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Muscadeath 2024 Jour 1

Live report

Muscadeath 2024 Jour 1 Dark Funeral + FT-17 + Hate + Houle + Pénitence Onirique + RüYYn
Le 20 Septembre 2024 à Vallet, France (Le Champilambart)
Le mois de septembre c’est la fin des vacances, la rentrée des classes, la reprise du boulot et le mauvais temps qui commence à pointer son nez… Bref ça sent la déprime de fin d’année ! Que nenni ! A quelques kilomètres de Nantes, dans cette petite ville de Vallet (mais si, à côté de Clisson!), depuis maintenant plus de vingt ans, une bande d’irréductibles métalleux emmenée par Ben se sont mis en tête de nous remonter le moral avec un bon week-end de gros son bien comme il faut. Le Muscadeath, le bien nommé, réunit donc chaque année en terre ligérienne de plus en plus de chevelus venus de la France entière secouer leur crinière sur une affiche volontairement extrême, essentiellement dédiée au death et au black (avec évidemment et heureusement quelques écarts plus thrash, grind ou autres). En ce week-end du 20-21 septembre 2024 c’est donc déjà à sa 22ème édition (!!) que nous ont conviés nos amateurs de melon de Bourgogne avec une affiche encore une fois des plus alléchantes, emmenée par les deux têtes d’affiches que sont Dark Funeral et Aborted. (N)

Aaah le Muscadeath ! Ce jeu de mots associant le vin blanc ultra sécos dégueulasse de la région nantaise et notre bon vieux death metal m'a toujours fait hurler de rire. Mais plus que la blagounette, c'est surtout la qualité des affiches qui passent devant mes yeux tous les ans qui m'a donné envie d'aller y faire un tour, un jour. Et ce jour est arrivé ! Il aura donc fallu attendre la vingt-deuxième édition pour que je daigne enfin y traîner mes guêtres. Mieux vaut tard que jamais comme on dit.

Car il aurait en effet été dommage de ne jamais s'y rendre. C'est ce que je me suis dit en arrivant sur place et en découvrant le Champilambart de Vallet, le lieu où va se dérouler le festival pendant deux jours. Un complexe bien plus impressionnant que ce que j'imaginais, doté d'une grande scène et d'une salle pouvant sans doute accueillir plus d'un millier de personnes. Le Muscadeath, ce n'est évidemment pas le Hellfest dont le site se trouve à 10 km d'ici, mais on est loin du tout petit fest underground DIY, tout en restant à taille humaine. Parfait ! (K)


FT-147 (18h30-19h10)

Mon hôte du week-end m'avait vanté les mérites de ce groupe nantais de black metal fan de la WWI en me faisant écouter leur dernier album. Malheureusement son sens de l'orientation s'est avéré moins aiguisé que ses goûts musicaux et sa volonté de ne pas suivre les consignes de mon meilleur ami Waze nous aura fait perdre de précieuses minutes dans les travaux et les bouchons. Par respect pour sa fierté bretonne, je tairai son nom. Sachez juste qu'il rédige avec moi ce live-report. (K)

HOULE (19h35-20h15)

Déjà beaucoup de peuple dans la salle pour le deuxième groupe de la journée. Rien d'étonnant car HOULE jouit d'un bon buzz dans le petit monde du black metal français depuis la sortie de son EP éponyme il y a deux ans et surtout de son premier long-format Ciel cendre et misère noire début juin sur Les Acteurs de l'Ombre qui a fait pas mal de vagues. Comme son nom l'évoque, le combo s'inspire de la mer et c'est habillés en marins avec cirés et bottes que les membres débarquent sur une scène qui prendra dès lors des airs de navire, sous les acclamations du public nombreux. C'est qu'ils sont attendus ces jeunes moussaillons ! Même si HOULE ne donne pas dans mon style de black préféré, il faut avouer que le groupe dégage clairement quelque chose, que ce soit musicalement ou scéniquement. Comme en plein océan, tempêtes et accalmies se relaient. Ça tangue, le bois craque, mieux vaut ne pas souffrir de naupathie ! Voilà un tumultueux voyage immersif auquel nous invitent les Parisiens, particulièrement la chanteuse très investie dans son rôle de capitaine. Une belle prestance scénique qui donne pas mal d'intérêt à la prestation de la formation. Ça a bien changé le monde en tout cas. À mon époque les femmes étaient interdites sur les bâteaux ! (K)


