Si j’en crois la biographie que le groupe présente sur son site officiel,
ENDLESS, anciennement
E.N.D., existerait depuis le début des années 90 et, effectivement, une démo «
Eternal Need of Dying » est bien parue en 1996 : quatre titres au format cassette pour une durée de quinze minutes, éditée en indépendant. Pour donner suite à cela, sans rentrer dans les détails (vous pouvez toujours vous reporter à la page d’accueil si le cœur vous en dit), rien jusqu’en 2020 et l’EP «
All Good Things Have an E.N.D. », puis, en 2021, une pluie de singles, un deuxième EP («
Sabaudia’s Witches »), plus une compilation regroupant en fait les deux sorties précédemment mentionnées.
Une formation en plein regain d’énergie donc qui nous revient aujourd’hui avec «
Hand of God », un véritable premier album de douze titres présentés comme étant du
heavy thrash fort probablement
old school compte tenu du parcours des musiciens. Mais avant d’en dire davantage je vais commencer par prendre de grosses pincettes, déjà parce que les quelques chroniques déjà parues sont toutes laudatives concernant ce LP. On y vante une musique « percutante », des solos « alliant vitesse et virtuosité », des « mélodies accrocheuses », ou encore « s’il y a un vote pour intégrer ENDLESS dans le Big Five, je signe ! », or je ne partage pas du tout (euphémisme) ces avis, sur aucun des points mentionnés. Ensuite, n’ayant pas acheté le CD, je comptais benoîtement l’écouter sur le Bandcamp de la formation : chou blanc. Aucun titre n’y est disponible. Je me suis donc rabattu sur la chaîne officielle YouTube mais je me demande sincèrement si ce sont les versions définitives qui y sont proposées car il y a des différences de qualité de mixage entre les compositions, je ne saurais dire si ce sont encore des versions de démo (même si la précision « Final Mix » sur plusieurs morceaux me laisse à penser que non) mais, quoi qu’il en soit, sans être un esthète intégriste, cela ne met pas forcément l’auditeur dans les meilleures conditions pour apprécier l’œuvre, même si l’on a déjà entendu bien pire en la matière. Aussi, je prie les musiciens de bien vouloir me pardonner si des critiques relatives au confort sonore sont ici émises et que cela ne reflète pas la réalité de l’album définitif.
L’œuvre justement, parlons-en. Bon, ce n’est sans doute pas voulu mais la pochette m’a immédiatement fait penser à «
Reality Bites » de
DRILLER KILLER, cela ne pouvant être qu’une coïncidence compte-tenu de la relative confidentialité de ce disque. En revanche, là où je n’ai absolument aucun doute, c’est sur l’influence de
MEGADETH, principalement au niveau du chant mais également dans la façon de
riffer (cela est flagrant dès « Science Knows ») et moi, sur le papier, j’adhère à fond. De 1985 (
« Killing is my Business… ») à 1994 (
« Youthanasia »), j’adore, il n’y a pas débat. Mais je ne peux malheureusement pas me montrer aussi enthousiaste que mes confrères chroniqueurs sur le résultat final, même si le fait de sentir, au détour d’un « Cherry Blossom », le parfum marqué d’un
« Persistence of Time » (la rythmique aux alentours de 3’30), me souffle une agréable bouffée de nostalgie dans les naseaux.
Pour le reste, cet album me semble vraiment trop faible au regard du nombre d’années d’expérience d’
ENDLESS et n’allez pas me dire que les musiciens ne sont pas des professionnels, que c’est donc normal, etc. J’espérais en fait un tout autre impact de la part d’une formation ayant débuté il y a aussi longtemps et, surtout, une identité bien plus affirmée. Nous avons donc par exemple droit à deux ballades évidemment dispensables (« Hell-o » ; « Golden Rules ») ou encore à un titre de dix minutes (« Hand of God ») peut-être un peu trop ambitieux et qui donne surtout le sentiment d’être un assemblage de bouts de chansons inachevées (la coupure à 5’26 notamment est vraiment raide), des solos dont je ne finis pas de me dire que je les ai déjà entendus ailleurs (bon, ils accrochent aussi pas mal aux entournures tout en restant sur des descentes et montées de gammes assez classiques dans le
metal), la mélodie vocale à 6’36 (toujours sur « Hand of God ») fortement semblable à celle présente à la troisième minute de « The Eruption » (
EMPEROR sur
« Prometheus »), et bien sûr des dizaines de gimmicks tous empruntés à
MEGADETH (« From the Shadow to the Light » ; « 12 O’clock at Rotenburg »…) qui font que je ne sais jamais si l’on est dans l’hommage respectueux mais cependant appuyé ou la copie pure et dure.
