Le maraud est un misérable, un vaurien et c’est donc ainsi qu’
OTDHR a nommé son premier album, directement édité chez
Cold Dark Matter Records, label connu pour avoir hébergé en son sein l’excellentissime
REVERENCE ou encore
RED HARVEST. Donc,
à priori, il ne faut pas être la dernière des pommes pour bénéficier d’un contrat chez eux, chose qui se confirme à l’écoute des cinquante minutes que durent ces sept compositions. En revanche, je vais quand même prendre quelques lignes pour faire les présentations car il me semble assez évident que peu d’entre-nous (moi le premier) aient déjà entendu parler de
ON THE DAMNED HUMAN RACE, abrégé en
OTDHR pour une mémorisation plus aisée, à moins que ce ne soit pour le mystère de l’acronyme mais, peu importe, c’est un nom qui claque bien et que porte encore mieux cette formation décidément peu encline à la gaudriole.
Le quatuor nous vient de Bordeaux, le chanteur a déjà usé ses cordes vocales du côté d’
ARMS OF RA et du plus confidentiel
MORTUAIRE (
doom death metal), le disque bénéficie d’une pochette totalement hermétique qui ne dit absolument rien de son contenu, un peu à la manière du premier
MUR, et ce même s’il n’y a aucun lien entre les deux disques : en effet, ici, on va causer
raw black metal,
ambiant doom voire
drone et
noise. Pas vraiment un truc de fêtes foraines donc. Quelque part, on pourrait dire que l’on est face à l’enfant bâtard de
SPEKTR et d’une mère inconnue mais fort probablement atteinte de diverses maladies mentales incurables, encore mal dégrossi, sale, rustre, lorgnant un peu sur le décolleté avantageux d’un
sludge metal crasseux notamment du fait d’une basse quasi abyssale qui confère à elle seule une profonde noirceur à chaque titre.
Par conséquent, il faut être solide dans sa tête ne serait-ce que pour surmonter l’introduction bruitiste de « Atucha » avant de se faire enchaîner avec le
black sordide de « III ». Rien ici n’a été écrit pour rendre l’écoute confortable, encore moins agréable. D’ailleurs, cette alternance d’ambiance sera présente tout au long de l’album, aussi vaudrait-il mieux être à l’aise avec de trucs tels que
BRIGHTER DEATH ROW ou
GNAW THEIR TONGUES mais également avec la cruauté du
bm scandinave des 90’s pour savourer pleinement «
Maraud ». Il faut dire que ni la technique ni le raffinement ne font partie du vocabulaire d’
OTDHR, groupe malfaisant s’il en est dont la seule échappatoire se situe toujours plus bas, au plus profond d’une fange industrielle où les clous rouillés des bracelets s’amalgament à la structure mourante d’une usine abandonnée. C’est opaque, malsain, inquiétant, belliqueux.
Du côté de la production, on est sur un son en adéquation totale avec les ambitions affichées. Les mecs ne vont pas jusqu’à tomber dans le Lo-fi mais ils se contentent du minimum syndical pour glavioter leur dégoût de l’humanité, cet aspect grésillant étant
in fine la meilleure option possible pour que «
Maraud » laisse exprimer son plein potentiel. Il est même parfois difficile de distinguer le chant des instruments tant celui-ci se mue en un long hurlement plus « atmosphérique » que mélodique, présent à mon sens uniquement pour sa capacité de nuisance indéniable et sa faculté à atteindre des tessitures que les guitares ne pourraient couvrir. Autrement dit, c’est la dernière couche de folie sur un mille-feuille d’abjection. Mon seul reproche serait peut-être les cinq minutes de blanc avant le début de « Mochovse », pas vraiment nécessaires même si elles permettent une coupure tant ce titre tranche nettement par rapport au reste du LP, avec juste cette basse sourde et cette angoisse permanente que ça finisse par nous exploser à la gueule.
Si vous êtes dans le Sud-Ouest, il y a des chances que vous ayez la possibilité de voir
OTDHR sur scène, il a par exemple récemment joué à
L’Antidote en compagnie de
SPIT THE CURSE dont j’ai ici récemment parlé, et je suis pour ma part curieux de voir comment le groupe retranscrit son alternance
black / noise en Live mais une chose est sûre : ce doit être noir de chez noir (je salue Muriel Robin, si tu nous lis). Avec un style aussi radical que clivant, les Bordelais auront peut-être du mal à trouver leur public mais si les prochaines sorties creusent cette veine, l’exploitent à fond et en régurgitent toujours une telle mélasse, il y a des chances que je fasse partie des clients. A suivre, avec attention et prudence (on ne va pas s’ouvrir les veines en fin d’année, cela gâcherait les fêtes).
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