Cinq ans après une première édition au Petit Bain, « LADLO in Paris » est de retour – cette fois au Backstage By The Mill – et nous propose de mettre à l'honneur trois groupes de son écurie que sont PÉNITENCE ONIRIQUE, AORLHAC et HOULE. La spécificité étant que HOULE a sorti son 1er album la veille, c’est donc leur « release party ». Je ne sais pas si cela explique le succès des réservations mais l’événement est sold-out depuis une semaine, mieux vaut ne pas se pointer sans billet si on espère rentrer. D’ailleurs, même avec sa résa, il faut patienter car il y a une file d’attente incroyable, jamais vu ça ici !
PÉNITENCE ONIRIQUE
Après une sacrée attente et avoir laissé défiler une queue monstrueuse, c’est donc dans un Backstage bondé et très frais (putain la clim’ !) qu’on rejoint le show des
pénitents. J’avoue que les revoir fait partie de ma motivation pour venir aujourd’hui, comme j’ai un excellent souvenir de leur prestation au
Tyrant Fest VI. Et je ne suis pas déçu de la
setlist qu’ils nous ont préparée, à savoir 4 titres de leur troisième offrande « Nature Morte », parue en novembre dernier (
chroniquée par Jean-Clint) et qui figure parmi le
top 2023 de notre rédaction, ainsi qu’un extrait de chacun des deux premiers albums (les morceaux « Souveraineté Suprême » et « Carapace de Fantasme Vide »).
Soit 40 minutes de Black Metal intense qui peuvent être puissantes, à gros renfort de
growls, comme plus paisibles ou techniques avec tappings à la clé. Le public parisien probablement en introspection, boit la musique des hommes masqués avant de sortir de sa transe. En effet pour le final, « Pharmakos » fait réagir les fans qui - poings (ou cornes selon la sensibilité des uns et des autres) - levés marquent le rythme avant de reconnaître la prouesse de
PÉNITENCE ONIRIQUE par des applaudissements.
En attendant leur prochain concert et afin d’en savoir plus sur ce groupe, vous pouvez toujours aller lire leur
interview.
AORLHAC
Leur dernière venue à Paris était il y a 4 ans et demi pour un concert au Glazart avec
NYDVIND et
GRIFFON. Depuis, les Cantaliens ont donné suite à leur trilogie en nous offrant « Pierres Brûlées » en 2021. À ce sujet, c’est en commençant leur
show de ce soir avec le
sample d’« Averses sur Peyre-Arse », l’instrumentale acoustique de ce dernier album, que le quintet plante le décor. Ceci, afin de mieux nous mettre dans l’ambiance de ses textes médiévaux occitans. Car c’est effectivement la thématique majeure de leurs histoires (cf. les interviews qu’ils nous avaient accordées en
juin et
octobre 2018), que le chanteur nous narre en français, avec le soutien du guitariste également derrière le micro. Guitariste remarqué à plusieurs reprises pour ses solos bien inspirés. Cela ne manque pas d’interpeler l’auditoire qui se fait d’ailleurs entendre à nouveau quelques instants plus tard, au moment où est annoncé « Le bûcher des Cathares », un titre qui a visiblement marqué les inconditionnels du groupe depuis la sortie de « La Cité des Vents » en 2010. Les applaudissements nourris, ainsi que la participation du public au refrain
salut à toi pendant « Au Travers de nos Cris » (2ème chanson du dernier opus) témoignent de son appréciation, un vrai succès !
HOULE
Ça enchaîne, 10 minutes suffisent pour que la tête d’affiche soit prête à commencer. A propos de leur positionnement au sein du
running order, leur 3ème place peut questionner par rapport aux deux précédentes formations qui ont plus de bouteille. Cela doit être lié au fait que l’on célèbre la parution de l’album des marins (voir
l'interview). Comme ils sont de Paris, je pense également que la présence de leur déjà solide
fan base locale peut faire partie de l’explication (on avait pu s’apercevoir de son soutien indéfectible durant l’escale d’
HOULE au Glazart pour la tournée avec
BATUSHKA). Ce soir est donc l’occasion de fêter
« Ciel Cendre et Misère Noire » dont toutes les pistes sont jouées, à l’exception de « Derrière l'horizon » (dommage car j’ai un petit faible pour son côté épique et presque Folk). L’EP n’est pas oublié puisque « Le Continent » est entendu en milieu de
set. J’aurais bien aimé aussi « Au Loin la Tempête » mais je comprends qu’il faille faire un choix. Et il s’avère heureux quand on voit des spectateurs accompagner Adsagsona sur le refrain
Seul, face à moi-même / Seul, face à ma terre !, tandis que d’autres ferment les yeux afin de mieux apprécier le moment. Pour revenir aux compositions du
full-length, un autre temps fort est lorsque les 5 acolytes se mettent à chanter le chœur de « Sel, sang et gerçures », une première qui fait son effet en
live. Ils poursuivent avec « Née des Embruns », ce qui est un pari dangereux. Effectivement, il dure 12 minutes et ça pourrait être casse-gueule car le risque de perdre l’assistance est réel, surtout après la longue introduction. Mais ça passe impeccable et le quintet quitte la scène après avoir conclu le programme par une ambiance plus tranquille. Comme au théâtre, les artistes reviennent, se mettent en ligne et saluent avant de repartir en coulisses. Ils sont acclamés et on croit longtemps à un retour pour un rappel mais très curieusement, c’est vraiment la fin (vu les filles en paillettes que j’ai croisées en sortant, je me dis qu’il fallait peut-être libérer la salle pour une soirée salsa ?). Voilà, 50 minutes qui ont ravi les fans, dont j’ai pu entendre certains dire dans les toilettes (le lieu de la vérité ;-)) : « C’était énorme ».
Photo de Hey Ho Putsch
C’est une date que j’attendais et je n’ai pas été déçu, donc merci à tous ceux quoi l’ont rendue possible. C’était réjouissant de voir le Backstage aussi densément peuplé : 400 personnes, ça fait du monde ! Ce qui m’a surpris vu l’affluence, c’est l’absence de pogo. Sûrement que les styles pratiqués n’étaient pas les plus appropriés pour ça.
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