Je n’aime vraiment pas écrire les live-reports. J’aime énormément lire ceux des collègues, hein, mais l’exercice me paraît toujours très fastidieux. Peur de me répéter, d’enchaîner les banalités, de tirer en longueur… Autant vous dire que je redoute un peu de bafouiller sur cette seconde édition du Lixiviat Festival. Mais c’est nécessaire, pour moi, en tout cas. J’avais déjà fait l’impasse l’année dernière, malgré un fest qui avait tenu toutes ses promesses – en même temps, difficile de me décevoir quand on aligne Chiens, Blockheads, Whoresnation, Massgrav, Ona Snop et Warfuck (entre autres) sur une seule et même affiche. Je pense que nous étions nombreux à espérer que les Lyonnais rempilent pour une seconde édition, les évènements Grindcore d’envergure étant, en France, particulièrement rares.
Et un peu moins d’un an plus tard, me voilà dans la bagnole, direction Grrrnd Zero à Vaulx-en-Velin. Une énorme banane fichée en travers de la trogne, que même l’abominable périphérique Lyonnais n’arrivera pas à faire disparaître. Quelle affiche, bordel, quelle affiche… Lixiviat fait un all-in, malgré les annulations de MooM (problèmes d’avion), LMDA et The Arson Project (problèmes de santé), remplacés tantôt par des têtes connues… Tantôt par des raretés. Mais on va y venir. Des températures autrement plus clémentes que l’année dernière (un 35° à l’extérieur / 45° à l’intérieur épuisant), un lieu toujours aussi accueillant, des gens toujours visiblement aussi heureux d’être là, suffisamment de merch pour mettre le compte en banque en PLS. Ouais, comme à la maison, et ce dès la première soirée du vendredi.
RAN (France)
Ouvrir un festoche, c’est une tâche un peu ingrate, on va pas se mentir. Le temps de chauffer les gens, d’essuyer les éventuels soucis techniques, l’affluence pas toujours au top… Mais
RAN va très, très bien s’en sortir. Un groupe que je connaissais de très, très loin, surtout grâce à la présence d’Ugo (
HORDUR, CIVILIAN THROWER, FUMIST…) à la batterie. Il va falloir que je me penche un peu plus sur le cas du trio, car leur mélange de Grindcore, de Punk et de Death Metal s’est avéré particulièrement savoureux. Entre la débilité des parties purement bulldozer et les cassures de rythme et nombreux breaks d’Ugo aux fûts, le set s’est révélé suffisamment énergique et déstructuré pour me scotcher tout au long de ses vingt minutes. Idéal pour hocher la tête en vidant sa première bière. Je vous invite chaudement à
écouter "Atrabilär", leur dernière sortie en date, histoire de prendre une bonne petite claque.
INSOMNIA ISTERICA (Suisse)
Très chouette découverte pour bibi ! Encore un groupe que je suivais d’assez loin, étant plus familier des dessins de Giulio (
Huere Artworks) que de sa musique.
« Vous qui entrez ici, abandonnez toute intelligence ». C’est un sommet de débilité qui va remuer l’assistance. Attila aux fûts, frappe poids lourd et glapissements criards, Giulio qui beugle ses borborygmes sur des riffs simplistes et simplets… Alors non, rien de
groundbreaking, comme disent les Anglais, mais putain, c’est vraiment le genre de Grindcore mono-neuronal qui fait chavirer mon petit cœur, et sait gratter là ou ça démange. C’est un peu l’effet
AGATHOCLES : c’est toujours la même chose, mais ça fonctionne. Alors pourquoi changer une équipe qui gagne ? Une chose est certaine, je vais faire un peu de spéléo chez
L’é Tütt Folklor Records pour parcourir leur milliard d’EPs et de splits.
