CARCASS… Combien d’émules a fait ce groupe, tant en termes de
death mélodique (
« Heartwork ») que de
grind (les deux premiers albums) ? Il serait vain de compter mais l’on peut d’ores et déjà ajouter à cette très longue liste les Japonais de
FESTERDECAY, un quatuor qui a sorti cette année son tout premier album : «
Reality Rotten to the Core ». Quant à l’influence, je l’ai devinée avant même d’avoir écouté quoi que ce soit : la démo de 2017 s’appelle «
Carcasses Revenge », on y retrouve une reprise de « Reek of Putrefaction » et la pochette ainsi que le logo parlent d’eux-mêmes, c’est tout ce qu’on aime. Il y a une forme d’esthétisme saisissant qui rend ce collage beau, tout comme le fut «
Reek of Putrefaction » en son temps. D’ailleurs si un jour je devais ouvrir une boucherie, c’est vers les illustrateurs de
goregrind que je me tournerai pour être détenteur de la plus belle enseigne, j’espère que vous viendrez y acheter un peu de cervelas et autre fromage de tête. Mais il ne faudrait cependant pas réduire
FESTERDECAY à un simple visuel, il y a quand même quatorze titres à savourer, il faut bien en dire quelque-chose.
Revenons tout de même un peu en arrière. Avant ce LP, les messieurs avaient édité deux démos, un split avec les compatriotes de
CRASH SYNDROM puis une compilation, ce travail de sape aboutissant à une signature avec le renommé
Everlasting Spew Records, une écurie plus que sûre en matière de barbarisme en tout genre. Alors, la progéniture est-elle à la hauteur du géniteur ? Bah je suis bien tenté de répondre par l’affirmative.
In fine, la musique est assez simple à décrire : le groupe joue sur l’essence même du style, l’album serait sorti en 1990 personne n’y trouverait rien à redire puisque tout y est, à peu de choses près : le chant bien putride, un son de basse pris directement à la sortie de l’enceinte, les riffs basiques, l’ambiance de viandard, les musiciens mettant surtout l’accent sur des tempos moyens (du moins pour ce style), ce qui leur offre une plus grande variété de jeu que s’ils étaient bloqués dans le sprint permanent. Ainsi, les nombreux ralentissements sont il me semble assez proches de ce qui se fait dans le
hardcore (d’ailleurs, le chant sur « Reconstruction of Malignant Miasma » ne trompe pas quant aux influences), nous sommes très souvent sur une dynamique foncièrement
death metal un brin groovy et lorsque ça part en blast, l’ombre des vieux
NAPALM DEATH n’est jamais non plus très loin.
Par conséquent, on s’interroge : vaut-il mieux réécouter les originaux ou s’intéresser au dernier enfant bâtard ? Eh bien je dirais que si vous êtes déjà versés dans
PHARMACIST ou
THE COUNTY MEDICAL EXAMINERS, je ne vois aucune raison objective de bouder ces Japonais qui montrent patte blanche depuis le début, sachant que, concrètement, sur cet album, c’est un parcours sans faute. Certes les noms des titres sont un peu plus simples que leur influence principale (pas de choses compliquées à la « Swarming Vulgar Mass of Infected Virulency » ou autre « Lavaging Expectorate of Lysergide Composition ») mais musicalement c’est du sérieux, un travail paradoxalement soigné et de bonne facture. A vrai dire, le seul bémol vient du fait qu’énormément de morceaux étaient déjà présents sur les sorties précédentes et que
FESTERDECAY a mis sur le marché une compilation en 2021… Donc qu’est-ce qui est réellement nouveau ici ? Evidemment tout pour celui qui découvre la formation mais je suis quand même inquiet de constater que les mecs font tourner les mêmes titres depuis 2016 sous différents formats, bien qu’il y ait des inédits ici, là n’est pas le sujet.
J’attendrai donc le prochain album pour me faire une idée plus précise, un disque où il n’y aura, je l’espère, que du neuf, cela permettra de mieux se rendre compte de la profondeur de l’inspiration de
FESTERDECAY. En attendant, ce serait bête de bouder son plaisir.
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