Un concert en décembre complet depuis fin août... Sans un camarade prévoyant, il est certain que j’aurais raté le « phénomène » du Blackened Deathcore symphonique LORNA SHORE dans cette belle salle d’une capacité de 1 500 personnes, soit l’équivalent de plus de 12 « Klub », qui est plutôt mon lieu habituel pour aller écouter du Métal. Allez, je vous raconte…
DISTANT
DISTANT aime nous rendre visite ! On les a en effet vus le 6 novembre 2022 à La Machine du Moulin Rouge pour accompagner
DECAPITATED et
DESPISED ICON, puis en tête d’affiche le 19 mai 2023 au Glazart et enfin, ce 6 décembre en ouverture de
LORNA SHORE. Donc 3 représentations en juste un tout petit peu plus d’un an, ils nous gâtent ces Hollandais !
C’est aujourd’hui leur plus grosse date française et à l’occasion de cette tournée, on voit que le
frontman a pris des cours d’animation de public. Il tient effectivement parfaitement son rôle de chauffeur de salle, voyez un peu ses demandes :
circle pit dès la fin du 1er titre,
wall of death pour le 2ème, faire crier ensuite « hey hey hey » de gauche à droite en marquant un stop au milieu, re
circle pit et un ultime
wall of death pour la route ! Vu la taille du Bataclan, c’est impressionnant : l’emplacement pris par le
circle pit est plus grand que le Klub ! Les fans se font également remarquer par des cris d’enthousiasme les 2 fois où le guitariste joue ses solos. Quant au chanteur (Alec Grnja), il nous ravit avec sa palette lyrique : gutturale, aigue et
pig squeals (« cris de cochons ») et il est temporairement suppléé par un certain Josh, invité à le rejoindre quelques instants. Alec est super visible, surélevé au bord des planches et on voit clairement aussi les autres musiciens sur cette haute et large scène. D’ailleurs, les connaisseurs remarquent peut-être que le batteur n’est pas Jan Mato. Il s’agit de René Gerbrandy qui s’est joint à eux pour cette tournée ; et on apprendra une semaine plus tard qu’il garde finalement définitivement sa place au sein du quatuor.
Les éclairages verts et violets accompagnent particulièrement bien le climat inquiétant et oppressant que l’on avait relevé à l’écoute de leur album « Heritage » sorti en février dernier. C’est l’opportunité pour eux d’en faire à nouveau la promotion, ainsi que de nous glisser de plus anciennes pistes issues de « Tyrannotophia » (2019) et « Aeons of Oblivion » (2021).
30 minutes montre en main de Deathcore aux ambiances froides et lourdes pour se mettre en appétit !
INGESTED
De retour à Paris après leur venue en mars à l’Elysée Montmartre en ouverture de
DARK FUNERAL et
CANNIBAL CORPSE, les Anglais d’
INGESTED prennent la suite. La rapide première sollicitation pour un
wall of death n’est pas hyper suivie mais après avoir joué deux titres et par là-même certainement gagné en légitimité vu l’appréciation de l’auditoire, leur nouvelle invitation connaît plus de succès et est même suivie d’un très gros pogo. Puis ils continuent d’animer la salle avec une nouvelle idée et de gentilles attentions. Ainsi, leur grogneur nous fait tous nous mettre accroupis avant de nous demander de nous relever énergétiquement pour sauter en rythme. En incluant la demande exprès d’assister à se relever quiconque tomberait à cette occasion. Je me dis que cela est sympathique d’aider son prochain quand je commence à entendre crier « Jésus, Jésus ! » ; que se passe-t-il ? Bon, je suis rassuré de comprendre que c’est juste un mec grimé comme le Nazaréen qui se fait acclamer en traversant le Bataclan porté par la foule. Bon, et sinon musicalement, on peut affirmer que leur Slam Death « c’est du lourd » comme l’écrivait Keyser dans sa chronique de leur split avec
CREPITATION et
KASTRATED. Les 2 pièces de « Ashes Lie Still », sorti l’année dernière chez Metal Blade Records, et 2 plus anciennes (dont une de leur 1er méfait) que l’on peut entendre ce soir nous le confirment pendant cette demi-heure bien active !
Les compères exagèrent néanmoins un peu à force d’appels répétés à passer au stand merch. Une fois ou deux ok, c’est comme ça qu’ils gagent de l’argent mais à la 3ème répétition, ça risque plutôt d’agacer et d’être contreproductif.
RIVERS OF NIHIL
Le quatuor de Reading (de Pennsylvanie, pas d’Angleterre), qui officie depuis 2009, fait son entrée sur une musique épique, ce qui suscite bien des attentes. Ils reviennent en fait rendre visite aux Parisiens un an après leur prestation de décembre 2022 au Backstage By The Mill avec
FALLUJAH. Depuis, pas de nouvelle production longue durée donc ce qu’ils jouent pendant les 3 quarts d’heure qui leur sont alloués se révèle être 5 titres extraits des 3 derniers albums, et quand même 2 nouveautés puisqu’ils nous avaient offert entre temps deux singles « The Sub-Orbital Blues » en juin, ainsi que « Hellbirds » en octobre, qu’ils nous proposent ce jour en live. Aussi bons soient ces récents morceaux, c’est un non pour moi à cause (comme sur d’autres de leurs chansons d’ailleurs) des passages pendant lesquels le batteur se lance en chant clair (mais pourquoi ?!).
