Profanation - Skull Crushing Violence
Chronique
Profanation Skull Crushing Violence (EP)
Fondé en région parisienne en 2020, Profanation est d’abord le projet d’Alexis Maupas (ex-Raw Justice et actuel bassiste de Venefixion lorsque le groupe est de passage sur les planches). Bien conscient qu’il ne pourrait arriver à ses fins sans l’aide de quelques camarades, celui-ci a donc débauché trois acolytes à commencer par son frangin Antoine (Regarde Les Hommes Tomber, ex-Goatspell (live)) auquel sont également venus se joindre l’infatigable Kevin Desecrator (Deströyer 666, Sépulcre, Scumslaught, Venefixion...) et le plus discret Dylan Hyard (Perturbator, ex-Worst Doubt). Tout ce petit monde a sorti en décembre de l’année dernière un premier EP intitulé Skull Crushing Violence qu’il était temps d’aborder en ces pages.
Une sortie opérée tout d’abord avec les seuls moyens du bord avant que celle-ci ne fasse finalement de l’oeil à une structure aux reins nettement plus solides et à la réputation confortablement installée au sein de l’underground puisque c’est sur le label allemand Iron Bonehead Productions que les Français ont effectivement trouvé refuge. Une collaboration qui ne sera concrétisée que début mai avec la parution aux formats CD et vinyle de ce premier EP à l’intitulé pour le moins prometteur (et prophétique).
Produit par Maxime Smadja au Château Vergogne (Cold Decay, Headbussa, Worst Doubt, Take It In Blood, Rixe, Condor...), Skull Crushing Violence n’est évidemment pas d’une très grande finesse. Adeptes d’un Death / Grind simple et rudimentaire, les quatre garçons derrière Profanation ne se sont en effet clairement pas fixés pour mission de révolutionner quoi que ce soit mais plutôt de se faire plaisir en se voulant les plus coriaces et les plus efficaces possible. Citant pour influences principales des groupes tels que Terrorizer, Repulsion et Repugnant, difficile à l’écoute de ces cinq brulots (plus un interlude instrumental avec le titre "No Surrender") de ne pas également tracer un parallèle avec certaines formations telles que Blasphemy, Revenge, Antichrist Siege Machine, Caveman Cult, Profane Order et toute cette clique d’entités friandes de ce genre de sonorités bestiales et implacables.
Un lien de parenté que Profanation va entretenir tout au long de ces dix-neuf minutes grâce à une production compacte ainsi que des guitares épaisses et boueuses qui confèrent à l’ensemble un aspect très dense. Pour autant et même si on a effectivement connu beaucoup plus lisible et mieux équilibré, cette production qui n’est clairement pas le fruit du hasard ni même le résultat d’un manque de moyen, vient apporter un véritable cachet à ces quelques compositions. Une touche de crasse et de caractère qui, à sa manière, vient donc servir le propos de ces quatre garçons. Mais ce n’est pas tout puisqu’en plus de quelques montées et descentes de manche et autres leads / solos bien foutraques évoquant sans l’ombre d’un doute un certain Revenge ("Profanation" à 1:24, les premiers instants de "Global Terror" ainsi qu’à 1:42, "Skull Crushing Violence" à 1:08), Profanation nous régale également de quelques breaks et autres ralentissements typiques de ce Black / Death bestial et primitif. De "Profanation" à 1:15 à "Global Terror" à 3:51 en passant par "Skull Crushing Violence" à 2:12, ces quelques instants qui ne sont pas sans évoquer Archgoat vont permettre de rompre avec les assauts quasi-incessants de la formation et au passage insuffler une pointe de groove naturellement bienvenue.
Malgré cet attachement à ces sonorités bêtes et méchantes mais terriblement efficaces, on peut tout de même bel et bien parler de Death / Grind à l’écoute de ce premier EP. De ces riffs à trois accords jamais bien compliqués (par exemple ce "Profanation" explosif aux forts relents de Terrorizer et Repulsion suivi par les très Punk "Global Terror" et "Modern Sickness") à ces salves de blasts furibardes et jouissives ("Profanation" à 0:15, "Global Terror" à 1:42 puis 2:59, "Modern Sickness" à 1:09, "Skull Crushing Violence" à 0:30...) en passant par ces séquences de toupa-toupa toujours aussi redoutables ("Profanation" à 0:37, "Global Terror" à 0:37 et 1:28, "Modern Sickness" à 0:31, "Skull Crushing Violence" à 0:10...) et même quelques breaks à la fibre Hardcore relativement évidente (le bien nommé "Graveyard Stomp" à 0:24), l’ADN des Français reste suffisamment univoque pour ne pas (trop) se tromper sur leurs intentions.
Alors voilà, inutile de se lancer dans un roman de plusieurs pages pour espérer aborder ici en long en large et en travers le cas de Profanation qui à défaut de transpirer la grosse intelligence préfère laisser libre court à ses instincts les plus primaires. Une formule certes convenue mais qui lorsqu’elle est bien faite comme c’est le cas ici ne manque certainement pas d’arguments pour convaincre. En l’état, ces quelques compositions feront effectivement office d’excellent défouloir en attendant que le groupe puisse nous offrir quelque chose d’un petit peu plus consistant à se caler sous la dent. Dix-neuf minutes radicales et bruyantes idéales pour se taper la tête contre les murs et relâcher la pression avec l’art et la manière.
| AxGxB 26 Mars 2024 - 656 lectures |
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