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Chelsea Grin + Despised Icon + Dying Fetus + Vitriol

Live report

Chelsea Grin + Despised Icon + Dying Fetus + Vitriol Le 07 Décembre 2024 à Paris, France (Elysée Montmartre)
On a le choix ce soir entre FRONT 242 qui joue au même moment au Trianon (juste à côté) et ce plateau Death/Deathcore. Sans oublier de mentionner les rastas qui diffusent du Reggae au niveau du kiosque sur le trottoir entre les 2 salles ;-). Je choisis l’Élysée Montmartre, une salle dans laquelle je ne me suis pas rendu depuis bien longtemps (en 2004 pour MOONSPELL). Elle avait été restaurée après l’incendie de 2011 et je la redécouvre donc tardivement. Je crois que ce qui me bluffe le plus en y remettant les pieds, c’est son nouvel escalier aux marches de bois et son superbe parquet !
Ce n’est pas mon habitude de bloquer une date plusieurs mois en avance mais en arrivant, je me dis que rien que profiter du lieu valait le coup de réserver ma soirée. Bien sûr, il y a aussi la programmation car j’avais loupé DYING FETUS en juin dernier avec THY ART IS MURDER et j’avais envie de revivre l’expérience de 2023 lorsque le groupe était venu au Trabendo.



VITRIOL

Argh, j’arrive à 19h00 juste quand ça termine (pas merci aux bouchons « Inauguration Notre-Dame ») alors je vous écris à la place une synthèse de ce que vous pouvez trouver sur Thrashocore à propos de ces Américains de Portland. Il s’agit initialement d’une formation Deathcore, enfin de Death Metal moderne (…) qui défouraille aux accents « core » comme l’avait expliqué Mitch il y a bientôt 15 ans alors qu’il chroniquait « An Awakening », l’unique long-format de THOSE WHO LIE BENEATH. Puis en 2013, les gars se renomment VITRIOL, adoptant un son résolument Brutal Death Metal. C’est Jean-Clint qui prend le relais pour les suivre au sein de la rédaction qui craque pour leur premier EP « Pain Will Define Their Death » en lui décernant le label « Découverte de l’année 2018 », grâce à un potentiel qui les positionne parmi les successeurs de NILE ou HATE ETERNAL. L’opus « To Bathe From The Throat Of Cowardice » qui suit en 2019 ne fait quant à lui pas l’unanimité puisqu’il était nominé selon nos chroniqueurs soit dans la catégorie « Album de l’année » (pour sa qualité d’écriture), soit dans la rubrique « Déception » (à cause de la batterie au son moins naturel – pour ne pas dire synthétique – et trop mis en avant dans le mixage). Nous voilà début 2024 pour la parution du deuxième support longue durée « Suffer & Become », toujours sous la bannière Century Media Records. Une galette qui va plus loin techniquement comme dans la violence et la densité, considérée comme une confirmation, en dépit de certains légers défauts expliqués par Jean-Clint. C’est la promotion de cette sortie qui a amené le dorénavant duo (Kyle Rasmussen à la guitare et au chant, et Matt Kilner – ex-GORGASM – derrière les fûts) à ouvrir pour l’affiche de ce soir.

DESPISED ICON

En 2005, Alex Erian (alors nouvellement chanteur après être passé aux baguettes) confiait via une interview à votre webzine préféré aimer la francophonie, citant notamment « La Haine ». C’est précisément un t-shirt de ce film qu’il arborait lorsque son groupe était passé il y a deux ans à La Machine du Moulin Rouge mais pour aujourd’hui, le clin d’œil à ses cousins est sportif. En effet, nul ne peut ignorer le maillot de l’équipe de France de football qu’il porte ostensiblement. Toujours pour la partie visuelle, la performance du duo des crieurs et la façon dont ils se déplacent donnent un côté Hardcore que je ressens beaucoup plus en live qu’en écoutant chez moi. Car les Québécois, reconnus parmi les pionniers du mouvement Deathcore, évoluent plus dans une sorte de Slamming Death avec gros breaks, pig squeals, basse poussée et passages groovy. Leurs fans leur répondent par la trilogie du pit, c’est-à-dire slam, circle pit et wall of death. Il faut dire que les Montréalais sont à l’aise avec une setlist bien rôdée, très proche de celle qu’ils nous avaient jouée il y a deux ans (on relève trois titres de moins comme ils ne sont pas en tête d’affiche cette fois). Une sorte de best of de 5 albums (tous sauf le premier) puisqu’il n’y a pas eu de nouvelle sortie depuis « Purgatory » en 2019 (mis à part « Déterré » en 2022 qui est un EP composé de cinq anciennes chansons). « Paris c’est votre dernière chance, détruisez tout » peut-on entendre vers la fin du show, allez, on profite jusqu’au bout !

