Bladecrusher - Tempest
Chronique
Bladecrusher Tempest (EP)
Au sein de la pléthorique scène extrême des Pays-Bas la qualité est en général au rendez-vous, et ce quel que soit le style proposé comme le vécu musical des musiciens qui la font vivre… à l’instar de BLADECRUSHER qui débarque de sa Frise natale et a bien l’intention de faire parler de lui bien au-delà de sa région et son royaume. Si le quintet a débuté sous ce nom cette année il a en revanche eu une première vie en s’appelant TEMPEST, et en sortant un Ep sous cette appellation l’an dernier avant aujourd’hui de le republier sous cette nouvelle identité et en y rajoutant un titre supplémentaire. Néanmoins si on ne fait pas attention il y’a de quoi se faire piéger vu que la pochette reste la même, tout comme l’inédit qui est dans la droite ligne de ce qui avait déjà été fait auparavant… à savoir un bon vieux Thrash rétro très classique et aux accents Crossover bien tournés. Car durant pratiquement une demi-heure le combo va offrir une musique sobre et directe qui ne mise pas tout sur la vitesse, mais qui sait surtout varier les rythmes et n’hésite pas à s’alourdir quand il le faut afin de gagner en densité et d’offrir ainsi nombre de passages propices au secouage de nuques, qui donnent l’envie d’aller pogoter dans la fosse.
Ce sentiment de guerre imminente va d’ailleurs apparaître d’entrée sur l’introduction « Pandemonium » où l’on entend des riffs dissonants avec l’orage qui gronde en fond sonore, comme pour préparer les déferlantes qui arrivent et qui débutent sur le très bon « Sacrificial Rites » à la diversité et homogénéité sans failles. Jouant autant sur les passages bien lourds où l’envie de secouer la tête est immédiate que sur ceux plus débridés et explosifs qui donnent envie d’en découdre, ce premier morceau envoie un gros son qui fait plaisir sans fioritures ni technique outrancière… tant celle-ci n’est jamais démonstrative et va à l’essentiel. Thrashisante à souhait cette ouverture réussie montre le savoir-faire de ses géniteurs qui vont continuer sur cette même voie avec « Mercenaries » plus radical où l’alternance vitesse et mid-tempo est mise sur un parfait équilibre, et où un long solo permet de gagner en agressivité. Et puis après cette doublette rutilante les accents Hardcore vont apparaître de manière plus flagrante sur les tout aussi bons « No Mercy » et « Reign Of Terror », où on les retrouve sur les parties plus lourdes et écrasantes qui brisent les nuques les plus solides. Bien calées entre deux rasades de vitesse celles-ci d’une grande sobriété se mêlent parfaitement à ces dernières, tout en voyant l’ajout d’une certaine mélodie et d’ambiances là-encore remuantes comme il faut et à l’entrain communicatif.
Si le court interlude instrumental (« Tempestarii ») ne va servir qu’à faire du remplissage il va en revanche dévoiler une ambiance Doom sombre et putride intéressante, et qui aurait été mérité d’être dévoilé sur une plus longue période… une idée sans doute à suivre pour les Bataves. Néanmoins après cette plage qui n’amène pas grand-chose ceux-ci vont retrouver des couleurs avec le radical « No Judgement (In The Pit) » où la rapidité est mise encore plus à l’honneur tout en n’oubliant pas l’équilibre stylistique, un constat partagé sur la clôture « Behold The Deity » qui sans être extraordinaire réussit parfaitement son boulot en nous faisant passer un très bon moment. D’ailleurs au final tout cela se montre fort agréable et maîtrisé de bout en bout, tant les gars ne cherchent jamais à trop en faire notamment du côté de la durée qui n’excède jamais les cinq minutes et qui convient parfaitement au genre proposé, évitant ainsi toute redondance et lassitude. Avec sa production râpeuse et organique qui sied parfaitement aux compositions ici présentes ce disque a suffisamment d’atouts pour être efficace, et s’écouter ainsi sans coup férir même si tout cela donnera une impression légitime de déjà-entendu dont on ne tiendra pas rigueur (même si ça sonne très standardisé). Confirmant la bonne forme de ses compatriotes l’entité signe une œuvre intéressante à défaut d’être marquante, même si elle a tout pour vider la tête et servir de bon gros défouloir ce qui n’est déjà pas si mal. A voir désormais si tout cela passera aussi bien sur un format supérieur, car il faudra sans doute en faire plus et oser de façon plus conséquente pour sortir la masse grouillante de l’underground local où elle est pour l’instant cantonnée dans la deuxième division locale, même si elle a des arguments pour prétendre grimper plus haut dans la hiérarchie… à elle désormais de s’affirmer un peu plus pour pouvoir y prétendre.
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3 COMMENTAIRE(S)
citer | Bien cool ça ! Merci pour la découverte ! |
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3 COMMENTAIRE(S)
28/08/2022 00:03
Je t'en prie !
D'ailleurs n'hésite pas à checker Plague Years. C'est moins foncièrement thrash, plus sombre mais ça pourrait te parler.
25/08/2022 11:34
Je t'en prie !
25/08/2022 11:11