Après, c’est vrai que ce disque a le parfum de l’ancien, que j’aurais peut-être pu l’apprécier à treize ans lorsque je découvrais
« Ride the Lightning » ou
« Peace Sells »… Je sais également qu’il y a la passion, que c’est joué avec le cœur et donc incritiquable de nos jours, il reste que je peine à croire qu’
ENDLESS se construise aujourd’hui la renommée qu’il n’a pas pu acquérir à ses débuts faute de stabilité et que, même en étant très nostalgique, mes choix musicaux me porteront plutôt du côté de formations récentes pratiquant le
revival avec plus de hargne, de technique.
Je suis bien désolé de cette chronique négative que j’aurais aimé enthousiaste, je suis peut-être passé complètement à côté du truc et n’ai pas su comprendre la personnalité du groupe, ses spécificités et ses qualités… Il y a cependant des choses positives à retenir de ce
come-back : une basse très en avant qui donne un aspect
crossover aux compositions, un chant peu commun (mais clivant je le conçois), un jeu « vieille école » qui n'est pas un simple gimmick nostalgique, à vous de voir donc si ces éléments seront suffisants pour vous convaincre.
2 COMMENTAIRE(S)
05/01/2024 12:36
Merci à tous les deux pour ce commentaire, j'avoue avoir longuement hésité avant de publier la chronique mais j'ai fini par conclure que si vous en aviez fait la demande, c'est que vous accepteriez le fait qu'elle puisse ne pas être aussi laudative que certaines parues dans d'autres médias. J'ai donc bien fait de ne pas me freiner !
Et je comprends bien la problématique de devoir composer à distance, ayant été également dans ce cas de figure, l'important restant de faire de la musique avec ses potes, quelles que soient les contraintes. Dans tous les cas, n'hésitez pas à nous adresser vos prochaines sorties, que ce soit pour une news ou un nouvel article. En vous souhaitant le meilleur pour cette année !
05/01/2024 11:18
Tout d'abord, bonne année et meilleurs voeux, santé bonheur... Et tout le tintoin!
Merci d'avoir pris le temps de nous chroniquer. Je dois dire que la chronique est assez complète et travaillée, ce qui nous a fort plus. En tant qu'amateur, nous adorons avoir des retours avec des critiques pouvant nous faire avancer. Nous voulions juste apporter quelques précisions afin d'expliquer certains point aborder sans réponses
Concernant la démo "Eternal need od dying" elle n'est pas de nous. Nous avons bien effectivement des démos de l'époque mais qui ne sont jamais parues. Beaucoup de nos morceaux (de cette époque donc) ont été repris et retravaillés sur les 2 premiers EP (all good things have an E.N.D, et Sabaudia's witches). D'ailleurs, entre 1993 et 2013, nous avons eu une vraie coupure... Plus rien... nada...(Famille, armée, enfants...)
Ensuite pour la pochette, nous confirmons la coïncidence avec le groupe DRILLER KILLER que nous ne connaissions pas. (La pochette que nous avons utilisée est la photo d'un vrai accident de travail du batteur en 95 avec un jeu de mot sur sont sur son nom de famille).
Pareil, pour le passage de EMPEROR, on ne connait pas ce groupe.. Bon, j'ai écouté le passage mentionné. j'ai réécouté encore une fois, y'a peut-être une ressemblance mais pas voulue car "inconnu au bataillon".
Après, on est aligné sur le faite que nous sommes restés bloqués dans les années 90 niveau technique et compo mais c'est pleinement assumé. On est clairement dans le nostalgique. (Faut pas thrasher dans la soupe!)
Pour finir, cette chronique se termine sur "je suis bien désolé de cette chronique négative". Nous ne sommes pas d'accord sur le coté négatif mentionné car dans l'ensemble, les points négatifs sont compréhensibles et argumentés, chacun ayant un point de vue divergeant... Nous connaissons notre potentiel et nous savons qu'il y a beaucoup... mais alors beaucoup de chemin pour atteindre le niveau technique de certains groupes. Mais au final, ce n'est pas ce que nous recherchons. Surtout en étant que 2 et qui plus est, a 450 kms de l'un et de l'autre (C'n'est pas une excuse mais c'est un vrai challenge
Et enfin, nous confirmons que sur Bandcamp, tous nos morceaux sont dispo à l'écoute
Encore un grand merci pour cette chronique, a Sosothène, à l'équipe TRASHOCORE...
PS: Désolé mais notre réponse n'est peut-être pas forcément au bon endroit... Donc la note... Voilà quoi! Me suis aligné sur la note déjà donnée...
Jendark et Holypied