Farsoth - Morbid Symphonies
Chronique
Farsoth Morbid Symphonies
Faisant partie des derniers-nés de la prolifique scène Suédoise FARSOTH ne s’est pourtant pas ménagé depuis sa création en 2020, vu qu’il sort déjà son deuxième opus treize mois après un « The Plague » très classique sur le fond comme la forme, mais sans forcément être mémorable. Car si le combo ne prétend rien révolutionner sur le fond et la forme il essaie de faire les choses correctement, en envoyant un Death Metal typiquement local doublé d’une bonne dose de modernisme mais qui ne se montre jamais trop proéminente, afin de garder un certain côté naturel et authentique toujours très appréciable. Cependant malgré sa jeunesse la formation où l’on retrouve des vieux briscards locaux (ayant notamment joué dans CRAWL, CENTINEX ou encore EREB ALTOR) a déjà été pas mal renouvelée tant les batteurs se sont succédés de façon éphémère derrière le kit, tout cela ajouté au décès du guitariste Kristofer Elemyr... à qui ce nouveau long-format est dédié. Visiblement marqué par ce dernier évènement tragique le groupe a envie d’en découdre tant il est motivé et énervé comme jamais, vu que la violence déjà présente auparavant est ici encore plus frappante et cherche sans doute à exorciser certains doutes et la peine ambiante.
Pourtant à l’instar de ce qu’on avait pu entendre sur sa précédente livraison il va malheureusement proposer un disque rapidement prévisible et répétitif tant l’ensemble des morceaux va être construit grosso-modo de la même façon, et de fait tout ça va vite être prévisible et ennuyeux tant on va rester dans de la seconde division exécutée proprement mais sans folie ni passages mémorables. Car si « Hate » va débouler directement en jouant à fond la caisse - et en proposant des rythmiques typiquement Punk l’ensemble va montrer très vite ses limites, de par son schéma simple entre explosivité et lourdeur mais où la lassitude pointe très rapidement le bout de son nez, ce qui va être une constante régulière. Si les très HM-2 « Nothingness » et « Morbid Symphony » vont montrer une certaine efficacité et accroche (portés par une bonne énergie et des parties impeccables pour headbanguer) à défaut d’être franchement mémorisables, en revanche on passera rapidement à autre chose en écoutant le monotone « Provoke Me », et surtout les trop longs et patauds « Your Death » et « World Beyond » qui s’étirent à n’en plus finir tout en montrant une facette sombre et lourde trop hermétique et ennuyeuse.
Néanmoins au milieu de cette platitude et de cette production sans âme (où la batterie sonne carrément plastique) quelques bonnes idées vont émerger, c’est notamment le cas de « Bound By Death » influencé totalement par le Hardcore que ce soit au niveau des riffs comme du phrasé qui sonne typiquement raccord avec le style, et qui a des arguments à faire entendre même si là-encore tout ça est clairement joué en boucle en permanence. Et si sur cette autre moitié d’album l’entité a quand même pas mal levé le pied en matière d’explosivité celle-ci n’est quand même pas totalement absente, comme le prouve l’impeccable et furibard « Rotten Flesh Stew » qui reprend efficacement les éléments punkisants et presque Thrash où les gars se lâchent totalement avec facilité, tant l’écriture y est rudimentaire et donne clairement envie d’en découdre que ce soit via un bon pogo à l’ancienne que du secouage de nuque joué de façon synchronisée. Néanmoins une fois qu’on en a fini avec l’écoute force est de reconnaître que tout cela est beaucoup trop léger pour captiver sur la durée et au-delà du dilettantisme auditif, tant ça manque régulièrement de couilles et qu’outre le chant fatiguant et des longueurs à rallonge (malgré une durée de chaque compositiion guère excessive) on ne retiendra pas grand-chose au final, hormis quelques coups d’éclats sympathiques. Beaucoup trop quelconque pour captiver véritablement l’auditoire il faudra à l’avenir relever le niveau pour ses créateurs s’ils veulent pouvoir s’extirper de la redoutable concurrence locale, tant il y a encore besoin de boulot s’ils veulent y parvenir... vu que pour l’instant c’est dans le ventre-mou du Swedeath Allsvenskan, et ça ne peut pas espérer plus que ça actuellement. A l’heure où de jeunes loups énervés et de qualité pullulent au sein de leur royaume on ne peut que conseiller aux vétérans ici présents de se reprendre, au risque pour eux de passer pour des musiciens à court d’idées et à bout de souffle... que la nouvelle génération aura mis de côté voire même presque à la retraite, tant il y a peu de chances que cet enregistrement n’intéresse au-delà d’un cercle restreint d’initiés peu regardants sur le contenu et clairement peu exigeants.
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