C’est avec un peu de retard que nous arrivons ce vendredi soir avec mon collègue Keyser au Champilambart. Premier constat, rien n’a changé par rapport à l’an dernier, la disposition des lieux est la même et l’accueil est on ne peut plus chaleureux. Tout le monde a le sourire, bénévoles comme festivaliers, ça sent le bon week-end tout ça ! En rentrant dans la salle nous croisons quelques membres de FT-17 qui viennent de terminer leur prestation que nous avons donc ratée. Je me ratrapperai en me repassant leur album acheté justement ici même l’an dernier. Il était par contre inenvisageable de louper HOULE. Même si je les avais déjà vus il n’y a pas si longtemps au Cold Crash (en compagnie de Délétère et Ossuaire) je ne voulais surtout pas passer à côté de la prestation d’un des groupes de black français les plus en vue du moment. Fort du succès de leur excellent premier album « Ciel, cendre et misère noire » sorti cette année chez Les Acteurs de l’Ombre, le groupe prend place avec une scénographie aux éclairages et accessoires travaillés, notamment Adsagsona qui, veste sombre sur les épaules et lampe de marin ou harpon en main, harangue une foule déjà bien fournie. Leur black métal à la fois mélodique, épique et restant très accrocheur fait mouche, servi en cela par un son très bon (malgré une voix un poil en retrait par moment) ce qui sera un fil conducteur durant tout ce week-end et on se laisse facilement entraîner en pleine tempête, ponctuée par les cris perçants d’Adèle qui une fois de plus est remarquable dans son rôle de frontwoman, totalement habitée par son art. Les titres sont taillés pour le live tant on apprécie l’alternance de passages épiques immersifs, de gros blasts glaçants et de passages mid-tempo bien headbanguants et d’ailleurs les applaudissements nourris entre chaque titre ne laissent pas la place au doute HOULE a conquis l’auditoire. Le set se termine comme la dernière fois par ce chant de marin servant d’intro à l’album, les cinq musiciens debout au devant de la scène. Un très chouette set. (N)



RÜYYN (20h45-21h30)

Il fallait bien trouver un moment pour aller au bar, visiter le metal market, papoter, retourner au bar, manger et faire descendre tout ça à nouveau au bar. C'est RÜYYN qui en aura fait les frais. Pardon à leurs familles, tout ça ... (K)


Si le nom de RUYNN ne m’était pas totalement inconnu, j’avoue n’avoir jamais (il me semble) posé mes oreilles sur l’album entier sorti lui aussi chez LADLO (l’an dernier). Même label que HOULE donc ce qui n’est pas si étonnant car le style pratiqué est finalement assez proche sur le fond, à savoir un black métal froid et épique aux passages mid-tempo bien accrocheurs. Et finalement même sans connaître les titres on adhère facilement aux compos de Romain Paulet (accompagné sur scène par trois comparses dont Äaerzerath de Lunar Tombfields à la batterie) qui ont, tout comme ses compagnons de label, ce côté aisément accrocheur (certains passages sont franchement irrésistibles) et immersif, aidé une fois de plus par un rendu sonore vraiment nickel. Une prestation qui m’aura en tout cas donné envie d’approfondir « Chapter II: The Flames, The Fallen, The Fury ». (N)