HORSEBASTARD (Royaume-Uni)
Ma première grosse attente du festival. Les Anglais sont assez particuliers, en humour comme en Grindcore – la riche scène de Leeds en est la preuve. J’adore les Liverpuldiens et leur bien-nommé
equestrian blastcore sur disque (
"Giraffetermath" est une branlée aussi précieuse que nécessaire), j’étais très curieux de voir s’ils allaient pouvoir transposer correctement leur hystérie foutraque - et paradoxalement ultra carrée - sur scène. Verdict : Ouïe, quelle dinguerie. On voyait Trippy, le batteur, s’exercer au
pad sur le stand de merch dès l’ouverture des portes, et on a vite compris pourquoi. Le bougre est impressionnant, alternant
tempi supersoniques et
gravity blasts de mongolien. Chris Reese est un frontman incroyable qui va tremper son hoodie de la capuche à la poche ventrale, s’agitant partout frénétiquement, déconnant avec le public, ponctuant chaque titre d’un laconique
«Horsebastard. » avant de hurler de plus belle… On n'a pas compris grand-chose à ce qui se déroulait devant nos yeux, le
blastcore frénétique du groupe étant particulièrement difficile à suivre, sans structure récurrente. Mais entre sa bonne humeur communicative et le sérieux avec lequel il s’est échiné à nous ramoner les tympans, le quatuor aura mis absolument tout le monde d’accord – ça faisait la queue au merch, je vous le garantis ! Grosse attente, et franchement pas déçu. Horsebastard.
SHITBRAINS (États-Unis)
Deuxième grosse attente du fest. Un groupe que je ne pensais jamais avoir la chance de voir en France– qui plus est à deux heures de bagnole de mes montagnes. Largement inspiré par la scène
stop’n’go Européenne,
SHITBRAINS vient dérouler son Grindcore abâtardi de Powerviolence / Fastcore sur un public conquis d’avance. Deux personnes, mais quelle puissance de feu ! Le groupe de tous les superlatifs. Emi, claquettes/chaussettes et Anthony, sourire constant, sont visiblement très contents d’être là, presque émus – de leur propre aveu, Emi nous disant qu’en démarrant en tant que
"backyard band ", ils ne pensaient jamais se retrouver à faire une tournée européenne quelques années plus tard. Ils sont vraiment très mignons, mais ça ne va pas les freiner dans leur envie de ramoner les tympans de leur audience du jour. C’est plus ou moins la totalité de leur discographie qui sera explorée pendant le set (j’ai en tout cas cru reconnaître des tracks issues de leur split avec
YxAxD,
SORDO et
CONTROLLED EXISTENCE), et force est de reconnaître que ça fonctionne à mort : le jeu de questions/réponses entre leurs deux voix, les cassures de rythme brutales inhérentes au style, des riffs abrasifs au possible… Superbe, presque émouvant. Vous vous souvenez du sourire que j’évoquais en préambule ? Les deux Ricains ne l’ont pas quitté du week-end, que ce soit sur scène ou parmi le public.
Allez vite écouter et soutenir très fort.
P.L.F. (États-Unis)
LMDA ayant été contraint d’annuler sa venue au fest, il a fallu, pour Lixiviat, trouver un remplacement en urgence. J’apprécie les Strasbourgeois, hein. Mais bordel, la gueule du banc des remplaçants : c’est
P.L.F. qui assure leur créneau. Ouais ouais, je suis comme toi : j’ai dû me frotter les yeux et me pincer cinq ou six fois pour pouvoir y croire.
P.L.F. en France – pour la première fois depuis dix ans.
