White Ward - Love Exchange Failure
Chronique
White Ward Love Exchange Failure
On attendait
WHITE WARD, et il y avait un problème important qui allait s’imposer. Le groupe avait montré un visage très personnel sur son premier album en 2017 pour la simple et juste raison qu’il y mêlait black metal et saxophone. Ça fonctionnait assez bien même si je reprochais déjà le fait que les passages sans l’instrument en question ne cassaient pas trois pattes à un canard. L’apport du saxo suffisait à donner de l’intérêt au groupe. Et là, avec un deuxième album, on allait donc se retrouver devant le même problème au centuple.
WHITE WARD est resté dans notre mémoire « le groupe au saxophone » et du coup on a hâte que l’instrument apparaisse, on y pense avant même d’appuyer sur lecture. Et du coup on ressent une petite déception à l’arrivée parce qu’il est moins présent qu’on l’aurait souhaité. Et pourtant il n’était déjà pas omniprésent sur
Futility Report non plus ! Je le signalais d’ailleurs dans ma chro de l’époque : « Cet essai de 6 pistes pour 40 minutes contient effectivement du saxo, mais absolument pas de bout en bout. C’est un élément récurrent, qui se glisse dans la musique… ».
Et c’est bien là notre erreur, et le risque de passer à côté d’un album somptueux tout simplement parce qu’il ne correspondait pas à ce que nous pensions, ou à ce que nous en avions comme souvenir.
WHITE WARD mérite beaucoup plus que d’être le « groupe au saxophone » car il ne s’agit que d’un des nombreux éléments qui construit son impressionnant édifice. On aurait tout aussi bien pu dire que
WHITE WARD était le « groupe au piano » si le piano était rare dans le metal. J’ai même l’impression que ces deux instruments apparaissent au moins en même quantité, et ce dès la première piste dont l’introduction impose pendant 3 minutes une délicieuse ambiance feutrée de fin de soirée. Ensuite arrivent les influences black metal. Et je vais tenir à l’expression « influences » parce qu’il ne faut absolument considérer les Ukrainiens comme de fervents adorateurs et serviteurs du black metal. Ils l’utilisent en tant que texture, parmi d’autres. Et on peut même n’en avoir pas la moindre once pendant de longues minutes. Il est même inexistant sur le morceau « Surfaces an Depths », titre de piano bar teinté de rock.
Je vais avouer que je suis passé à côté de la plupart des qualités aux deux premières écoutes. Tout simplement parce que mes oreilles s’étaient fermées, n’entendant pas ce qu’elles attendaient. Mais la qualité est finalement évidente. Le problème vient uniquement de l’ouverture de chacun. J’imagine que certains sont hermétiques à ce style, d’autant qu’il peut vite paraître pédant. Mais finalement, le terme de pédant n’est pas très éloigné de celui d’élitiste ! Et là on est servi ! La construction des morceaux est soignée, naturelle, et même variée. L’agressivité est là, la douceur est au tournant, la mélancolie n’est jamais loin…
DEAFHEAVEN n’est pas loin non plus. Les photos du groupe et le visuel y font penser également d’ailleurs… Ou du moins montrent l’envie de se démarquer d’une imagerie trop typée. On remarquera même que c’est encore plus marqué que sur le premier album. On pouvait deviner une affiliation avec le metal. Plus du tout désormais.
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