777 – The Dehumanization ? Peut-être ce nouvel essai tient-il une place à part dans la discographie de P.H.O.B.O.S, celui-ci signant ma première rencontre avec lui – et n’étant pas de ceux comblant leur inculture en un après-midi sur Blogspot –, c’est avec innocence (hum) puis un sentiment étrange de sentir la patte noire de Vindsval s’insinuer dans mon esprit que j’ai écouté le troisième album de la formation. Et, connaissance ou ignorance de ses prédécesseurs, le lien est ici indéniable.
Situé à l’autre bout de l’éventail du sommeil qu’Echancrure et son
Paysage. Octobre. de rêve préfigurant le récent
Cosmosophy ,
Atonal Hypermnesia évoque le Blut Aus Nord cauchemardesque tout en jouant suffisamment d’à-côtés pour ne pas marcher sur les blattes-bandes de
The Work Which Transforms God et
MoRT. Le viol auditif du manipulateur de la trilogie 777 est supplanté ici par la caresse réluctante et influente du va-et-vient embourbé d’instruments. En effet, les quatre compositions constituant l’ensemble instiguent un dégoût similaire au travail transformant Dieu dans une version doom positionnant le sadique au même rang que ses victimes par une inlassable lassitude à tourner le couteau dans la plaie.
Bien qu’appartenant à la même école d’implacabilité et tourments modernes nommée Godflesh, P.H.O.B.O.S ne transmet pas uniquement une psyché de meurtrier mais la vie dans un espace aussi déprimant qu’effrayant, créateur d’un malaise réel. Les guitares volutent et tranchent plus qu’elles n’écrasent formellement (au point de disparaitre à maintes reprises comme à mi-parcours sur « Maelström Mani Padme Hum »), c’est pourtant la barre au front que se subit l’œuvre, les rythmiques cinglantes étant à la limite du plus maussade des trip-hop (rappelant… non, trouvez vous-mêmes les liens avec un certain projet solo de même nationalité). Une ambiance tout en menace donc, sauf que si celle-ci tient à ce qui la prépare, il ne faut pas plus de dix secondes de silence au phobique pour inoculer la peur qu’attisent les voix dégoulinantes et indétectables (la production les mettant sur un plan quasi-identique au reste) de
« Necromegalopolis Of Coprolites ».
Est-il nécessaire d’en dire plus ?
Atonal Hypermnesia ne tient pas n’importe quelle comparaison et se permet même de l’alimenter et la déranger ! Cette torture où l’on ne sait plus si c’est nous qui broyons du noir ou lui qui nous ronge ne se croise pas à tout chemin et P.H.O.B.O.S. – répétons-le pour les possibles surpris qui, après lecture de cette chronique et première approche du dit-disque, se retrouveront dans un désordre auquel ils pensaient s’être habitués depuis les Spektr et consorts – P.H.O.B.O.S donc, trace un sillon qui, au lieu de faire dans le seul hermétisme, force progressivement à la complaisance par des rythmes apaisants et une gravité poussant vers un bas semblable au vice (« Transonic Mahasamadhi »). Même si son magnanisme à étaler ses sons laisse parfois sa proie hors-champ (lors de « Solar Defrag » notamment, où Sacri nous offre son solo à lui au risque d’éteindre le « plaisir »), point de musculation inutile dans cette chose avant toute mentale, ces hallucinations-ci se servant du terrestre pour mieux rompre avec lui.
L’intellect brulant d’attendre le repos dans une chambre sans lumière où surgissent milles formes délirées par lui ; les idées frustrantes faisant plier le dos dans un spasme contrit ; le trouble mouillé d’amertume et le terrible ravissement qu’il procure malgré nous… Je vous laisse chercher dans vos souvenirs les exemples de ce morbide affaissement prenant parfois le dessus sur le quotidien et signale simplement qu’
Atonal Hypermnesia le concrétise le temps de ses cinquante-sept minutes avec la générosité que demande ce genre d’atrocité. Je vous laisse également deviner les précautions d’usage type « appose sa signature sur l’auditeur », après tout, si j’ai bien fait mon travail, vous devriez déjà entendre vos dents claquer.
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