Pour le coup, ça, c’est vraiment un groupe que je ne pensais jamais pouvoir choper dans l’hexagone sans avoir à enquiller plusieurs centaines de bornes. D’habitude, les emmerdes arrivent plus vite que les miracles, mais là, autant vous dire que j’ai pas quitté le devant de la scène de tout le set. Ceux qui me lisent savent à quel point j’aime le groupe : démesurément. En plus d’être probablement l’homme le plus gentil du monde, Dave Callier est un monstre à la guitare – il fallait donc trouver un batteur à l’avenant, pour faire oublier Bryan Fajardo et remplacer Joe Dan De La Rosa. Un mystère jusqu’à l’arrivée derrière les fûts de Tonio, matraqueur fou de
WHORESNATION, qui va tenir la baraque haut la main. Une sacrée performance, ces petits coquins se permettant même d’accélérer le tempo de titres déjà bien véloces ! Un enchaînement de tubes, piochant un peu partout dans la riche discographie du projet (même si nous n’aurons pas droit au hit « Drowned in the Harbour », snif). « Blistered Dejection », « Trinitrotoluene Negation »… Le pit surchauffe, devient complètement débile, les gens montent sur scène, font tomber le micro, Dave arpente la scène avec des mimiques d’homme des cavernes, de la sueur absolument partout, je prends des pains, me mange l’enceinte de retour dans la tempe, et j’en redemande. Un set bien trop court, l’incroyable « Grinder of Fools » en guise de
encore verra Dave et Tonio s’évaporer presque aussi vite qu’ils étaient apparus sur scène. Merci pour ce moment, Messieurs, c’était au-delà de toutes mes espérances. Il est temps d’aller prendre l’air.
FEASTEM (Finlande)
Je vais emprunter au Roi lui-même la formule consacrée :
« Lourd, léger, professionnel ». Elle résume à merveille la prestation de
FEASTEM, tête d’affiche de ce premier soir. Auteurs de l’excellent
« Graveyard Earth », sorti justement chez Lixiviat en 2020. Bientôt vingt ans d’activité pour la formation, et franchement, pas un signe de fatigue dans leur prestation. Le son est juste monstrueux, permettant de se délecter du riffing typiquement nordique d’Olli et du jeu de batterie, hallucinant de vitesse et de constance, de Patrik. Dans sa bulle lorsqu’il tenait le merch, tout en retenue, Petri se révèle être un excellent frontman… Et un impressionnant chanteur, beuglant toute sa hargne sur le Grindcore enrichi au plutonium du groupe, résolument Punk dans l’âme. Si je devais être un peu chafouin, je dirais que les nappes ambiantes / bruitistes en guise d’intro et de ponctuations de set n’apportaient pas grand-chose à la sauce – j’aurais bien pris d’autres titres résolument énervés à la place ! Mais vraiment, c’est pour chipoter.
FEASTEM n’avait pas fait le déplacement pour trier les lentilles, et vu la tronche de mes comparses en sortant de la salle, tout le monde fut conquis par la puissance de feu du combo.
Une excellente première journée, en résumé. Servie par un son aux oignons, une organisation au poil (aucun retard à déplorer), et une équipe toujours aussi souriante et accueillante. Bonne bière et bonne bouffe, pour ne rien gâcher. Bref, après avoir perdu quelques litres de sueur et moult monnaie en t-shirts et LPs, il était temps d’aller mettre la viande dans le torchon, reprendre des forces pour la soirée marathon du lendemain.
Parce que le samedi, ce sont neuf groupes – j’en verrai huit – qui se partageront les planches, de la fin d’après-midi jusqu’à une heure du matin. Neuf groupes, dont quatre tchèques ! L’on connaît le terreau fertile pour le Grindcore qui se dissimule derrière le sigle « CZ », et ça va se confirmer tout au long de la soirée. Entre valeurs sûres et belles découvertes, et bien entendu, la très attendue raclée administrée par les vétérans de ROTTEN SOUND, que j’écoute depuis vingt ans mais que je n’avais encore jamais vu sur scène. Une honte qu’il me fallait réparer séance tenante.
