Que nous cache le Vatican ?
La voilà, la tagline scandaleuse qui vaut aux affiches promo du nouveau film de Ron Howard d'être bannies des rames de métro de la capitale. Une mesure préventive visant à ne pas choquer les culs bénis dont on se serait bien passé, même si la simple évocation de Tom Hanks (oscar de la plus grosse endive dont a accouché le cinoche ricain, ex aequo avec Bretzel Washington) suffit à me coller la sclérose en plaques. Le film étant à coup sûr une daube fumante, on passera outre cet élan zélé de politiquement correct mais on conseillera aux amateurs de gros thrash qui tache de filer sans plus attendre chez leur disquaire, des fois que « Slaughter In The Vatican », premier full length d'EXHORDER, soit à son tour frappé d'excommunication.
Car aussi surprenant que cela puisse paraître, EXHORDER est de retour ! A nouveau actif depuis mai 2008, la bande à Kyle Thomas (ex-FLOODGATE, ex-ALABAMA THUNDERPUSSY) et Vinnie LaBella passe à la vitesse supérieure en 2009 avec un nouvel album en prévision, mélange de nouvelles compos et de réenregistrements des classiques d'antan, le groupe ayant toujours vivement regretté les conditions dans lesquelles
«The Law » (1992) et surtout « Slaughter In The Vatican » (1990) ont été enregistrés. Forts de deux démos, « Get Rude » (1986) et « Slaughter In The Vatican » (1988), EXHORDER dispose alors d'un budget minimal et se voit contraint et forcé de collaborer avec Scott Burns, il est vrai plus connu pour donner dans le pur death metal. Peu désireux de sonner comme SEPULTURA sur « Beneath The Remains », EXHORDER hérite donc d'une production similaire à celle de ... « Harmony Corruption » de NAPALM DEATH ! Morrisound power, quand tu nous tiens ... Réputé pour n'être qu'une pâle transcription de la démo originelle, « Slaughter In The Vatican » reste tout de même un pur album de thrash incisif et frondeur, dont les atours death métalliques ne trouvent de prolongement que dans certains accents tardy-esques de son chanteur. Egalement au coeur d'une polémique visant à déterminer qui de PANTERA ou des thrashers de Louisiane a donné naissance au groove thrash, EXHORDER attendra la sortie de
« The Law » pour faire parler la southern vibe, combinant les riffs incisif d'un EXODUS et le feeling exceptionnel des compos des cowboys de l'enfer, « Cemetery Gates » en tête. On laissera à Keyser le soin de trancher la question dans une prochaine chronique, « Slaughter In The Vatican » jouant lui clairement la carte de la rapidité à tout crin.
Affligée du trompe l'oreille introductif de rigueur, « Death In Vain » est parfaitement représentative de ce qui vous attend sur le reste de l'album ; tempo majoritairement rapide, double pédale omniprésente sur les parties plus lentes, solis éruptifs et hurlants typés Gary Holt/Kerry King, sans oublier l'apport indéniable d'un chanteur au registre plutôt extrême pour l'époque, aussi à l'aise dans la cadence infernale (le final de « Desecrator ») chère au genre pratiqué que dans certaines variations (sur « The Tragic Period »), bien plus affirmées sur un
« The Law » propice aux expérimentations. Typiquement frontal, ce premier essai thrash ne passe pas par quatre mains mortes pour vous décrocher la mâchoire, le tracklisting très resserré (seulement huit titres) ne laissant guère de place aux tentatives de percée mélodiques, sinon au démarrage de « The Tragic Period », qu'on jurerait emprunté au TESTAMENT de « The New Order ». Mais qu'on se rassure, la bataille rangée reprend vite ses droits et Chris Nail, préposé à la baston derrière les fûts, n'a de cesse d'enfoncer le clou (oh-oh-oh) et d'atomiser la résistance à l'aide d'une frappe lourdissime, relayant à merveille les riffs inspirés de la paire Ceravolo/LaBella, en trop grand nombre ici pour être tous cités. Il faudra attendre les ultimes secondes du title-track (ultra rapide et violent, une vraie boucherie!), pour se délecter de délicieux arpèges évoquant immanquablement le jeu d'un certain Dimebag Darrell, annonçant en quelque sorte l'album à venir (bon ok, fallait être un devin pour anticiper un chef d'oeuvre comme
« The Law »). Proposant des compositions assez longues (qui dépassent allègrement les cinq minutes de durée, à l'exception des plus directes « Homicide » et « Anal Lust ») mais toujours très percutantes, « Slaughter In The Vatican » forme un album très dense et homogène, exécuté dans l'urgence et affublé d'un artwork bien affreux, comme toute vieillerie thrash qui se respecte. En attendant le retour définitif d'EXHORDER, le premier bon film de Tom Hanks ou la pendaison en place publique de ce cher Benoît 1664, faîtes main basse sur ce premier album ô combien redoutable, les années écoulées n'ayant en rien altéré son potentiel de destruction.
8 COMMENTAIRE(S)
28/04/2021 14:38
07/08/2013 15:48
C'est dingue, j'ai jamais écouté le 2ème album du groupe... Juste un titre sur une vieille compile, "Monsters Of Death.
30/04/2009 11:30
23/04/2009 17:16
23/04/2009 13:56
Hé hé, de rien Hurgh ! Bon leur bassiste est en tôle et ils sont en pleine écriture des nouveaux titres, toutes les infos sur leur myspace.
23/04/2009 13:52
23/04/2009 13:26
23/04/2009 12:28