PENITENCE ONIRIQUE

Décidément, c'est plutôt Muscablack que Muscadeath aujourd'hui ! Et encore un groupe estampillé Les Acteurs de l'Ombre ! Il faut dire que le célèbre label a son QG pas loin du côté de Nantes. J'avoue ne pas être un grand fan de leurs productions malgré quelques exceptions (Aorlhac, Corpus Diavolis ...) . Ou plutôt pas un grand connaisseur, ayant des a priori certainement non fondés sur le style de black metal que sort LADLO (trop post, trop atmosphérique, trop habillé entre autres). Je prends tout de même la peine d'aller voir PÉNITENCE ONIRIQUE malgré un nom qui ne me dit rien qui vaille. Bien m'en a pris car j'ai trouvé ça bien plus bourrin que ce à quoi je m'attendais (blaaaasts !). Peut-être l'effet live qui exacerbe souvent l'aspect brutal en noyant les subtilités malgré un son correct. Quoiqu'il en soit le combo m'a fait une bonne impression et je resterai un moment pour suivre leur prestation convaincante. (K)


C’est en mode distrait et réhydratation que PENITENCE ONIRIQUE (encore une formation estampillée LADLO !) s’acharne sur le public de ce vendredi soir avec un black métal là encore mélodique et épique mais qui m’apparaît encore un poil plus noir et féroce que ses deux prédécesseurs et avec là encore une mise scène travaillée. (N)


HATE (23h15-00h00)

Ah putain enfin un groupe de death ! Pas que je déteste le black mais quand même ! Bon, j'avais déjà vu HATE au printemps en Slovaquie au Gothoom et je ne vais pas mentir, ça fait près de vingt ans que je n'ai rien suivi de la discographie des Polonais. Depuis qu'ils ont mis du black dans leur death metal morbidangelien typiquement polack (rhaaaa ce Awakening of the Liar !) ou, en termes moins diplomatiques, qu'ils ont voulu faire du Behemoth. Même si ça n'a pas de cause à effet en réalité. Mais leur concert au Gothoom m'avait fortement botté et je n'allais pas raté le seul groupe de death metal du vendredi. Un choix judicieux puisque j'ai pris la même baffe qu'en Slovaquie. Le chanteur-guitariste Adam n'est pas à proprement parler un showman, il n'harangue pas la foule à tout va et n'arpente pas la scène en long en large et en travers. Mais sa gestuelle minimaliste, son regard inquiétant, son corpse paint comme s'il avait saigné noir de la bouche, sa façon de growler puissamment sans y paraître, tout ça a quelque chose d'hypnotisant. Et puis ce batteur, foutre Satan ! Ah lui il sait blaster le coquin ! J'apprécie un peu moins les morceaux plus modernes ou mid-tempos mais la performance de HATE n'en reste pas moins tout à fait remarquable. Le savoir-faire polonais ! (K)


Après quelques minutes de break (oui, au Muscadeath il n’y a qu’une seule scène mais les groupes s’enchaînent toutes les 20 à 30 minutes) c’est au tour des Polonais de HATE d’investir la scène. Bon j’avoue que je n’ai pas du tout suivi la carrière du groupe sur les quinze voire vingt dernières années, le dernier album que j’ai dû écouter en entier doit être « Anaclasis » en 2005… Finalement peu importe car le combo, toujours mené par l’indémontable Adam ‘’the first sinner’’ Buszko (seul maitre à bord), va nous délivrer une prestation impeccable et implacable ! Le son encore une fois aux petits oignons (avec des guitares vraiment audibles !!) permet de bien se rendre compte de la tarte death metal qu’on est en train de se manger. Un death metal teinté de black certes avec moult mélodies et arpèges, qui leur vaut souvent d’être relégué au rang de clone de Behemoth. Quoi qu’il en soit et même si la comparaison n’a rien de honteux, le set du quatuor est d’une intensité diabolique avec un rendu extrêmement propre et carré, mention spéciale au marteleur fou Nar-Sil dont la performance d’une précision chirurgicale est bluffante. Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas avec un pit qui commence à sérieusement s’échauffer. Une agréable surprise donc que ce concert de HATE bien brutal afin de mettre un peu de death dans cette soirée black. (N)


