Baron Fantôme - La Nuit Fantastique
Chronique
Baron Fantôme La Nuit Fantastique
Baron Fantôme ne t’est sans doute pas connu, sauf si tu es un amateur de sonorités à la marge du metal, logées dans des univers parallèles. Plutôt proche des milieux goth rock et coldwave, Baron Fantôme n’est pas totalement étranger au metal, certaines sonorités rappelant, de loin, les atours du deathrock.
La Nuit Fantastique est son second album et, dès l’artwork, très typé et du plus bel effet, on sent ce que le groupe va donner à entendre à l’auditeur. Sur un format court – 32’37 pour 8 titres assez ramassés – le combo international (France et Bénélux) déverse son flot de rythmes ambiancés, très portés sur le post-punk, la coldwave et le meilleur du gothique. Le corbeau entame sur un tempo lent, épaissis par les croassements du corbeau en arrière-plan, qui servent aussi de soutien à la structure. Typique de cette scène, à la frontière entre Indochine et une cold plus sombre, la voix est gorgée de réverb’ mais reste audible et parfaitement en accord avec l’atmosphère globale du titre. Bat-Love et Journal du voleur ne dépareillent pas. La rythmique – et notamment la basse, hyper ronde – gronde davantage, se saccade, qui donne à l’ensemble un caractère plus urgent, plus nerveux, plus sombre aussi mais toujours dans des couleurs très goth, très batcave. Le Journal du voleur s’épanche dans des riffs plus lents, mais de nouveau nerveux, comme une colère rentrée. Les accents pop y sont ainsi plus marqués mais, étrangement, la rythmique est plus deathrock également, comme les riffs, plus acérés. Sans faire preuve d’une originalité hors norme, ces morceaux s’écoutent néanmoins avec plaisir.
Le cœur de l’album, où figurent Thanatoxine et Les Statues meurent aussi, est nettement plus ambiancé. Le premier nommé, instrumental, est tout entier construit autour de la basse, ronde et grondante, mais aussi de riffs acérés plus noyés dans l’écho, plus rampant, définitivement plus sombres avec, en arrière-plan, des sortes d’arabesques hypnotiques intéressantes. Le second sollicite de nouveau la basse mais d’une autre manière, plus rock, pour servir de fil directeur à la voix, plus mélancolique, plus pop, particulièrement trainante sur ce titre.
La fin, à compter du morceau A Rebours, est plus rock, plus brute, sans exagérer la tendance. A Rebours demeure dans une veine coldwave, post-punk mais plus menaçante, sous-tendue de nouveau par un loop nerveux, un thème musical oppressant qui revient discrètement à intervalle régulier et qui monte en puissance. Cette tension sous-jacente se retrouve ainsi dans La Mort Gronde, où les rythmes martiaux sont plus présents, comme l’écho et la basse, grondante elle aussi. Pour autant, ce dernier titre est sans doute, en même temps, l’un des plus mélodiques et ambiancés de l’album. Profond, ce morceau est véritablement prenant. Quant à Vallonia-Des-Eaux, qui ferme l’album, il recouvre ses atours post-punk typiques, enlevés et rock n’ roll.
La Nuit Fantastique est de nature à plaire à ceux qui, comme moi, aiment à arpenter les chemins de traverse, les styles connexes – plus ou moins – au metal et surtout, les styles atypiques, originaux, décalés, en marge… Si cet album ne révolutionne pas le post-punk, il apporte néanmoins son lot de plaisirs que vous auriez tort de bouder.
| Raziel 26 Novembre 2022 - 1035 lectures |
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