Inhuman Condition - Panic Prayer
Chronique
Inhuman Condition Panic Prayer (EP)
Toujours décidé à ne pas perdre son temps en palabres et futilités le trio Floridien est déjà de retour avec du nouveau matos afin de proposer ici sa quatrième sortie officielle en à peine plus de deux ans, une productivité conséquente qui n’a pour l’instant jamais eu d’impact sur sa qualité musicale. Car histoire de battre le fer tant qu’il est encore chaud le combo revient cette fois avec cet Ep composé de trois nouveaux titres, de trois autres enregistrés en concert ainsi que d’une reprise de BLUE ÖYSTER CULT... tout ça faisant suite au fameux « Covers » publié il y’a onze mois à peine, où l’on s’apercevait que les mecs étaient aussi efficaces avec leurs compositions qu’avec celles des autres. Du coup rien d’étonnant à ce que cette livraison soit dans la droite ligne des précédentes et y trouve totalement sa place, tant elle ne dépareille pas par rapport à celles-ci et va balancer près d’une demi-heure d’excellent son rétro au possible à l’instar de la magnifique pochette toujours signée Dan Golsworthy au style si reconnaissable.
Car effectivement on va de suite être dans le bain avec le classique et impeccable « Civilized Holocaust » particulièrement dynamique et endiablé, où les gars nous livrent directement toute leur palette rythmique entre une première partie jouée à fond la caisse (où règne l’ombre des vieux DEATH, MASSACRE et MASTER) et une seconde plus lourde et oppressante impeccable pour secouer la nuque. Si tout ça est totalement balisé et sans surprises il n’en reste pas moins que ça fait parfaitement le métier avec sérieux et application, et cela convient très bien dans ce style si rudimentaire et prévisible où l’entrain l’emporte surtout le reste. Ce point va d’ailleurs rester en permanence présent de façon massive et sur « Final Credit » en particulier, vu qu’il va jouer de façon prédominante sur les côtés épiques et guerriers d’où émergent quelques ambiances plus aériennes et éthérées. Si celles-ci ne sont pas forcément du meilleur goût on n’en tient pas rigueur car l’explosivité et les plans mid-tempo étouffants écrasent tout sur leur passage et dévoilent un rendu efficace où les riffs aiguisés se mêlent à une batterie entêtante portée par une production en total raccord. Et pour finir parfaitement avec les nouveautés « Panic Prayer » a tout pour plaire tant il se montre remuant de par ses accents Punk qui donnent la furieuse envie de pogoter et se dandiner, tout en proposant quelques légers plans tribaux au milieu d’ambiances plus lourdes propices au headbanging pour un rendu dense et imparable qui confirme que la bande sait composer des plages sans fioritures mais suffisamment variées pour ne pas qu’on tombe dans la linéarité.
Et même quand elle reprend les œuvres de confrères elle le fait très bien, tout en n’ayant pas peur d’élargir son terrain de chasse musical (on s’en était aperçu en août dernier où ça avait été chercher vers METALLICA, POWER TRIP, BENEDICTION et FAITH NO MORE), comme ici avec « Godzilla » sorti en 1977 par Buck Dharma et ses acolytes. S’éloignant totalement de l’original pour en faire sa propre version le combo offre un rendu nickel qui rentre totalement dans ses standards musicaux, sans qu’on s’aperçoive qu’il s’agit d’un rendu très personnel d’un classique des vétérans de Long Island. Du coup tout cela clôt les hostilités de la meilleure des façons et passe à tout allure sans qu’on n’ait le temps d’être gavé... même si un soupçon de musique supplémentaire n’aurait pas été de refus, tant l’enregistrement live qui suit ensuite n’a que peu d’intérêt de par ce son cru et un peu bordélique. Mais malgré cette fin inutile on se laisse totalement embarquer par ce cru 2023 qui n’a pas à rougir face à ses prédécesseurs et qui tiendra la distance en attendant d’en avoir plus sur un format plus important, qu’on espère voir venir rapidement. Pour le moment donc on se contentera de ces quelques minutes qui filent facilement et sans prise de tête, et passeront idéalement l’été comme musique d’ambiance simple et efficace où l’on n’a pas besoin de réfléchir pour se détendre et passer un bon moment convivial... tout ce qui fait le charme de ce vieux Death à l’ancienne où le groove et la simplicité prennent le pas sur tout le reste et procurent ainsi un plaisir non-dissimulé et contagieux.
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