The Elysian Fields - 12 Ablaze

Ce troisième album des grecs de The Elysian Fields fait parti de ce que l'on pourrait appeler, les injustices du monde merveilleux du metal ou comment ce fait-il encore qu'un album aussi unanimement reconnu par la critique metallique soit passé aussi inaperçu ? La scène greque est-elle tant boudée ? Black Lotus Records est-il considéré comme un des labels les moins fiables du marché ? La laideur de la pochette est-elle la cause de cet échec ? Pourtant, force est de constater que "12 Ablaze" fait bien parti de ces albums aussi particuliers qu'excellents, mélangeant le style si répandu de Gothenburg avec des influences diverses, pour en faire finalement quelque chose d'unique. Si vous avez suivi la récente actualité du groupe, vous savez déjà que la cuvée 2005 est bien étrange, genre de death électronique aussi puissant que déroutant (surtout pour les puristes). Et je vous rassure tout de suite, "12 Ablaze" n'a pas grand chose de classique. Moi qui m'attendais à du simple death mélodique, j'étais vraiment loin du compte...

Vous avez déjà entendu du death mélodique orchestral ? Non, et bien moi non plus avant ça. Alors vous pensez peut être à du black/death ce qui ne serait pas totalement faux car il est clair que leur musique cache quelques influences de l'art noir, mais elle n'en est pas vraiment imprégnée. En fait, on se rapprocherait plus ici d'un Dark Tranquillity période "Haven" dans l'esprit, avec une profondeur musicale différente due aux instrumentations justement, rendant l'ensemble assez planant. On y trouve beaucoup de claviers, de violons mais aussi pas mal d'interludes acoustiques qui donnent un cachet très singulier et rafraîchissant, d'autant plus que les mélodies sont très belles. Enfin n'allez pas croire que The Elysian Fields est un groupe de metal atmosphérique, bien au contraire. Les grecs sont d'ailleurs franchement extrêmes dans leurs passages violents, qu'il s'agisse des blasts, des hurlements (typés black d'ailleurs) ou des guitares, tout en restant très mélodique bien sûr. Le groupe joue beaucoup sur ce contraste saturation/instrumentation pour donner de la dynamique à sa musique et le résultat n'a rien à envier aux grosses pointures du genre.

Globalement, l'album est d'une très bonne qualité, même si certains titres comme "As The Light Dissapears" ou "Ablazing 12" n'ont pas la prestance d'un "Enshield My Hate Eternal". La production est également bonne (manquant peut être juste un peu de patate), et heureusement (!!!), l'orchestration de l'album est de bonne facture car le contraire aurait tout gâcher. Même l'instrumentale "Weak We Stand Before Them" atteint des sommets de grandeur et pour avoir entendu de nombreux groupes à peu de moyens, je peux vous dire que c'est un exercice bien périlleux... Donc si vous cherchez quelque chose de neuf à vous mettre sous la dent (enfin "neuf" car je pense que peu d'entre vous connaissent cet album), "12 Ablaze" vaut vraiment le détour de part son originalité et ses qualités artistiques. Un album peu connu (mais très reconnu) qui mérite vraiment d'être entendu !

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