Evil One - Evil Never Dies
Chronique
Evil One Evil Never Dies
Mais qu'est-ce qui leur arrive à nos petits groupes français en ce moment ? Un brin de nostalgie ? Besoin de retrouver ses racines ? Après la très bonne démo de Cryonic State qui nous rappelait aux bons souvenirs du Megadeth de la fin des années '90, c'est au tour de Evil One de venir nous replonger dans les groupes qui nous on vu grandir, commencer à coller des patchs sur notre belle veste en jean et raser notre petit menton pour la première fois (enfin bon je parle pour ceux qui sont nés avant 1990, faut un minimum quand même). Alors je ne sais pas si c'est l'approche de la trentaine qui a fait résonner en moi ce plongeon de quelques années en arrière mais en tout cas, si je partais avec quelques réticences, je dois avouer que ce « Evil Never Dies » a, au fil des écoutes, fini par les balayer et me convaincre totalement.
Après 11 ans d'existence tout de même, nos franciliens sortent avec « Evil Never Dies » leur deuxième opus après « Shades Of Life » dont personnellement je n'avais jamais ouï la moindre note. Evil One arrive donc en ce début 2009 avec une pochette signée J.P. Fournier et bien décidés à faire plus que de la simple figuration. Et pour cela autant dire que le groupe a su s'entourer puisque l'album a été masterisé par monsieur Jeff Waters himself et le bougre vient même taper le solo sur « Thrash Back ». Mais bien sûr on a beau s'entourer de toutes les stars qu'on veut, si on est mauvais on le reste ! Heureusement Evil One possède les atouts suffisants pour prétendre accoucher d'autre chose que d'une bouse intersidérale.
Comme je le disais plus haut, ce « Evil Never Dies » ne partait pas forcément avec toutes les cartes en main pour me séduire, la faute essentiellement à un chant typé heavy, pas que j'y sois totalement allergique en soi, mais qui a tout de suite sonné à mes oreilles comme un ersatz du metal god Rob Halford. Pas toujours d'une justesse implacable (ce passage un peu pénible à 1‘56 sur «Thrashback») le chant est pour moi le point faible de cet album, même s'il revêtit parfois des accents dickinsoniens mieux digérés ( « Contract in blood », «The conqueror» ), je ne suis pas globalement très fan de la voix de l'ex-Garwall Frédéric Botta. Son timbre de voix fini par mieux passer au fil des écoutes mais j'aurais personnellement préféré qu'il utilise cette voix heavy avec plus de parcimonie au privilège d'une voix plus accrocheuse qu'il utilise à d'autres moments. Malgré cette petite arête qui a quelque peu gêné mes premières déglutitions de ce « Evil Never Dies » force est de reconnaître que musicalement tout était là pour récupérer ce vilain petit os dans le fond de ma gorge. En effet Evil One réussit avec un talent indéniable à marier les influences heavy de Judas Priest et Iron Maiden avec un thrash à la Testament, OverKill ou Metallica pour un résultat plus que convaincant qui devrait plaire à tous les amateurs des groupes pré-cités. Faisant pencher la balance tantôt du côté heavy/speed (« Evil never dies », « Wounds of war », la très maidenienne « The conqueror » ), tantôt du côté thrash ( l'excellente « Thrashback » avec son solo signé Waters, « Feel the pain » et son riff à 1'24 sur lequel je ne peux m'empêcher de crier à chaque fois Running, on our way hiding, and you will pay dying, one thousand deaths tant il rappelle celui de qui vous savez, ou encore « Perverse morality »), le groupe nous a concocté des riffs aux petits oignons marinés dans une rythmique toujours soutenue entre cavalcade thrash et mid tempi cervicalgiques, sans oublier bien évidemment quelques belles petites mélodies sur fond d'arpèges (« Thrashback ») et des refrains fédérateurs comme celui de « Wounds of war ». On aura même la très agréable surprise au détour d'un « Contract in blood » de sentir poindre des influences sabbathiennes aussi palpables qu' inattendues et qui élargissent davantage l'horizon metallique de cet opus de fort belle manière. Toujours bien ficelée et rondement menées, d'une durée idéale, les compos ne sont pas avares en breaks et changements de rythme bienvenus; et même s'il n'y a pas de quoi s'extasier outre mesure sur le niveau technique ambiant on sent qu'il y a quand même derrière tout ça un sacré sens du riffing et de longues heures à gratouiller leurs six cordes. La basse même si elle se fait discrète tout au long de l'opus, suivant gentiment les guitares, trouve malgré tout son heure de gloire sur « Contract in blood ».
Evidemment tout n'est pas si rose, et on peut déplorer pêle mêle: un titre instrumental (« Instant annihilation ») basé sur une branlette de manche aussi inutile qu'un morceau sucre dans une soupe aux lentilles, quelques passages moins inspirés comme le début de « Feel the pain » déjà entendu une bonne centaine de fois ou ce riff toujours sur cette même chanson qui fait tout de même très fortement penser à « Seek and destroy ». On pourra également regretter le choix de « Mr Bassman » comme clôture de l'album, une chanson certes pétrie d'émotion et, on le comprend aisément, ô combien symbolique pour le groupe (qui a perdu son bassiste Fabrice fin 2007) mais qui malheureusement donne une fin un peu mollassonne après cette débauche d'énergie.
Quoiqu'il en soit, et malgré un premier contact qui ne me laissait pas présager du meilleur, je dois avouer que « Evil Never Dies » est vraiment un très bon album de heavy-thrash dont les influences sont aussi flagrantes que bien digérées. Malgré une voix parfois un peu agaçante mais qui globalement passe de mieux en mieux au fil des écoutes Evil One réussit là un grand coup et risque bien de marquer les esprits. Les fans de vieilleries (dont thrasho regorge « Hein papy?!? ») risquent de n'en faire qu'une bouchée et les plus jeunes y trouveront l'occasion de se pencher sur ces maitres indémodables dont le groupe puise la sève. S'ils parviennent à rectifier les quelques légers défauts qui entachent cet album la prochaine livraison pourrait bien mettre tout le monde d'accord. Rendez-vous est pris. Il faudra désormais compter avec Evil One.
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | Citation : (dont thrasho regorge « Hein papy?!? »)
Qu'est-c'qui dit l'jeunot ? Regorge chroniqué sur Thrasho ? Parle plus fort mon enfant, j'ai le sonotone qui faiblit !!!! |
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2 COMMENTAIRE(S)
25/02/2009 06:35
Qu'est-c'qui dit l'jeunot ? Regorge chroniqué sur Thrasho ? Parle plus fort mon enfant, j'ai le sonotone qui faiblit !!!!
21/02/2009 12:14