CRYPTWORM et SLIMELORD – deux combos anglais – se lancent dans leur première tournée européenne qu’ils ont nommée « Oozing from the Netherworld ». C’est un parcours de 18 dates qui les fait parcourir les îles britanniques et le continent, avec deux arrêts en France : Concarneau et Paris. Thrashocore est en force (4 représentants !) ce soir pour la date parisienne au Klub, on vous raconte.
CRYPTWORM
Lestat : Le trio de Bristol (la ville, pas le papier ;-)) qui fête ses 10 ans d’existence se présente sous la forme de son nouveau line-up (voir la
chronique d’AxGxB pour plus de précisions). Ils sont spécialisés dans le Death Metal bien gore & putride, j’en veux pour exemple le titre de leur 2ème album « Oozing Radioactive Vomition » (paru en décembre dernier chez Me Saco un Ojo Records), que l’on pourrait traduire par « Vomissement radioactif suintant ». Le t-shirt
MORTICIAN du guitariste-chanteur renforce le propos, notamment quand il nous annonce « The next song is about killing people », et la basse à 5 cordes confirme le tout.
La
setlist comprend 4 des 6 pièces de « Oozing Radioactive Vomition » ainsi qu’un titre de l’album d’avant et un autre de l’EP précédent. Ils ont l’air satisfaits de leur première apparition parisienne et nous remercient même de nous être pointés un jeudi soir. C’est vrai que l’audience est plus que convenable et qu’on leur réserve un bon accueil. De mon côté, j’aimerais mieux entendre le bassiste ; je pourrais aussi dire « le voir », car ses cheveux couvrent son visage pendant presque tout le show, mdr. Le batteur ne me fait pas un effet fou lors de ses plans les plus tranquilles qui semblent bien basiques. En revanche, j’apprécie et je suis davantage impressionné quand il accélère ; d’autant plus qu’il a l’air de faire ça sans effort. Quant au chanteur-guitariste, il assure tout le
set et nous réserve une surprise. En effet, quand on croit le concert terminé, il se joint à nous dans le
pit pour continuer à jouer pendant un petit moment. Très sympa !
Photo de Mathieu
Sosthène : De mon côté, alors que c’était certainement le groupe que j’avais le plus envie de voir de la soirée, c’est celui qui m’a le plus ennuyé. Sur CD, j’avais entendu une belle putridité, sur scène j’ai trouvé le tout un peu plan-plan, avec effectivement un batteur qui recycle trop souvent les mêmes patterns. Une sensation un peu mitigée donc, même s’il est toujours agréable de se manger une solide dose de
death metal rustre et bovin.
SLIMELORD
Lestat : On accole « Death » ou « Funeral » au mot « Doom », je rapplique, c’est aussi simple que ça ! Me voilà donc devant le seigneur du
slime, prêt à embarquer pour un voyage de trois bons quarts d’heure. Le quintet de Leeds est en fait à l’origine principalement un projet parallèle de 3 des membres de
CRYPTIC SHIFT, comme nous l’apprend AxGxB dans sa chronique de
« Chytridiomycosis Relinquished » (1er album studio de
SLIMELORD, sorti en mars par 20 Buck Spin). C’est d’ailleurs cette production qu’ils nous jouent pour l’occasion, dans son intégralité et dans l’ordre des 7 pistes. Cette fois, le bassiste est audible, bien qu’il paraisse légèrement « planner ». Peut-être se trouve-t-il spirituellement là où monte le fluide s’échappant des visages déformés de la couverture d’
« Arise », dont il arbore le t-shirt ? Le chanteur à la casquette
GUTLESS est lui aussi dans son
trip : on l’observe trembloter et lever ses pupilles, un peu comme s’il avait les yeux révulsés. Son chant est très bas et grave, bien sûr lent, mais il sait également accompagner les parties les plus rapides des guitaristes (dont un l’accompagne parfois au micro). Eh oui, un groupe de Death/Doom qui n’oublie pas la vitesse (ça me rappelle
ATARAXIE) et cela parle au public parisien qui bataille à deux reprises dans des
pogos aussi inattendus que « sympathiques ». Le vocaliste finit par tirer sa révérence afin de laisser place à l’instrumental « Heroic Demise » qui conclut « Chytridiomycosis Relinquished ». Bon, c’est tout simplement ma meilleure expérience
live de l’année à ce jour, à l’image de celle vécue au même endroit l’année dernière pour la paire
DRUID LORD / ANATOMIA. J’espère que
SLIMELORD repassera et dans l’attente, sachez qu’ils sont programmés au Kill-Town Death Fest London 2024 (le 18 octobre).
Sosthène : Je confirme également que SLIMELORD m’a fait une très solide impression, j’adore le doom death lorsqu’il est joué ainsi : caverneux, obscur et malsain. Bon, c’est sûr qu’il y a un gouffre entre CRYPTIC SHIFT et la prestation de ce soir mais, quand on a du talent, cela s’entend quel que soit le genre pratiqué. La formation pose ses ambiances pesantes avec classe et aplomb, sûre de la force de son propos, je suis ressorti de la prestation complètement acquis à la cause du slime, un t-shirt est là pour le prouver ! En revanche, comparé à l’année dernière où d’autres groupes du Kill-Town Death Fest avaient fait escale à Paris, j’ai trouvé la programmation moins intéressante. Je ne boude pas pour autant mon plaisir, d’autant que je n’aurais sans doute pas la possibilité de faire d’autres dates avant la rentrée de septembre. Les soirées au Klub sont toujours si coooool !
Merci au Klub ainsi qu’à Killtown Bookings pour avoir permis cet événement en France. C’était très bien pour lancer la saison juillet/août des concerts ; on en redemande ! Je remercie également Mathieu pour la photo de CRYPTWORM.
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