J’avais loupé KRONOS au Tyrant Fest VI (ils jouaient le 2ème jour) et SETH est toujours une noirceur de spectacle, donc en voiture ! On suit la direction Melun pour s’arrêter à Savigny-le-Temple et rejoindre cette belle salle qu’est l’Empreinte (cf. présentation du lieu dans la conclusion du live report des Norvégiens de SHINING).
KRONOS
Pour la petite histoire, ce groupe de Brutal Death Metal s’est créé en 1994 et a sorti quatre albums avant de se séparer en 2017. Il semble que son deuxième LP, « Colossal Titan Strife » (2003), ait connu un grand succès et à l’occasion des 20 ans de cet opus, les Vosgiens ont décidé de se reformer. Ils se sont remis sur la route des concerts afin de célébrer l’événement et ont déjà enchaîné près de 10 dates depuis octobre dernier (dont celle du Petit Bain
chroniquée sur Thrasho), dans le cadre d’une tournée nommée à juste titre
Reunion Tour.
Ils partagent ce soir l’affiche avec
SETH et le public ne va pas être déçu du déplacement. Avec deux énormes kakémonos représentant des figures de la mythologie grecque en arrière-plan,
KRONOS a en effet décidé de nous envoyer directement dans le souterrain du royaume d’Hadès. La puissance du roi des Titans est impressionnante, les riffs sont colossaux et nous sommes achevés par les trois voix (
growls et
shrieks du chanteur + renfort au micro de la part du bassiste) qui, telles les trois têtes de Cerbère, veillent à ce que nos pauvres âmes ne se dispersent pas. Et quand ils nous promettent ironiquement
« On va enchaîner avec un peu de douceur », c’est pour mieux nous expédier aux Enfers ! Pour vous donner une idée de violence dégagée, ils feraient passer
DEICIDE pour du Hard FM. Ils parviennent également à assurer une certaine technicité et puisqu’on en est aux comparaisons, j’ai relevé sur un vieux titre un solo et une ambiance bien
dark digne d’un bon
MORBID ANGEL. Côté maîtrise des instruments, je me régale aussi lorsque le batteur mis à l’honneur sous les
spotlights entame seul le morceau suivant. Vous ajoutez à cela une équipe assez mobile ainsi qu’un chanteur qui
headbangue et on obtient une prestation de haute volée à voir absolument en concert. Et pas de souci si vous les avez ratés car ils continuent à se représenter et ils joueront cette année au Hellfest, au Brutal Assault (République tchèque) et au Motocultor Festival !
Photo de Helene James Crochet
Photo de Helene James Crochet
SETH
Comment ne pas faire le parallèle entre
KRONOS et notre tête d’affiche puisque les deux se sont créés à la même période (à un an près), ils ont splitté avant de se reformer et ils ont un ancien album qui a cartonné (
« Les Blessures de l’Âme » pour
SETH) ?
« Peut-être n’y a-t-il pas de hasards ? » comme le dit Heimoth (guitariste) dans l’
interview qu’il nous a accordée ce jour-là avec Saint-Vincent (chanteur).
L’ambiance occulte de leur prestation du soir n’est en tout cas pas liée au hasard car on s’aperçoit que la mise en scène a été préparée avec soin : autel recouvert d’une nappe noire sur laquelle reposent notamment un calice, un chandelier ou encore un crâne. Du
SETH dans toute sa splendeur, comme nous avions déjà eu l’occasion de vous le décrire l’année dernière dans le
report du premier
Cryptic Fest. Ce côté théâtral est renforcé par le
corpse paint des artistes, ainsi que par la tenue de Saint-Vincent (qui apparaît en tunique à capuche sombre revêtue d’une étole liturgique rouge carmin), sans oublier la toile gigantesque de Notre-Dame en feu, dont la peinture orne la pochette de
« La Morsure du Christ ». Nous assistons d’ailleurs quasiment au dernier
show célébrant cette offrande. La
set list lui rend donc naturellement hommage et on se délecte de compositions telles que « Métal Noir » ou encore « L’Hymne au Vampire, Acte III » (qui voit le chanteur incanter avec une statue de la Vierge Marie en mains). « La Morsure du Christ » est considérée comme la suite de leur 1er album, il est en conséquence tout à fait approprié d’y goûter une nouvelle fois. Et ce sont « L’Hymne au Vampire, Acte I » (pendant lequel Saint-Vincent se rapproche du bord de la scène avant de tendre vers nous son candélabre à trois branches portant des bougies allumées) et le fameux « … À la Mémoire de nos Frères » qui nous ramènent tous les deux plus de 25 ans en arrière. Enfin, le petit plaisir est de découvrir « Et que Vive le Diable ! » en version
live (je pense qu’il n’est joué que pour la 2ème fois), un extrait de leur nouveau recueil intitulé « La France des Maudits », que nous attendons impatiemment pour le 14 juillet.
Photo de Helene James Crochet
À la lecture de ce compte-rendu, vous vous doutez bien que j’ai passé un excellent moment. Ça aurait pu juste être plus peuplé « pour un vendredi soir. Il faut dire que la concurrence était rude : entre un lundi férié qui incite généralement les Parisiens à quitter la région et un concert Black Metal au Backstage, je comprends que certains choix ont dû être fait.* » Et si on ajoute les problèmes de RER qui ont empêché plusieurs fans de rallier Savigny, cela explique le petit espace entre les rangs. L’affluence était honnête mais une plus grande densité aurait peut-être favorisé un pogo et quelques slams. À moins que ce ne soit dû à l’absence – remarquée – sur l’estrade, de la donzelle dénudée offerte en sacrifice, qui avait occasionné un mouvement de foule lors de précédents programmes de SETH…
*Ça te va Sosthène si je pique une portion de ton
intro pour rédiger une partie de ma conclusion ;-) ?
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