Extinct - Incitement Of Violence
Chronique
Extinct Incitement Of Violence
Si l’Allemagne est toujours la patrie du Thrash en Europe c’est surtout grâce à ses groupes historiques toujours présents malgré l’adversité, mais aussi via l’apparition de jeunes loups aux dents longues et enfin par le retour aux affaires de combos de second niveau bien décidés à remettre le couvert, et ainsi continuer à faire vivre un genre décidément inusable chez nos voisins d’outre-Rhin. Parmi ce dernier exemple on peut parler d’EXTINCT qui sort son deuxième album onze ans après le précédent sorti de manière très confidentielle (et qui avait pourtant des arguments sympathiques à mettre en avant), mais qui s’est retrouvé noyé dans la masse locale de façon totalement anonyme. Néanmoins loin de se laisser décourager la formation menée par Helge Hentrop (et dernier membre originel encore présent) revient tenter sa chance au sein d’une scène locale et internationale hyper concurrentielle, et si le résultat va être encore trop juste pour espérer mieux que la deuxième division où elle se trouve celle-ci va dévoiler des arguments intéressants où le modernisme et la mélodie vont être largement représentés.
Car on est loin effectivement du old-school bas de plafond joué par nombre de mythiques entités dans les différents länder du pays, vu qu’ici la musique est un peu plus posée et aérée sans pour autant tomber dans le ronronnement et l’excès d’effets en tous genres. Du coup il ne va pas falloir se fier à « Ilwast » particulièrement débridé et aux légers accents Hardcore où la simplicité et l’efficacité sont mises sur un tempo rapide et permanent, qui sert de parfait défouloir à défaut d’être vraiment mémorable et attractif tant ça s’essouffle assez vite. Pourtant après ce début mi-figue mi-raisin le quatuor va être de suite plus convaincant via l’agréable et varié « Annihilation By Words », qui va mettre l’intégralité des tempos sur le devant de la scène avec une grosse envie de secouer la tête, et sans oublier quelques accents mélodiques agréables parfaitement exécutés. D’ailleurs ce schéma va revenir souvent par la suite et tout d’abord dans la foulée via « Mental Disorder » où l’ensemble se montre plus écrasant et sombre, via un bridage imposant et présent ici de façon intensive qui va amener un supplément de noirceur dans cet océan écrasant. Néanmoins les gars n’en oublient pas de garder leur côté furieux et frontal, et l’excellent « Incitement Of Violence » est là pour le rappeler avec ces influences Punk et son groove communicatif où les passages en médium font bien mal aux cervicales avec une fluidité constante.
En effet si ça ne grimpe jamais jusqu’au génial il faut bien reconnaître que les mecs maîtrisent leur sujet sans en faire des tonnes, mais toujours en donnant l’envie d’en découdre comme d’écouter les harmonies... ce dont personne ne se plaindra. Et si « Slaughter In The Trenches » va être répétitif et trop long, tout en manquant clairement d’idées (et tout ça sans compter ce son de batterie un peu plastique qui finit par taper un peu sur les nerfs), pour le reste cette seconde partie d’opus va facilement s’écouter et surtout sur un train de sénateur. Terminées effectivement à partir d’ici les cavalcades menées à fond la caisse (qui étaient déjà rares de surcroit) et place à un côté pépère mais jamais ronflant ou ronronnant, qui va parfaitement faire le boulot comme avec la doublette « Extinct Squad » / « Lickspittle » où ça reste principalement basé en médium tout en se montrant relativement accessible. Sans y perdre en dynamisme l’ensemble est efficace en jouant autant sur une agressivité relative que sur les harmonies guitaristiques directes et aériennes, montrant que dans cette voie les teutons arrivent à créer quelque chose d’intéressant et de plus marquant que quand les chevaux sont lancés à bride abattue. D’ailleurs la fin constituée du très bon et remuant « Of No Account » et de l’équilibré et redoutable « For Decency´s Sake » va une fois encore prouver que c’est en misant sur l’équilibre et la densité que les nordistes basés à Kiel sont les plus efficaces, contrairement à leur vision frontale et épurée au maximum où ils restent relativement quelconque.
Du coup on pardonnera volontiers les quelques écarts de conduite et erreurs présentes sur cette galette pour retenir au final qu’on est en présence d’un rendu plus que présentable et qui fait parfaitement le métier, sans pour autant devenir un futur incontournable... à l’instar de ses géniteurs qui resteront d’honnêtes artisans dont on écoutera avec attention la prestation propre et professionnelle en festival comme en première partie, mais qu’on aura déjà oublié dès la sortie de scène effectuée. Si l’on aurait souhaité un soupçon de violence supplémentaire on ne fera pas la fine bouche tant on sent que le sujet est maîtrisé, et tout cela est finalement totalement en raccord avec ce que propose depuis longtemps le label Mdd. Car celui-ci nous abreuve régulièrement de bons petits noms venus des quatre coins du pays des penseurs et philosophes, mais qui sont au final terriblement banals et passe-partout... et auquel il manque un truc pour vraiment décoller. Bref rien de mauvais mais rien de génial non plus, juste une réalisation dans la moyenne mais faite avec soin, passion et sincérité ce qui est déjà un très bon point à l’heure du synthétisme outrancier où le look et le visuel comptent plus que la musique en elle-même, ce qui n’est pas le cas ici et heureusement d’ailleurs.
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