INTERPUNKCE (République tchèque)
Inconnu au bataillon ! Près de dix ans d’existence pour le quatuor tchèque, pourtant. J’y allais, à la base, pour siroter ma bière tranquillement. Au final, j’ai pris un bon petit coup de pied au cul. Les gars ouvrent les hostilités de la plus belle des manières, distillant un Punk Hardcore hyper énergique, résolument
street et engagé à une salle qui se remplira petit à petit… Et ne mettra pas longtemps à surchauffer. Des titres hyper fédérateurs, bien composés, un
frontman ravi de pouvoir beugler toute sa hargne en sautant partout, une batterie cadencée qui appelle immanquablement le hochement de tête… Tout était là pour ouvrir l’appétit. Très bel apéritif. Un groupe
à découvrir et à soutenir.
BRÜNNER TODESMARSCH (République tchèque)
Idem que pour leurs compatriotes, je n’avais jamais entendu parler de
BRÜNNER TODESMARSCH avant de découvrir leur blaze sur l’affiche du festival. C’est d’ailleurs le seul groupe pour lequel mon ressenti sera assez mitigé. Un Punk Hardcore tirant largement sur le D-Beat, donc tout pour me plaire sur le papier, mais je ne sais pas… Une prestation assez statique et des titres qui ne me procureront pas vraiment l’envie de casser des bouches feront que je profiterai de la seconde moitié de leur set pour aller dévaliser le
merch. Sans rancune, mais j’avais soif, et vraiment peur qu’il ne reste plus de taille M au stand de Rotten Sound.
MARTØ (France)
Alors là, par contre, voilà un groupe dont je n’attendais pas grand-chose et qui a su me retourner comme un gant de toilette, ni plus ni moins. J’avais survolé leur premier LP, sorti en 2022, mais le chant beuglard typiquement PV dont
MARTØ use et abuse m’avait dissuadé d’y revenir. Grave erreur, les Lillois sont proprement monstrueux sur scène. Leur Powerviolence mâtinée de Punk, de Grindcore, de tout ce qu’on veut de -core, prend tout son relief en
live. Le public ne s’y trompe pas, multipliant les slams et les bousculades. Le second chanteur qui s’invite de temps en temps en renfort, au gré des titres, fait parfaitement le boulot, bref, ça tient la baraque et ça déroule du riff qui tue au kilomètre. Excellente surprise, et si ce n’est pas encore fait, je vous invite à (re)découvrir
leur premier méfait, sur lequel j’aurais définitivement dû insister.
KAKOTHANASY (Suisse)
Surprenant, à première vue, de retrouver un groupe de Brutal Death technique au milieu d’une affiche quasi-exclusivement Grindcore. Mais quand on voit le line-up, on comprend le pourquoi du comment. Lionel (
GROTESQUERIE, EXORBITANT PRICES MUST DIMINISH à la guitare et au chant, Léo (
GROTESQUERIE aussi, mais surtout l’un des sondiers du fest) à la basse et au chant… Et le monstre Florent Duployer aux fûts –
CENOTAPH, ANACHRONISM, DARKALL SLAVES, rien que ça. J’avais bien dosé
« Dystomorph », sorti chez Goatgrind en 2019 (
qu’on recommandera chaudement aux amateurs du style ), et j’étais curieux de voir le bestiau en chair et en os. Sans grande surprise vu le
pedigree des membres, c’est aussi solide que sur disque. Voir s’agiter à toute berzingue les doigts sur les manches, constater la solidité et la précision chirurgicale du sieur Duployer derrière une batterie, c’est assez hypnotique, malgré la brutalité de la musique du combo. On ne pourra leur reprocher ni la prestation assez statique (la fosse qui devient complètement maboul compensera largement), ni le fait que ledit sieur Duployer n’avait pas de micro pour cracher ses glaires, les bougs sont concentrés à fond sur leurs parties, et le résultat est sans appel :
KAKOTHANASY, véritable OVNI au milieu d’un océan de Grind, donnera une leçon à tout son auditoire. Quelle branlée. Je suis ressorti de la salle sans trop comprendre ce qui m’était arrivé.
