Vigilante - Opacities
Chronique
Vigilante Opacities
Il est impossible de tout connaître, la France comme tous les pays (ou presque) regorge de formations obscures, méconnues, que ce soit à juste ou mauvais titre. Ainsi en est-il très certainement de VIGILANTE, one man band pourtant actif depuis 2009 et ayant quatre LP à son actif en comptant « Opacities », le dernier en date sorti en indépendant là où les trois précédents étaient abrités par Detergent Records.
Ne connaissant pas la discographie de la formation, je ne saurais dire si ces huit compositions sont du même tonneau que celles de « Warning » (2011), « Licence ton Kllin » (2017) ou « Zero Summons » (2019) mais ce qu’il y a de sûr, c’est que le style pratiqué ici est pour le moins particulier. Ainsi, Dr. V qualifie son projet d’Oppressive Thrash avec Orgue funeste et Déchets industriels, cela évoque peut-être quelque chose pour vous, pour moi c’est du charabia. En revanche, ce qui l’est moins, c’est effectivement l’emprise de l’orgue sur les morceaux et, oui, son usage est pour le moins oppressant. D’une, le son même choisi pour cet instrument pourrait être une offense à son histoire, imaginez l’organiste de votre paroisse pris d’une soudaine montée d’acide pendant l’enterrement d'une vieille tante, vous y êtes. De deux, il est principalement utilisé pour faire des boucles sonores qui pourraient provoquer une forme d’hypnose si l’auditeur n’était pas en premier lieu tenté de se perforer les tympans.
Ajoutons à cette dimension électro black un chant décrit comme chuchoté et susurré avec plus ou moins d’intensité : le rendu est juste… Bizarre ? C’est exactement ce que je faisais lorsque j’enregistrais mes compositions dans mon appartement et que je ne pouvais pas me permettre de hurler comme un connard à cause des voisins. Et alors que vous vous demandez peut-être déjà « mais qu’est-ce que c’est que cette daube ? », je vais de suite nuancer mes propos : une fois que l’oreille s’est faite à l’orgue, à cette voix robotisée ou encore à la batterie programmée, on commence à percevoir de l’originalité et, surtout, des riffs thrash metal modernes assez intéressants car dans une veine qui m’était jusqu’alors inconnue. C’est con à dire mais j’entends là quelque chose de neuf, tout du moins de différent, et cela faisait longtemps que cela ne m’était pas arrivé.
Alors bien sûr, « nouveau » ne veut pas dire « bon » mais une âme curieuse, aventureuse, pourrait se surprendre à apprécier, avec un peu d’effort, le travail réalisé sur « Opacities » d’autant que les thématiques abordées sont parfaitement en phase avec le genre : aliénation du monde moderne, domination de la technologie, déshumanisation, luxure également (« Used Condoms Park », « Home Teen Prostitue »). Et si jamais vous étiez finalement séduits par le projet, sachez qu’une box phosphorescente limitée à vingt-cinq exemplaires est disponible avec un deuxième CD huit titres, de même que la version K7. En somme : c’est collector.
En définitive, il m’est tout de même difficile de retenir ne serait-ce qu’un titre en particulier si ce n’est les épileptiques « The Boots, the Gloves and the Knife » (en ouverture du disque) et « The Gemini Split » (en clôture) donc les lancinances sont assez similaires, marquant l’esprit sans que l’on sache si ce fut un plaisir consenti. Donc à défaut d’être génial, cela a au moins le mérite d’être inusité.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo