath arrive à me plonger dans leur ambiance des plus léchées, alternant accélérations et grosses parties rampantes. Le bassiste est toujours aussi remuant, prenant bien l'espace entre les deux guitaristes et donnant un coup de fouet dans leur jeu scénique. Au niveau du chant, on retrouve également l'alternance entre le batteur Luke et le guitariste Mika. Néanmoins les parties de ce dernier – gagnant en charisme – semblent plus importantes, contrastant avec leur première prestation où le batteur tenait une place centrale. Un fait qui n'est pas pénalisant, Mika maîtrisant bien son art et arrivant à retransmettre moult émotions. Cependant si le show est carré avec des musiciens totalement habités – le seul bémol étant la voix du batteur que l'on entendait peu passé la moitié du set (peut-être que le micro a bougé durant leur prestation ou autres) – j'ai été un peu moins emballée par le rendu. En effet, le quatuor se montre moins agressif, mis à part sur les derniers titres, les passages atmosphériques prenant plus le pas sur le reste, flirtant même avec le post. N'étant pas forcément friande de groupe tels que Regarde Les Hommes Tomber et consorts, je ressort donc avec un sentiment mitigé, me posant des question sur l'évolution musicale que semble prendre le groupe.


Il est tant d'aller s'aérer et se désaltérer avec une seconde bière avant que ne débute le concert des Écossais de DVNE, étiqueté par eux-mêmes metal/progressif – Doom Doom Doom sur l'affiche. Ne connaissant pas cette formation et n'ayant pas eu la curiosité de jeter une oreille sur leur Bandcamp, je traîne un peu dehors, bavardant avec les un(e)s et les autres. Toutefois, par un quelconque miracle, j'arrive à bouger mon séant afin de me rendre dans la salle de concert, au sous-sol. Et grand bien m'en a pris ! Le son est un poil plus puissant que pour Mudbath et me surprend par sa rugosité, m'attendant à quelque chose de plus lisse. Les musiciens sont plutôt imposants, notamment le trio aux cordes, composé de deux guitaristes et d'un bassiste aussi massifs que barbus. Ces derniers vont facilement faire bouger le public – encore une fois clairsemé mais remuant – avec des riffs incisifs et prenants. Une musique des plus variées alternant passages tant plombés que grassouillets avec des parties totalement festives et jouissives. Un fait mis en relief par le jeu du batteur très carré et violent, qui s'en donne à cœur joie. Ses acolytes ne sont d'ailleurs pas en reste, l'un des guitaristes perdra sa casquette en cours de route, se livrant presque bataille à coup de riffs majestueux (aux forts relents heavy) et s’époumonant à tour de rôle. Un set à la fois gras, roots et dansant me faisant quelque peu penser à celui de Fight Amp (vu à la Secret Place). Impossible de rester statique durant le concert des Écossais qui joueront ici très peu de titres de Progenitor (un ou deux), la totalité de Aurora Majesty ainsi que des morceaux provenant de leur album à venir. Belle surprise !


Après une petite pause bien méritée à l'extérieur du bar, il est déjà temps de retourner au sous-sol et prendre une bière, au passage, pour voir le set de Fange, venant clôturer l'affiche. J'arrive dans la salle durant le premier titre et autant dire que les Rennais étaient attendus ce soir par une grande partie du public. Pour la première fois les premiers rangs sont bien fournis et ça balance la tête à tout va – en mode slow motion, sludge oblige. D'ailleurs au gré des minutes, une évidence se fait, traduite en une seule phrase : « Son de porc ». Impossible de rester sans les bouchons d'oreilles (du moins j'aurai essayé). Le groupe distille une musique des plus étouffantes malgré quelques décharges de violence bien senties, notamment les deux derniers morceaux joués (qui m'auront le plus convaincus). Fange nous écrase avec ces riffs lourds et traînants ponctués de touches noise drainées par le chanteur Jean-Baptiste – tenant le synthé. Un aspect donnant à la musique de la formation une touche particulière, suintant le malaise et l'occultisme. Si quelques passages et lignes de guitare me font penser à Huata (autre formation dans laquelle évolue le guitariste Benjamin Moreau), le côté crade des compositions – voire punk pour certaines – les démarque nettement. Le trio hypnotise le public, aussi possédé que lui, qui en voudra d'ailleurs toujours plus, réclamant un rappel. Mais si la majorité est conquise, cela n'est malheureusement pas mon cas – plus une question de goût qu'autres choses – décrochant à plusieurs reprises durant leur set. De même, le fait de les avoir vu en 2014 au Yellfest avec, en remplacement, Matthias Jungbluth (Calvaiire) au chant n'a pas dû aider – en dépit de l'excellente prestation de Jean-Baptiste.


M'étant déplacée pour revoir Mudbath, et également par curiosité, mon sentiment est donc partagé. Cependant malgré quelques points « négatifs », qui sont avant tout une question de ressenti, j'ai pu voir trois concerts de qualité. Une affiche cohérente où chaque formation paraissait se rejoindre dans ce que la musique a de plus primitif et plombant, tout en offrant un visage différent.

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DVNE + Fange + Mudbath
plus d'infos sur
DVNE
DVNE
2013 - Royaume-Uni
  
Fange
Fange
Industrial Death Metal / Sludge - 2013 - France
  
Mudbath
Mudbath
Sludge / Doom / Post Hardcore / Black Metal - 2011 † 2018 - France
  

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