LICKSPIT (République tchèque)
Pris que j’étais par une discussion avec Thomas de
PROUDHON, j’ai manqué une grande partie de la prestation de
LICKSPIT, n’arrivant que pour les derniers titres. Je prendrais le temps
de me pencher sur leur cas, ce que j’ai pu capter m’ayant séduit au plus haut point : du Thrashcore hyper nerveux, porté par un chanteur qui se régale à courir partout, et une fosse bouillante. Typiquement
dans mon allée, comme on dit.
SHEEVA YOGA (République tchèque)
Encore une grosse attente de mon côté ! J’ai encore en tête la découverte du combo, par le biais de
« Vanitas Vanitatum », sorti chez Lixiviat en 2021 – découverte tardive, puisque les types donnent dans le Grindcore déconstruit depuis 1997, quand même ! Les membres ne paient pas de mine, en témoigne ce frontman tout en bonhommie, gros bras, belle moustache, bonne bouille, crâne rasé, grand sourire et short court (on a dit « grand sourire », ce n’est donc pas Matthias de
FANGE). Des dégaines de darons, mais quand il s’agit de faire parler la poudre, c’est du gros calibre. Hyper
tight, tempo malmené et brisé dans tous les sens, riffs à l’acide, super présence… Un bonheur partagé par l’assistance qui s’en donnera à cœur joie pendant ces vingt petites minutes, qui en paraissaient deux fois moins tant j’ai été conquis par leur prestation. Si tu n’étais pas encore familier du groupe,
il est temps pour toi de réparer ce tort.
BLOCKHEADS (France)
En parlant de darons…
THE ARSON PROJECT a annulé sa venue au Lixiviat Fest deux jours avant sa tenue – à contrecœur, et on les comprend, leur venue était déjà prévue l’année dernière. C’est court, pour trouver un remplaçant au pied levé. On n’y aura pas perdu au change, puisque ce sont les légendes de
BLOCKHEADS qui assureront l’intérim de la plus belle des manières. Le groupe a mon âge, et pourtant, à chaque fois que j’ai la chance de les voir sur scène, c’est comme le pot-au-feu : meilleur à chaque fois. Xavier est un incroyable frontman, hyper sincère et touchant, qui partage à de nombreuses reprises son bonheur de revenir avec toute sa clique pour la seconde édition du fest. Pour le reste,
les sachants sachent,
BLOCKHEADS ne déçoit jamais. Une leçon de Grindcore pour une
setlist qui explorera un peu tous les longs-jeu du groupe (« Follow the Bombs », « McDollars », « Pro-Lifers »… Vous m’en voudrez pas, j’étais trop occupé à me dévisser les cervicales pour prendre des notes) Et comme à chaque prestation de Nancéens, la salle devient complètement dingue : une demi-heure ininterrompue de slams, de bousculades, de mecs qui montent sur scène et font n’importe quoi, des hurlements, des applaudissements… Vraiment, le truc aura beau sonner inaudible pour le commun des mortels, un tel plaisir partagé, une telle communion, ça reste quelque chose d’émouvant à voir et à vivre. On en ressort lessivé, essoré, et heureux. On va quand même prendre l’air cinq minutes avant la déferlante qui s’annonce.
ROTTEN SOUND (Finlande)
Ben ouais, vingt ans que je les écoute, et malgré leurs tournées régulières en Europe, je ne les avais encore jamais vus, mes Finlandais favoris. Honteux, hein ? Un peu. En tout cas, cette seconde édition du Lixiviat m’aura permis de rayer cette entrée de ma
bucket list – prochaine étape, pouvoir toper Bryan Fajardo et l’un de ses multiples projets sur scène. Et à l’instar de leurs compatriotes de
FEASTEM,
ROTTEN SOUND va briller par son sérieux et son professionnalisme. Trente ans de carrière ne sauraient mentir. Dès les balances, à l’instant où Mika fait sonner sa guitare, on sait qu’on va se faire laver. Et ça n’a pas manqué. Même si j’aurais apprécié un poil moins de déséquilibre dans les deux chants (on entendait vachement plus Matti que Keijo), je n’ai pas boudé mon plaisir. Trente minutes à se faire rouler dessus par le trente-trois tonnes, sans finesse aucune, ni délicatesse. De
« Exit » jusqu’au petit dernier,
« Apocalypse »,
ROTTEN SOUND va enchaîner les blast-beats et la gratte-tronçonneuse sans temps mort, ni aucune fausse note. Sami est, comme de coutume, impérial derrière les fûts, complétant à merveille ses comparses, qui marchent sur l’eau. Vraiment, une tête d’affiche en bonne et due forme, idéale pour clôturer cette seconde édition.