CHELSEA GRIN

Le clan de Salt Lake City ouvre avec « Hostage » (d’« Eternal Nightmare ») et le chanteur Tom Barber (qui a rejoint le combo en 2018 après avoir officié chez LORNA SHORE) a à peine le temps de prononcer quelques paroles avant que ne se déclenche un premier pogo, suivi d’un slam. À l’exception de « Self Inflicted », l’ensemble de la discographie du quartet y passe et on a donc le plaisir de se délecter de « classiques » dont bien sûr « Recreant » (avec son finish mémorable) et « My Damnation », comme de compositions plus récentes tirées des albums jumeaux « Suffer In Hell » et « Suffer In Heaven ». Au sujet de ces dernières, on constate que le Deathcore « générique » des Américains s’est modernisé à travers des apports synthétiques et des ambiances sombres, qui ne sont pas sans rappeler les abysses d’un OCEANO. Un côté dark qui fait écho au t-shirt DIMMU BORGIR du guitariste. Comme quoi CARNIFEX n’est pas le seul à s’être lancé dans le « Blackened » parmi les ténors du genre (cf. interview). Le rendu en concert est très efficace, les pogo & circle pit sont indénombrables et ça sautille pendant les break. J’ai conscience que l’on a affaire à une grosse pointure mais je reste surpris de voir un parterre de férus connaître les textes par cœur, en particulier de la part d’un public féminin plutôt bien représenté. Très bonne prestation !

DYING FETUS

L’imposante batterie de Trey Williams est dévoilée (les précédents marteleurs n’y ont pas touché) et le silence se fait au sein de la fosse qui vient de sérieusement se densifier ; c’est quasiment un moment de recueillement avant l’assaut final. On doit reconnaître que l’on fait face à un monument du genre, largement apprécié chez Thrasho puisque c’est le 15ème live report des bouchers de Baltimore que l’on vous propose depuis 2002, et que leur dernière offrande « Make Them Beg For Death » chroniquée par AxGxB a remporté un macaron « Album de l’année » en 2023. D’ailleurs, le tiers de la setlist en est issu (dont le catchy « Throw Them in the Van »), idem pour « Reign Supreme », les 4 autres provenant de « Wrong One to Fuck With » ou de plus anciens méfaits (avec « Intentional Manslaughter » et « Grotesque Impalement » qu’ils jouent pour la 400ème fois !). On est tous médusé, le bassiste-chanteur Sean Beasley est ovationné pendant son solo et un peu plus tard, les spectateurs se mettent spontanément à applaudir, sans que rien ne leur soit demandé (ça plairait à Sosthène). On est quand même sollicité pour un circle pit (qui va se répandre sur toute une moitié de la salle ) afin d’accompagner comme il se doit « Subjected to a Beating ». Ça commence à sentir fort la transpiration et John Gallagher (guitariste-chanteur) nous encourage à continuer le (…) crowd surfing, we love that. Une méga branlée, avec une production impeccable (le son de la basse est gigantesque), on ne surnomme pas ce super power trio « les patrons » pour rien !


J’avais déjà remarqué que les événements mélangeant Death Metal et Deathcore fonctionnent bien. J’en veux pour exemples récents le « DESPISED ICON + DECAPITATED - Tour 2022 », le DYING FETUS & CABAL en 2023, ou encore LORNA SHORE et RIVERS OF NIHIL la même année. Cela permet de booker une belle salle en attirant un auditoire important et puis c’est assez sympa de voir se réunir les amateurs des deux styles avec toutes leurs différences, ainsi que leur point commun : être fan de… DYING FETUS !

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