On a vraiment de la chance en ce moment avec toutes ces dates de concerts qui s’enchaînent, bien qu’il ne soit pas toujours évident de choisir, surtout quand deux affiches tombent le même jour. C’est le cas ce lundi 11 septembre puisqu’on a le loisir d’aller écouter du Death au Klub, ou bien de faire une virée Grindcore à L’International. Bon, ça fait un moment que je ne me suis pas rendu rue Moret et j’avoue avoir délaissé le Grind ces derniers temps, donc allons découvrir 3RD WAR COLLAPSE et ses acolytes. Il s’agit d’une entité formée en 2016, composée de deux Brésiliens et d’un Finlandais, qui parcourt l’Europe sur la première partie de mois, à travers une dizaine d’événements (dont deux en France : Paris et Lyon). Et pour la date qui nous concerne, SERPILLIERE et GRIND-O-MATIC avaient été affectés au pré-lavage...
SERPILLIERE
10 ans cette année que les gars de
SERPILLERE mènent leur business (en partie familial) spécialisé dans les opérations de nettoyage, en particulier celui de décrassage des cages à miel !
Pas énormément de clients aujourd’hui devant le stand de démonstration mais cela n’empêche pas de commencer le ménage (sous de fraîches lumières bleutées), avec « Intro du Cul » en guise de remplissage du seau. Puis, on trempe la toile à laver dans une solution de
déterre gens composée d’un savant dosage d’extraits de « Deux Doigts dans la Gorge » (2014), du split avec
SHITFUCKINGSHIT (2015), de « Rehear-Sale 2021 » et d’un certain nombre d’outils de propreté encore non commercialisés (comme « Destop en Intraveineuse » ou encore « Wladimir Godemichet »).
Petites difficultés lors de l’essorage puisque le batteur se plaignait de ne pas entendre correctement les feedbacks de son collègue guitariste. Cela n’indisposa cependant guère le bassiste qui poursuivi le nettoyage avec un panache remarqué.
Maintenant, un peu de larsen en provenance de la guitare mais tout est réglé pour « Canard WC Commando » et on va pouvoir procéder au rinçage. Parmi les 23 mouvements professionnels effectués ce soir, on notera deux hommages : tout d’abord à
CHAROGNE avec « Tired of this Life » puis « The Kill » des vétérans de
NAPALM DEATH.
Il est temps de passer au séchage et de conclure sur « Peste Citron » afin de s’assurer que tout le monde sentira bon (même si on s’est fait infecter), après avoir passé ces trente petites minutes en compagnie de nos 4 hommes de ménage préférés, experts en Grind sale.
Ça a crié fort, surtout qu’ils sont trois derrière les micros (le bassiste et le gratteux ont joué l’équipe) et les Parisiens ont assurément rempli leur mission de débouchage d’oreilles, pas de problème ; de surcroît dans une ambiance particulièrement bon enfant.
GRIND-O-MATIC
Dans quelle mesure existe-t-il deux sous-genres que tout oppose au sein de notre style de musique favori ? Vous avez 35 minutes.
Merci aux 4 de devant d’avoir répondu « Oui, Grindcore et Prog », et de nous en avoir fait une belle démonstration !
C’est ainsi que – cette fois sous un éclairage rouge – était apparu un bien curieux collectif. Tout d’abord, le bassiste en polo, très appliqué (comme le guitariste), qui tient son instrument plutôt haut et qui est loin des clichés visuels du métalleux/coreux. Ensuite, une énergie incroyable déployée, avec un chanteur très présent qui s’était fait de temps à autre, une spécialité dans un cri aigu assez distinctif.
Bon, moins foufou que
SERPILLERE, ça sonne quand même plus proche de
NAPALM DEATH que de
DREAM THEATER, rassurez-vous. Puisque l’on en est aux comparaisons, ils sont aussi Parisiens et s’y connaissent également bien en lavage, si ce n’est qu’avec leur antériorité dans le secteur (leur concept date de 2003) ils ont eu la possibilité d’investir dans des solutions automatisées (« The Washing Session », 2007) et de nouvelles technologies (« Influencing Machine », 2023), comme le public (un peu plus nombreux pour ce deuxième groupe de l’affiche) a pu s’en rendre compte.
Le chanteur leur demande d’ailleurs à ce que ça bouge un peu, et finit par descendre lui-même dans la fosse afin de montrer l'exemple. Il a néanmoins fallu attendre 3-4 chansons plus tard pour que la faune de L’International lui réponde, et une bande de 7-8 gredins n'a – à partir de ce moment-là – quasiment plus arrêter de pogoter jusqu'à la fin du programme.
Bonne ambiance, pas d’incidents (sauf si on considère comme tel le brailleur qui s’est fait renverser sa bouteille sur la tête par un mec monté sur scène dans le but de commettre ce méfait) ; bien sympa !
3RD WAR COLLAPSE
J’espère que vous êtes prêts pour le coup de Kärcher car
3RD WAR COLLAPSE balance de la haute-pression, ça ne déconne pas !
La session avait pourtant commencé poliment lorsque le bassiste (qui me fait un peu penser à John Gallagher de
DYING FETUS dans l’attitude) prit quelques instants pour se présenter et introduire les chansons, en français s’il vous plaît ! Bon, on reste dans le rouge et le power trio international de Brutal Death/Grind déloge ce soir les impuretés grâce à 5 cartouches de « Damnatus » (leur 1er album, sorti en 2021) et 7 de « Catastrophic Epicenter » (inspiré par le Covid ?), leur très récent 2ème album, paru le 24 août 2023. J’aurai particulièrement été marqué par la compo très Slam « Headshot » (
vous allez danser nous avait-on prévenu) ainsi que le plus Grindcore « Lacerate the Rival ». Un peu de mélodie plus tard mais c’était surtout violent, brutal, et le groupe a gagné le respect de l’auditoire (j’ai même entendu quelqu’un demander « Mais pourquoi on n’a pas ça en France ?! »). En effet, ça a bien bougé devant la scène et le bassiste de
SERPILLIERE qui y a contribué, a mis l'ambiance (à en perdre son portefeuille !).
La dynamique a aussi été renforcée par les chants du guitariste et du bassiste qui, chacun derrière un micro, se répondait en ping-pong. Et comme souvent, ce genre d’exercice fonctionne bien et fait son petit effet en concert.
Je ne pourrais pas écrire un live report exhaustif sans mentionner l’admiration des spectateurs pour Kalle Lindfors, l’homme qui tient les baguettes. Son jeu de frappe a véritablement émerveillé tout le monde, j’en ai même vu le filmer (c’est quand même rare qu’on sorte son téléphone pour filmer spécialement le batteur, admettons-le) !
Au final, une bonne demi-heure suivie d’un rappel, et un franc succès pour leur première fois à Paris. Il va falloir réécouter ça à la maison.
Merci à InsurrecSound pour l’orga. J’ai déjà vu L’International plus remplie mais un lundi et avec un autre concert le même soir, pas évident ; j’espère qu’ils s’y sont retrouvés. En tout cas, côté groupes et inconditionnels de Grindcore, c’était un bon petit bordel, et je suis content de rentrer tout décapé ;-).
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