Parce que oui, malheureusement, un impératif tardif m’aura empêché d’assister au dernier groupe de la journée,
GROSSEL –composé, entre autres, de Pibe, Lopin et Anto (
WHORESNATION), du moins de ce que j’ai pu en apercevoir post-festoche. Dommage, certes, mais j’en suis reparti comblé.
C’est aussi pour cette raison que j’ai voulu, cette fois-ci, me prendre le cul par les anses et vous parler du Lixiviat Festival. Je l’évoquais en préambule, ce genre d’évènements consacrés au Grindcore est rarissime en France – tout le monde ne peut pas avaler les bornes pour assister au Grind the Nazi Scum, au Chimpy, au Grind Here Right Now ou tout simplement à l’Obscene Extreme, même si ce dernier devient de plus en plus généraliste au fil des années. Je pèse soigneusement mes mots : quel bonheur de pouvoir retrouver une partie des acteurs de cette scène que nous aimons tant, cette atmosphère si particulière, ou chacun se rejoint dans son amour pour les blast-beats et les tracks qui galopent. La fameuse redescente post-festival fut encore plus rude que l'année dernière, surtout quand il faut retourner dans son 9 à 5 pour payer les factures. Sans déconner, ça fait tellement de bien que j'hésite à demander un remboursement à la Sécu.
Bref, toute vanne douteuse mise de côté, merci le Lixiviat (remettez ça l'année prochaine, pitié), merci les groupes, merci le public, merci le Grindcore. Play fast or don't.
5 COMMENTAIRE(S)
20/06/2024 08:30
Si tu ne connais pas le We're Not Worthy Festival (et l'asso du même nom) je te conseille vivement de te renseigner dessus. C'est basé dans le nord profond du côté de Valenciennes et en plus de faire partie des meilleurs potes du monde (Des mecs de Insane Order et Gummo, et j'inclus aussi Martø dans le lot), ils te ramènent une affiche de fou à chaque édition. Du Turtles Rage, du Blockheads justement, du Inhumate, Bain De Sang, Warfuck, Teethgrinder et j'en passe. Prochaine édition le 4 et 5 octobre avec ma sale gueule en plein dans l'affiche.
Bien vu, j'avais pas capté ! Je vais surveiller ça, merci Même si ça fait un peu de bagnole.
19/06/2024 19:17
Si tu ne connais pas le We're Not Worthy Festival (et l'asso du même nom) je te conseille vivement de te renseigner dessus. C'est basé dans le nord profond du côté de Valenciennes et en plus de faire partie des meilleurs potes du monde (Des mecs de Insane Order et Gummo, et j'inclus aussi Martø dans le lot), ils te ramènent une affiche de fou à chaque édition. Du Turtles Rage, du Blockheads justement, du Inhumate, Bain De Sang, Warfuck, Teethgrinder et j'en passe. Prochaine édition le 4 et 5 octobre avec ma sale gueule en plein dans l'affiche.
18/06/2024 20:31
18/06/2024 15:19
Merci de d'être fait violence pour la rédaction de ce retour d'expérience.
18/06/2024 13:53
Tu peux continuer à en rédiger, aucun problème. Ca fait même plaisir :-)