Ceci-dit, ça reste une session correcte et pas de problème du côté du chanteur bassiste (Adam Biggs), qui nous mitraille avec son instrument et qui joue sa partition en se surélevant un moment, en compagnie de ses deux acolytes guitaristes (qui en profitent pour demander un
circle pit). Puis, Adam continue à exciter ses fans en leur demandant de suivre ses « hey hey hey » le poing en l’air, avant de donner le go pour un
circle pit. Ça réagit bien, je note une dizaine de
crowd-surfing dont celui de « Jesus II, le retour ». Leur Death technique, tantôt clair et progressif, tantôt bien plus sombre fait mouche, au point que la fille devant moi forme un cœur de ses mains, lol. Mais j’aurai préféré les 3 autres formations, plus captivantes et entrainantes, ce soir-là.
LORNA SHORE
De la diffusion de Métal en tout genre nous fait généralement patienter entre deux combos et cela est le cas depuis la pause entre
DISTANT et
INGESTED. Mais quelle surprise d’entendre des tubes de Pop après
RIVERS OF NIHIL ! Et surtout, de voir des bandes de jeunes femmes connaître les paroles par cœur et les chanter en remuant le popotin ! A lier au « phénomène »
LORNA SHORE et son insolente popularité qui l’amène à vendre jusqu’à des housses de couette et boules de sapin de noël marquées de leur logo ?! Sans parler de son chanteur Will Ramos, héro d’une véritable
fan mania (un coup œil sur les pages de ses réseaux sociaux vaut le détour). Les fanatiques du quintet américain rappliquent en nombre et cela se densifie dans la fosse. Car c’est maintenant au tour des Parisiens de profiter de la tournée promo de « Pains Remains » (élue « sortie Deathcore de l’année 2022 » sur plusieurs sites Internet) qui était déjà passée en France il y a 6 mois pour le bonheur des Lyonnais, Strasbourgeois et festivaliers du Hellfest.
Tout le monde est prêt pour le début du spectacle qui est lancé avec effets pyrotechniques, lumières dans tous les sens et profusion de jets de fumée montants. Sans omettre le jaillissement de « confettis » type flocons de neige, c’est la fête !
Niveau setlist, la majorité se voit évidemment consacrée à leur dernière offrande (7 des 10 bombes de l’album sont jouées) ainsi qu’à l’intégralité de l’EP « …And I Return To Nothingness » (2021)
[incluant la participation d’Alan Grnja sur « Of The Abyss »] plus le titre éponyme du très bon « Immortal » (2020). Ça hurle tout le temps dans la foule, en particulier pour le début de l’exceptionnel « To The Hellfire » dont les textes sont connus des spectateurs. Des
walls of death et beaucoup de
crowd-surfing démontrent la passion de l’assemblée (Will nous fait savoir qu’il a repéré « le Jesus » et ça a l’air de l’amuser).
Ça saute également dans quasiment toute la salle ! Quant à la zone de pogos, elle s’est considérablement élargie (il faut frôler les murs pour ne pas se prendre de coups) par rapport aux premières parties. Les artistes profitent un peu de leur statut, ils quittent à 3 ou 4 reprises la scène pour se faire désirer et mieux revenir. Quant au batteur, il jouit d’une position bien plus visible que celle des cogneurs précédents. Adam De Micco, le guitariste lead, que les éclairages mettent particulièrement en valeur est largement ovationné. Seuls le guitariste rythmique et le bassiste attirent peu l’attention et semblent être les oubliés de l’affaire.
Arrive le rappel et sans surprise, il est dédié à l’enchaînement des « Pain Remains I, II et III » (qui se termine avec les lampes des téléphones portables brandis, rhôôô – et je suis sûr que la groupie faisait encore des cœurs), soit environ 21 minutes qui portent au final la durée du programme à une heure dix.
Will est aux anges, il explique que ce show a été de loin son meilleur en France. Poli, il remercie les confrères des 3 collectifs qui ont joué avant eux, le public et - ce qui est peu courant -, la sécurité dont il a souligné l’importance, pour finalement nous souhaiter de prendre soin de nous.
Ce qu’enregistre
LORNA SHORE est tellement « parfait » que j’avais des doutes sur le rendu en concert. Alors, ce n’est pas aussi millimétré que sur CD mais il n’y a pas de triche. Le chanteur et les musiciens sont vraiment capables de reproduire tout ça live, bravo et respect.
Une belle expérience avec un son impeccable pour les 4 groupes, vraiment appréciable !
Dans la partie « Dialo » du Tyrant Fest, le constat était fait que les Métalleux présents étaient en majorité dans leur quarantaine/cinquantaine et on se demandait où étaient les plus jeunes. Eh ben, on a eu la réponse ce soir, ils vont voir LORNA SHORE!
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