Oh putain, j’avais bien fait ! Ah si, si, si, j’avais vraiment bien fait ! De quoi ? Bah de mettre 8.5/10 à l’album précédent de
WHITE WARD,
Love Exchange Failure, en 2019. Sinon, j’aurais fait comment si j’avais cédé à l’envie de lui mettre plus ? J’aurais été particulièrement embêté au moment de mettre une note à
False Light si je ne m’étais pas laissé encore une petite marge qui s’approche du 10 ! Car oui, voilà, on vend la mêche mais ce nouvel album a réussi à dépasser encore d’un poil ce que les Ukrainiens avaient fait il y a trois ans !
Oui, oui, Ukrainien. Apparemment le pays existe encore au moment où j’écris ces lignes, au 157ème jour du conflit. Et même s’il est sorti en juin, l’album était bien entendu totalement terminé et prêt à sortir lorsque la guerre a éclaté. Les membres postent d’ailleurs quelques informations sur les réseaux et ne vous attendez pas à des messages appelant au « padamalgam » de leur part. J’ai vu un imbécile particulièrement culotté leur conseiller de prendre du recul au sujet des Russes... Il aurait dû s’abstenir ou se rendre compte qu’ils avaient posté ce genre d’annonce :
« We won't be doing any posts about our music or plans today.
We hope that you still remember that Ukraine has been at war with fascist russia for 5 months. And all this time, russia is constantly shelling our cities with missiles, killing civilians - creating terrorist acts. Imagine that terrorist acts with mass murders of civilians occur every day in your country. Sound surreal? This is our reality.
While you listening to our music, we always have a chance to be killed by the russians at any moment. And not only us - every Ukrainian.
At the same time, the majority of "russians who do not support putin and the war" continue to book and play concerts and festivals in Moscow and other cities, drink their craft beer and do absolutely nothing to stop this war.
99% of Russians are guilty of this - directly or through their silent inaction. And all of them must be held responsible for this in one way or another.
CANCELL ALL RUSSIAN! »
Du coup, ils ne devraient pas nécessairement mettre un pouce en l’air pour ta photo du concert de
GRIMA, passé en France, près de chez toi, cette semaine... Hein ? Oh,
GRIMA avait fait un message d’opposition à la guerre menée par Poutine ? OK, ils font donc partie des 1% cités dans le message du coup. Du coup, c’est plutôt Sakrifiss qui ne vaut pas mieux que toi... il est tranquillement assis sur son siège confortable, en train d’écouter un album de post-black metal à saxophone...
Parce que
WHITE WARD n’a pas vraiment changé en quelques mois, ou en tout cas il n’a pas abandonné l’élément qui le caractérise depuis déjà plusieurs opus. C’est un groupe qui a décidé de faire du saxophone sa marque de fabrique, et qui l’emploie sur pratiquement chacune de ses compositions. Il avait réussi à en sublimer l’utilisation sur
Love Exchange Failure, faisant redécouvrir les qualités de l’instrument aux amateurs de sons encore originaux dans le black metal. Il était donc déjà au maximum de son talent, et ce n’est pas lui qui m’autorise à améliorer la note sur ces 8 nouvelles compositions, c’est plutôt la qualité du reste. Ce reste qui était déjà bon est encore meilleur. La musique s’ouvre encore plus qu’avant et propose des ambiances aussi agressives et douces à la fois qu’un
DEAFHEAVEN. Le black metal domine, mais sans être exclusif. Des incursions death, heavy et thrash viennent nous cueillir à plusieurs reprises sans aucune maladresse. Les ambiances, les rythmes, les variations se succèdent encore plus naturellement. Et les vocaux jouent avec les timbres encore plus efficacement qu’auparavant. Le groupe est tout simplement parvenu à encore se perfectionner, s’affuter et il arrive à créer des hymnes musicaux monstrueux. De post-black. Donc si le post-black ça t’agace, il ne faut même pas essayer. Mais sinon, c’est sans aucun doute une pièce maîtresse qui est proposée là par les Ukrainiens. Un album qui deviendra indispensable.
Bravo à toute l’équipe donc, à commencer par Yuriy Kazaryan qui est le guitariste membre fondateur et donc présent depuis 2012, puis au chanteur-bassiste Andrey Pechatkin présent depuis 2015, à Yevhenii Karamushko batteur depuis 2017, à Mykola Jack qui est un nouveau guitariste depuis 2019, et enfin au saxophoniste Dima Dudko qui est un énorme artisan de la réussite de
WHITE WARD depuis l’album précédent. Merci aussi à tous les autres invités qui ont contribué à cette réussite, les vocalistes au timbre clair Vitaliy Havrilenko, l’Américain Jay Gambit de
CROWHURST, et l’Anglais Adam Symonds de
LATITUDES, le trompettiste Jerome Burns, le pianiste (et accessoirement lui aussi saxophoniste à ses heures) Mykola Lebed et le contrebassiste Yaroslav Tovarianskyi.
Quoi ? C’est fini sans aucune critique ? Bon allez... Le visuel de l’album, le livret tout ça, même si cela colle aux ambiances souhaitées par le groupe, ne correspondent pas à ce que j’imagine et vois à l’écoute des compositions. Je continue de ressentir des ambiances nocturnes, et pas vraiment toute cette clarté proposée sur la pochette...
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