DARK FUNERAL (00h30-01h30)

Hé les gars ?! Je sais que je n'y connais pas grand chose en black mais moi je croyais que DARK FUNERAL c'était un groupe de bourrins ! C'était pas non plus du post-black mais j'avoue avoir été surpris et frustré par le manque de brutalité tant je m'attendais à quelque chose de plus agressif et de plus rapide. Vobiscum Satanas, c'était pas eux ?! Je voulais du blast-beat et du tremolo glacial à n'en plus finir, moi ! Ou alors ils se sont calmés depuis ? Le manque de prestance du petit frontman, les accoutrements bien kitsch (pour ne pas dire ridicules) n'ont pas aidé non plus. Heureusement, mon taux d'alcoolémie à cette heure tardive fera que j'irai m'enjailler dans le pit histoire de pimenter la chose. Reste que si je veux être honnête, je suis ressorti assez déçu du set des Suédois, ma première rencontre avec eux. Ce n'était pas mauvais en soi mais j'en avais des attentes trop différentes pour apprécier pleinement ce qui m'a été servi. (K)


C’est enfin aux vétérans de DARK FUNERAL de monter sur scène pour clôturer la soirée. La guerre est déclarée avec l’entrée en matière « Nosferatu » tirée du dernier album « We Are The Apocalypse », à laquelle s’enchaîne l’excellente « Ravenna Strigoi Mortii » du cultissime « Vobiscum Satanas », l’ambiance glaciale se met petit à petit en place mais bizarrement au début du set le public me semble comme anesthésié (peut-être par cette avalanche de blasts ?) et assez peu réactif. Pour en voir le coeur net je me rapproche de la scène et je pense que ma simple présence a dû changer la donne car l’atmosphère se réchauffe et le tout prend une tournure plus violente. Les titres s’enchaînent avec une intensité plus palpable une fois collé à la scène et le public se réveille finalement répondant au frontman Heljarmadr qui harangue les premiers rangs (malgré son déguisement qui nous ferait presque croire qu’on est devant Ghost) aux côtés d’un Lord Ahriman impérial (seul rescapé du line-up originel). « As One We Shall Conquer » tirée de l’avant-dernier album est une boucherie de blasts beasts froids et bestiaux sur laquelle Jalomaah nous impressionne. Vu du premier rang la prestation est presque intimidante, Shaq Mol et Lord Ahriman balisant la scène comme deux colosses imposants. Le set se termine sur un « Where Shadows Forever Reign » à la fois glaçant, brutal et entêtant. C’était la première fois pour moi devant DARK FUNERAL, un groupe que j’apprécie beaucoup, une grande messe noire bien brutale et j’espère les revoir ultérieurement car la prestation de ce soir laisse quand même comme un arrière goût de pouvait mieux faire en terme d’ambiance générale. (N)

Setlist :

Nosferatu
Ravenna Strigoi Mortii
Atrum Regina
To Carve Another Wound
As One We Shall Conquer
The Arrival of Satan's Empire
Stigmata
Open the Gates
Unchain My Soul
Let the Devil In
Where Shadows Forever Reign






Et voilà que la première journée du Muscadeath vingt-deuxième du nom se termine déjà. Ce n'était évidemment pas le jour qui m'attirait le plus, toutefois il m'a permis de découvrir tranquillement la salle, l'environnement du festival, revoir des vieilles connaissances et en découvrir d'autres. Et puis une seule scène avec au moins vingt-cinq minutes entre chaque groupe, que c'est appréciable ! Pareil pour le son globalement de qualité. On regrettera peut-être juste un manque de stand de nourriture pour lequel il fallait faire pas mal la queue et un choix peu varié. Ce qui fait que malgré un line-up assez éloigné de mes goûts pour ce premier jour, je repars avec une très bonne impression. En pensant à l'affiche beaucoup plus dans mes cordes le lendemain, je ne pouvais qu'être impatient de revenir. (K)

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