Inhuman Condition - Fearsick
Chronique
Inhuman Condition Fearsick
Ce qu’il y’a de bien avec certains groupes c’est qu’on sait immédiatement à quoi on a affaire rien qu’en regardant la pochette… et ce ressenti est arrivé ici carrément à son paroxysme sur ce « Fearsick » qui pompe allègrement celle du mythique « From Beyond » de MASSACRE, dessinée à l’époque par Ed Repka. Mêmes couleurs rosées, même logo aux accents bleu-ciel et surtout même police de caractères, tout cela avec en prime un style graphique qui ressemble au mythique dessinateur pour DEATH, MEGADETH, GRUESOME et tant d’autres. Autant dire qu’on est carrément ici proche du plagiat pur et simple signé Dan Goldsworthy (GLORYHAMMER, ALESTORM, ACCEPT ou encore récemment CORPSEGRINDER), qui ne s’en est ici vraiment pas privé. Pourtant en grattant un peu on s’aperçoit qu’au sein d’INHUMAN CONDITION on retrouve des anciens de la bande à Kam Lee, vu que tout cela est mené par l’inoxydable Terry Butler entouré ici par Taylor Nordberg (DEICIDE, GOREGÄNG) et Jeramie Kling (EYE OF PURGATORY) qui ont fait partie de l’aventure de l’entité culte durant environ un an, et du coup toutes ces ressemblances ne sont finalement pas si surprenantes. Car que ce soit au niveau des plans de batteries tout en simplicité (mais néanmoins un peu plus construits que ceux de Bill Andrews) comme des guitares sobres qui reprennent sur certains passages les solos de cheval si reconnaissables de son auteur, tout ici fait penser à ce disque historique même si l’ensemble va être plus neutre et ne passera pas l’épreuve du temps, du fait de morceaux inégaux et d’un rendu qui n’a pas la saveur de l’original sorti il y’a trois décennies maintenant.
Il ne va pas falloir longtemps pour s’apercevoir de tout cela car « The Mold Treatment » va contenir en son sein tous les bons, mais aussi mauvais points de cet opus qui va jouer trop souvent sur le déséquilibre. En effet ici on va très vite s’apercevoir que le trio sait y faire quand il s’agit d’amener une grosse dynamique via une vitesse élevée et du mid-tempo au groove imposant, ce qui n’est malheureusement pas le cas quand il ralentit l’allure vu que trop souvent les moments au ralenti écrasant vont se montrer trop patauds et répétitifs pour être réellement captivants. Cela est bien dommage tant ça casse le dynamisme ambient et finit par faire décliner l’attention générale qui pourtant avait des arguments solides au démarrage, d’ailleurs ce ressenti va se retrouver également sur les mitigés « King Con » (où Rick Rozz est d’ailleurs invité) et « Hellucid » où l’écriture relativement semblable que pour cette plage d’ouverture ne convainc que moyennement. Pourtant il ne faut pas croire que les moments de ralentissement sont totalement ratés ici vu que sur certains d’entre eux le rendu est plus qu’agréable et offre une musique plus lourde et sombre, à l’instar des très bons « I’m Now The Monster » et surtout « Where Pain Is Infinity » rampants à souhait et qui voient en outre l’ajout de quelques parties mid-tempo du plus bel effet. Et puis au milieu de tout cela on trouvera les deux points d’orgue de cette galette, à savoir les débridés et entrainants « Recycled Hate » et « Caustic Vomit Reveries » où l’on est pris d’une furieuse envie de secouer la tête et d’envoyer valser tout le monde, tant ici tout y est remuant et fait avec fougue et envie. Si ça alterne avec des forts ralentissements ça reste instinctif et sans écueils, et montre que les gars savent garder leur accroche en levant le pied même si cela n’est pas systématique… comme avec le break totalement foireux de « Fencewalker » à l’intérêt proche de zéro.
Du coup rien de surprenant à ce qu’un drôle de sentiment se fasse sentir une fois arrivé au bout de l’écoute, et l’on se demande si les mecs n’ont pas un peu le cul entre deux chaises en n’osant pas tout miser sur la rapidité et quelque chose de plus dépouillé, au risque de lasser plus vite son auditoire en remplissant inutilement son écriture. Drôle de choix à faire effectivement surtout que les plans sont déjà largement interchangeables d’une compo à l’autre et que de fait tout cela risque de provoquer une plus grande linéarité, et qu’il n’y en a nullement besoin. Sympathique à défaut d’être marquante cette réalisation a quand même de bonnes choses à offrir même si l’on regrettera ces différents coups de mou et baisses de régime malvenues, qui finissent par provoquer une attention en dilettante - mais qui satisfera quand sans peine les fans de Death primitif tant on fait un voyage toujours agréable dans le passé, bien qu’il y’ait eu mieux ces derniers temps et surtout nettement plus mémorable.
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